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Après les trois volumes du « Problème à trois corps », j'ai abordé avec précaution le tome 1 des nouvelles de Liu Cixin publiées par Actes Sud. J'ai déjà dit tout le bien que je pensais de la trilogie dans ma critique du Problème à trois corps. Mais on peut être un excellent romancier sans être pour autant un bon nouvelliste. J'en attendais malgré tout beaucoup. Je n'ai pas été déçu. Liu Cixin a le talent nécessaire pour réussir dans les deux genres. Une extraordinaire imagination, une approche humaniste des sujets, un style imagé et une peinture fine de ses personnages caractérisent ces nouvelles si diverses par leur inspiration.
Plutôt que d'analyser chacun de ces textes, je me limiterai à trois d'entre eux, parmi les plus longs, qui m'ont particulièrement intéressé.
« Les feux de la Terre » combinent une mise en garde écologique avec une critique politique d'un mode de décision autoritaire source de tous les dangers. Un ingénieur Liu Xin (tiens ! tiens ! ça ressemble à une syllabe au nom de notre auteur), dont le père est mort dans la mine tente de développer une méthode qui permettrait d'en finir avec ce travail si pénible et si dangereux. Mais emporté par son hubris, il fait fi des conseils des hommes de terrain qui le mettent en garde contre son projet de créer un incendie contrôlé des filons pour obtenir du gaz à partir du charbon. L'incendie ainsi provoqué se révèle vite incontrôlable. L'incendie durera dix-huit ans avant que le feu ne soit éteint. Liu Xin finira par expier son entêtement, l'auteur se gardant d'émettre le moindre jugement moral sur son « héros ».
« L'instituteur du village » résonne tout autrement. L'auteur nous prévient par quelques remarques en exergue : « Cette nouvelle est un peu différente des oeuvres que j'ai pu écrire auparavant pace qu'elle n'est pas aussi dure. Ce qui m'intéresse avant tout ici, c'est d'explorer la nature de la création artistique. » Qu'on se rassure. Cette exploration n'aura rien d'un exposé théorique.
L'auteur nous présente un instituteur d'un village perdu de la Chine profonde, d'une immense générosité qui le conduit à renoncer au traitement qui pourrait le guérir de son cancer pour consacrer toutes ses ressources à poursuivre son enseignement. A des milliers d'années lumières de là, une civilisation infiniment plus développée réalise une cartographie des planètes habitées en les classant selon leur degré de développement scientifique. Chez elle, le savoir se transmet génétiquement. Dans leurs recherches, ayant sélectionné la terre, ces aliens choisissent un échantillon précis d'humains qui se trouve composé des élèves de l'instituteur. Ce dernier avant de mourir d'épuisement devant ses élèves leur a appris le contenu de la deuxième loi de Newton en leur demandant de l'apprendre par coeur, même si ls ne la comprennent pas. Lorsque les extraterrestres effectuent une évaluation des savoirs humains, ils sont étonnés de découvrir que ces êtres primitifs semblent maîtriser des notions scientifiques de base. Ainsi impressionnés, ils décident de laisser la terre à son destin, sans interférer dans son développement.
L'instituteur peut être lu comme une fable poétique et humaniste sur la grandeur de la fonction d'enseignant dans la transmission du savoir.
Mon choix de la troisième nouvelle porte sur « Brouillage de toute la bande de fréquence » qui décrit un conflit entre l'Otan et la Russie. Voilà qui nous rappelle quelque chose. Constatant que son pays est en position de faiblesse en matière de transmission électronique et qu'il risque de perdre cette guerre, le quartier-général russe imagine un système de brouillage de toutes les communications, celles de l'ennemi mais aussi les siennes. Mais les Américains parvenant à détruire peu à peu les installations de brouillage, la Russie se trouve en difficulté. Elle sera sauvée grâce au sacrifice du fils du commandant en chef qui parviendra à un brouillage général en précipitant son vaisseau spatial sur un endroit particulier du soleil, déclenchant ainsi une tempête solaire décisive. Dès lors le conflit est ramené à ses dimensions les plus simples sans apport technologique important : « Voyant que les chars russes s'étaient déjà déployés devant eux telle une barrière mortelle, le général [américain] Baker cria :
- Soldats, baïonnettes en l'air !
Tout à coup, le soleil s'évanouissait, puis réapparaissait derrière l'épaisse fumée qui montait du champ de bataille, jetant des ombres irrégulières sur les champs enneigés où un combat sanguinaire faisait rage. »
Trois nouvelles qui constituent de bons exemples du talent aux facettes multiples de l'écrivain Liu Cixin
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Après avoir découvert Liu Cixin en bande dessinée via une masse critique, je me suis dit qu'il fallait que je me lance dans la lecture des livres de ce maitre de la SF moderne. Pourquoi pas commencer par les nouvelles? C'est ainsi que je me lance dans son oeuvre avec, de belles découvertes!

