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EAN : 9782709669368
180 pages
J.-C. Lattès (06/04/2022)
4.4/5   86 notes
Résumé :
Le 2 novembre 2020, Caroline Darian reçoit un appel de la police de Carpentras. Son père est en garde à vue. La saisie de son matériel informatique révèle l’impensable : depuis 2013, il drogue sa femme avant de la livrer, inconsciente, à des hommes, de tous les horizons et sans contrepartie.

Caroline Darian, femme debout, raconte cette déflagration, le périlleux vertige de découvrir qu’une personne aimée, son père, est capable du pire.
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Le 2 novembre 2020, Caroline Darian apprend que son père a été arrêté par la police et placé en garde à vue.
La raison ? Depuis, près de dix ans, il drogue sa femme et, une fois inconsciente, la livre en pâture à de nombreux hommes afin d'abuser d'elle. Cette pratique abjecte a un nom, la soumission chimique.

Il m'est difficile de vous parler plus en détail de ce livre tant sa lecture a été éprouvante.
Évidemment, tout du long j'ai pensé à la première victime, la maman de Caroline. Mais aussi à l'implosion subie par cette famille, jusqu'alors unie.

Bien que ce témoignage soit difficile, il est important.
Pour informer, alerter et protéger. J'ignorais ce qu'était «la soumission chimique» avant de me plonger dans ce témoignage et surtout, j'ignorais que cette pratique était aussi répandue.

J'imagine le courage et la force qu'il a fallu à l'autrice pour replonger dans ces moments de vie aussi douloureux afin de partager son histoire (et celle de sa famille) et la rendre publique. Mais il est temps que la honte change de camp ! Ce n'est pas aux victimes de baisser la tête mais bel et bien aux auteurs de telles atrocités.

Le procès est prévu pour 2024 et j'espère de tout coeur que justice sera faite pour Caroline, ses proches et surtout sa maman... ❤️

À 𝐭𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐢𝐧𝐟𝐨𝐫𝐦𝐚𝐭𝐢𝐟, 𝐂𝐚𝐫𝐨𝐥𝐢𝐧𝐞 𝐚 𝐜𝐫éé 𝐥𝐞 𝐦𝐨𝐮𝐯𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐌'𝐞𝐧𝐝𝐨𝐫𝐬 𝐩𝐚𝐬. 𝐒𝐢 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐬𝐨𝐮𝐡𝐚𝐢𝐭𝐞𝐳 𝐬𝐨𝐮𝐭𝐞𝐧𝐢𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐯𝐢𝐜𝐭𝐢𝐦𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐬𝐨𝐮𝐦𝐢𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐜𝐡𝐢𝐦𝐢𝐪𝐮𝐞, 𝐥𝐚 𝐦𝐚𝐫𝐪𝐮𝐞 @l.uniformeurbain 𝐯𝐞𝐧𝐝 𝐮𝐧 𝐭𝐞𝐞-𝐬𝐡𝐢𝐫𝐭 𝐬𝐨𝐥𝐢𝐝𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐨𝐧𝐭 𝐥𝐚 𝐦𝐨𝐢𝐭𝐢é 𝐝𝐞𝐬 𝐛é𝐧é𝐟𝐢𝐜𝐞𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐯𝐞𝐧𝐭𝐞𝐬 𝐞𝐬𝐭 𝐝𝐞𝐬𝐭𝐢𝐧é𝐞 à @lamaisondesfemmes93 .
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Témoignage incroyablement percutant.

En 2020, Caroline apprend que pendant dix ans, son père a drogué sa mère afin de la soumettre à au moins soixante-dix hommes… C'est un cataclysme qui s'abat sur sa famille, d'autant plus qu'elle apprend qu'elle est aussi victime et par la suite, les dernières nouvelles de l'enquête vont continuer de pousser l'atrocité à son paroxysme.

Je n'ai pas cessé d'être choqué en lisant ce témoignage. J'avais déjà eu vent de l'affaire par les médias et sans même en connaître les détails, ça m'avait déjà pas mal remué. Comment un homme peut-il faire subir une telle violence à la femme à laquelle il est marié depuis 40 ans et de surcroît pendant autant d'années ? Comment a-t-il pu mentir et trahir ainsi toute sa famille ? Ce sont les questions qui ont tourmentées toute ma lecture.

