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Marianne Véron (Traducteur)
EAN : 9782742726530
452 pages
Actes Sud (04/04/2000)
3.46/5   91 notes
Résumé :
En nous lançant aux trousses de David Bell, l'inquiet et séduisant narrateur du roman, Don DeLillo nous entraîne dans les arcanes d'une société où l'on bascule facilement du confort de l'establishment au vagabondage, sous l'influence de mythes, fantasmes et obsessions auxquels se raccrochent les personnages irrésistibles qui peuplent cette aventure.

Premier roman de l'écrivain reconnu qu'est aujourd'hui Don DeLillo, Américana apporte une nouvelle pre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Pour la première fois depuis mes débuts à babelio je suis à la ramasse face à un récit qui avait pourtant bien commencé.
David Bell a une maladie grave, surtout pour ses collègues cette maladie c'est le narcissisme. David travaille dans une "network" ou chaine de télévision.
La première partie du livre nous fait découvrir l'ambiance de la télévision, les relations entre collègue, les "after-work " où tout le monde couche avec tout le monde.
deuxième partie du récit : David part faire un reportage en Arizona avec Sullivan sa collègue de travail , Bobby Brand un écrivain drogué jusqu'à la moelle et propriétaire du camping-car et Pike le doyen de l'équipe.
Comme chacun le sait la route est propice à l'introspection. Nous allons suivre baby Bell à travers les divers étapes de sa construction.
David est très proche de sa mère, son père travaille dans une agence de pub, lui aussi est narcissique comme quoi les chiens ne font pas des chats. Bref une famille très wasp. J'allais oublier les deux soeurs Mary et Jane.
Troisième partie : où comment michemuche c'est à dire moi a perdu le fil d'Ariane.
Peut être était ce trop profond, moi le pro de l'apnée surtout juvénile, j'ai perdu ma respiration, égaré dans l'abysse de la réflexion de Don de Lillo.
Je suis revenu à la surface pour voir David entrain de faire un cour métrage; rencontre avec des apprentis acteurs, un cinéma à la Godard.
Je crois que c'est la deuxième vague que je n'ai pas aimé.
Ne vous méprenez pas je ne parle pas de la nouvelle vague de Jean-Luc Godard mais la vague qui mouille, et qui vous fait tousser.
Vous l'aurez compris, ce roman " americana " premier livre de Don de Lillo ne m'a pas transcendé, j'ai trouvé tout de même quelques citations dignes d'être postées.
Comme j'aime l'eau et que je ne renonce jamais je prévois un autre roman de l'auteur.
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C'est le premier roman de l'auteur,

Un homme jeune oeuvre dans le Network (cela est une grande chaine de télé), symbole de l'Amérique triomphante des 70's, il croise tout un tas de collègues, concurrents, ici tout n'est que faux semblants, clinquant, des intrigues, des coups bas

A la suite d'évènements il part sur la Route, commence dès lors pour lui un voyage initiatique semblable à "au coeur des ténèbres", les kilomètres passent et les flashbacks nous en apprennent plus sur ce personnage et l'environnement qui l'a modelé en parfait prototype de type arrogant, sûr de lui, narcissique voire inquiétant (cela ne m'étonnerait pas si Ellis ne s'est pas inspiré de ce Dave pour esquisser le portait de Bateman)

Si vous aimez les grands espaces, les portraits psychologiques, la critique de la société, l'absurde, ce livre est fait pour vous

Enfin je réaffirme, ici mon admiration pour cet auteur

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Comment dire. Un gars qui commence son livre et sa vie d'écrivain (car c'est son premier ouvrage) par "Puis".
Dans Eyes Wild Shut, Kubrick finit son film, sa filmographie et sa vie par ce mot qui a guidé toute l'intrigue sans jamais se réaliser : "fuck". Oui, j'y vois un rapport avec ce luxe de commencer sa vie (littéraire) par "Puis". "Puis arriva la fin d'une autre année morne et blafarde".