Parmi les claques, on peut lister "le chant de la baleine" et cet improbable technologie permettant de diriger les êtres vivants. Une belle entrée dans l'univers avec une fin digne d'un Crichton, ou comment l'humain est dépassé par sa technologie. "L'effondrement", assez court mais la fin est une claque sur cette notion d'expansion de l'univers. "Le Destin", plus amusante est aussi très marquante. "L'Équateur d'Einstein" et "L'Ère des anges" font également réfléchir sur la portée des sciences et leur impact sur notre quotidien, notre future société, entre éthique et avancée technologique.

"Avec ses yeux" et "L'instituteur du village" sont sans doute les nouvelles les plus bouleversantes de ce recueil. Un beau clin d'oeil à la force d'un professeur et sur la transmission du savoir, mais aussi la solitude au coeur de la Terre. "Le Battement d'ailes d'un papillon" fait également partie des nouvelles bouleversantes.

Certains nouvelles sont plaisantes sans m'avoir bouleversé comme "Aux confins du microscopique" où l'affrontement sciences et religion est interessant, ou encore "Le Feu de la terre" qui est trop patriotique à mon gout, même si le thème de la mine m'a parlé, en tant qu'enfant du bassin minier. "Le Messager" très courte.

"Terre errante" est une nouvelle complètement dingue, plus longue, que j'ai adoré également. le scénario nous envoie dans un rythme fou pour échapper au soleil. Et dans la même catégorie qui donne le vertige, on peut ajouter "La Mer des rêves" avec cette entité supérieure qui met à mal les pauvres petits humains.

Enfin, certains m'ont paru plus longue à la lecture comme "Le Micro-Âge", "Fibres", "Brouillage de toute la bande de fréquences", "Le Soleil de Chine" même si le parcours de ce "rien" qui devient beaucoup est tout de même intéressant.

Bref, c'est un excellent recueil, parfois un peu trop patriotique, mais qui stimule sans aucun doute, notre imaginaire.
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J'ai mis un an et demi à lire ce recueil de nouvelles. Voilà. Peut-être que ça peut déjà annoncer la couleur de ma chronique.

C'était la première fois que je découvrais Liu Cixin, célèbre auteur chinois de science-fiction, à travers des textes qu'il a plutôt écrit dans sa jeunesse. Et j'ai déjà une chose à dire : le fond est souvent très intéressant, mais la forme l'est beaucoup moins. Les idées scientifiques et les concepts évoqués sont presque à chaque fois passionnants : un parapluie géant dans l'espace qui déforme le climat, un ordinateur capable d'anticiper l'effet papillon, la Terre transformée en fusée géante...que des idées géniales.

Et souvent, je n'ai pas été déçu par cela, mais par tout ce qu'il y avait autour et qui fait tout autant partie de l'histoire ; par exemple les personnages et les intrigues. Les personnages sont souvent très mal exploités (notamment les personnages secondaires que l'on n'arrive pas à croire une seule seconde), tout comme les intrigues (les nouvelles sont soit trop longues, soit trop courtes, les fins sont rarement satisfaisantes...).

