AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,18

sur 4852 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cette nouvelle est très différente des autres livres de Claude. A Première vue, à l'atmosphère oppressante du rapport de Brodeck et des Âmes Grises, Claudel troque ici l'amour d'un grand père pour sa petite fille. Mais cela n'est que trompe l'oeil, très vite on retrouve cette angoisse caractéristique de l'auteur pour ces personnages jetés en pâtures dans un monde froid, distant, voire ennemie qui ne pense qu'à se débarrasser de ce symptôme de sa froide inhumanité. Mr Linh est un réfugié, un numéro qu'il faut aider certes mais dont la spécificité est niée par tous sauf par le gros homme endeuillé, comme si seule la douleur peut répondre à la douleur. la révélation finale vient donner une ironie tragique au récit :

En dehors du récit, ce livre m'a parlé en ce moment de débat sur l'accueil de populations réfugiés et leur prise en charge. Claudel illustre bien qu'une simple prise en charge matérielle du réfugié ne peut suffire (bien que hautement nécessaire) et qu'il est primordial de le comprendre au lieu de le voir uniquement comme un réfugié perdu. Cette nécessité est parlante à travers le personnage de la traductrice et de l'assistante qui veulent de bonne foi aider M. Linh mais comme un vieux réfugié chinois et non pas comme M. Linh dans sa spécificité.
Commenter  J’apprécie          180
C'est la première fois que je lis ce type de livre.
Il est bouleversant, plein de poésie et d'espoir.
Monsieur Linh est tellement attachant que l'on a enie de lui prendre la main et de le protéger.
Mais de quoi aurait il le plus besoin à part retrouver Sa vie ?

Commenter  J’apprécie          184
C'est un roman touchant et sensible sur le déracinement, l'amitié et le traumatisme de la séparation. Je ne connaissais pas Philippe Claudel, j'ai beaucoup aimé son écriture légère et fluide, simple pour aborder un sujet grave. D'ailleurs l'histoire n'est pas triste et pourtant. le point de départ est la guerre et la violence du monde, et dans tout ça l'auteur fait surgir de l'humanité là où nous n'osions l'attendre. C'est presque poétique. Ce roman me fait penser à celui de Jeanne Benameur "Les demeurées" alors que les histoires sont différentes il s'en dégage une impression similaire.
Commenter  J’apprécie          171
Un bateau arrive par la mer. Et sur ce bateau, se trouve Monsieur Linh, toujours accompagné par sa petite fille et sa valise. Cet homme vient de quitter son pays, où sa famille est morte et où la guerre fait rage.
Arrivé à destination, il se sent totalement perdu, sur un territoire étrangé qui ne lui évoque rien. Mais il va faire la rencontre de Monsieur Bark, qui va tout de suite le prendre sous son aile.

Ce livre parle d'amitié, de souvenirs, de deuil et d'adaptation. Très bien écrit, il se lit d'une traite (ou presque). La manière dont est racontée l'histoire est très romancée, quasi poétique. le sujet principal est l'amitié créée entre deux personnes qui ne comprennent pas la langue de l'autre.
J'ai beaucoup aimé ce livre. Il fait beaucoup de bien.
Commenter  J’apprécie          177
Tout commence par un long voyage en bateau pour finir dans une ville terne et froide. Monsieur Linh fuit son pays natal avec sa minuscule petite fille dans les bras, miraculeusement rescapée des massacres. Seul ou presque, abandonné de tous dans un foyer pour réfugiés, la rencontre avec un gros bonhomme assis sur un banc d'un jardin public va changer sa vie. L'échange de cigarettes, quelques mots prononcés seront le point de départ d'un retour du monde des morts vers celui des vivants.
Ecrit avec une économie de moyen, ce roman plonge son lecteur dans les pensées de son héros. Tout dans l'univers alentours devient étrangeté, potentiel danger ou folle espérance. Une pincée de naïveté, un brin de noirceur et une bonne dose d'humanité compose la recette d'un roman qui cherche à dissimuler sa sensibilité.
Commenter  J’apprécie          170
« le dimanche on lit au lit ».

Monsieur Linh est un vieil homme. Il a quitté son village dévasté par la guerre, n'emportant avec lui qu'une petite valise contenant quelques vêtements usagés, une photo jaunie, une poignée de terre de son pays. Dans ses bras, repose un nouveau-né. Les parents de l'enfant sont morts et Monsieur Linh a décidé de partir avec Sang Diû, sa petite fille. Après un long voyage en bateau, ils débarquent dans une ville froide et grise, avec des centaines de réfugiés.
Monsieur Linh a tout perdu. Il partage désormais un dortoir avec d'autres exilés qui se moquent de sa maladresse. Dans cette ville inconnue où les gens s'ignorent, il va pourtant se faire un ami, Monsieur Bark, un gros homme solitaire. Ils ne parlent pas la même langue, mais ils comprennent la musique des mots et la pudeur des gestes. Monsieur Linh est un coeur simple, brisé par les guerres et les deuils, qui ne vit plus que pour sa petite fille.

Quelqu'un m'a dit « tu dois impérativement lire ce livre », en me le prêtant.

Alors, j'ai obtempéré.

Cette histoire est magnifique, que dire de plus ? Une amitié incroyable, qui sauve deux hommes. Ils ne parlent pas la même langue, se perdent dans les malentendus, mais finissent par se comprendre et par devenir indispensables l'un à l'autre.