L'écriture de Caroline Darian est fluide et très juste. Nous sommes vraiment plongé au plus près de ce drame familial. Les détails sont tellement sordides que ça parait si loin de la réalité et pourtant…

Ce livre remet en question notre rapport à la famille, à nos parents, notre conjoint et la sécurité que l'on peut ressentir auprès d'eux. Même s'il ne faut pas tomber dans la paranoïa, ce témoignage rappelle qu'il est important d'être à l'écoute de ses sentiments, de son corps et de ne pas faire une confiance aveugle à ses proches quand on sent que quelque chose ne va pas.

C'est aussi une lecture particulièrement d'actualité avec la multiplication des victimes de soumission chimique dans les boîtes de nuit et les bars. Toutefois, cette histoire est d'utilité publique car elle souligne que les agresseurs ne sont pas toujours des inconnues mais peuvent parfois être des membres proches de notre entourage.
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Bonjour les babeliophiles petit retour sur ma dernière lecture de 133 pages sur ma liseuse.
Un témoignage dur que nous livre Caroline Darian sur un fléau méconnu l'emprise chimique. Un livre choc,difficile et qui pointe du doigt plusieurs problèmes comme à la sortie du commissariat il n'y a pas de prise en charge, sa hospitalisation en psy (par contre le veilleur de nuit ferait bien de changer de metier) ayant travailler en psy heureusement que j'avais un autre comportement envers mes patients.
Bref un livre que j'ai lu en quelques heures et je pense qu'il va le marquer un bon moment.
Mais comme je dis toujours ceci n'est que personnel.
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Cette lecture a été bouleversante je dois le reconnaître, mais nous ne sommes que lecteur de cette sinistre tragédie.
L'autrice, elle, est pleinement concernée par cette histoire qui concerne sa mère (la victime principale), son père (un des nombreux coupables) mais également elle-même.
Nous comprenons tout à fait l'état de sidération dans lequel elle se retrouve lorsqu'elle apprends l'arrestation de son père et surtout les faits énoncés.

Elle nous livre au fur et à mesure des semaines et des mois qui suivent cette annonce l'évolution de son état d'esprit. Nous voyons également le décalage qui peut exister entre deux personnes lors d'une telle expérience. En effet sa mère vit, sûrement comme une forme de protection, les choses d'une façon beaucoup plus détachée, elle a beaucoup de mal à reconnaitre la culpabilité de son mari alors qu'elle est la principale victime dans cette affaire.

Mis de côté le sordide de la situation, j'ai trouvé très intéressant l'aspect humain et psychologique de cet ouvrage !
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[Chronique]

Je me souviens de ce matin, en allant au travail en écoutant les actualités à la radio.
Cette révélation terrible: un homme avait, pendant des années, drogué sa femme afin de la laisser à disposition d'hommes venus pour avoir des rapports sexuels.

Je me souviens du choc, de m'être demandée comment une telle chose était possible. Et surtout, comment la famille allait elle pouvoir supporter cela.

Dans ce livre, c'est ce que Caroline Darian raconte.

La déflagration, ce jour de novembre 2020, avec un appel de sa mère. « Papa à été place en garde à vue. »
Il se trouve que le père de Caroline a d'abord été arrêté pour avoir filmé sous les jupes de plusieurs femmes dans un centre commercial.
C'est grâce à cela que la vérité éclatera au grand jour, le cauchemar qu'il infligeait à son épouse, a son insu.

Avec beaucoup de pudeur et de simplicité, Caroline offre sa vérité. L'histoire d'une famille ordinaire qui, un jour, vole en éclats.
Les répercussions, le déni, le courage.

De cette épreuve, Caroline Darian trouvera une vocation. Celle d'aider les femmes victimes de violences, à travers les Maisons pour femmes.
Elle veut « transcender ce terrible héritage paternel, et transformer la boue en matière noble »
Elle veut aussi alerter sur le danger des soumissions chimiques. Avant la révélation, la mère de Caroline souffrait d'absences de plus en plus fréquentes, des trous noirs où sa mémoire lui faisait complètement défaut.
L'autrice veut mettre en garde, que chacun puisse être vigilant s'il repère des signes de ce genre.