En bref, je n'ai pas détesté ce recueil. J'y ai même très souvent passé un bon moment, et je dois tout de même signaler 2 nouvelles que j'ai complètement adoré : "Avec ses Yeux" et "Terre Errante".

Ce sont grâce aux idées innovantes de l'auteur que je vais revenir vers lui, et notamment sa trilogie du "Problème à trois corps" que j'ai hâte de découvrir.
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Voici un recueil de nouvelles qui m'a moyennement plu. Je m'attendais à des textes du niveau de la trilogie le Problème à trois corps/La Forêt sombre/La Mort immortelle que j'avais adorée. le principal reproche que je ferais à cet ouvrage est que la plupart des histoires laissent deviner leur fin assez rapidement (mais peut-être est-ce la tradition des nouvelles dans l'empire du Milieu ?). Lorsque je lis une nouvelle, j'ai plus l'habitude d'une chute inattendue (comme celles de Lovecraft par exemple). Il n'en reste pas moins que certaines des nouvelles de Lui Cixin valent le détour pour leur aspect original et par les émotions qui parfois s'en dégagent. Une originalité de certains textes tient aussi au fait qu'ils nous offrent une vision orientale du monde (critique des actions de l'OTAN, glorification des soldats de l'armée rouge). En nous présentant ainsi un point de vue différent, ils nous montrent aussi que, dans l'histoire de l'humanité, rien n'est jamais tout noir ou tout blanc.
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Il y a un bon moment que je souhaitais aborder Liu Cixin. Si j'avais su ce qui m'attendait, je n'aurais pas attendu si longtemps.
On fait peu de découvertes comme celle-ci dans une vie de lecteur, amateur de science-fiction ou pas d'ailleurs. Tout n'est pas parfait dans ce recueil de nouvelles, dont certaines sont apparemment des oeuvres de jeunesse (une préface ou une présentation aurait été la bienvenue), mais il y a une telle richesse dans les thèmes abordés que c'en est vertigineux. En seulement dix-sept nouvelles, « L'équateur d'Einstein » évoque les nanotechnologies, les voyages spatiaux ou sous-marins, l'inversion du temps, les progrès scientifiques de tous ordres, la vie extraterrestre, la musique et l'énergie atomique, la physique quantique et les mathématiques. Et j'en oublie.
« L'équateur d'Einstein » c'est l'assurance de s'embarquer dans de grandes conjectures scientifiques, dans des questionnements métaphysiques sur l'existence d'un dieu créateur, sur la finalité des sciences, avec les participations indirectes et élogieuses d'Albert Einstein et de Stephen Hawking.
Ces nouvelles, si elles sont de la science-fiction, sont souvent plus des textes sur un avenir possible que de l'anticipation pure. Ce qu'il met dans ses textes semble tout à la fois envisageable et irréaliste, avec son imaginaire il pousse un peu les sciences vers l'avant pour décrire des futurs concevables.

Si les textes sont courts, entre dix et soixante pages, les effets de leurs lectures sont durables. Les réflexions suscitées par ces nouvelles donnent matière à penser longuement à notre condition, à nos modes de vie et au sens de celle-ci, à l'avenir et à la fin de toutes choses. La quarantaine de pages du "Micro-âge" est à ce titre exemplaire. Il y a quelque chose de bouleversant dans ses textes, il ne cesse de bousculer nos pauvres certitudes et somment nos neurones de se réveiller.
Plusieurs fois j'ai pensé à Gaston Bachelard qui s'interrogeait au rapport entre la littérature et la science, Liu Cixin exerce cette même stimulation intellectuelle dans ses nouvelles, il nous lance un défi à la compréhension du monde, tout en étant assez souvent dans la contemplation, dans la rêverie.