Juste avec ce mot en première phrase de ce premier livre, on a tout. Mais tout quoi. Je vous présente : Don Delillo. le gars qui ose tout. Son premier roman, il lâche des choses, on perçoit vaguement ce qu'il veut dire, souvent rien mais un rien riche, ses audaces sont gratuites, il se permet, pourquoi se gêner, il ose, il lâche,
comment dire.
Cette lecture a presque eu un effet physique sur moi. J'ai lu chaque page et/ou chaque délire comme si j'étais installée dans une ravissante véranda, à regarder le paysage changeant au cours des heures, tout en buvant un verre de cognac par petites lampées, très confortablement installée. Un verre de cognac, puis la bouteille entière, mais par petites lampées, de manière à maintenir un état de presque ivresse absolument délicieux. Et même d'autres bouteilles en réserve, quand on ne comptera plus les lampées.
Au début non, on sirote, on comprend qu'il n'y a rien à comprendre dans cette infinie vacuité débordante - oui, il réussit ça le gars, nous faire caresser du plat de la main un vide débordant, tonitruant par endroits, agité sinon houleux, un vide démesuré de trop de choses qui ne sont rien. Un truc comme ça. L'Amérique de New York, du centre vibrant des Madmen, télé, pub, en rutilances inutiles, avec beaucoup, beaucoup, beaucoup de blabla. Vide. de considérations à la pelle qui ne servent à rien, de connivences chaleureuses qui ne mènent nulle part, de petites scènettes un peu sexuelles avec un plaisir tellement dissout dans ce grand tout vide, que ça ne restera à jamais que des figures de style en électrocardiogramme plat.
Rudement bien écrites. On sirote son cognac, il fait un peu chaud aux joues, c'est bon, sucré mais pas trop, et on est bien. le paysage change, évolue, ample. Qu'est-ce qu'on fait dans ce camping car ? On taille la route maintenant, et New York et son avenue folle se rangent gentiment dans un placard avec le balai et la serpillère. L'Amérique des petites villes, sus à l'ouest toujours, là l'ivresse l'air de rien a commencé à me gagner. J'ai arrêté de me demander "Mais qu'est-ce qu'il me raconte ce type", rien, il raconte soit rien, soit des petits riens. Des petits riens qui finissent par faire de la texture, qui font poids, qui se soupèsent et nous collent enfin au plancher ? N'allons pas jusque là, les petites lampées de ce drôle d'alcool se contentent de nous faire accepter le deal. Delillo ne nous demande rien, il propose ses riens, on en fait ce qu'on veut, on ne sait même pas si on existe. C'est que le narrateur lui-même n'existe pas vraiment. Comme le cognac dans le verre, rempli, rerempli, on avale des pages remplies, reremplies, sans affect, sans méchanceté non plus, c'est une logorrhée dont on fait ce qu'on veut. On saute des pages ? Si vous voulez, quelle importance. On lit quand même ? Allez.
Et ça débite. Ça propose des choses pas inintéressantes, pas mal même, je n'en ai gardé aucun souvenir, sinon le plaisir de boire tranquillement tout ça. de m'enivrer sans m'en rendre compte, de plus en plus cool, de plus en plus souriante parce que cette aimable vacuité contient quand même des vrais morceaux de fruits dedans, comme un yaourt onctueux. Devenant des vrais morceaux d'anthologie. Entre le personnage et moi, il ne s'est rien passé, mais entre l'écriture et moi, ça a été un éblouissement de plus en plus addictif. Nous avons fait ami-ami, les pages et moi. Dehors, la nature était totalement différente tandis que je finissais la bouteille de cognac et pensais à en ouvrir une autre. Voilà qu'on s'attarde dans une petite ville aussi purement américainement rien que n'importe quelle autre, on s'amuse de la magie d'une caméra pour dompter les regards, on prend les gens tels qu'ils sont et on prend ce qu'ils ont envie de donner. Il se passe des choses, mais pas grand chose. Les gens racontent, se racontent. Des épisodes comme des gros nuages qui passent dans le ciel maintenant rougeoyant, l'intensité du plaisir est là, la bouteille se siffle l'air de rien, j'ai bu tout ça, sans queue ni tête, délicieusement. La logorrhée s'intensifie, à croire qu'il joue sa peau comme une Shéhérazade, David Bell, s'il s'arrête, est-ce qu'on lui coupera la tête ? Que nenni, il remplit les silences à fond la caisse, comme ça, pour rien. Pour remplir ce fameux vide ? Bah, peut-être, mais on s'en fout, on déguste. Pas peur de finir le livre pour autant, il en a écrit d'autres, et Point Omega est mon livre de sac à main, pour lire dans les salles d'attente ou les longues lignes du métro, on peut le quitter des mois, on retombe sur ses pattes à siroter les paragraphes. Et j'ai aimé me promener dans un bon pavé sur vingt ans avec Lee Harvey Oswald dans Libra. Encore un personnage principal flottant, dans une Amérique qui lui échappe, une époque qui lui échappe, comme David Bell dans Americana.
Les derniers épisodes m'ont cueillie, emplie de lampées savoureuses. L'homme aux cheveux bleus, Clevengeur, les filles mexicaines, complètement bourrée de cette écriture, mais sans le mal de tête, juste une ivresse riche, complice, qui détend les jambes et alanguit les paupières, confiante. Parlant de Lee Harvey, j'ai aimé en une phrase découvrir les mots magiques, Elm Street, Dealey Plaza, Parkland Hospital, et le champ de l'amour, Love Field, non mais quel drôle de nom pour l'aéroport de tous les dangers. On y a laissé un petit bout de chair, dans ces lieux, histoire d'y revenir un jour, d'y revenir souvent, d'y revenir 17 ans après avec un pavé nommé Libra pour siroter un autre cocktail autrement plus explosif. J'ai aimé que la maison soit New York (que j'aime d'amour), et c'est avec plaisir que j'ai rouvert la première page, puis arriva la fin d'une année morne et blafarde.
Are you experienced ? Moi oui, j'ai vécu l'expérience Americana, j'en suis fort aise, dessoulant sans gueule de bois, ravie. Il me reste plein de Delillo à lire.

