A Patrick Straram Lundi 31 octobre 60
Pour reprendre l'exemple de Lowry, j'ai constaté encore tout récemment que son livre fonctionne, comme il disait l'avoir appris à ses dépens. J'ai eu l'occasion, le temps, de le relire entièrement, vers le début de septembre, dans un train, entre Munich et Gênes. Je l'ai trouvé plus beau, encore plus "intelligent" surtout qu'en 1953, et cependant je l'avais aimé beaucoup alors.
A Raoul Vaneigem Mardi 31 janvier (1961)
Henri Lefebvre m'a fait lire, le mois dernier, votre manuscrit qui m'a beaucoup intéressé. (...) . I.S. a réellement les défauts d'un bulletin intérieur en ce sens que dans le secteur où cela est lu, tout le monde est déjà très averti de ce que nous pensons de l'idéologie et l'art bourgeois. Mais c'est qu'aussi nous n'avons guère d'illusions sur le contact avec un large public, fût-ce dans le médiocre milieu cultivé, à partir des positions qui sont les nôtres.
Quand à l'avant-garde généralisée, là où elle existe réellement, elle va vers un dépassement de l'avant-garde même. Non certes au sens imbécile de la formule "l'avant-garde, c'est dépassée", qui ne signifie rien d'autre qu'un retour au conformisme, prétendu plus neuf parce qu'il revient de plus loin. Dépasser l'avant-garde (toute avant-garde) veut dire : réaliser une praxis, une construction de la société, à travers laquelle, à tout moment, le présent domine le passé.
A Asger Jorn 23 aout 1962
La pratique de l'exclusion me paraît absolument contraire à l'utilisation des gens : c'est bien plutôt les obliger à être libres seuls -- en le restant soi-même -- si on ne peut s'employer dans une liberté commune.
Tout cela finira fort bien ou fort mal, mais fort.
Son : Guy Debord, "In girum imus nocte et consumimur igni"
Images : La société du Spectacle
Doublure : Big Pharmacron
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