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EAN : 9791028116392
608 pages
Bragelonne (13/01/2021)
3.04/5   13 notes
Résumé :
Dans un monde ravagé par le changement climatique, au sein d'une société dominée par la richesse, Hubert " Etc " Espinoza, Seth et Natalie n'ont nulle part où aller. Pourtant une autre façon de vivre se dessine, grâce aux progrès de la technologie. Alors, comme des centaines de milliers d'autres, le trio décide de tourner le dos aux règles établies pour... tout abandonner. Mais le danger est partout : les terres dévastées par le réchauffement de la planète ne connai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
C'est assez étrange de dire que j'ai abandonné le Grand Abandon... Pourtant, c'est vrai : je n'ai pas pu arriver jusqu'à la moitié.

J'ai voulu le lire parce que les thématiques abordées faisaient énormément écho en moi : on y parle d'une société de plus en plus mercantile, inégalitaire, prônant le travail comme sens de la vie avec l'argent comme objectif final. En réaction, un mouvement contestataire, souterrain, fondé sur le don, le volontariat, l'abondance et le lien à autrui se met en place sur des terres désolées qui n'intéressent plus personne. Les personnages sont des laissés-pour-compte en transition vers cette société parallèle. Eux qui n'arrivent pas à trouver leur place dans le « monde d'avant » cherchent un avenir dans ce « monde d'après ».
En fait, je suis moi-même dans ce genre de mouvance, en train de repenser ma façon de me déplacer (à vélo), de travailler (en woofing ou sur les chantiers participatifs), d'apprendre (par la pratique et non par la théorie), de me nourrir (véganisme) et de me loger (sous la tente, sur lesdits woofing et chantiers, chez des amis). Pour citer ma famille, je suis une écolo extrémiste.

Cory Doctorow utilise la science-fiction pour pousser à l'extrême les défauts du capitalisme et rendre exotique le combat écologique actuellement mené pour renverser la croissance. le but est certainement d'intriguer et de sensibiliser un large public. Pas de chance : je suis déjà sensibilisée, et hors mis les débats politiques (qui m'ont réappris la définition de l'anarchisme et permis de voir le communisme autrement), je me suis déjà posée la plupart des questions évoquées ici.
Malheureusement, je n'ai pas cru à ce contexte idéal dans lequel la grande majorité des abandonneurs ont fait un travail sur eux-mêmes (sans aide extérieure, c'est magique), ne sont plus matérialistes, acceptent de vivre dans l'inconfort, savent gérer leurs pulsions et leurs émotions, et le tout sans jamais avoir été sensibilisés à toutes ces problématiques (le « monde par défaut » ne propose visiblement toujours pas d'éducation à la conscience de soi, de l'autre, ou à une communication saine). C'est d'ailleurs étrange qu'aucun des protagonistes ne croisent de « familles écolo ». Pas d'enfants éduqués selon les préceptes du « monde d'après », pas de grands-parents qui militaient déjà à leur époque... A croire que la prise de conscience ne date que d'hier !
Pourtant, il existe déjà plein de sociétés parallèles qui tentent de repenser leur relation à l'environnement et à autrui, et on y croise des couples, des jeunes parents, des adolescents, des familles qui visent l'autosuffisance depuis déjà deux décennies, des étudiants curieux, des trentenaires en post-burn-out... Dans le Grand Abandon, les profils sont beaucoup moins riches.

On en vient donc à mon autre problème (admirez cette magnifique transition !) : je n'ai pas du tout cru aux personnages. Que ce soit Hubert, 27 ans, qui n'a que des « amis » de dix ans plus jeunes que lui et qui ressent le décalage générationnel comme une fatalité, l'insupportable Seth et la caricaturale Nathalie, ces trois premiers protagonistes ne m'ont absolument pas plu. Pareil pour Limpopo, trop parfaite, trop sûre d'elle, trop « supérieure ». Ils manquaient de finesse.
Et pas seulement eux : la façon dont certaines situations étaient amenées aussi. Certaines ne sont là que pour mettre en pratique une théorie à laquelle Hubert et ses amis ne croient pas (remember la prise du B&B). Idem pour les dialogues : j'ai eu la sensation qu'ils servaient à installer des débats propices à l'exposition de certains points de vue. Et à enseigner au lecteur en quoi le capitalisme et les ultra-riches sont mauvais et en quoi l'abandon est la solution aux problèmes modernes. Et si en soit j'adhère complètement au principe, j'aurais malgré tout souhaité un peu plus de nuance. Les personnages qui débattent sont presque tous du même bord politique : ils s'enseignent mutuellement leurs convictions, qui s'ajoutent les unes aux autres, allant jusqu'à traiter les zottas (les riches) comme une espèce étrangère (sous couvert que ce sont eux qui s'estiment d'une autre espèce que les pauvres… Qu'il est facile de parler pour les absents !). Aucune empathie, uniquement du jugement envers des personnes qui ont fait/hérité d'un choix de vie (très) différent. Chez les abandonneurs, il y a la théorie et il y a la pratique.

