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EAN : 9782130848943
288 pages
Presses Universitaires de France (01/03/2023)
3.93/5   43 notes
Résumé :
« Les douze articles ici rassemblés entrent dans la série de ce que j'appelle, pensant à Schubert, mes impromptus : des textes brefs, résolument subjectifs, écrits sur le champ et sans préparation (comme dit le Dictionnaire de Littré), qui s'adressent au grand public et sont le plus souvent, malgré l'éventuelle légèreté de l'écriture, d'une tonalité quelque peu grave ou mélancolique. C'est encore le cas dans ce recueil, et d'autant plus, s'agissant de ce dernier poi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
11 essais pour dégriser la vie et 1 essai pour accepter la sienne.

Après l'avoir écouter exposer son dernier livre, André Comte-Sponville m'est apparu plus attachant qu'à son habitude, à savoir moins dirigiste et moins rude que ces dernières années. J'ai eu le sentiment d'avoir décelé plusieurs étapes et donc plusieurs attitudes depuis son premier grand livre « Petit traité des grandes vertus ».
Au début il était tout en retenue, je lisais ses livres comme ceux d'un philosophe accessible et contemporain. Puis durant quelques années, son ton péremptoire m'a détourné de lui. Et le voilà maintenant, à 70 ans, se révélant sous un jour plus fragile, plus humain. le tout pourrait bien être en lien avec le fort impact qu'auront eu son enfance et son adolescence aux côtés d'une mère psychologique malade et ayant fait plusieurs tentatives de suicide.
Le 12ème essai parle de sa famille et de la fragilité de sa mère ; on comprend ainsi la portée qu'à pu avoir ce départ dans sa vie d'homme.
Les autres « impromptus » comme il les nomme, ne sont guère plus joyeux. Pour sa défense je dirais qu'il aura eu le mérite d'en tirer quelque chose de moins dramatique qu'il le présente au premier plan.
Les thèmes évoqués sont : l'euthanasie, la pandémie, Anne-Lyse dans son fauteuil roulant, Athos, Alfred Dreyfuss, des lettres à Blaise Pascal ou Marcel Conche ou encore mourrir sans Dieu.
Ça reste du Comte-Sponville avec tout ce que cela sous-entend de philosophie rationaliste et humaniste.
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C'est avec une juste émotion que je veux évoquer cette lecture qui nous introduit avec une juste lucidité dans des thèmes aussi actuels que l'euthanasie, l'handicap, la perte d'un enfant ou bien des hommages à certains auteurs et philosophes .
L'engagement très fort de l'auteur pour l'euthanasie, est un texte qui a le mérite de décortiquer le problème sous plusieurs angles, laissant à chacun le choix de sa propre délibération. La lettre à Pascal m'a redonné envie de redécouvrir cet auteur qui a bien sûr croisé notre route à un moment donné. Découvrir Marcel Conche, Anne-Lyse Chabert ou Jean Salem sont de belles rencontres qui parcourent la vie de l'auteur avec tendresse et mélancolie.
Athos, mourir sans Dieu, Alfred Dreyfus et l'hommage à sa mère nous plonge dans son univers privé, intime toujours relié à une certaine philosophie vivifiante qui ôte nos illusions tout en nous donnant une certaine joie lucide et consolatrice.
Mais le texte qui m'a totalement submergé, c'est celui s'intitulant "en lisant un pédiatre", cette longue lettre semblant s'adresser à mon vécu de l'autre côté de la barrière, je ne peux que vous remercier Mr André Comte-Sponville pour la délicatesse et la vérité tangible de vos mots. Comment font-ils? Ils continuent à y croire malgré toutes sorte de désillusions seule la gratitude au sens ou l'entendait Jankélévitch peut nous apporter une "ode à la vie".
Ce recueil est un excellent remède à la mélancolie grâce à un style si agréable à lire, des thèmes aussi divers qu'intéressants, et des questionnements qui nous invitent à réfléchir avec lucidité et bienveillance.
Je remercie bien entendu Babélio et le gentil mot des éditions PUF pour cet ouvrage reçu dans le cadre d'une masse critique.
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On retrouve dans les 11 premiers articles de ce recueil d'impromptus la pensée et la vision de la vie d'A. Comte-Sponville, exprimées de façon toujours aussi synthétique et aussi claire, avec toujours le même parti-pris d'apporter autant de lumière que possible dans ce qui est fondamentalement sombre ; un peu comme dans la musique de Schubert qu'A. Comte-Sponville aime beaucoup crois je me souvenir.
Le 12ème texte, intitulé "Maman", plus long que les autres, est plus personnel, voire plus intime. Il part du suicide de sa mère et ouvre vers son enfance, les relations entre ses parents et avec son frère et sa soeur, l'ambiance dans laquelle il a grandi et qui a contribué à faire de lui le philosophe qu'il est.
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A l'exception du dernier texte, beaucoup plus intime car concernant le suicide de sa mère, tous les textes réunis dans ce recueil sont des préfaces, postfaces ou faisant partie d'ouvrages collectifs.
 Les thèmes ont plutôt une tonalité sombre : "le pessimisme, le tragique, la mort des enfants, le handicap, l'agonie, le bagne, le suicide, l'euthanasie" , mais , ne fuyez pas car l'auteur , par sa rigueur de raisonnement, sa clarté dans l'expression, réussit le pari de nous convaincre d'accepter ce qui participe forcément de notre existence avec  une certaine forme de joie.
Convoquant ses auteurs de référence, Spinoza et Montaigne en particulier, André Comte-Sponville avance pied à pied ses arguments , pleins de bon sens et de justesse . Il est l'un des rares penseurs à être aussi clair à l'oral dans ses interviews, qu'à l'écrit. Une lecture lumineuse.


