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EAN : 9782906357495
60 pages
Lire c'est partir (30/11/-1)
3.62/5   21 notes
Résumé :
« Il était une fois un homme qui avait une cervelle d’or. » Enfant, il ignorait la composition de son étrange cerveau ; il apprit la vérité de la bouche de ses parents à dix-huit ans seulement. Il décida alors de quitter la maison familiale et s’employa à dilapider son or.

Se rendant compte des ravages que provoquent ses dépenses sur son corps, il devint avare et misanthrope. Mais un jour, l’homme tomba amoureux et ce fut là son malheur. Durant deux ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Voici deux nouvelles extraites du recueil des Lettres de Mon Moulin qui pourraient éventuellement faire penser à des contes philosophiques. Ce n'est probablement pas de la très haute philosophie, mais il faut bien commencer un jour et, dans cette optique, ces contes sont bien adaptés pour l'école primaire.

Dans le premier conte, L'Homme À La Cervelle D'Or, Alphonse Daudet nous parle d'un homme doué d'une tête remplie d'or (les enfants de 8 à 10 ans arrivent généralement à attraper le symbole jusque-là). C'est lorsqu'il était enfant que ses parents, au vu de son apparent manque d'équilibre qui l'entraînait toujours en avant, ceux-ci se sont rendus compte que son crâne était bourré du métal précieux.

Peu à peu dans l'existence, notre enfant qui est devenu un homme puise dans son capital pour satisfaire la cupidité de Pierre, Paul, Jacques, Ali, Mohammed, Djibril, David, Shimon et Moshé, sans oublier Juliette, Thérèse, Myriam, Yasmine, Judith et Sarah si bien que les finances baissent rapidement et le capital cerveau fond comme neige au soleil.

Mesdames et Messieurs, je vous le demande, que faisons-nous, tous, de notre cerveau en or ? Comment le consumons-nous ? Pour quelles broutilles, pour quelles pacotilles, pour quelles estampilles brûlons-nous notre beau cerveau tout en or ? Je vous le demande…

Le second conte, lui aussi vaguement philosophique est une sorte de Divine Comédie à l'envers. Un brave Monsieur Martin, curé de la paroisse de Cucugnan se désole du peu de foi et de moralité de ses ouailles. Il décide alors, pour promouvoir quelque peu la vertu, de leur parler de certains de leurs aïeux qu'il serait allé visiter aux cieux, tel Dante.

Sauf que notre brave curé de Cucugnan, probablement trop confiant en la nature humaine, a commencé, quant à lui, son voyage par le paradis, puis a été contraint d'ouvrir les portes du purgatoire pour finalement terminer sa balade dans les tavernes de l'enfer.

À chaque fois, il posait la même question aux gardiens des lieux : « Avez-vous parmi vous des gens de Cucugnan ? » Je vous laisse découvrir où prolifèrent les trépassés Cucugnanais et m'en viens à conclure sur ces deux nouvelles.

Elles nous sont un miroir pour nous inviter à nous mieux considérer avec tant soit peu d'objectivité. Elle nous font résonner une fois encore les trémolos de deux des trois grandes questions existentielles : qui sommes-nous ? où allons-nous ?

