AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,73

sur 1630 notes
La triste histoire de Daniel Eyssette, a marqué à jamais mes treize ans!
Les épreuves endurées par cet enfant et sa famille, m'ont beaucoup ému et m'émeuvent encore quand je me replonge dans quelque chapitre de ce bouquin.
On dirait que Daudet exorcise la personne qu'il aurait pu être, cet enfant qui refuse de grandir.
Une oeuvre délicate, avec un parfum de tristesse infinie qui ne vous quitte pas une fois le volume refermé.
Commenter  J’apprécie          240
Dans ce roman autobiographique, Alphonse Daudet, alias Daniel Eyssette, alias Petit Chose, se morfond sur sa jeunesse et ses débuts à Paris.

Au départ, le Petit Chose paraît sous forme de feuilletons dans la presse et est publié par la suite par son éditeur. le roman est plusieurs fois retravaillé, entre autre, par l'auteur lui-même et s'arrange avec l'histoire pour la transformer en drame. Si bien que dans les derniers chapitres, aidée par les notes de page, je n'ai plus crû à la bonne foi de l'auteur. Cela en devient risible. Il fait des rêves prémonitoires qui n'en sont pas ; plongée dans l'intrigue, je me disais que décidément, il n'avait pas de chance dans la vie, quand les bas de pages m'apprennent qu'en fait, ce qu'il dit est complètement faux.

Il n'en reste pas moins que j'ai beaucoup apprécié ce livre. Je l'ai lu en à peine 2 jours et cela vaut le coup. Même si l'histoire est arrangée, on apprend beaucoup de la personnalité du célèbre écrivain. J'adore ce genre de livre auto biographique.

Entre autre, l'auteur nous raconte son passage en tant que « pion » au collège de Alès. Il en fait tout un plat. Dans l'édition de mon livre, il y a des documents à la fin qui aident à comprendre un peu mieux les choses et en avoir une version moins dramatisée : il y a le témoignage du principal du collège d'Alès quand le Petit Chose y travaillait. Et il y a aussi un mini-pamphlet écrit par Alphonse Daudet lui-même paru dans le Figaro du 24 novembre 1859 : il évoque l'humiliation du métier et la pauvreté dans laquelle il était alors. le texte était rédigé lorsqu'il exerçait le métier au collège. Un anonyme ose répliquer en vantant le métier en publiant un droit de réponse le 1er décembre 1859 et l'auteur lui répond de manière très hautaine et sèche dans le même journal. Cela explique beaucoup de chose sur le caractère de l'auteur.

Lien : https://letempsdelalecture.w..
Commenter  J’apprécie          240
Il y a des relectures qui interrogent sur l'enfant que l'on était. Je gardais du Petit chose un excellent souvenir. Je redécouvre un roman à l'écriture certes fort agréable, et même aux accents parfois franchement poétiques . Mais comment ai-je pu, jeune pré-adolescent, ne pas m'effrayer du racisme qui parsème le roman, à l'âge où j'étais sans doute encore moins à même de « faire la part des choses » (car faut-il la faire ?).

A l'inverse, comment ai-je pu aussi réellement m'enthousiasmer, alors même que mes attentes et mon bagage, aujourd'hui, me laissent sans doute le loisir de pouvoir goûter des oeuvres plus diverses et d'en savourer de plus complexes aussi ? Car l'intérêt du Petit Chose n'est-il pas plus encore dans ce que Daudet semble nous dire des effets de l'étiquetage que dans l'histoire de Daniel Eysset lui-même ? S'il y a toute les chances qu'enfant on puisse aussi être séduit par l'art oratoire de Daudet, intéressé par cette plongée dans une époque révolue mais tellement bien rendue qu'elle semble revivre sous vos yeux, je n'avais probablement pas saisi la portée du récit, moins autobiographique (le savais-je seulement) que sociologique ; ce qui participa sans doute à en faire un classique : George Herbert Mead, Erving Goffman ou encore Howard Saul Becker ont en effet montré l'importance du jugement d'autrui sur la construction de l'identité. Traitez un individu comme un « petit chose » et il le deviendra. Soyez au contraire confiant dans sa capacité à être un homme et vous lui offrez la chance de le devenir enfin.
Commenter  J’apprécie          200
Je n'avais pas lu Daudet depuis 25 ans peut-être et je n'en gardais pas un souvenir impérissable. Aussi lorsque j'ai commencé cette lecture, j'ai été très agréablement surprise par l'écriture de Daudet.
Une écriture chantante, raffinée qui lui permet de donner vie à cette oeuvre très emprunte d'autobiographie.
Je suis passée par beaucoup de sentiments, la tristesse de voir ce pauvre Daniel martyrisé, berné par tant de personnes et de la colère aussi, de l'appréhension de passer les pages et voir ce qu'il allait encore lui arriver.

