Quand on me parle de l'Egypte, je pense : pyramides, Cléopatre, Toutankhamon, le Nil...Des clichés tout à fait classique pour le non-initié que je suis. C'est peut-être pour ça qu'en lisant ces deux courtes nouvelles, ce sont plutôt des images des Indes qui défilaient devant mes yeux. Attention ! pas le Taj Mahal ou l'hallucinant temple de Minakshi, pas non plus d'imposantes statues de Ganesh ou Bouddha. Non! des images de misère, d'enfants des rues, des mendiants de Calcutta aux taudis de Bombay.
Donc, pour en revenir à l'Egypte, quand on l'évoque, c'est pas la pauvreté qui me vient tout de suite à l'esprit. Mais voilà...mon guide, Mr
Albert Cossery, me sort tout de suite du circuit touristique. Avec lui, je reste dans la périphérie du Caire, dans les bas-fonds, loin des lumières de la ville, ici les deux -trois lampadaires qui marchent encore, ne servent qu'à éclairer la merde.
Enfants, vieillards, pouillerie, faim, rats, crasse, la rue, la lune, l'amour, la mort... on y entend des voix caverneuses et des plaintes sordides, des menaces qui rôdent..tout ceci aurait pu être écrit au burin tellement ce monde est dur, mais Mr Albert est un joaillier des mots, il cisèle chaque phrases, et autant dire que ça claque ! descriptions des lieux, des sentiments, des situations, on plonge dans les rue sombres avec lui, mais on reste serein tant l'écriture est paisible, posée malgré l'environnement dans lequel on évolue.
Il les aiment bien ses laissés-pour-compte, ses ombres de la vie, pas de doute là-dessus, et nous aussi, on s'y accroche. Une sacrée virée qu'il nous propose !
Deux nouvelles de haut-vol. C'est trop court quand c'est si bon !
Et les nouvelles justement... de quoi ça parle ?
allez ; en deux mots....
_"danger de la fantaisie"...ou l'école de la manche façon Old-School vs légèreté.
_"les affamés ne rêvent que de pain"...l'éveil d'un homme devant le sinistre spectacle de la vie, qui se joue au pied de sa porte.
Mr Cossery, hâte de recroiser votre plume...