La première nouvelle, assez courte, est en forme d'hommage à Herman Melville, Carlo Collodi et au roman noir américain, « Le chant de la baleine » offre une approche technologique du trafic de drogue. Ce n'est pas la mieux puisqu'on devine assez vite la fin mais c'est une lecture prenante avec une fin non dénuée d'humour noir.
« L'effondrement » de Liu Cixin n'a rien à voir avec celui théorisé par nos écologistes, c'est un retour vers l'origine du temps, du monde, dans lequel on commence par mourir pour naître ensuite. Un dialogue entre astrophysique et préoccupations basiques d'une quinzaine de pages qui se termine à l'envers. Absolument stupéfiant !
Si nous étions plus petits, nous consommerions moins. « Le micro-âge » est une façon d'envisager cette décroissance dont on parle tant. Liu Cixin passe de l'infiniment grand à l'infiniment petit, grâce à une utilisation ébouriffante des nanotechnologies comme moyen de survie de l'humanité. L'avenir pourrait être dans le développement d'une civilisation humaine microscopique.
C'est dans« Soleil de Chine » que l'on croise un Stephen Hawking songeur. Pourtant, cette nouvelle est bâtie sur la glorification de la technologie et des sciences d'un côté, et la mise en avant de l'effort collectif de l'autre. Une sorte d'hommage, d'ode à la Chine moderne, qui se rêve toute puissante. C'est très efficace et on passe un bon moment.
« L'équateur d'Einstein » donne son titre au livre, en une nouvelle l'auteur nous fait traverser l'histoire de l'humanité, du premier homme à regarder le ciel, à ceux capables de reproduire le big bang. Et tout ça en nous ramenant à une grande modestie, quelle différence entre l'homme préhistorique et nous ?
L'homme, ou plutôt le scientifique se prend pour dieu, mais à la fin la vanité ne paie pas.

En prévision d'un cataclysme solaire, notre planète est équipée de moteurs gigantesques qui doivent lui permettre d'échapper à l'attraction du soleil et de changer de galaxie. Quelles sont les conséquences concrètes d'une telle catastrophe et d'un voyage aussi périlleux ? Quel est l'avenir de l'humanité, s'il en reste un ? C'est ce nouveau départ qui nous est contée dans « Terre errante » par un personnage que l'on voit grandir puis vieillir au long du texte. On assiste également aux nombreux bouleversements humains, sociaux ou psychologiques.
Le récit abonde en catastrophes (raz de marées, astéroïdes, etc) mais elles sont toujours vécues collectivement avec un grand sens du sacrifice. C'est une des rares nouvelles du texte où affleurent les émotions et sentiments individuels de quelques personnages.
« Terre errante » est une des meilleures nouvelles du livre, un des plus longues aussi, pas étonnant donc qu'elle ait été éditée indépendamment en 2020 et adaptée au cinéma.

Je termine ce rapide survol de quelques unes des nouvelles composant ce recueil par la plus saisissante : « L'ère des anges ».
Comment un scientifique d'un pays africain imaginaire résout le problème de la malnutrition et des famines grâce à une modification génétique sur le corps humain.
C'est un texte éminemment politique, qui nous met face à un dilemme absolument terrible. C'est LA nouvelle qu'il faut lire dans ce recueil tant elle met à mal les convictions de chacun sur des sujets comme la génétique ou l'aide aux pays pauvres. C'est vraiment perturbant, et ça reste en tête longtemps après, je dois confesser que plusieurs jours après l'avoir lu, puis relu, je ne réussis toujours pas à mettre les mots sur l'effet proprement renversant de ce texte. Cette nouvelle mériterait à elle seule une longue chronique, ce dont je suis bien incapable aujourd'hui.
« L'ère des anges » est un chef-d'oeuvre.


Aucune des autres nouvelles n'est mauvaise, c'est même le contraire. Simplement, quelques-unes sentent la blague, l'exercice de style. « Le destin » par exemple, m'a rappelé une des premières histoires d'Enki Bilal et la Planète des singes de Pierre Boulle, c'est court, c'est agréable puis on passe à autre chose. Pareillement pour « La mer des rêves », que j'ai trouvé peu convaincante.
Non l'intérêt de ce recueil est ailleurs, dans les longues nouvelles, telles « La Terre errante », « Le micro-âge » ou « L'ère des anges », dans lesquelles Liu Cixin montre un grand talent de raconteur d'histoires.
« L'équateur d'Einstein » vaut vraiment le détour et donne déjà très envie de lire le second volume.
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Pour une fois, j'ai fait les choses à l'envers : j'ai d'abord lu quelques adaptations BD des nouvelles de Liu Cixin, avant de m'atteler au premier tome de l'intégrale de celles-ci. Il faut dire que la lecture du premier tome de la Trilogie des trois corps m'ayant demandé un certain temps de digestion - il est temps, d'ailleurs, de me mettre au second tome -, je craignais d'être à nouveau face à la même situation.

