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EAN : 9782070134793
208 pages
Gallimard (06/06/2011)
2.99/5   220 notes
Résumé :
Marc, un peintre d’une cinquantaine d’années, est brusquement confronté au suicide inexplicable d’Alexandre, son fils de 18 ans, lors d’une soirée. Un an après, Marc se remet tant bien que mal de la perte de son fils. Il boit encore un peu trop. Elisabeth, sa seconde femme l’a quitté, lassée. Mais il recommence à créer, entouré et soutenu par son agent Michel et sa femme Anne, ses amis depuis 30 ans. Un soir, Marc porte secours à une jeune fille complètement saoule.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Une fois le livre ouvert, vos yeux posés sur la première page, vous ne resterez pas installés dans votre fauteuil bien gentiment, mesdames et messieurs. Dans un instant, ça va exploser, dès la huitième ligne. de quoi vous glacer des pieds à la tête aller-retour, tout en vous brûlant les mains au passage. Mouvement de recul, puis relecture qui confirme que la scène d'ouverture est atroce, oui.

Ce début peut sembler racoleur, j'ai préféré y voir la patte "choc" de l'auteur.
J'ai découvert les romans de Djian récemment, je le trouve très doué : observations fines, jolies formules sur lesquelles on s'arrête, plume savoureuse. Peu d'auteurs contemporains manient l'imparfait du subjonctif avec un tel naturel et une telle élégance.
La narration bouscule le lecteur, on alterne ici entre le JE et le IL pour un même personnage. Les ouvertures de paragraphes sont surprenantes : un index pointé à l'horizontale (pas un majeur à la verticale, mais presque).
Voilà pour la forme. Un régal de lecture, je ne m'en lasse pas.

Ses intrigues, par contre... J'ai déjà l'impression d'en avoir fait le tour après trois ouvrages seulement. On retrouve ici des individus borderline gros consommateurs de psychotropes, ex-révoltés militants qui se sont rangés et enrichis et dont la dernière forme de rébellion réside dans des comportements autodestructeurs. On retrouve également une relation triangulaire, des désirs inassouvis ou mal éteints, et une tension croissante qui annonce un drame.

Je m'étais laissée surprendre et captiver par 'Incidences' et 'Oh'. Je ne me suis pas longtemps intéressée à l'intrigue de 'Vengeances', trop prévisible et lourdement meublée par les défonces de protagonistes stéréotypés et esquissés à gros traits, sans suspense et au dénouement bâclé.
Je reste sur la sensation frustrante d'avoir perdu en route le personnage de Gloria, le plus prometteur du tableau, pourtant.