PUF 2023. Merci à l'éditeur et à Babelio pour cette lecture enrichissante.
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J'avais vu A. Comte-Sponville présenter son livre à l'émission "La Grande Librairie", dont il est familier. Ce qui avait surtout attiré mon attention, c'était le dernier texte simplement intitulé "Maman". J'ai été étonné que l'auteur, peu porté aux confidences, évoque ainsi une figure majeure de son passé: une femme aimante mais instable - on aurait dit autrefois « hystérique » - alcoolique et dépressive, qui a fini par se suicider. Cette partie du livre est la plus fascinante, même si A. Comte-Sponville n'a gardé de son enfance qu'un petit nombre de souvenirs marquants. de toutes façons, même dans le cadre intime, il n'oublie jamais qu'il est philosophe et sa grille d'interprétation est conforme aux convictions argumentées qu'il a défendues dans d'autres ouvrages. Je retiens notamment cette phrase (p. 208): « Il convient d'apprendre à voir la vie comme elle est (donc de se désillusionner sans cesse), pour avoir une chance de l'aimer et même de la transformer »: ça peut sembler très pessimiste...

Cependant, "Maman" n'est qu'un des douze textes contenus dans le livre. Les autres sont très divers. On peut qualifier certains d'éloges de personnes remarquables, que l'auteur a connus et admirés. D'autres textes se concentrent sur des sujets médicaux, sur la mort, sur l'éthique. On lit notamment un plaidoyer en faveur de l'euthanasie en fin de vie (mais pas que), au nom de l'ultime liberté humaine. Par ailleurs, on y trouve un argumentaire dont l'auteur imagine qu'il pourrait le développer devant un mourant, athée comme lui-même. Ou encore une critique sur la politique sanitaire pendant la pandémie du COVID... Ce qu'écrit André Comte-Sponville est intelligent et mérite notre attention, même si on n'est pas tout à fait d'accord avec lui. Sa pensée est nette, et son écriture précise; je dirai seulement qu'il abuse un peu trop des parenthèses dans ses phrases.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
« Va au bout de tes rêves », nous serine-t-on niaisement. C’est ignorer que la plupart de nos rêves sont stupides, dérisoires ou sordides, qu’ils nous vouent tous à la déception, quand bien même on parviendrait avec beaucoup de chance à les réaliser à peu près. (p. 269)
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C'est la joie qui est bonne, mais d'autant plus méritoire et belle qu'elle est souvent difficile.
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Videos de André Comte-Sponville (67) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de André Comte-Sponville
Lundi 18 décembre a eu lieu la première "Fabrique des idées", la série de masterclass philosophiques que nous avons initiée dans le cadre de la nouvelle formule de Philosophie magazine.
Pour cette première édition, André Comte-Sponville s'est entretenu avec Martin Legros pendant 2 heures au Club de l'Étoile, à Paris, et a également répondu aux questions des participants. L'événement, qui était accessible en présentiel ou par visioconférence, était gratuit pour les abonnés.
Pour voir ou revoir la masterclass d'André Comte-Sponville, cliquez sur ce lien :
https://www.philomag.com/articles/replay-revivez-la-masterclass-dandre-comte-sponville-pour-philosophie-magazine
Bon visionnage !
+ Lire la suite
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