Et bien, pas du tout : non seulement parce que les aspects scientifiques abordés dans chaque nouvelle - physique, astrophysique, biologie, mathématiques... - sont bien plus abordables pour la littéraire que je suis, la concision aidant particulièrement à aller à l'essentiel, mais aussi parce que l'auteur est à mon sens très à l'aise avec le genre, ayant tout autant la capacité de mener efficacement son propos, qu'à provoquer des chutes de récit intelligentes, plus ou moins inattendues, parfois drôles ou tendres, le plus souvent terriblement cyniques.

Il est clair que la majorité des nouvelles de ce premier volet de l'intégrale est on ne peut plus fataliste, poussant les dérives humaines actuelles dans leurs extrémités les plus problématiques, jusqu'à des extrémités futuristes le plus souvent tragiques. Mais elles n'en sont que plus percutantes, et marquantes.

Une rencontre avec le nouvelliste réussie, plus qu'avec le romancier : le deuxième tome de l'intégrale m'attend à son tour dans ma PAL !
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Nouvelles en hard science-fiction.

Il s'agit du premier recueil de nouvelles de Liu Cixin.

Après avoir lu le problème a trois corps, j'ai voulu découvrir les nouvelles de Liu Cixin avant de continuer sa trilogie. Celles-ci sont globalement agréables, même si déplore toujours le peu de soin apportés aux personnages de manière générale (pas de consistance, caricaturaux...). Je me concentrerais sur les nouvelles qui m'ont marquée.

Avec ses yeux: L'humanité a décidé d'explorer ce qui lui était auparavant inaccessible. Une belle nouvelle avec une conclusion terrible.

Terre errante: le Soleil va exploser. L'humanité a décidé de fuir en restant sur Terre. Celle-ci s'est vue dotée de réacteurs pour servir de vaisseau spatial. Splendide novella qui montre les bouleversements associés a cette fuite.

L'Instituteur du village: Dans un village reculé de montagne, un instituteur tente d'instruire coûte que coûte les enfants des habitants. En parallèle, deux empires galactiques se font une guerre sans merci. Nouvelle émouvante qui se veut un vibrant hommage au métier d'enseignant.

Le Micro-Âge: Un explorateur chargé de trouver une planète pour l'exil de l'humanité revient trop tard. Il est le dernier survivant de son espèce. Bonne nouvelle avec un message optimiste.

Brouillage de toute la bande de séquence: La Russie et l'Otan se font la guerre. Et si l'issue de la guerre se jouait sur les télécommunications ? Un récit qui résonne d'autant plus avec le contexte actuel.

Le Battement d'ailes d'un papillon: Un scientifique tente d'utiliser la théorie du battement d'ailes du papillon comme arme de guerre. Une nouvelle que j'ai trouvée très touchante.

L'équateur d'Einstein: Jusqu'où sont prêt à aller les scientifiques pour connaître la vérité ? Excellente nouvelle qui montre la dévotion des scientifiques à la Science.

En conclusion, ce fût un agréable moment de lecture où j'ai appris quelques concepts en physique, j'ai déjà entamé la lecture du second recueil.
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Après avoir écouté Terre Errante qui est aussi dans ce recueil de nouvelles, je me suis enfin décidée à écouter le reste et j'ai fait une superbe écoute ! En plus, le narrateur est très convaincant !

De la science, de la technologie, tout ça avec une écriture poétique, une vision philosophique percutante, une réflexion sur l'humain et sa petitesse, sur la guerre et sa réelle utilité.

Liu Cixin est un auteur bluffant qui me ravie de plus en plus. Prochaine lecture, Boule de foudre.