Mais comme je ne trouverai pas la réponse aujourd'hui, je préfère m'arrêter là, à chercher encore d'où je viens pendant que j'exprime que ces deux menus contes sont agréables mais pas plus que ça ; qu'ils se prêtent bien à des lectures enfantines (autour de 10 ans) et à quelques questionnements auprès des enfants, mais c'est tout. Ceci étant, voilà seulement une mienne appréciation, c'est-à-dire, bien peu de chose en vérité.
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Dans une des lettres qu'il écrit de son moulin, le narrateur avait promis une histoire gaie à une dame mais le deuil qu'il endure engendre plutôt d'une histoire mélancolique que voici :
Après un bel hommage à la flore et la faune provençale, il repense à la grisaille parisienne et commence à conter une histoire pleine de tristesse.
C'est l'histoire d'un homme qui avait une cervelle en or mais cette cervelle qui devait être un trésor est trop lourde à porter, c'est un handicap. Les parents tiennent cela pour secret car ils ont peur de la convoitise du monde mais…Lorsqu'il a 18 ans, ils lui révèlent le secret et ne se gênent pas pour lui demander un bout de cette cervelle précieuse puis il s'en s'en va gaspiller son trésor. Il rencontre « l'amitié » « l'amour » et tous profitent de sa richesse. Il ne lui reste plus rien maintenant...
Quel malheur pour cet homme d'être avec un trésor pareil ! Celui-ci va le mener aux confins de la folie.
Voici la morale d'Alphonse Daudet :
« Il y a par le monde de pauvres gens qui sont condamnés à vivre de leur cerveau, et payent en bel or fin, avec leur moelle et leur substance, les moindres choses de la vie. C'est pour eux une douleur de chaque jour ; et puis, quand ils sont las de souffrir… »
Peut-on lire dans ce conte tragique une métaphore de l'écrivain engagé dans le processus douloureux de l'écriture et tout ce qui l'entoure symbolisée par la cervelle d'or qui se consume peu à peu jusqu'à en perdre son essence ?
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Seul écrit de Daudet que j'ai lu. L'homme à la cervelle d'or est riche de dilemne: argent ou intelligence ? Métaphore moderne du crédit... sauf que la banque est dans sa tête.
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Pour moi, ce conte, que j'ai adoré, relate dans une lettre le vécu et la tristesse de l'auteur, ainsi que la cupidité des gens qui abusent du personnage.

Voici l'interprétation que j'en ai fait :

Cette nouvelle peut se comprendre en partie par cette phrase,  : "Il y a par le monde de pauvres gens qui sont condamnés à vivre de leur cerveau et paient en bel or fin, avec leur moelle et leur substance, les moindres choses de la vie. C'est pour eux une douleur de chaque jour. »

Ces pauvres gens, ce sont les créateurs, les écrivains dont c'est le métier, qui souffrent chaque jour pour produire et gagner leur vie. L'homme à la cervelle d'or est donc une métaphore des écrivains (A Daudet et Charles Barbara) qui créent leurs oeuvres en épuisant leurs ressources intérieures, jusqu'à ce que celles-ci soient anéanties.
Ils signent alors leur mort (réelle ou artistique).
Lien : https://passionfrancaisblog...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
II était une fois un homme qui avait une cervelle d'or ; oui, madame, une cervelle toute en or. Lorsqu'il vint au monde, les médecins pensaient que cet enfant ne vivrait pas, tant sa tête était lourde et son crâne démesuré. Il vécut cependant et grandit au soleil comme un beau plant d'olivier ; seulement sa grosse tête l'entraînait toujours, et c'était pitié de le voir se cogner à tous les meubles en marchant... Il tombait souvent. Un jour, il roula du haut d'un perron et vint donner du front contre un degré de marbre, où son crâne sonna comme un lingot. On le crut mort, mais en le relevant, on ne lui trouva qu'une légère blessure, avec deux ou trois gouttelettes d'or caillées dans ses cheveux blonds. C'est ainsi que les parents apprirent que l'enfant avait une cervelle en or.
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- Beau saint Pierre, vous qui tenez le grand livre et la clef, pourriez-vous me dire, si je ne suis pas trop curieux, combien vous avez de Cucugnanais en paradis ?
- Je n'ai rien à vous refuser, monsieur Martin ; asseyez-vous, nous allons voir la chose ensemble.
Et saint Pierre prit son gros livre, l'ouvrit, mit ses besicles :
- Voyons un peu : Cucugnan, disons-nous. Cu... Cu... Cucugnan. Nous y sommes. Cucugnan... Mon brave monsieur Martin, la page est toute blanche. Pas une âme... Pas plus de Cucugnanais que d'arêtes dans une dinde.
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Il y a par le monde de pauvres gens qui sont condamnés à vivre de leur cerveau, et payent en bel or fin, avec leur moelle et leur substance, les moindres choses de la vie. C’est pour eux une douleur de chaque jour ; et puis, quand ils sont las de souffrir…
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Quel livre possède à la fois le parfum de l'enfance et tient lieu d'elixir de jouvence ? Un moulin… des lettres… et surtout le mistral et le chant des cigales…
« Lettres de mon moulin » d'Alphonse Daudet, c'est à lire au Livre de poche.
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