Puis, arrive la seconde partie, et là, mes sentiments changent, sûrement dû à un trop plein de victimisation, de l'égoïsme vis-à-vis du manque de reconnaissance envers son frère aussi. Certes, ce personnage est décrit comme naïf tel un petit enfant mais tout de même, il y a un moment à force de se faire avoir, on est plus précautionneux, méfiant et laisser son frère travailler du matin au soir en mangeant à peine pour vivre de son écriture et, en plus lui piquer son amoureuse ! Mince, alors !

Ma lecture a donc été mitigée, une très bonne découverte de cet auteur dont j'avais oublié s prose (ou trop jeune aussi) mais un roman déséquilibré entre les deux parties.
Dans tous les cas, je compte ressortir Tartatin de Tarascon et les Lettres de mon moulin.
Commenter  J’apprécie          190
Alphonse Daudet a publié le Petit Chose en 1868, il y a 150 ans. Bien sûr, le style peut paraître dépassé de nos jours et l'histoire peut-être aussi. Pourtant, je vois des "Petit Chose" autour de moi, peut-être moins niais que ce pauvre Daniel Eyssette mais encore plus paumés que lui. Lu très jeune, j'étais fasciné par "les yeux noirs" et je plaignais ce pauvre Petit Chose qui allait rester un enfant toute sa vie. Des parties sont pleines d'humour, comme l'épisode des babarottes ou le bris de la cruche. D'autres, de désespoir comme la mort du frère, Jacques. Et puis, il y a la Provence où se situe l'histoire, terre bénie des dieux que Daudet a su magnifier dans ses livres.
Commenter  J’apprécie          191
Un grand classique, que je souhaitais savourer comme un bonbon, mais qui m'a semblé fade. de ce grand auteur, je préfère de loin les "Lettres de mon moulin". Déception.
Lien : http://araucaria20six.fr/
Commenter  J’apprécie          180
On a parfois l'impression de connaître un livre.... ....un livre dont on nous a parlé depuis l'enfance, un livre qui vient rapidement à l'esprit quand on évoque le nom de son auteur Alphonse Daudet
Un livre qu'on pense connaître..... sans pour autant l'avoir lu !
Nos instituteurs nous en ont parlé, sans toujours nous le faire lire...et pourtant quelle merveille!
Oui, j'ai honte, je ne l'avais pas lu et l'ai trouvé en furetant au rayon "Littérature classique" de la Médiathèque où je m'approvisionne.
Daniel Eyssette, est un enfant de famille modeste voire pauvre. À l'école il est le seul gamin de la classe portant une blouse. La famille était pourtant aisée, le père dirigeait une entreprise....mais les temps ont changé il dut fermer cette entreprise à la suite de la révolution de 1848. Toute la famille quitta donc son Midi natal pour rejoindre Lyon, en remontant le Rhône dans un bateau mû par une roue à aube.
Là-haut le gamin fut ignoré ou moqué par ses petits camarades...et lorsqu'il fut surveillant il devint "Le petit chose"parce qu'il était de petite taille ...un de ces êtres affublés d'un surnom et dont le prénom fut à jamais oublié. Pour tous il était à jamais 'Le petit Chose"....
Ce surnom, comme tous les surnoms collés avec méchanceté, affectera à jamais sa personnalité et donc son comportement. Notre gamin deviendra un être faible, pleurnichard parce que les élèves de la classe des moyens le prennent en grippe, éprouvant toujours des difficultés pour se faire respecter, et tenté par des basses vengeances, y compris bien plus tard dans sa vie.
Souvent ridiculisé il fut même tenté par le suicide...mais il y a un pas de la tentation au geste...