Je vous remet les titres en dessous avec des petits résumés :

- le chant des baleines :
Warner, narco-trafiquant, essaie de trouver un moyen de faire passer sa drogue à travers les nouvelles technologies antidrogue.

- Aux confins du microscopique :
Les résultats d'une expérience scientifique sur le quark.

- L'effondrement :
Quand un scientifique découvre la date de l'effondrement de l'univers et ce qui va en découler.

- Avec ses yeux :
La possibilité de voyager sans bouger de chez soi grâce à une paire de lunettes portée par une autre personne qui elle voyage vraiment. Sentir l'air, l'eau, les fleurs. Voir le ciel, l'herbe, le soleil, la lune. Et quelle fin...

- le feu de la terre :
Un fils de mineur devenu scientifique essai de trouver une solution pour que les mineurs arrêtent de se sacrifier. Les idées sont bonnes, les résultats un peu moins sur le moment.

- Terre errante :
Une délégation de scientifiques réussissent à déplacer la Terre de son orbite pour sauver l'humanité.

- L'instituteur du village :
Un instituteur qui n'hésite pas à s'installer dans un petit village pour aider ses élèves à passer leurs examens de fin d'année. Pas grand chose de SF jusque là, il faut juste se laisser porter par le récit qui a une fin magnifique.

- le micro-âge :
Un long voyage pour trouver une planète habitable pour remplacer la Terre. Un retour sur cette dernière pour découvrir l'évolution de l'humanité... ou pas.

- Fibre :
Suite à un incident, un pilote se retrouve dans un drôle d'aéroport.

- le destin :
Suite à la déviation d'un astéroïde, un couple se retrouve dans un monde où les dinosaures sont encore présent sur Terre.

- Brouillage de toute la bande de séquence :
Une guerre russe/américaine, des sacrifices humains qui auraient pu être évités.

- le messager :
Un homme qui joue de la musique à sa fenêtre, un autre qui l'écoute de la rue, une rencontre inattendue.

- le battement d'ailes d'un papillon :
Un homme veut protéger son pays et sa famille de la guerre en créant des réactions météorologique grâce à sa découverte scientifique.

- le soleil de Chine :
Un jeune homme évolue de son tout petit village à la grande ville et même jusque dans l'espace.

- La mer des rêves :
Un sculpteur de glace, un extraterrestre artiste et voilà la Terre privée de son eau. Une vision de l'art particulièrement poétique mais dévastatrice.

- L'ère des anges :
Un scientifique faisant des expériences génétiques pour lutter contre la famine d'un côté, des bureaucrates et militaires qui ne connaissent pas la faim de l'autre. Éthique et morale mise à mal.

