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4,18

sur 4805 notes
Au milieu du malheur et des épreuves surgit un rayon de soleil. Sa petite fille est le seul mince filet de vie qui anime M.Linh. le manège qui tourne dans le parc maintient vivant le souvenir de son épouse dans la tête de M.Bark. Et le bonheur de cette improbable rencontre entre ces deux hommes ranime un peu de joie dans leurs coeurs, joie simple comme un bonjour, seul mot qu'ils sont capables d'échanger.
Comme la petite fille de M.Linh, laissez vous porter par ce court roman, une larme à l'oeil et le sourire aux lèvres.
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Par petites touches légères mais terriblement justes, l'auteur nous fait partager la perte de repères de Monsieur Linh, qui a quitté son pays (qui pourrait être le Vietnam) avec sa petite fille après que la guerre lui ait pris son fils unique et sa belle-fille et détruit son village. Réfugié, il se retrouve dans un pays dont les habitants, les façons de vivre et la langue lui sont totalement étrangers ; son seul objectif : survivre pour aider sa petite fille à grandir et s'épanouir. S'ouvre alors un très long couloir sombre au long duquel, apathique, il va se plier à toutes les directives données… jusqu'à ce qu'il rencontre M. Bark sur un banc dans un parc. Ils ne dialoguent pas avec des mots (barrière des langues) mais, dans leurs solitudes respectives, ils se sont trouvés, se sont reconnus et une amitié solide va naître. Lorsque la vie les séparera Monsieur Linh va avoir un deuxième objectif : retrouver son ami.
Le coup de théâtre des dernières pages est digne du scénariste qu'est Philippe Claudel, même si, au cours du récit, certains indices pouvaient le laisser prévoir.

Vous l'aurez compris : il n'y a pas d'action, c'est un roman intimiste qui parle de manière émouvante du deuil, du déracinement, de la solitude et de l'amitié.
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Monsieur Claudel, vous connaissez si bien l'âme humaine ! Souvent teintée de gris ou de noir, la voici cette fois-ci d'une nuance beaucoup plus claire.

Quelle merveilleuse amitié relie ces deux hommes ne parlant pas la même langue mais se comprenant grâce aux langages corporel et émotionnel.
L'homme, cette fois-ci, dans votre roman est capable du beau pour effacer ou soulager les souffrances.

Monsieur Claudel, avec si peu de mots (votre roman est court), vous abordez tant de thèmes différents : la guerre, la perte d'êtres chers, le déracinement, l'exil, le nouveau monde, la perte des repères, la peur, l'amour, l'amitié.

Monsieur Claudel, on dit que certains musiciens attribuent des couleurs aux notes, moi c'est à vos mots que je l'ai fait. Et là, monsieur Claudel, je viens de prendre un bain d'arc en ciel.
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À notre époque où les mouvements migratoires ont pris une ampleur presque incroyable, ce petit bouquin m'a touché, non seulement par son évidente pertinence, mais aussi, et surtout, par son style dépouillé. Avec une économie de moyens, peu de personnages, peu de pages, une retenue dans les dénonciations pourtant acerbes sur le fond, Claudel réussit à émettre des messages forts dans un emballage charmant et charmeur, en toute simplicité. Comment ne pas être ému par l'isolement total de cet involontaire réfugié, partager la tristesse de son pays perdu, l'encourager à développer sa seule source d'amitié, rugir aux normes débiles de standardisation en hébergement, déplorer l'incompréhension et l'insouciance dont il est victime? L'espoir réside-t-il uniquement dans le rêve, ou se pourrait-il que, pour une fois, le bonheur surgisse malgré tout....
Une lecture mémorable!

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C'est l'histoire de Monsieur Linh et de sa petite-fille Sang Diû. Monsieur Linh a fui son pays natal, un pays en guerre où sont restés les corps sans vie de sa femme et de ses enfants. Une photographie, un peu de terre de son pays… Monsieur Linh n'a pas emporté grand-chose avec lui. Son plus grand trésor est Sang Diû, sa petite fille, petit bébé qu'il serre contre son coeur. Exilé, perdu dans une ville inconnue, Monsieur Linh trouve refuge dans un dortoir auprès d'autres réfugiés comme lui. Les jours s'écoulent, gris et moroses. Sortir lui fait peur. La ville est trop grande, les gens vont trop vite. Et puis un jour, Monsieur Linh se décide à sortir pour le bien de Sang Diû et rencontre Monsieur Bark. Les deux hommes ne se connaissent pas et ne parlent pas la même langue. Et pourtant, en partageant leur solitude respective, ils vont se comprendre et devenir amis.

« La petite fille de Monsieur Linh », récit court au style simple et poétique, nous emporte par sa profondeur et l'émotion qu'il dégage. Comment ne pas être touché par l'histoire de ce grand-père et de sa petite-fille, perdus dans un pays étranger, déracinés et sans repère ? La relation qui se tisse ensuite entre Monsieur Linh et Bark est tout simplement magnifique, empreinte de tendresse et de respect.
Philippe Claudel nous donne à lire un roman sur l'exil, l'amitié, la solitude et le deuil. Si le sentiment qui domine tout le long du roman est la tristesse, l'auteur sait heureusement distiller au bon moment ses notes d'espoir. Touchant du début à la fin.
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Émouvante histoire d'un vieux réfugié (vietnamien? cambodgien?) la guerre lui ayant tout pris et débarquant quelque part en occident, avec un petit sac contenant la terre de son village, une vieille photo et sa toute petite fille Sang Diû qu'il serre contre lui.
Dans la grande ville sur un banc se noue doucement par gestes une amitié avec un veuf triste, le gros Monsieur Bark, et alors Monsieur Linh se sent riche.