Pour le reste, il faut le lire pour le ressentir, ce livre superbe. Il faut vraiment le lire, car ne pas lire ce livre, ben c'est rater quelque chose. Rater une belle histoire, de belles émotions, de l'angoisse, de l'empathie, de la souffrance, de l'amour et de la vie.

Quelqu'un m'a dit « tu dois impérativement lire ce livre, il bouleverse, je n'ai jamais autant pleuré, tu verras… ».

J'ai pleuré un peu, page 80. J'ai été bouleversée à la fin, totalement bouleversée, mais je n'ai pas pleuré. du moins pas à gros sanglots. Juste l'oeil mouillé, là, sur la gauche. Car cette fin que l'on dit inattendue, bizarrement, moi, je m'y attendais. Quelque chose clochait. Un tout petit quelque chose. Un tout tout petit quelque chose vraiment petit petit, mais qui avait titillé mon attention dès les premiers mots de l'ouvrage.

Alors, si vous l'avez lu, si vous comptez le lire, revenez ici ensuite, me dire si vous aussi, ce tout tout petit quelque chose vous a également titillé l'esprit…
Lien : http://www.le-celibat-ne-pas..
Commenter  J’apprécie          170
👧 « Il fait très froid. le ciel est couvert. Monsieur Linh respire l'odeur du pays nouveau pays. Il ne sent rien. Il n'y a aucune odeur. C'est un pays sans odeur. Il serre l'enfant plus encore contre lui, chante la chanson à son oreille. En vérité c'est aussi pour lui-même qu'il la chante, pour entendre sa propre voix et la musique de sa langue. »
(P.12)

👧 Monsieur Linh débarque dans un pays qui n'est pas le sien avec sa petite fille. Arrivé par bateau, le voyage s'est fait lentement, pour que le corps et l'esprit aient le temps de comprendre et de vivre le changement, de voir changer le panorama, d'accepter qu'il ne reverra plus jamais son village dévasté, dans lequel les siens ont péri. Dans ses bras il serre alors sa petite fille, et dans ses mains il tient ferme sa valise, solidement ficelée pour que rien ne s'en échappe : ni ses quelques vêtements, ni cette photo jaunie par le soleil, presque entièrement délavée par les années et les évènements.

👧 Lorsqu'il arrive enfin sur la terre ferme, Monsieur Linh ne se risque pas à sortir. Il reste quelques temps dans le refuge où se trouvent aussi d'autres personnes de son pays. Pourtant, personne ne lui adresse la parole, on le nourrit par respect, pas par estime. Un jour enfin il ose sortir et fait la rencontre d'un homme. Assis sur un banc, chacun d'entre eux porte en lui le poids de souffrances indicibles, incompréhensibles, intransmissibles ; s'ils ne parlent pas la même langue, leurs regards parlent pour eux et disent la reconnaissance et la gratitude. Un jour pourtant, le refuge ferme et on transporte Monsieur Linh dans un endroit à l'atmosphère terrible, les murs sont d'un blanc chirurgical, il ne reçoit personne et ne peut sortir. Accompagné de sa petite fille, il prend la fuite pour aller retrouver son ami et erre dans la ville grise, sans repères, allant tout droit, toujours tout droit, vers le point de fuite…Jusqu'à l'incident …

👧 Avec douceur et délicatesse, Claudel a, tel un orfèvre, mis en place les rouages d'une histoire tendre et affectueuse, celle d'un amour inconditionnel d'un homme envers sa petite-fille, la seule chose qui lui reste et qui soit à la fois témoignage du passé et promesse de l'avenir ; oui, en tant que marionnettiste, il maîtrise la scène, notre peine, ses personnages, jusqu'au dernier acte, où tout s'écroule. Si cette atmosphère cotonneuse et de cocon m'a quelque peu troublée, je dois admettre que je comprends son utilité pour rendre service à l'essence même du roman : la fragilité de l'individu confronté à la perte de son environnement, la brutalité de la confrontation à un monde violent, maussade et parfois trop égoïste, le besoin de sa raccrocher au souvenir, quel qu'il soit …
Commenter  J’apprécie          168
Lecture agréable de ce joli conte, comme je l'appellerais. Deux figures erratiques se croisent, se comprennent, se parlent sans comprendre le sens des mots (les 2 parlent une langue différente sans connaître une once de l'autre) et pourtant se comprennent, et s'apprécient.
Conte sur la différence, sur LES différences. Pourtant, aucune phrase, aucun mot n'a retenu mon attention pour une citation. Tout est lisse, fluide sans pour autant être négatif, au contraire. Cela contribue à un certain suspens qui nous empêche de décrocher de notre lecture.


Commenter  J’apprécie          160
La petite fille de monsieur Linh est l'enfant de l'exil que Claudel dépeint à travers la rencontre de deux êtres, deux cultures ...
TRÈS TOUCHANT !
Commenter  J’apprécie          150
J'ai bien aimé ce petit roman, il se lit d'une traite et pose la problématique de l'exil et l'accueil qui est réservé à ces personnes ; le personnage principal est le seul survivant de sa famille, avec sa "petite fille" ; on le suit dans son périple, et on voit naître une grande histoire d'amitié entre ce vieillard et un vétéran. Amitié entre deux personnes qui ne parlent pas la même langue et voient au delà des mots.
Commenter  J’apprécie          150




Lecteurs (10551) Voir plus



Quiz Voir plus

La petite fille de monsieur Linh, de Philippe Claudel

Quel transport prend Mr Linh ?

la voiture
le camion
l’autobus

10 questions
588 lecteurs ont répondu
Thème : La petite fille de Monsieur Linh de Philippe ClaudelCréer un quiz sur ce livre

{* *}