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Avec Americana, Don DELILLO prend ses marques, impose sa patte et nous livre un roman ébouriffé. C'est que sa structure est comme un arbre qui se ramifierait sans cesse.
Le fil conducteur, c'est David Bell, un narrateur bien de son temps qu'on a du mal à cerner : quelque peu superficiel, parfois cynique, surprenant.
DELILLO a t-il lu Manhattan Transfer ? Anecdotiquement, on trouve dans les deux ouvrages quelques séries, qui confèrent au récit une sensation de vitesse et d'avidité, comme le passage boulimique à la fin du film Les lois de l'attraction de Roger Avary. Radiographie d'un pays.
Le narrateur donc, passe par plusieurs milieux au fil de l'histoire. On fait sa connaissance (jusqu'où ? On ne connais jamais personne dit aussi un personnage des Lois de l'attraction, sentiment qui transpire du livre) dans un bureau, où il est cadre d'une agence de publicité pour la télévision, qui fait également des émissions. Relations de travail, cancans - l'accent est mis sur l'oisiveté, sans que l'on sache en quelles proportions.
Dans une deuxième partie, le narrateur évoque sa famille, son enfance.
Troisième : road-trip avec des amis, dont le dessein est le tournage d'un film underground. Réflexions sur l'image, la biographie, le cinéma, etc. David Bell plaque à peu près tout, sans que cela ait des conséquences, projection dans un avenir qu'immédiat.
Enfin, la dernière partie est une sorte de bel épilogue d'une cinquantaine de pages.
Ce que j'aime chez cet auteur, c'est que le propos transcende le cadre, l'"intrigue" est un prétexte, le moyen est la fin. Pour preuve ces innombrables efflorescences, micro-histoires dans l'histoire : diatribe hallucinée d'un indien contre la société de l'homme blanc américain, cours de zen, portrait type d'un motel, circonstances du sauvetage d'une entreprise en faillite, grâce à une publicité inventée dans un train autour d'une bonne bouteille, récit de guerre, confidence d'une américaine sur une tragédie familiale, oups... une série ! Mais le plus important, à vous de le découvrir...
En somme, DELILLO passe du détail au propos plus important, prends le temps, bifurque, jette négligemment une description, et ces échappées perpétuelles, plus que de participer à un fourre-tout, sont un feu d'artifice permanent.
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Quelle entrée en matière pour un écrivain (Americana est le tout premier roman de Don Delillo) !
On sort de ce livre comme d'une transe lysergique... Americana, c'est un double road-trip, à la fois à travers un pays, au dehors, mais surtout à travers la subjectivité mise progressivement à nu de son narrateur, au-dedans.