Un témoignage émouvant, fort et brutal, mais empreint de beaucoup de pudeur.
La parole d'une femme admirable et courageuse qui met son expérience au service d'autres victimes.

En attendant le procès aux Assises l'année prochaine, la voix de Caroline Darian résonne haut et fort pour demander justice.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Si j'avais pu bénéficier d'un encadrement thérapeutique sans être lâchée dans le vide et livrée à moi-même... Je n'aurais pas atterri dans cet hôpital. Quand la justice saura-t-elle épauler et protéger les victimes, passé le dépôt de plainte ?
Comment peut-on laisser des personnes traumatisées rentrer chez elles seules comme si de rien n'était, a fortiori dans ce genre d'affaire ? Pourquoi personne, dans les hautes sphères, n'a songé à lier systématiquement les professionnels judiciaires et ceux de la santé, à la sortie d'un commissariat?
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Demain, mon fils Tom, six ans et demi, devra porter un masque à l'école. Alors que nous répétons le geste. Une fois, deux fois, dix fois. Je poste une photo de lui, masqué, sur mon compte Facebook. Aussitôt, mon père répond : « Mon pauvre petit Tom. Bon courage pour cette rentrée un peu spéciale. Ton Papou qui t'aime. » Je ne sais pas encore, mais c'est le dernier échange avec mon père.

Personne ne mesure le prix du banal tant qu'on ne l'a pas perdu.

Un peu sonné, Paul rappelle ensuite le numéro du lieutenant de police. Le coup de massue. « Nous avons trouvé des vidéos qui montrent votre belle-mère endormie, visiblement droguée, avec des hommes qui abusent d'elle. » Ces mots sonnent faux. Ils entrouvrent une faille terrifiante. Paul est propulsé dans une autre dimension, celle des faits divers impensables, mis en scène dans les médias, et qui jusqu'à présent traçaient une frontière entre le sordide et nos vies, qui appartenaient au monde d'avant.

J'apprendrai plus tard que les gens qui ont subi un choc traumatique ne retiennent souvent qu'un seul détail, une odeur, un bruit, une sensation, quelque chose d'infime qui deviendra énorme. Moi, à cette instant, je vois l'horloge du four. Il est 20h25 en chiffres blancs. Une frontière chiffrée. Je m'appelle Caroline Darian et je vis les dernières secondes d'une vie normale.

« Votre père a été interpellé une première fois le 12 septembre 2020, dans un supermarché de Carpentras pour avoir intentionnellement filmé sous les jupes de trois femmes qui se trouvaient dans les rayons. Elles ont chacune déposé plainte, ce qui lui a valu d'être convoqué au commissariat. » Mentalement, je remercie ces femmes. Si elle n'avaient pas déposé plainte, les viols aurait pu durer encore longtemps, surtout entre deux périodes de confinement. À leur façon, ces femmes ont sauvé ma maman. Il faut beaucoup de courage et de résistance aux femmes victimes de crimes ou d'agressions sexuelles pour oser passer les portes d'un commissariat. Sans elles, la police n'aurait jamais pu accéder au contenu du téléphone de mon père.

Heureusement, j'ai choisi la voie de l'écriture pour parvenir à me libérer un peu. Je note toutes mes émotions sur un carnet. Cela m'aide à prendre de la distance. L'écriture est ma bouée de sauvetage, ma thérapie pour me permettre de transcender ce traumatisme.
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Ce qui arrive à un proche modifie, affecte et déstabilisé le fonctionnement de chacun autour de lui. Le traumatisme se déploie en ondes de choc, et les victimes collatérales sont souvent oubliées.
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Pourquoi personne, dans les hautes sphères, n’a songé à lier systématiquement les professionnels judiciaires et ceux de la santé à la sortie du commissariat ?
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Bienvenue à Marius. Nous avons perdu un grand chêne sur lequel nous aimions nous reposer, nous avons gagné une jeune pousse qu’il faudra protéger.
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VYP avec Caroline Darian, auteur de "Et j'ai cessé de t'appeler papa"
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