Il est devenu un sale bonhomme, pleurnichard, se lamentant de tout, incapable de réagir....ses malheurs viennent des autres, il en est persuadé. Pourtant un prêtre l'avait mis en garde : "tâche d'être un homme......j'ai bien peur que tu sois un enfant toute ta vie"... mais il ne l'a jamais entendu !
Devenu adulte, il aura de la peine à vivre de ses écrits, heureusement son frère était là pour le soutenir...et régler ses dettes
Mais le destin veille à tout....le destin plus qu'un changement voulu de comportement....mais je ne vous dis pas tout
Il y a sans doute une part d'autobiographie dans ce roman. En tout cas, Alphonse Daudet a indubitablement la capacité de nous faire vivre une époque à jamais révolue. Les plus anciens ayant eu à vivre dans une école gérée par les frères des écoles chrétiennes dans les années 50 retrouveront quelques traits sans aucune nostalgie...
Puis tout s'est très vite accéléré, le monde a très rapidement évolué...
Le livre, au delà des descriptions fouillées du comportement et de la personnalité du Petit Chose et des autres personnages, nous en apprend beaucoup sur ce système scolaire, sur cette vie et sur les moeurs de cette société, il y a une centaine d'années.
Lien : https://mesbelleslectures.co..
Commenter  J’apprécie          174
Il y a des enfances dorées, qui laissent à l'âge adulte un goût de brioche et de caramel. Il y aussi les enfances gâchées, entre indifférence, abandon et maltraitance. Heureusement la plupart des enfances sont entre les deux, un mélange de tendresse et de cruauté qui conduit le petit d'homme vers l'âge adulte.
Celle que nous narre Daniel Eyssette, largement inspirée de celle de l'auteur, ne fait pas exception à la règle : la vie de la province au XIXe siècle qui met les enfants à rude épreuve, les revers financiers qui peuvent vite amener à la perte d'un certain confort... Mais il reste toujours l'attention et la tendresse des proches, même bourrues, et le souvenir d'un « foyer » protecteur qui peut être la motivation de toute une vie.
Paru en 1868, ce premier roman d'Alphonse Daudet a gardé une certaine fraîcheur et une certaine modernité. Ce parcours d'un enfant pour atteindre l'âge de raison n'a pas vieilli et l'on retrouve aisément l'écho de sa propre histoire : les coups du sort qui déstabilisent, le difficile apprentissage de la vie adulte, les responsabilités, les choix qu'il faut faire, les erreurs qui enseignent plus que les réussites... Et bien sûr, les illusions et les rêves qu'il faut abandonner, comme autant de langes que l'on quitte en grandissant.
C'est peut-être ce qui ressort le plus de ce roman et qui le rend intemporel. Ce constat amer, qui veut qu'un jour ou l'autre, les réalités bassement matérielles prennent le pas sur les rêveries et l'insouciance.
Un classique à lire, pour la beauté de la langue et parce que, malgré la gravité du sujet, il reste très drôle et léger.
Commenter  J’apprécie          160
J'ai dû lire des extraits de cet ouvrage à l'école comme tous les collégiens.
Ce livre fait partit d'un panel de mon héritage, le voyant installer dans ma bibliothèque, j'ai eu envie de le lire.
Par curiosité, au premier abord, puis au fil des pages, je me suis attaché à Daniel et à la mère Jacques… et puis à cette famille vivant tant de malheurs.
Ce jeune homme restant un enfant, c'est pour cela qu'on le nomme le Petit Chose est un tantinet simplet et se laisse manipuler facilement, trop facilement tout de même… J'ai eu pitié de lui et de ses faiblesses…
J'ai passé un agréable moment de lecture, comme quoi mon patrimoine à du bon, je vais me laisser tenter et lire mes autres échantillons d'anciens auteurs, il est toujours bon de faire un retour aux sources.

