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EAN : 9782916141084
260 pages
L'Arbre vengeur (16/05/2006)
4.75/5   4 notes
Résumé :
Longtemps proscrit en Hongrie, Gèza Csàth (1887-1919), de son vrai nom Jozsef Brenner, exerça le métier de psychiatre et s'enthousiasma pour la psychanalyse naissante. Artiste complet engagé dans une poursuite désespérée de la "vérité absolue", il sombra dans un naufrage morphinomane.
Ses nouvelles, imprégnées d'une poésie onirique ou, au contraire, empreintes d'un réalisme exacerbé, exposent avec une précision impitoyable les fantasmes secrets, les tourment... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Né à la fin du XIXe siècle, psychiatre, morphinomane, Géza Csáth voulait avant tout être écrivain. Sa vie fut courte et tragique : entre dépendance à la drogue, des épisodes de folie, le meurtre de sa femme, enfin le suicide.

Les nouvelles de ce recueil révèlent des paysages intérieurs d'une poésie inquiète, d'une angoisse sourde, d'une insatisfaction viscérale et inexplicable. Un arrière fond de fantastique, une folie toujours possible. L'enfance est un moment clé, qui pourrait apparaître par moments comme un paradis perdu, mais même là, le serpent rôde ; c'est peut être à partir de là que la mélancolie, une perception dévoyée, un douloureux questionnement s'installent, et minent les personnages jusqu'à l'issue fatale. Les individus sont seuls, une relation à l'autre semble impossible.

Toutes les nouvelles ne sont pas si torturées, parfois un certain humour, même s'il est cruel, est présent, comme dans le chien, où un homme par vanité s'offre un chien qui est une cause de déplaisirs et de tourments. Mais la plupart du temps les choses dérapent, souvent jusqu'à la mort.

C'est étrange et dérangeant, on peut peut-être établir un lien avec les contes de Jean Lorrain ou de Marcel Schwob, mais en plus cruel. Il y a aussi l'influence de contes d'Andersen, dans leurs aspects les plus inquiétants. Un univers très personnel, et qui laisse une forte trace.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le réveil - c'est certain -provoque des tourments insupportables. Et ces tourments se prolongent longtemps. La lumière du matin martèle le long des rues ses accords claironnants. Ni les carreaux opalins de la fenêtre, ni les rideaux multicolores ne nous en protègent. Elle traverse tout avec son bruit strident, brutal et rythmé, et nous happe de façon impérieuse. Il faut y aller, il faut se mêler aux petits humains aux visages pernicieux, qui prennent cette musique vulgaire et cruelle pour la loi de la Vie, et leur existence minable pour la vie même !
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Parfois il adresse un large sourire devant lui.
De quoi s'amuse-t-il ?
Qu'est-ce qui le fait sourire ?
On a beau l'interroger, il en garde le secret.

Il n'a parlé qu'une seule fois.
A voix basse, il a révélé à un jeune médecin qu'il recevait des messages d'Amérique
grâce à un téléphone sans fil.
La belle miss lui téléphonait à longueur de journée.

(Téléphone sans fil !
Les savants et les chercheurs se sont creusés la tête en vain jusqu'à aujourd'hui
pour créer cet appareil.
Mais pour le compte de la déception amoureuse,
il est fabriqué, mis en service et offert gratuitement depuis des millénaires par la folie.)

(Imre Dénes)
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Les fils Witman ne se souciaient guère de leur mère et de son amant ;
ils étaient toujours affairés, toujours pleins de projets.
Ils entrèrent au lycée.
Leurs petits muscles se tendaient comme des fils d'acier
sur leurs os grêles et solides qui s'allongeaient.
Le travail scolaire était vite réglé, en un quart d'heure, au lever.
L'école ne jouait aucun rôle dans leur existence.
Leur attitude face à la vie reproduisait celle des grands seigneurs :
très tôt, sans effort conscient, ils ajustèrent le temps à leurs besoins.

(Matricide)
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La lumière dévastatrice du soleil fait surgir d'autres choses de ce genre.
Dans le miroir, notre visage apparaît
comme une tache de couleur figée et déformée
qui n'a aucun rapport avec nous.
Dans les gares arrivent des trains,
dans les rues s'agitent dans un va-et-vient continuel
des hommes, des carrosses et des chevaux ;
tout en étant fantastique et pénible,
tout cela est aussi incompréhensible, étranger.

On en vient à la conclusion que les choses,
dans leur forme actuelle,
n'ont aucun but, aucune raison d'être.

(Opium)
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Un à un, ils arrachèrent les duvets de sa poitrine,
tout en observant les feux multicolores de la douleur
dans les yeux du mystérieux oiseau.
Puis ils entourèrent de fils de fer la souche de ses ailes, ses pattes, son bec,
et ainsi ligoté ils le regardèrent longtemps en silence.
Ils se dirent qu'au fond, cet oiseau était une maison
où la Douleur avait élu domicile
et qu'elle allait y demeurer jusqu'à ce qu'ils l'achèvent.
Mais où habite-t-elle donc ?
Probablement dans sa tête.

(Matricide)
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