12, rue Meckert, c'est là que vit Maxime Lisbonne, journaliste pigiste, qui rentre du Berry où il a peaufiné un papier sur le tueur en série responsable de la disparition de nombreuses jeunes filles. Dans les jours qui suivent son retour, deux anciens collègues avec qui il a collaboré au journal J'enquête dix ans auparavant sont assassinés. Pour Maxime, il ne fait aucun doute qu'il est la prochaine victime, il ne lui reste plus qu'à découvrir pourquoi. La réponse se trouve-t-elle dans les archives de J'enquête ? Ou au sein d'un institut berrichon ou des enfants autistes ont été victimes de violences sexuelles ? Voilà le lecteur entraîné dans le sillage de Maxime dans une enquête trépidante, cohérente, sans aucun temps mort, mais il y a d'autres morts.
L'intrigue sert d'alibi à
Didier Daeninckx pour élaborer une promenade historico-sociale dans les recoins de la capitale et de ses environs, jusqu'au Berry, en compagnie d'Eléonore, sa compagne à temps partiel, qui travaille dans une agence immobilière et connaît sur le bout des doigts l'histoire de toutes les rues, tous les immeubles ainsi que leurs locataires ou propriétaires illustres. Féru d'Histoire et homme de convictions, l'auteur entretient la mémoire collective de tous ceux qui ont vécu, travaillé, lutté dans des quartiers populaires aujourd'hui disparus, en proposant un roman qui fourmille d'anecdotes toutes plus intéressantes les unes que les autres. On y croise également l'homonyme de Maxime Lisbonne qui fut un poète révolutionnaire,
Louise Michel la « vierge rouge », des russes blancs émigrés après la chute du tsar. Chaque détail de l'intrigue est un prétexte pour rappeler une bribe de l'Histoire, jusqu'à la sonnerie de téléphone de Dan Quang, le hacker ami de Max, qui est un hymne vietcong. Et le titre ? La rue Meckert n'existe pas bien sûr mais il s'agit probablement d'un hommage rendu à
Jean Amila,
Jean Meckert à l'état-civil.