Mais ce serait trop beau... alors Mr Linh est placé dans un château en bord de mer, un mouroir où il ne croise que des regards vides et ne connaissant pas la langue ne peut exprimer son désir de revoir son ami.

Délicieusement écrit à la manière d'un conte pour enfant, cette belle amitié m'évoquait 'Ernest et Célestine' le brave ours et la petite souris mais m'a aussi permis de mieux comprendre ce que vivent et ressentent les réfugiés de guerre arrivant chez nous.
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Je vous passe les détails de l'histoire... avec le nombre de critiques déjà publiées, sans doute que quelques personnes l'ont mieux racontée que moi. Mais quel livre... dont je ne savais à peu près pas grand chose... Mis dans ma PAL parce que je l'ai souvent vu revenir sur les différents challenges, j'ai franchi le pas... et je ne regrette absolument pas ma lecture. Quel beau personnage attachant que ce vieux Monsieur Linh... Un vieil homme brisé, parce que sa famille décimée, qui choisi l'exil avec sa petite fille, pour qu'elle ne subisse jamais ce que ces parents ont subi. J'ai également adoré le personnage de Bark, fumeur invétéré, qui devient son plus ami, sans pour autant que se comprendre, puisque la barrière de la langue est omniprésente. Et la finale, tellement touchante.... à verser quelques larmes... Bien que j'ai vu venir un peu le dévoilement, je retiendrai de ce livre la perte, la vieillesse, mais surtout, l'amitié que des êtres totalement opposés peut unir envers et contre tous. Un très beau roman... presque un coup de coeur !
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Monsieur Linh, vieil homme, quitte le Vietnam sur un bateau, accompagné de sa petite fille Sang Diù qui signifie Matin doux. Tous ceux qu'il connaissait sont morts.
Après six semaines en mer, il arrive dans un grand port français. Il est conduit dans un centre d'accueil parmi d'autres familles auxquelles, il ne se mélange pas. Il s'occupe seulement de sa petite fille, lui chante des chansons, s'occupe d'elle , mais ne parle à personne. Chaque jour, il quitte le centre d'accueil pour une petite promenade pas trop loin, il ne connait pas la langue du pays. Et sur un banc, il rencontre un homme Monsieur Bark qui parle beaucoup et deviendra son ami.
Livre magnifique de délicatesse, sur l'amitié, le remord, le pardon et la souffrance de quitter son pays.
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Les lieux ne sont pas nommés, les personnes non plus, mis à part les 3 personnages principaux (monsieur Linh, monsieur Bark et Sang diû) et les dates ne sont pas précisées...
Dès les premières pages, Philippe Claudel m'a embarquée dans une jolie fable, grâce à l'ambiance créée et au manque de repères, qui donne un goût d'universel à l'histoire qui est racontée.

Si j'ai retrouvé l'écriture que j'avais appréciée dans Les âmes grises, ce n'est plus du tout, ici, la même ambiance glauque, triste et désespérée: monsieur Linh et sa petite-fille blottie dans ses bras me sont apparus comme une petite lumière qui avançait pour affronter les épreuves. La force de l'amour de ce grand-père pour le bébé peut abattre des montagnes et est plus fort que l'exil, la guerre, la vieillesse: pour elle, ce vieil homme peut lutter pour vivre malgré la perte de toute sa famille, l'abandon de sa patrie et les humiliations liées à son statut d'immigré.

Alors que le sujet de départ est grave et très émouvant, l'auteur nous livre finalement un récit lumineux qui donne espoir, en nous parlant d'amitié plus forte que les langues et les frontières, de générosité (offrir un cadeau fait aussi plaisir à celui qui offre qu'à celui qui reçoit) et d'amour (les deux hommes se retrouvent aussi dans l'amour de leur épouse disparue et c'est l'amour incommensurable qu'il a pour sa petite-fille qui permet au vieil homme de continuer à faire des projets).

Une fois le livre refermé, il m'a fallu quelques minutes avant d'en resortir vraiment, le temps de "digérer" l'émotion qui m'avait submergée et de ne conserver que la "morale" positive de cette jolie fable!...
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Philippe CLAUDEL. La petite fille de Monsieur Linh.

Je souffre d'insomnies. J'ai donc, au cours de la nuit dernière lu, ce petit roman de Philippe Claudel. J'écris petit roman, 160 pages. Mais quelle concision, quelle poésie, que d'amour, sont cachés dans ce récit. Un homme, Monsieur Linh, doit quitter son pays, en guerre. Il fuit, emportant une vieille valise contenant quelques effets et un petit sac de la terre natale. Mais il serre sur son coeur, sa petite-fille, Sang Diû, « Matin doux », âgée de quelques semaines, rescapée d'une attaque qui a tué ses père et mère.

Dans son roman Philippe nous narre l'arrivée sur une terre étrangère qui accepte les exilés. Que vont donc devenir ces êtres qui, avant d'atterrir, ici ou là, errent sur les océans dans des boat people ? Quel accueil leur est réservé ? Et quel est leur devenir ? L'auteur, avec beaucoup de poésie nous décrit ses personnages, qui, en raison de leur vagabondages, de la perte de tous leurs biens matériels mais aussi de leur famille, sont condamnés à un exil forcé. Une très belle page d'écriture. Beaucoup d'humilité, d'humanité, de sensibilité et d'empathie pour toutes ces personnes. Un petit chef-d'oeuvre. Comment ai-je fait pour le découvrir si tardivement ? Je vous le conseille vivement. Lisez aussi « Le rapport Brodeck », « L'arbre de Toraja » et « Le Compromis ». je les ai lus en 2019. je vous souhaite une bonne journée. Il pleut donc lecture….

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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