Philip Delerm était venu dans mon école quand j'étais en primaire, je devais être en CM1 je crois, et le bouquin avait été offert à toute notre classe. Je l'ai plus lâché pendant des années. Une description très simple et très belle de tout les instants du quotidien, transporté dans un pot de confiture de groseilles pendant le petit déjeuner, sur la plage pour le goût en fin d'après midi avec un pain au lait et une barre de chocolat, où sur le transat à regarder les étoiles pendant l'été.
20 ans après, il me fait toujours de l'oeil dans la bibliothèque !
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Autour de choses simples de nos souvenirs d'enfance, Delerm fait remonter bien des sensations oubliées, des rires partagés, des aventures vécues... Dans un style profond et facile à lire ! Merci !
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Sentir Noël
L'odeur de Noël, évidemment, c'est un mélange. Et pourtant, il y a une odeur qui à elle toute seule peut faire penser à Noël : celle de la clémentine. Quand on mange les premières clémentines à la fin de l'automne, on n'y pense pas. Mais si on entre chez quelqu'un qui a mangé des clémentines, on s'en rend compte tout de suite, et on se dit : "C'est drôle, ça sent Noël !" (...)
Est-ce que c'est la clémentine qui sent Noël, ou Noël qui sent la clémentine ?
Surtout, ne rien faire
Etre, rester, devenir. On l'a appris en grammaire, ce sont des verbes d'état, pas des verbes transitifs. C'est ça, ne rien faire : être un matin d'été, rester allongé dans les herbes, devenir son bol de chocolat.
Rentrée littéraire 2023 - "Les Instants suspendus" de Philippe Delerm
« Ce n'est pas un éblouissement, pas une surprise. On est tout à coup dans cette lumière-là, comme si on l'avait toujours habitée. On vient de sortir du tunnel. le train n'a pas changé de cadence, il y a juste eu un petit crescendo dans la musique, moins un bruit de moteur qu'une tonalité nouvelle, offerte au vent. Une infime parenthèse entre deux talus, et d'un seul coup : le paysage. Montagne, lac ou forêt, château en ruine ou autoroute, on sait tout absorber, tout devenir. »
Comme on les chérit, ces instants suspendus dans nos vies.
Passer le doigt sur une vitre embuée. La mouche de l'été dans la chaleur de la chambre. le jaillissement du paysage à la sortie du tunnel ferroviaire…
Philippe Delerm n'invente pas ces moments, il les réveille en nous. Il leur donne une dimension d'horizon infini. On ne savait pas qu'on abritait tous ces trésors, Delerm les met en écrin. Entre humour subtil et nostalgie, un recueil dans la droite ligne de ses grands succès, La Première Gorgée de bière, La Sieste assassinée ou Les Eaux troubles du mojito.
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