- L'équateur d'Einstein :
Jusqu'où le besoin de savoir, de connaissance peut-il nous mener ?
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Les éditions Actes Sud ont décidé de publier en deux volumes l'intégralité des nouvelles de Liu Cixin dans la belle traduction de Gwennaël Gaffric. Ce livre est le premier de ces deux volumes. Certaines de ces nouvelles ne sont pas inédites en français ou en anglais. ● « le Chant de la baleine » raconte une nouvelle et originale façon de faire du trafic de drogue. ● Dans « Aux confins du microscopique », l'humanité tente de briser un quark, la plus petite unité de matière connue. ● « L'Effondrement » ne relate pas malgré son titre une apocalypse écologique mais un autre type d'effondrement. ● Dans « Avec ses yeux », un personnage prête ses yeux à un autre personnage. ● « le Feu de la terre » est une nouvelle de plus grande ampleur et relate un phénomène que je ne connaissais pas mais qui existe vraiment à plusieurs endroits de notre planète : l'incendie de mines de charbon entières depuis des années, parfois des décennies. ● « Terre errante » a déjà été publié à part et raconte l'histoire de notre planète transformée en vaisseau spatial. ● « L'Instituteur du village » met en scène un instituteur qui dédie sa vie entière à ses élèves mais va bientôt mourir ; parallèlement, deux empires spatiaux, le Carboné et le Siliceux, s'affrontent. ● « le Micro-âge » nous montre une humanité en miniature. ● « Fibres » joue sur les univers parallèles de la théorie quantique. ● Avec « le Destin » on retrouve le thème du voyage dans le temps et de ses paradoxes. ● « Brouillage de toute la bande de fréquences » met en scène une guerre entre l'OTAN et la Russie. ● Dans « le Messager » on retrouve un scientifique bien connu qui avait pour violon d'Ingres… un violon, lui aussi. ● « le Battement d'ailes d'un papillon » reprend la théorie bien connue, mais cette fois elle est utilisée à des fins guerrières. ● « le Soleil de Chine » retrace l'itinéraire professionnel bien particulier de quelqu'un qui commence comme laveur de carreaux. ● « La Mer des rêves » met en scène un artiste extra-terrestre qui fonde son oeuvre sur les océans terrestres. ● « L'Ere des anges » raconte une histoire de génome humain modifié. ● Enfin, « L'Equateur d'Einstein » cherche une théorie unifiée de l'univers, voire des univers, le rêve d'Einstein. ● Je suis un fan absolu de la trilogie de Liu Cixin, le Problème à trois corps, qui pour moi est un chef-d'oeuvre pas seulement de la science-fiction, mais bien de la littérature. ● Et malheureusement, à chaque fois que je lis une nouvelle du même auteur, je ne peux m'empêcher de faire la comparaison et d'être déçu. ● Même si les nouvelles sont loin d'être inintéressantes et sont toutes originales, elles ne peuvent pas avoir la même ampleur que la trilogie qui nous entraîne dans un récit à l'imagination échevelée où de multiples aspects de la physique et d'autres sciences, y compris humaines, sont sollicités. ● Ici chaque nouvelle traite un point en particulier, ça me fait moins rêver. ● de plus, déjà dans la trilogie on pouvait noter une propension à exalter la supériorité de la civilisation chinoise. Ici c'est plus net encore, avec des nouvelles qui parfois, comme « L'Ere des anges », rejettent carrément la civilisation occidentale et envoient le message que les droits de l'homme et autres préoccupations de la même eau sont des marottes purement occidentales, qui ne conviennent pas à toutes les cultures... ● Si dans la trilogie on pouvait penser que l'auteur voulait passer le cap de la censure, ici force est de constater qu'il est un prosélyte sincère et zélé du régime politique chinois actuel. Je trouve cela bien décevant de la part d'un auteur dont j'admire l'imagination débridée, le savoir scientifique, les talents de conteur… ● Pour finir, je citerai un passage qui m'a fait penser à Proust, lorsque le narrateur regarde les gens dîner au Grand Hôtel de Balbec : « le restaurant ressemblait à un énorme aquarium, dans lequel les clients somptueusement habillés étaient un banc coloré de poissons d'ornement. » ● En tout cas, lisez plutôt le Problème à trois corps ! le début est lent, on se demande où il veut en venir, mais ensuite on est récompensé de sa patience, fasciné par cette oeuvre magnifique.
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Le chant de la baleine : Un trafiquant de drogue se retrouve prisonnier de l'Océan avec sa cargaison, car les polices côtières disposent d'un outil traqueur de drogue bougrement efficace. Mais son fils va lui présenter un savant, inventeur d'une solution tout à fait originale.