En résumé, j'ai fini par décrocher à cause des personnages qui ne m'ont pas touchée, de la société des abandonneurs qui ne me semblait pas réaliste (pour des écolos, ils étaient quand même très équipés en nouvelles technologie ! Remember le manteau à batterie qui diffuse de la chaleur...), de l'écriture, bourrative et prosaïque, et aussi de cette impression frustrante que l'auteur vient donner des leçons alors que (comble de l'orgueil !) je me sens plus au fait de son sujet que lui-même.
Grands dieux. Il faudrait me faire fouetter pour cela.
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Une dystopie intéressante mais qui ne m'a pas accrochée

Imaginez une société où les plus riches sont encore plus riches et où le taux de chômage atteint des sommets. Imaginez un monde ravagé par le changement climatique où les matières premières font défaut.

Oh wait... cette dystopie se passerait-elle dans un futur ultra proche ?
Oui bien que cette dystopie se rapproche finalement plus d'une utopie.
Car les protagonistes de ce roman vont franchir le pas : ils vont devenir des abandonneurs.
Ils vont quitter ces règles établies qui ne leur conviennent plus pour rejoindre des communautés en marge, sur des terres dévastées, sans loi et - forcément - dangereuses.
En choisissant le grand abandon ils pourraient bien trouver le secret de l'abondance et peut-être même de l'immortalité...

Si j'ai beaucoup aimé certaines choses dans ce roman, je n'ai pas adhéré à tout.
La critique du monde capitaliste, la mise en garde (pas assez fouillée à mon sens) contre le changement climatique, l'idée derrière l'abondance m'ont plutôt séduite.
L'idée du recyclage (de tout, vraiment TOUT !) est aussi brillante que peu ragoûtante. Je n'ai pu m'empêcher de me demander si nous serons contraints d'en arriver là (ceci dit, je n'ai jamais bu de bière, ouf !)...
La fin m'a quelque peu déroutée mais le thème était intéressant (ce n'est pas l'espoir que je souhaite pour l'humanité mais ça a l'avantage d'être différent des autres dystopies/utopies).

Nous vivons dans la société que, chaque jour, tous ensemble, nous choisissons.
Est-ce à dire que nous avons le monde que nous méritons ?
Ce roman pousse à une réflexion vraiment intéressante.

Par contre, il faut s'accrocher un poil si on n'est pas un nerd.
Technologie, économie, politique... On est effectivement loin de la dystopie young-adult.
C'est parfois un peu technique, "bavard", pas assez dans l'action (outre les scènes de sexe, ce qui n'est pas ma tasse de thé en littérature) pour en faire un page-turner mais le monde est parfaitement bâti.

J'ai la sensation que le message importait plus pour l'auteur que ses personnages. Résultat je ne me suis pas attachée à eux.
J'aurais souhaité plus de « contenu » sur le grand effondrement climatique mais les considérations technologiques étaient plus la « came » de l'auteur.
On est plus sur un exposé d'idées avec de nombreux personnages qui peuvent rendre la lecture laborieuse par moments.

