Parure d'emprunt

Le jour où je suis allée voir mes parents dans cette maison, mon père m'a annoncé qu'il avait l'intention de m'emmener en Europe et surtout à Capri. Nous pourrions demander à un pêcheur de nous conduire dans sa barque jusqu'à une grotte merveilleuse. Mon cœur a bondi. J'ai demandé si nous ferions la traversée sur le Queen Elizabeth.
Papa a froncé les sourcils. "Quelle horrible petite matérialiste tu fais !" s'est il écrié. Je ne savais pas ce que voulait dire matérialiste, mais je savais que cela lui était odieux. En présence d'Elsie, avais-je remarqué, il se fâchait souvent contre moi.
Ma mère a dit: " C'est normal, à son âge, de vouloir de genre de chose", et elle m'a souri. J'étais étonnée qu'elle m'ait défendue. C'était la première fois.

Sobre ou ivre, mon père parlait toujours avec mépris des différents endroits où il avait vécu. Après quelques verres, il tombait amoureux de sa voix, théâtralement douce, pleine de pauses et de murmures lourds de sens. Il suivait sa voix comme un esclave tandis que ses pensées trébuchaient derrière lui.
A partir des fragments de phrases qui tombaient de ses lèvres, j'ai compris qu'il prétendait être depuis longtemps en route vers sa véritable et noble destination, mais que les femmes l'en avaient écarté.