Aux confins du microscopique : « Cette nuit, l'humanité va tenter de briser un quark. L'exploit sera réalisé au Centre nucléaire oriental de Lob Nor… Aux alentours du centre, dans un tunnel souterrain passant sous le sable, a été construit un gigantesque accélérateur de particules d'une circonférence de cent cinquante kilomètres. »
L'effondrement : « L'effondrement se produira cette nuit à une heure, 24 minutes et 7 secondes. le phénomène pourra être observé dans la plus grande salle de l'observatoire national. » À cette occasion, le comportement du Pr Ding Yi ne manque pas de choquer ses congénères.
Avec ses yeux : II est considéré comme très civique de prêter ses yeux – et même ses sens – aux voyageurs de l'espace qui ne peuvent rentrer sur Terre pour prendre des vacances. Mais cette expérience particulière va changer la vie du narrateur à tout jamais.
Le feu de la Terre : Un ingénieur, qui a vu son père mourir de la silicose, met au point une nouvelle manière d'exploiter le charbon, mais il ne se doute pas qu'il vient d'ouvrir la boîte de Pandore.
Terre errante : Novella déjà publiée en solo en 2020 par le même éditeur (ma chronique dans Gandahar 23). L'expansion du soleil évolue plus rapidement que prévu. Un gouvernement de coalition se forme pour sauver l'humanité. La solution retenue est de sortir la Terre de son orbite pour la conduire vers un système solaire voisin : Proxima du Centaure.
L'instituteur du village : Imaginez le plus reculé des villages chinois avec un instituteur mourant qui donne une dernière leçon à ses élèves, et une civilisation galactique très évoluée qui sort d'une guerre de 20 000 ans et se ménage un bouclier en transformant des milliers d'étoiles en singularités. Par quel miracle vont-ils se rencontrer ?
Le micro-âge : Un flash d'énergie du Soleil est sur le point de détruire la Terre. Un vaisseau envoyé dans l'univers pour chercher une planète habitable s'en revient bredouille. L'ultime “précurseur” qui le pilote se rend compte en regardant l'aspect de la Terre qu'il est le dernier être humain.
Fibres : Une erreur de fibre peut vous transporter dans une des multiples réalités parallèles.
Le destin : Des voyageurs temporels modifient la trajectoire d'un astéroïde qui s'apprête à percuter la Terre et annulent ainsi l'extinction des dinosaures.
Brouillage de toute la bande de fréquences : Nous sommes en pleine guerre. L'Otan est aux portes de Moscou. le fils de l'amiral est exilé plus loin des combats qu'aucun autre être humain tandis que sa petite amie risque sa vie au plus fort de l'action. Et pourtant, rien qu'à eux deux, ils vont sauver leur patrie.
Le messager : Un violon sert de vecteur à une découverte des lois de la nature.
Le battement d'ailes d'un papillon : Aleksandar a inventé un modèle mathématique capable de créer un effet papillon à partir d'un point critique localisé par un supercalculateur et visant à modifier la météo, de façon à empêcher le largage des engins de destruction au-dessus de son pays en guerre.
Le Soleil de Chine : Un jeune campagnard quitte son village en proie à la sécheresse, espérant trouver mieux un peu plus loin. Et ce « un peu plus loin » va l'emmener jusqu'à Stephen Hawking et le deuxième soleil de Chine.
La Mer des rêves : Un cryo-artiste venu des confins de la matière noire transforme tous les océans et grands lacs de la Terre en un anneau de cubes iridescents qui évoluent en orbite. Cette oeuvre est d'une beauté phénoménale selon Yan Dong, sculpteur de glace, que la créature a choisi comme unique interlocuteur terrestre.
L'ère des anges : La Sambie est un pays africain dont les habitants meurent de faim. le Dr Ita a imaginé de combiner génie informatique et génie génétique pour programmer des embryons qui auront l'avantage de se nourrir d'herbe et de foin tout en bénéficiant de la meilleure santé possible. Mais cette découverte heurte violemment l'éthique des grandes puissances…
L'équateur d'Einstein : Trois cents scientifiques de très haut niveau sont prêt à sacrifier leur vie pour que leur soit révélé l'ultime secret de l'univers.

À travers la diversité de ces nouvelles, on peut voir à quel point Liu Cixin – connu et reconnu depuis sa trilogie du Problème à trois corps – est friand de scènes gigantesques, de visions saisissantes et comme il excelle à les décrire. Sa culture scientifique et son intelligence brillante se combinent à son grand talent d'écrivain pour nous embarquer dans des aventures quantiques, terrestres ou intersidérales d'une envergure inégalée – à mon sens tout au moins.
Espérons que ses fictions nous enchantent encore longtemps !
Christine Brignon
chronique parue dans Gandahar 32 de juin 2022





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