Le roman se construit sous le regard ébahi et fasciné du lecteur, qui voit le narrateur, lui, déconstruire peu à peu sa vie comme son identité propre : de New York vers le désert des Navajos, désert des origines ; de son quotidien ponctué de temps morts, de liaisons multiples et de « ego-moments » à une existence de plus en plus hors temps normé, conventionnel, collectif ; de la quête de réussite, de pouvoir et de séduction vers le récit intérieur de sa propre histoire et vers l'acte créatif.
Sur la route de l'auto-connaissance (le road-movie qu'il tourne en fait partie), David Bell se métamorphose ainsi en Amérique, fusionne avec les phantasmes les plus primitifs de la société américaine, devient lui-même le continent jusque-là inexploré.

Americana ne cesse de nous rappeler l'éternel combat de l'homme contre le temps qui passe, contre la peur et la fascination que l'idée de la mort et de la destruction exercent sur les individus, contre l'hypocrisie d'une société qui promet le bonheur dans de spots publicitaires de 20 secondes et qui, en même temps, lâche du napalm sur des civils vietnamiens (l'action se déroule au début des années 1970, en pleine guerre du Vietnam).

La puissance poétique qui émane de chaque phrase de ce livre, ses digressions incessantes, mais qui restent néanmoins toujours à la frontière d'un réalisme aussi cérébral et maîtrisé que parfois «onirique" et quasi irréel, inscrivent, à mon sens, Americana dans la lignée des grands romans de Julio Cortazar ou de Roberto Bolaño (ce dernier d'ailleurs faisant dire à un de ses personnages dans "Les Détectives Sauvages" que Don Delillo était « le plus grand écrivain vivant de notre époque »).

Un must dans son genre!

...
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critiques presse (1)
Bibliobs
12 avril 2021
Dans une fable visionnaire, l’auteur d’« Americana », 84 ans, imagine la fin du monde sous la forme d’une gigantesque panne technologique.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Les hommes aiment qu'on leur raconte la défaite, l'échec, l'effondrement, la perdition d'un autre ; cela les rends plus forts. Les femmes ont besoin d'entendre ces histoires d'âmes vaincues parce qu'elles y trouvent l'espoir de découvrir un être solide et malheureux en manque de maternage. La compassion est affaire de glandes ; le sein est magique.
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L'identité physique signifiait beaucoup pour moi, quand j'avais vingt-huit ans. J'avais presque le même type de relation avec mon miroir que tant de mes contemporains avec leur analyste.
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Les hommes sur des petites îles feraient bien d’éviter la poursuite de la philosophie. L’illusion de l’île, à savoir que la sagesse et la solitude se seraient inventées l’une l’autre, est fort convaincante. Jour après jour je me sens devenir plus philosophe. Il me semble parfois être au seuil d’une grande découverte philosophique. L’Homme. La Guerre. La Vérité. Le Temps. Heureusement, je reviens toujours à moi-même. Au-delà de la dentelle blanche de l’écume, je contemple mon passé resté en vrac, et je décide de laisser aux autres le soin de recoudre ensemble les systèmes. Je me régale de la banalité de la situation, l’homme et l’île, exilé dans l’ultime banlieue. L’écume s’amasse et se bouscule, irrégulière, telles des pages de mots terriblement sauvages. Toutes les couleurs sont empruntées, celles de la mer à la plage et au ciel, et au bout d’un moment je reprends le chemin de mes empreintes pour rentrer à la maison.
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Pourquoi n'aurait- il pas les cheveux bleus, s'il en a envie ? Est-ce que tu le ressens comme une menace ? franchement, sérieusement cette fois, quel mal fait-il ? si tu te laisses être ce que tu veux être, physiquement et spirituellement, tu peux tuer une grande part de la mort qui est en toi.
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Ce qu'il dit ne veut jamais rien dire. il raconte aux gens qu'il était dans les parachutistes sous-marins pendant la guerre. ils sautaient tous des sous-marins. Mais au lieu de sauter vers le bas, ils sautaient vers le haut.
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Vidéo de Don DeLillo
White Noise | Teaser officiel VOSTFR | Netflix France. Inspiré du roman "Bruit de fond" de Don DeLillo, WHITE NOISE (2022) est un film de Noah Baumbach avec Adam Driver et Greta Gerwig.
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