En somme un roman qui dépendra beaucoup du lecteur.
Du côté de nos amis anglo-saxons on trouve autant de lecteurs qui crient au génie que de déçus.
Seul moyen de savoir : lire le grand abandon et se faire sa propre opinion...
Lien : https://demoisellesdechatill..
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Un roman recommandé par Edward Snowden et qui interroge le concept de décroissance, il n'en fallait pas plus pour m'attirer. Ce récit d'anticipation reste ancré dans le réel, ce qui lui donne toute sa force et sa justesse. Dans le monde d'après, ravagé par la pollution, dans une société paupérisée qui ne prône que la consommation et dans laquelle seuls quelques élus, à la richesse insolente, dominent l'ensemble de la population mondiale, certains décident de tracer leurs chemins. Outre la jeunesse qui organise des soirée communistes le salut viendra peut-être de ces abandonneurs, ces exilés volontaires qui refusent ce système injuste et laissent derrière eux une société en déclin, pour reconstruire un monde affranchi des possessions et de l'égoïsme. Et pourtant, même parmi ces communauté en marge, une lutte s'engage entre ceux qui prône le mérite et ceux qui parviennent à s'affranchir des modes de pensés dépassés. La course à l'immortalité lancée, qui des millionnaires du "monde par défaut" ou des utopistes de l'abondance sera le premier à vaincre la mort ?
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Encore une dystopie qui va jusqu'à prévoir de pouvoir scanner son cerveau et de devenir immortel et multiple. Ce n'est pas vraiment convaincant et ne fait pas très envie, une conscience sans sens étant tellement désespérante que le programme doit se lobotomiser lui-même pour survivre.
Et ces abandonneurs, qui refusent le monde du profit et de la propriété au bénéfice de l'open source et du partage sont bien sympathiques mais restent quand même très consumériste ce qui ne rend pas très crédible leur lutte contre le réchauffement climatique.
Mais leur utopie les rend attachants et on suit avec intérêt leur combat pour la liberté contre les profiteurs de l'ancien monde.
On voudrait y croire donc on lit avec plaisir jusqu'au dénouement en étant accroché par les nombreux rebondissements.
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critiques presse (1)
Syfantasy
19 juillet 2021
Nous avons tous été biberonnés aux livres de SF où les IA sont une évidence, Cory Doctorow nous parle des débuts des sociétés du futur et des peurs de vaincre la mort. L’auteur invite à un lâcher-prise et à une évolution constante de la pensée critique : c’est un débat ouvert, à l’image de sa communauté d’abandonneurs. En évitant les critiques faciles et les leçons moralisatrices, on prend plaisir à écouter les arguments et les discussions des personnages. Là où beaucoup décrivent un avenir sombre, ce que fait Cory Doctorow dans le Grand Abandon c’est mettre de l’espoir en demain et c’est plus que rafraichissant !
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Les repas et les souhaits exaucés arrivaient à intervalles irréguliers. Elle savait que c'était du renforcement intermittent. Donnez une friandise à un rat chaque fois qu'il appuie sur un levier, et il le fera chaque fois qu'il a faim. Donnez une friandise à un rat de manière aléatoire, et il appuiera sur tous les leviers, même quand il n'a plus faim, car il tentera de déterminer la logique de ce chaos apparent. Il était possible de créer des rats "superstitieux". C'était l'une des épithètes préférées de Limpopo pour qualifier ces individus qui réagissaient bêtement, de la même manière que ces rats. Les rats superstitieux remarquaient qu'une succession d'actions avant de presser le levier leur permettait d'obtenir des friandises. Ils décidaient donc de le faire à chaque fois, et, même si cela ne perturbait en rien la fréquence de distribution, chaque friandise reçue était précédé par la danse superstitieuse, ce qui renforçait d'autant le rituel. (p. 264)
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Elle avait fréquenté des zottas, à Cornell, des clients de son labo. Elle avait dû dîner avec eux, participer à des galas de bienfaisance, passer des centaines d'heures dans des discussions aux enjeux énormes sous l'œil attentif du chef de son département. Ce n'était pas des gens désagréables, la plupart avaient de la conversation et étaient pleins d'esprit. Mais il y avait quelque chose qui n'allait pas, chez eux. Elle avait compris de quoi il s'agissait quand elle avait eu sa crise de conscience et avait abandonné Cornell : ils ne connaissaient pas le syndrome de l'imposteur. Ils ne doutaient jamais du fait que les privilèges dont ils jouissaient étaient parfaitement mérités. Le monde était bien fait : les personnes importantes étaient au sommet de la pyramide. (p. 566)
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Elle songea à son père, à ses camarades de classe, à leur prétention à une certaine noblesse de caractère et à un certain raffinement. A leur façon de s’enticher collectivement de telle ou telle mode, prétendant chaque fois qu'il s'agissait d'une vérité universelle et intemporelle qu'ils venaient de découvrir, et non d'un produit concocté par l'un d’eux pour être vendu aux autres. C'était le plus incroyable : leur métier consistait à rendre les autres envieux et avides de biens matériels et d'expériences uniques, mais ils étaient tout aussi sujets à l'envie et à l'avidité. (p. 193)
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- Ton père fait appel à des économistes pour se couvrir d'un point de vue intellectuel, prouver que sa fortune héréditaire et son influence politique sont le résultat d'un mécanisme autorégulateur complexe avec le pouvoir mystique de sélectionner les plus méritants dans la masse grouillante de l'humanité et de les élever pour qu'ils puissent nous guider avec sagesse. Ils emploient un vocabulaire scientifique uniquement destiné à porter aux nues des gens comme ton père. Comme "créateur d'emplois". Comme si nous avions besoin d'emplois ! (p. 242)
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En tout, cent milliards d'humains ont vécu sur cette planète. D'un point de vue statistique, peu d'entre eux ont fait bouger les choses.
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Video de Cory Doctorow (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cory Doctorow
Découvrir : https://tidd.ly/3B8ugPi
Théo Miller connaît la valeur de la vie humaine – jusqu'au dernier centime. Au Bureau d'audit des crimes, son rôle consiste à évaluer chaque dossier qui lui est confié et à s'assurer que les criminels paient intégralement leur dette à la société. Mais lorsque son amour d'enfance est assassinée, tout change. Cette mort est la seule qui ne peut se résumer à une ligne de plus dans un bilan annuel. Car si les puissants de ce monde peuvent tuer en toute impunité, il arrive parfois que le compte n'y soit pas.
« Un roman extraordinaire qui côtoie le meilleur du genre, rappelant La Servante écarlate. » Cory Doctorow, auteur du Grand Abandon
« Un chef-d'oeuvre de la dystopie, d'une crédibilité troublante, aussi poignant que brillant. » Emily St. John Mandel, autrice de Station Eleven
« Claire North ne cesse de monter en puissance… Un récit chargé de tension, bouleversant. » The Guardian
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