« Des quatre coins de la Cité, une foule impatiente avait déferlé pour assister à l'inauguration du pont de N***. […]
Les berges du fleuve n'avaient pas connu une telle effervescence depuis la dernière fête de l'Akitu'. L'initiative du souverain était grandement appréciée. Les deux parties de la Cité allaient enfin être réunies. Plus d'attente interminable pour monter à bord d'une embarcation qui franchît l'Euphrate. Certains des dignitaires n'hésitaient pas à dire que l'Est tendait la main à l'Ouest, tant la richesse des lieux où ils résidaient ne pouvait souffrir la comparaison avec les quartiers déshérités de l'Ouest. »
Babylone, le temps de la vengeance -
Catherine David et
Françoise Bouron @xo_editions
Les couloirs bruissent, les murs tremblent, la cité, le palais sont en effervescence… une fois encore la cour de
Babylone n'a rien à envier à celles, de notre ère, de France, d'Angleterre ou d'ailleurs… meurtres, trahisons, perfidies, alliances, conquêtes… revirements! Aaaah, le temps est loin de s'écouler paisiblement sur les rives de l'Euphrate!
Dans ce deuxième tome, on retrouve certains des personnages du premier volet mais surtout la ville, belle, majestueuse, légendaire…
« Si de nombreuses divinités veillaient sur l'empire babylonien, les habitants de
Babylone vénéraient, tout particulièrement, leur dieu protecteur Marduk. Dans l'enceinte de son temple, le bâtiment le plus fastueux était dédié à son culte; dans les autres demeures logeaient des initiés puissants, des prêtres et leurs serviteurs, des esclaves. […]
Non loin de là, le coeur battant de la Cité était sans conteste le magnifique palais. Derrière les hauts murs aux parois sculptées de lions, des édifices abritaient ce qu'il fallait pour y vivre et pour gouverner l'empire: salles du conseil ou salle d'armes, cour de justice, bibliothèque, galerie des Victoires, salle du trône... mais aussi, dans d'autres bâtiments, de grandes réserves d'orge, de vastes cuisines, des dortoirs pour les esclaves et les serviteurs. Tout concourait à faire de cet endroit somptueux un haut lieu de vie. Situés le long de l'Euphrate, les appartements royaux offraient une vue plongeante sur le fleuve. »
Que j'aurais aimé me promener dans les jardins suspendus, baignés de la lumière dorée du soleil au zénith… Telle Laliya, j'aurais voulu déambuler dans la bibliothèque du palais pour parfaire ma formation de scribe…
« Laliya, toute à ses rêves, imaginait son arrivée à Borsippa. La perspective de rencontrer le maître scribe du temple de Nabû, dieu de l'Écriture et du Savoir, la réjouissait. Elle le méritait! »
Mais gare à l'assassin qui rôde! La mort est de retour dans les murs de la ville, de l'autre du fleuve également… la faucheuse lentement s'insinue… et fait trembler les plus grands!
« Il attendit qu'il se fût éloigné pour reprendre sa route vers le fleuve, épuisé. Emprunter le pont, noyé dans la foule qui se levait de bonne heure, lui parut alors la meilleure option. Il fit machinalement la fin du trajet, nauséeux. On s'attaquait à ses biens. On tuait ses maîtresses. La situation était très grave. »
Une fois encore j'ai été happée par l'histoire, emportée au fil des pages, envoûtée par les images, les sons, les couleurs, le récit… au point de me sentir citoyenne de cette ville mythique, d'avoir le sentiment d'y déambuler moi aussi… au côté d'une femme volontaire et indépendante, ou avec un guerrier valeureux, aussi brave qu'un grec devant les murs de Troie!
Néanmoins, il faut se défier de la nuit sombre qui étend son voile sur les rues de la ville… il arrive qu'on n'en revienne pas!
Ô
Babylone, ô cité éternelle! Protège la pucelle! Bannis l'imposteur! Démasque le félon! Pour qu'à la fin ton règne triomphe! Ô toi cité du dieu Marduk, protégée par Ishtar! Cité de beauté et de savoir éclatant!
Babylone d'antan…