Grand nom de la littérature jeunesse anglaise,
Roald Dahl est connu de tous et continue de ravir petits et grands à la veille de l'année 2014. Après
Matilda,
Charlie et la chocolaterie ou encore
Le Bon gros géant, je poursuis doucement ma découverte de l'auteur et m'émerveille encore et toujours devant son originalité, son humour et son sens de l'intrigue.
Sacrées sorcières ne détrône pas
Matilda dans mon coeur - il lui manque une pointe d'émotions à mon avis -, mais il propose son lot de scènes amusantes et originales qui marqueront à coup sûr les esprits.
Comme à son habitude,
Roald Dahl met un enfant en scène et lui fait vivre des aventures extraordinaires. Cette fois, c'est un petit garçon qui nous raconte comment, avec l'aide de sa grand-mère dévouée, il réussit à déjouer les plans d'une centaine de sorcières anglaises. Ces dernières souhaitent en effet se débarrasser de tous les enfants d'Angleterre en les transformant… en souris ! Il suffira ensuite pour elles, d'attendre que les parents ou n'importe quel membre de l'entourage des petits se décident à éliminer l'animal (tapette, poison… toutes les solutions sont bonnes à prendre) et le tour sera joué !
Heureusement, notre narrateur curieux se retrouve au « bon » endroit au « bon » moment puisqu'il assiste à la congrégation des méchantes femmes (les sorcières sont toujours des femmes) pendant laquelle la « reine » explique son plan et en fait la démonstration… malheureusement, le petit garçon finit par être découvert (à cause de sa mauvaise odeur d'enfant) et… je ne vous en dis pas plus !
Voilà, en gros, de quoi il retourne. L'intrigue n'est donc pas très originale en soi, mais l'auteur y apporte sa petite touche et surtout son humour. Loin des critères habituels, les sorcières ressemblent à n'importe quelle autre femme sous la plume de
Roald Dahl… mais attention, si vous regardez de plus près vous verrez des gants qui cachent des griffes, des perruques qui recouvrent des crânes chauves, des chaussures étroites qui maltraitent des pieds carrés dépourvus d'orteil ou encore des bouches qui abritent de la salive bleutée… Quant à la Grande Sorcière, minuscule créature à la tête de toutes, elle possède un accent à couper au couteau ! Des caractéristiques bien particulières et très imagées qui rendent le texte très vivant et certainement très parlant pour les plus jeunes.
Outre ces éléments facilement imaginables dans nos têtes, l'auteur propose des scènes simples, efficaces et très rythmées. Encore une fois, petits et grands n'auront aucun mal à se représenter celles-ci et à s'amuser des situations. Pas étonnant que les oeuvres de
Roald Dahl soient souvent adaptées au cinéma, ce qui fut apparemment le cas, en 1990, pour
Sacrées sorcières.
Malgré tout, malgré toutes les scènes amusantes éparpillées dans ce court roman,
Roald Dahl n'oublie pas d'émouvoir le lecteur… le petit héros n'a plus que sa grand-mère (ses deux parents sont morts), il va subir la colère de la Grande Sorcière pendant cette aventure et il va devoir apprendre à vivre avec les conséquences de celle-ci.
D'ailleurs, le dénouement de l'intrigue, bien que non dénué d'espoir, me paraît assez grave tout de même. Tout ne rentre pas dans l'ordre et tout n'est pas bien qui finit bien. C'est un peu déstabilisant mais n'est peut-être pas plus mal. Après tout, même si cette histoire se place dans un contexte imaginaire (les sorcières, les sorts, la magie, les animaux qui parlent…), on peut y trouver une certaine « réalité » et la réalité c'est que la vie n'est pas toujours rose mais on peut surmonter les difficultés grâce à l'amour (de sa famille, de ses amis…) et grâce à la débrouillardise.
Avec
Sacrées sorcières, l'intrigue défile sous nos yeux. On s'amuse, on sourit, on frissonne et on s'émeut. C'est là, à mon avis, le but d'un livre pour les enfants… et pour les grands !
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