Ouvrage 'alimentaire' (Sagan elle-même avouait en commettre) ?
Ou n'ai-je pas su entrer dans cette histoire ? Je sens quelque chose m'échapper, et ça m'agace...
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Philippe Djian écrit des romans depuis le début des années 80 et j'ai quasiment lu l'intégrale de son oeuvre, ses deux derniers livres Impardonnables (2009) et Incidences (2010) sont d'ailleurs chroniqués dans ce blog si vous cherchez dans les archives. de l'écrivain « à la mode » des débuts, qu'on a associé un peu contre son gré à la culture rock en raison de ses héros marginaux, du ton de ses livres et de sa collaboration artistique avec Stéphane Eicher, Philippe Djian est devenu un écrivain discret mais reconnu du monde littéraire, au point d'avoir rejoint l'écurie Gallimard il y a une dizaine d'années.
Pour vous dire que j'attends chacun de ses bouquins avec impatience mais que j'ai depuis longtemps aussi, beaucoup de mal à en être réellement satisfait. Il est courant de dire qu'un écrivain écrit toujours le même roman dans le fond, mais Philippe Djian lui, le prend au pied de la lettre et Vengeances ne fait pas exception à cette règle.
Marc est artiste plasticien, il est séparé de Julia la mère de son fils Alexandre, un adolescent de 18 ans qui s'est suicidé sous ses yeux, quant à Elisabeth qui partageait sa vie depuis, elle aussi s'est éloignée ne supportant plus le chagrin de Marc. Un matin, dans le métro, Marc ramasse Gloria, une jeune fille au bord du coma éthylique, et la ramène chez lui. Il s'avérera que c'est l'ancienne copine de son fils décédé. Quelques heures plus tard, elle a disparu après avoir tout cassé dans son appartement. Ses amis Michel (son agent artistique) et sa femme Anne (une ex) vont l'aider à retrouver la jeune fille. Mais qui est-elle, que veut-elle ? (« Je crois qu'elle nous déteste, déclara Michel … à un point que nous n'imaginons pas. »)
N'imaginez pas un polar ou un thriller haletant, Djian ne fait pas dans ce registre – heureusement car on serait déçu -, l'intrigue n'est qu'une toile de fond, il s'agit en fait d'une peinture des moeurs de notre époque, dans un certain type de société. Les personnages de Djian sont toujours d'anciens marginaux ou gauchistes reconvertis dans des jobs artistiques (« Je ne peignais plus sur les murs mais sur des toiles ou tout autre support transportable et susceptible d'entrer dans un salon ») ou de communication, sans problème de fric, menant une vie aisée ; leurs soirées sont toujours très arrosées au son de musiques modernes (ici, Wall Of Voodoo, Tuxedomoon, PJ Harvey) et une ligne de coke ne va pas les effrayer. Ils devraient se la couler douce, mais psychologiquement ils ont toujours du mal à mûrir, d'où l'angoisse de vieillir, la quête de sexe auprès de jeunesses, des problèmes de couple qui finissent par exploser.
C'est un peu ce qui m'agace le plus dans ces romans, des héros pas complètements cuits qui font souvent de mauvais choix et aux attitudes paradoxales « Quand on s'adonnait à l'alcool et aux drogues, mieux valait mener une vie saine et surveiller sa santé. » Un autre paradoxe de Philippe Djian, écrivain désabusé mais optimiste, s'il constate « qu'il n'y avait pas tant de moyens pour rendre ce monde supportable », néanmoins ses personnages finissent toujours par s'en sortir, ils se relèvent du décès d'un proche ou d'une femme qui les a quittés, temporairement peut-être mais c'est déjà un espoir.
Alors ? Comme toujours je reste indécis, des personnages qui peuvent être attachants puis agaçants, des scènes d'éthylisme pénibles car preuves de faiblesse, mais Philippe Djian a du style et la musique distillée par son écriture est remarquable. Autre trait du caractère de l'écrivain, têtu et/ou obstiné, il trace son sillon à son idée sans jamais en dévier, imperméable aux critiques.
J'ai du mal à penser que ceux qui ne connaissent pas l'auteur, trouvent leur compte dans ce bouquin, pour ma part j'en ai savouré la lecture mais je dois avouer que je range Philippe Djian, depuis bien longtemps, dans la courte liste de mes vices personnels.
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Le titre choisi et la présentation très alléchante faite par l'éditeur semblaient très prometteurs en termes d'action, d'angoisse et de suspense pour la "fan" de thrillers que je suis. Mais, même si au début c'était bien parti, la désillusion est assez rapidement arrivée. En effet avec un roman aussi court (à peine 200 pages), on est droit d'attendre un démarrage très rapide de l'intrigue...Mais loin de là! Retrouvée par Michel, son meilleur ami et agent, Gloria, la jeune fille qui a saccagé la maison de Marc, se révèle être la dernière petite amie que son fils ait eu avant de se suicider. Il décide de l'héberger. Et c'est là que sont censés commencer ses problèmes et par là même l'intrigue de ce roman. Mais il faut attendre les cinquante dernières pages pour que les choses sérieuses commencent. Gloria disparaît puis est retrouvée dans un état grave, violée, frappée et Marc va vouloir trouver qui lui a fait ça, pour finalement découvrir qu'il s'est trompé de coupable. Bref rien de très angoissant!!! de plus, je n'ai pas bien compris le choix rédactionnel de l'auteur qui a choisi d'écrire ce roman en alternant des chapitres rédigés à la première personne du singulier et d'autres à la troisième personne.... Cela étant dit, en réfléchissant, si on fait abstraction du manque d'intrigue et d'action de ce roman et qu'on ne regarde que la relation humaine qui s'instaure entre Marc et Gloria, l'histoire devient intéressante. Marc est un père foudroyé par le suicide de son fils qui noie son chagrin dans l'alcool, la drogue et les soirées. On sent bien toute la culpabilité qui l'habite. Et sa rencontre avec Gloria va changer sa vie. Elle aussi a aimé son fils, elle aussi est malheureuse. Ce sont deux visions du fils défunt qui s'affrontent. Force est de constater que Marc essaie d'être avec Gloria le père qu'il n'a pas été pour son fils. Et de ce point de vue là, ce roman m'a touchée. Bref, c'est un roman décevant en tant que thriller mais finalement assez sympa pour le reste.
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Comment donner envie de lire un livre qu'on a eu du mal à terminer ?

