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EAN : 9782070376650
277 pages
Gallimard (30/08/1985)
3.43/5   62 notes
Résumé :
" Marc Frocin. C'est mon nom. J'ai quarante ans. Je n'ai pas de métier, pas d'argent, pas d'amis, pas de maison, je vis aux crochets des femmes, et quand les crochets sont émoussés je m'en vais. Mes ambitions de jeunesse ont sombré.

J'espérais faire une œuvre d'art, j'ai fait la guerre entre-temps, un peu de placard, un peu de prison - terminé pour l'art.

J'ai trois drogues : la poésie, le pastis et la nuit. Le sexe a fini par m'ennuy... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Yann Queffélec (de son vrai prénom Jean-Marie), né à Paris en 1949, est un écrivain français. Il est le fils de l'écrivain Henri Queffélec, le frère de la pianiste Anne Queffélec et du mathématicien Hervé Queffélec. Il a été marié à la pianiste Brigitte Engerer avec laquelle il a eu une fille, Léonore (1985). Amoureux de la mer et de sa Bretagne, il a pu naviguer avec Eric Tabarly. Il n'entame véritablement sa carrière d'écrivain qu'en publiant à 32 ans une biographie de Béla Bartók et quatre ans plus tard, il reçoit le prix Goncourt pour son roman Les Noces barbares. Il est l'auteur de nombreux romans et d'un recueil de poèmes. le Charme noir, son premier roman, est paru en 1983.
C'est l'histoire d'un mec. Marc. Enfant, il n'a pour ainsi dire pas connu sa mère partie vivre sa vie ailleurs. Plus tard un de ses frères se suicidera, et entre son père pharmacien et son autre frangin, l'embryon de famille ne lui voue pas un grand amour. Il faut aussi reconnaitre, qu'il n'y met pas du sien, quand il ne court pas la gueuse ou ne biberonne pas ses pastis, il passe ses journées à glander. Envoyé en Algérie, pendant la guerre du même non, il va en baver des ronds de chapeau et quand il reviendra en France, c'est une Sylvia qui va beaucoup souffrir d'avoir eu le malheur de le rencontrer.
Disons le tout net, Marc, le héros de ce roman est du genre sale mec ! Un personnage assez épouvantable dont je n'ai pas réussi à isoler la moindre qualité qui pourrait sauver son personnage. du coup j'ai passé tout mon temps de lecture à trépigner d'agacement devant ses faits et gestes.
Le roman est en trois parties. La première revient sur son enfance et adolescence dans l'Eure, dressant le portrait de l'homme en devenir : l'alcool et les femmes pour l'action, le glandage pour occuper ses temps libres. Ambiance. La seconde partie est très dure. La guerre d'Algérie avec tout ce que cela induit, la guerre sale par excellence, tortures, viols, humiliation des populations par les soldats, humiliation des soldats par leurs officiers. Dans la troisième section, vingt ans après son retour d'Afrique du nord, Marc croise le chemin de Sylvia laquelle va entretenir avec lui des rapports tenant du sadomasochisme, traitée comme une moins que rien, il vit à ses crochets comme un vulgaire gigolo tandis qu'elle s'accroche néanmoins à lui par amour… le coeur a ses raisons que la raison ignore comme dit l'autre.
Un roman avec un héros particulièrement détestable mais un bon roman pour deux raisons : il est très bien écrit, un peu à l'ancienne, avec des néologismes euphoniquement très réussis et du vocabulaire d'époque, mais surtout il fait réagir le lecteur tant il est dur et révoltant, or n'est-ce pas là le but de la littérature ?
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Le premier roman de Queffelec, avant son Goncourt, et peut-être le meilleur...
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Il faut lire ce livre pour comprendre le chemin d'un auteur, pour savoir qu'il a un style, une vérité et des blessures, mais sur le fond du livre, avec les mots, il y a un simple pauvre type qui erre en entrechoquant la vie, la guerre, les femmes et un peu d'alcool
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L'histoire d'un homme marginal vivant au crochet des femmes qu'il abandonne une fois celles-ci épuisées...