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
Commenter  J’apprécie          151
Mettre des étiquettes est certes une chose utile, qui permet de cataloguer tout de suite une oeuvre ou un auteur dans un genre précis, ou parfois, de façon plus contestable, de le placer sur un plan plus subjectif, à un niveau plus ou moins sujet à controverse.
Prenez Alphonse Daudet.
Alphonse Daudet, c'est un « gentil ». La chaleur, la bonhomie, la familiarité de ses écrits provençaux, l'empathie qu'il a créée avec ses personnages hauts en couleur et attachants, ont fait d'Alphonse Daudet un ami incontournable de notre enfance, et même après ; d'autant que dans ses autres oeuvres, il s'est souvent penché vers les pauvres, les déshérités, les maltraités, ce qui lui vaut, s'il en est besoin, un regain de sympathie. Mais si vous étudiez un peu sa biographie, vous verrez que c'était un personnage beaucoup plus ambigu : antisémite militant (il a prêté ses fonds et son assistance à la France anti-juive de Drumont) il était clairement anti-dreyfusard (on se demande même comment il pouvait être un ami d'Emile Zola), et sympathisant de l'extrême-droite de l'époque…
Son oeuvre, heureusement, ne reflète pas cet aspect de sa personnalité, en tous cas dans ses oeuvres les plus connues. C'est tant mieux, car ainsi, Alphonse Daudet reste pour nous un « gentil ».
« le Petit chose » dans cette oeuvre multiforme, est un roman un peu à part. Si le ton familier, à la première personne, évoque la confidence personnelle, et reste plutôt agréable et sympathique, on s'aperçoit assez vite que l'histoire de Daniel Eyssette est celle d'un perdant (un « loser » pour ceux qui ne comprennent pas le français) : rien ne va comme il faut pour ce pauvre Daniel : la ruine de sa famille l'oblige à travailler comme pion, mais il ne sait pas résister aux attaques et aux mesquineries de ses collègues ; tentant sa chance comme poète, il ira là aussi de désillusion en désillusion ; quant à la vie parisienne, il y laissera avec ses plumes, une partie de son amour-propre, et finira par se caser avec la fille de son ami Pierrotte, en se persuadant qu'elle lui était destinée. Daniel a toujours un temps de retard, c'est pour cela qu'il reste « le petit Chose », obscur et invisible, et incapable de faire entendre sa voix. D'où, derrière la bonhomie et la familiarité du ton, une nuance d'amertume qui persiste, amertume d'autant plus sensible que faute de volonté, elle ne peut pas se transformer en révolte.
« le Petit Chose » du fait de ces deux tons simultanés et contradictoires : amertume et bonhomie, laisse une impression étrange. le héros reste sympathique, attire même la compassion, mais on reste sur sa faim, on a l'impression qu'il subit sa vie au lieu de la vivre pleinement.
Reste le style de Daudet, familier et généreux, qui nous rend solidaire de ce héros (ou anti-héros) et fait du « Petit Chose » un roman initiatique prenant et attachant, avec des portraits sensibles (la « mère » Jacques, le doux Pierrotte, « les yeux noirs » …), un des chefs-d'oeuvre de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          140




Lecteurs (11444) Voir plus



Quiz Voir plus

Alphonse Daudet

Quelle est la ville de naissance de Daudet ?

Paris
Grenoble
Strasbourg
Nîmes

12 questions
111 lecteurs ont répondu
Thème : Alphonse DaudetCréer un quiz sur ce livre

{* *}