C'est simple : raconter un peu ce qui se passe dans le livre : rien, il ne se passe rien.

L'intrigue est pourtant intéressante : je la fais courte pour ne pas spoiler. Marc, qui a perdu son fils récemment, ramasse une fille saoule dans un métro et la ramène chez lui... Seulement, cette fille n'est pas n'importe qui.

Je me surprend moi même à me donner envie de lire le livre, sauf que je l'ai déjà fini.

Bref, vous l'aurez compris, c'était pas un livre pour moi. J'avais adoré Love song. Je vais persister dans la lecture de romans de Philippe Dijan genre 37°2.

J'ai raccourci le résumé sur la fiche du livre parce qu'elle explique une bonne partie du bouquin... Finalement, il s'en est passé des choses...
Lien : https://letempsdelalecture.w..
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Philippe Djian, c'est l'écrivain-énervant par excellence. Après avoir terminé le 20.11.21 à 3h50, la lecture de Vengeances dont l'auteur a achevé l'écriture le 02.04.11 à 23h41, je me demande comment j'ai pu finir ce bouquin, sachant déjà que j'en lirai d'autres. Philippe Djian, c'est un peu comme une dent qui titille. On ne doit pas y toucher, et pourtant on ne peut pas s'empêcher de venir y mettre la langue pour vérifier qu'elle fait toujours mal.


Pour la forme, c'est du Djian pur jus : pas de chapitres, mais de très longs paragraphes à l'entrée desquels est placée une exaspérante petite main, écrits en alternance à la première et la troisième personne du singulier. Quand on lui fait remarquer qu'on ne dit pas "malgré que", il s'obstine dans sa liberté d'utiliser cette locution fautive. Il dynamite la concordance des temps en revendiquant le droit d'utiliser tous les temps dans une même phrase. Dans Vengeances, il mange une côtelette d'une tendresse inimaginable. Bon, si cette viande n'est pas réellement affectueuse avec lui, il aurait peut-être mieux valu parler de tendreté. Djian est celui qui fait se dresser sur leur tête les cheveux des académiciens, quand ils ne sont pas chauves.


Pour le fonds, c'est aussi du Djian pur jus : Marc vient de perdre son fils suicidé, et rencontre Gloria, la compagne de celui-ci, qui peu à peu lui fait des révélations sur cet enfant qu'il a croit-il, négligé, par incompétence et défaillance paternelle. Révélations du style : "Son fils ne mangeait plus de viande. Et il ne s'était aperçu de rien. Nada. Il en restait coi". Il s'agit d'un roman dans lequel il est beaucoup question d'alcool, de poudre blanche et de pilules bleues. Marc étant peintre, il mélange les couleurs. La mort d'un enfant - deuil le plus douloureux - sert d'excuse à Marc pour atteindre la perfection dans ce qu'il sait faire de mieux, boire, se droguer, baiser. Il ne noie pas son chagrin dans l'alcool, il a toujours bu comme le font ses amis, habituelle brochette de gens qui traînent leur ennui, leur mal-être, leur spleen, de fête en fête, "recherchant une vie de bohème qui les sortirait des beaux quartiers".