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Car il ronflait, c'était une cathédrale tonitruante, elle n'en revenait pas qu'un personnage aussi menu puisse édifié de telles falaises. Elle avait beau sifflé, tempété, pincé, griffé, rien n'y faisait : Marc ronflait, le monde pouvait s'écrouler. Désemparée, elle examinait ce dormeur assourdissant. La tête enfoncée dans l'oreiller, tournée vers la ruelle, il bavait, la lippe congestionnée, un masque mourant sur les traits. A bout d'arguments, elle se levait et partait de réfugier sur le canapé qu'il venait de quitter. Mais ça ne suffisait pas toujours. Une nuit le vacarme nasal l'avait refoulée jusque dans la salle de bains. Elle avait coincé un matelas mousse entre la baignoire et la penderie. Un moustique l'avait arrachée d'un premier sommeil. Impossible de l'attraper. Ne l'entendant plus et pensant vaguement l'avoir eu, Sylvia s'était recouchée. Pas moyen de dormir. Le silence autour d'elle était maculé de bruits ténus qui l'exaspéraient. Le chauffe-eau ronronnait, le réveil tictaquait, à intervalles réguliers le frigidaire se mettait à vrombir. Elle avait débranché le frigidaire. Elle sombrait quand le moustique était revenu l'asticoter, ravivant au passage tous les bruits dont elle avait réussi péniblement s'abstraire. Il y en avait un de plus, un floc-floc provenant de la cuisine. En allant voir, elle s'était retrouvée les pieds dans l'eau, le frigidaire ayant commencé à dégivrer. Le plus rageant, c'est que Marc avait cessé de ronfler. Mais, bien sûr il eût suffi qu'elle le rejoignît pour qu'il remette ça. Il était plus de quatre heures. Hébétée d’insomnie, elle avait fait couler un bain brûlant où elle avait eu le sentiment de connaître la mort.
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"[...] On s'en veut de manger du foie gras quand on pense à tous ces pauvres gens qui n'ont même pas une boulette de riz à se mettre sous la dent."
Mais les scrupules, quoiqu'elle en affirmât, n'allaient pas jusqu'à lui couper l’appétit. Sa ration de foie gras, Agnès l'avait descendu d'un coeur et d'un estomac légers. On en comptait pas les tranches de gigots qui avaient défilé dans son assiette. A présent, sa part de vacherin n'ayant fait qu'une brève apparition sous sa fourchette en vermeil, elle faisait pleuvoir les bons sentiments et tartuffait vent portant. Il est ainsi une race d'humains qui nagent dans le sublime, et se croient préposés par nature au redressement du mal chez autrui. Comme Agnès, Pescatore ne pouvait pas résister au plaisir de m'évangéliser.
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Trois ans. Tu écris " trois ans" sur une feuille blanche - et tu déchires. Ecoute le bruit que font trois années d'amour quand tu les déchires. C'est l'harmonie du désespoir. Déchirure et déchirement. C'est encore une fois les appels, les pas, les noms, les chansons, les mains, les rires de ceux qui t'unifiaient, qui s'unifiaient à ton contact, même si tu faisais le fou la nuit. Trois ans. Plus c'est doux , plus çà hurle, plus çà hante et çà revient. Tu te meus en toi comme un revenant, comme un pillard traqué par le bonheur qu'il a mis à sac. Nos actes nous suivent : ce sont de sacrés limiers. Des souvenirs qui s'estompent ou de ceux qui perdurent, têtus comme des ressacs, je ne sais lesquels font le plus mal.
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Un freluquet génial, Rimbaud pour ta gouverne, a beau soutenir que "je" est un autre, on n'est pas plus avancé. S'il n'est domicilié, cet autre, dans aucun moi profondément voulu, tu restes un étranger.
L'astuce, elle est répandue, consiste à s'identifier à un métier : je suis boucher, je suis pâtissier, ... , et l'homme, à défaut de jamais devenir ce qu'il est, devient ce qu'il fait.
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Peut-être Marc ronflait-il parce qu'il ne voulait plus d'elle à son côté. Les premiers temps, il ne ronflait jamais. Les prologues de l'amour ont ceci d'évasif que chacun s'y montre plus beau qu'il n'est en vrai. Mais le choc passionné n'a qu'un temps et sitôt qu'il décroît, le corps et le coeur sont rendus à leur vérité primitive où le sublime est chichement compté. Eût-elle pu jurer qu'elle ne l'avait pas déçu? Qu'elle n'avait pas favorisé l'irruption dans leur vie de ces négligences répétées qui font de l'autre une routine ou un étranger : le laisser-aller progressif de la voix, de l'hygiène et du geste, l'humeur qui s'aigrit, l'amour bâclé rapprochant sans les unir deux élans solitaires?
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Vidéo de Yann Queffélec
En partenariat avec l'Opéra National de Bordeaux, Yann Queffélec vous présente son ouvrage "La mer et au-delà : Florence Arthaud" aux éditions Calmann Levy. Entretien avec Sylvie Hazebroucq.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2409827/yann-queffelec-la-mer-et-au-dela-florence-arthaud-recit
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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