Voici deux nouvelles extraites du recueil des
Lettres de Mon Moulin qui pourraient éventuellement faire penser à des contes philosophiques. Ce n'est probablement pas de la très haute philosophie, mais il faut bien commencer un jour et, dans cette optique, ces contes sont bien adaptés pour l'école primaire.
Dans le premier conte, L'Homme À La Cervelle D'Or,
Alphonse Daudet nous parle d'un homme doué d'une tête remplie d'or (les enfants de 8 à 10 ans arrivent généralement à attraper le symbole jusque-là). C'est lorsqu'il était enfant que ses parents, au vu de son apparent manque d'équilibre qui l'entraînait toujours en avant, ceux-ci se sont rendus compte que son crâne était bourré du métal précieux.
Peu à peu dans l'existence, notre enfant qui est devenu un homme puise dans son capital pour satisfaire la cupidité de Pierre, Paul, Jacques, Ali, Mohammed, Djibril, David, Shimon et Moshé, sans oublier Juliette, Thérèse, Myriam, Yasmine, Judith et Sarah si bien que les finances baissent rapidement et le capital cerveau fond comme neige au soleil.
Mesdames et Messieurs, je vous le demande, que faisons-nous, tous, de notre cerveau en or ? Comment le consumons-nous ? Pour quelles broutilles, pour quelles pacotilles, pour quelles estampilles brûlons-nous notre beau cerveau tout en or ? Je vous le demande…
Le second conte, lui aussi vaguement philosophique est une sorte de Divine Comédie à l'envers. Un brave Monsieur Martin, curé de la paroisse de Cucugnan se désole du peu de foi et de moralité de ses ouailles. Il décide alors, pour promouvoir quelque peu la vertu, de leur parler de certains de leurs aïeux qu'il serait allé visiter aux cieux, tel
Dante.
Sauf que notre brave curé de Cucugnan, probablement trop confiant en la nature humaine, a commencé, quant à lui, son voyage par le paradis, puis a été contraint d'ouvrir les portes du purgatoire pour finalement terminer sa balade dans les tavernes de l'enfer.
À chaque fois, il posait la même question aux gardiens des lieux : « Avez-vous parmi vous des gens de Cucugnan ? » Je vous laisse découvrir où prolifèrent les trépassés Cucugnanais et m'en viens à conclure sur ces deux nouvelles.
Elles nous sont un miroir pour nous inviter à nous mieux considérer avec tant soit peu d'objectivité. Elle nous font résonner une fois encore les trémolos de deux des trois grandes questions existentielles : qui sommes-nous ? où allons-nous ?
Mais comme je ne trouverai pas la réponse aujourd'hui, je préfère m'arrêter là, à chercher encore d'où je viens pendant que j'exprime que ces deux menus contes sont agréables mais pas plus que ça ; qu'ils se prêtent bien à des lectures enfantines (autour de 10 ans) et à quelques questionnements auprès des enfants, mais c'est tout. Ceci étant, voilà seulement une mienne appréciation, c'est-à-dire, bien peu de chose en vérité.