A l'issue de cette lecture au charme trouble et indéfinissable, je suis obligée d'admettre une fois de plus que Djian m'agace autant que je l'aime. Je ne peux pas être plus claire. Ambivalence quand tu nous tiens !
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critiques presse (4)
LaPresse
03 juillet 2011
D'une certaine manière, il s'agit, comme dans d'autres romans, de la poursuite d'une sorte de récit personnel où le narrateur, artiste dans la cinquantaine, est un personnage qui ressemble beaucoup à l'auteur, pour le mode de vie, et parfois les abus.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeMonde
01 juillet 2011
Il y a une jubilation qui traverse tout le livre, un émerveillement de se voir tout foutre en l'air, méticuleusement, point par point, bousiller tout ce qui peut l'être.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeSoir
14 juin 2011
Pas beau à voir, la jeunesse qui suit l'exemple des adultes. Dans « Vengeances », Philippe Djian est plus noir que jamais.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Liberation
13 juin 2011
C’est par la violence et l’excès que [Philippe Djian] approche la vérité de notre monde. La mise à feu de Vengeances se fait à partir d’une situation paroxystique.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Quand ils habitaient au bord du lac, il éprouvait une sorte de tension qui provenait de cette masse d'eau immobile. A l'inverse, l'eau courante ne lui posait aucun problème. Au contraire. [...] Le fleuve agissait sur l'esprit comme une cassette nettoyante sur une tête de lecture. (p. 22)
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[deux amis de longue date]
Personne n'était heureux de se faire traiter de vieux connard égocentrique ou de petit conservateur de merde - autant de poignées de terre noire jetées à la figure de l'autre - mais le soir venu, à table, ils se tinrent tranquilles et s'employèrent à donner le change avec cet art consommé de la mise en scène et de la duperie qui avait été leur carte maîtresse, autrefois. (p. 155)
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J'aurais été incapable de mettre un visage sur les amis d'Alex [fils de 18 ans] - si tant est qu'il en eût - comme de dire trois mots de son emploi du temps quand il n'était pas en cours. Je ne m'étais aperçu de rien. Je l'avais regardé sans le voir. Avec le temps, je m'étais simplement contenté de vérifier la bonne marche de ses fonctions vitales, au fond, de m'assurer qu'il demeurait en vie, rien de plus. Le service minimum. (p. 34-35)
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Les plus atteints étaient les plus jeunes, sans nul doute, ceux qui avaient une vingtaine d’années. Environ. Il suffisait de les regarder. Je l’avais réellement compris lors d’une petite réception chez nos voisins, quelques jours avant Noël. Lorsque mon fils de dix-huit ans, Alexandre, avait médusé, puis terrifié l’assistance en se tirant froidement une balle dans la tête. En s’effondrant sur le buffet. J’étais rentré à la maison, avait réveillé Elisabeth – l’avait secouée, arrachée à son somnifère. « Regarde, Elisabeth ! Regarde ! lui avais-je fait d’une voix faible, encore tremblante. Regarde ce qui vient d’arriver. Regarde ce sang sur mes mains ! » A l’entendre, je m’étais mis à pleurer comme une fontaine au moment où j’avais prononcé ces mots. Incapable de rester au sec durant des jours.
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Je n’avais pas la prétention de saisir très clairement les raisons pour lesquelles, les générations qui suivaient la mienne désespéraient, à ce point de leur héritage, mais ils avaient cette façon de se saouler à toute allure aujourd’hui qui me semblait être une réponse adaptée au contexte st que chacun, jeune ou vieux, pouvait utiliser pour éviter le maximum de casse dans sa porcelaine intérieure.
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Vidéo de Philippe Djian
Le romancier Philippe Djian, adapté de nombreuses fois au cinéma (notamment dans "37°2 le matin" de Jean-Jacques Beineix, "Impardonnables" d'André Téchiné, "Elle" de Paul Verhoeven), publie un nouveau roman, "Sans compter". Un polar qui ne dit pas son nom et s'approche par moment du fantastique. Il est l'invité d'Olivia Gesbert.
#litterature #polar #cinema _____ Écoutez d'autres personnalités qui font l'actualité de la culture dans Bienvenue au club https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrqYh8kUxa2lt9m1vxzCac7X ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-club
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