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Laurent Chalumeau (Autre)
EAN : 9782377971503
384 pages
GM EDITIONS (08/06/2021)
3.8/5   5 notes
Résumé :
Ce livre retrace une aventure, celle d'une activité pas comme les autres, souvent incarnée par des personnages hors normes dont la vie est remplie d'histoires improbables. Elles sont relatées ici, chacune célébrant ce métier qui a changé la vie de beaucoup d'entre nous. En proposant d'inestimables lieux d'échanges et de rencontres à des mélomanes exigeants comme à des apprentis musiciens, certains disquaires ont contribué à la transformation du monde. Ainsi Brian Ep... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le journaliste et ancien rédacteur en chef de Best Francis Dordor part de loin pour débuter son « Disquaires- une histoire », des premières machines à reproduire du son au XIXème siècle à l'invention du disque vinyle noir, des premiers magasins où on trouve des disques, marchands de meubles ou d'électroménagers le plus souvent, jusqu'aux disquaires proprement dits. L'interview érudite du collectionneur-blogueur-chercheur Thomas Henry qui illustre ce chapitre est un incontournable du livre.

Pour tenir ces boutiques, une nouvelle profession se crée, disquaire. le métier attire toute une foule de passionnés, dont une foule de lycéens et d'étudiants.
Francis Dordor privilégie assez souvent la parole des protagonistes plutôt que la sienne. Ce sont les disquaires eux-mêmes, ou leurs clients, qui parlent de Music Action, Open Market, Clémentine, etc, boutiques parisiennes disparues depuis des lustres mais dont le souvenir est vivace. Des pionniers mélomanes, rois de la nouveauté et de l'import.
Parmi ces disquaires, quelques occasionnels sont devenus célèbres, Elton John collectionneur invétéré et réputé, David Bowie et Étienne Daho pendant quelques mois chacun, ou encore Lenny Kaye dont l'interview est passionnante : son intérêt pour le doo-wop, la conception de la compilation « Nuggets », la rencontre avec Patti Smith au magasin où il travaillait, etc.
L'histoire de New Rose (boutique et labels) sur une trentaine de pages a particulièrement retenu mon attention puisque j'ai fréquenté la boutique de la rue Pierre Sarrazin durant plusieurs années.

Il n'y a pas que Paris dans ce livre, heureusement. Rouen, Nancy, Caen, Nantes, ont leur place. Au Havre, grosse étape du livre, le disquaire s'appelle Philippe Garnier, l'auteur de l'indispensable « Coins Coupés », qui deviendra plus tard un genre de tour-opérateur aux USA pour les disquaires français qui y font leurs emplettes.
À Rennes, on voit la naissance de Marquis de Sade avec Franck Darcel, le passage du vinyle au cd chez Rennes Musique et les conséquences de l'arrivée des Fnac et Virgin (quelques pages leurs sont consacrées), puis d'internet. Une longue interview d'Étienne Daho vient compléter cette étape dans laquelle il évoque sa passion précoce pour la musique et son passage comme vendeur chez un disquaire.
Une escapade londonienne est l'occasion de croiser Geoff Travis et Nigel House de Rough Trade, Larry Debay de Bizarre, et d'évoquer une fois de plus le chambardement du punk.
Les musiciens ne sont pas oubliés : Les Olivensteins à Caen, Kas Product à Nancy, Miossec à Brest, tous ont croisé le chemin d'un disquaire qui leur a mis le pied à l'étrier ou chez qui ils ont fait la bonne rencontre. Les Thugs, fidèles au Do it yourself, ouvriront eux-mêmes avec quelques autres leur propre boutique. Quant à Iggy Pop, il n'est pas interviewé, mais on en apprend un peu plus sur son « Metallic KO ».

« Disquaires » c'est tout ça avec en plus un panorama des disquaires français actuels, la relance du disque vinyle grâce au Disquaire Day, des interviews d'un des fondateurs de Third Man Records et du furieux collectionneur qu'est Pierre Lescure, sans oublier les pochettes et encore pas mal d'autres choses.

La mise en page évoque plus celle d'un magazine que d'un livre. C'est aéré et vivant, les chapitres sont découpés en séquences avec interviews in extenso ou découpées en tranches, historique du sujet, des illustrations en noir & blanc pertinentes en quantité raisonnable, etc, etc.
Ce gros bouquin agréable à lire vient combler un vide ; l'histoire d'une profession qu'on a peut-être enterré un peu trop vite.

P.S : Je n'attendais pas grand-chose de ce livre, c'est la raison pour laquelle je ne l'ai pas acheté à sa sortie, c'est un article paru chez Chroniques Soniques (merci à eux) qui m'a incité à l'acheter, et je ne le regrette pas.
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Si vous n'avez pas passé une partie de vos 15 et 20 ans à fouiner dans des bacs de skeuds, à Lyon, Paris, Londres ou Romorantin, passez votre chemin ! Ce bouquin très bien fait et documenté est réservé aux nostalgiques de cette période bénie des 70's et début 80's, où on faisait la queue devant le disquaire pour acheter le dernier Stones ou Led Zep qui venait de sortir. Un seul regret, l'oubli complet de Lyon et de ces Music Land et Bouldingue où j'ai perdu tant de temps, alors que j'étais censé suivre mes cours à la fac.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Lionel va souvent à Londres acheter toute la production indé du moment. Bien que plus âgé, on se retrouve lui et moi sur toute l'actualité pub rock et les prémices du punk. En plus, en Normandie, on a la chance de voir tous les groupes du moment. Doctor Feelgood, Eddie & the Hot Rods et la première formule des Dogs. Et au Havre, Little Bob. Le rock commence à sortir d'une mythologie lointaine pour devenir un truc de proximité. Via l'Open Market et la connexion avec Bizarre à Londres, on a dans les bacs ce que les autres n'ont pas. Mais Mélodies Massacre a beau être une sorte de temple du punk et du pub rock, il n'en est pas moins resté un disquaire généraliste où l'on peut trouver de la musique classique et de la chanson française. Quand il part en virée aux États-Unis avec Philippe Garnier, dont il rentre chargé de cut out, souvent de groupes psychédéliques des sixties, c'est moi qui garde la boutique. Être disquaire à ce moment-là, c'est à la fois découvrir et faire passer. On ne peut faire plus excitant. (Éric Tandy, musicien)
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Dans le monde de la dématérialisation achevée, les mélomanes se sont donc retrouvés sur un pied d'égalité. Acquérir de la musique ne demandait plus ni effort, ni coût. Ni même de goût. Vanter sa collection de fichiers, les mérites d'une playlist acquise illégalement n'a pourtant jamais eu la moindre pertinence. Dans le monde de la dématérialisation, la musique est devenue une donnée, et une collection de disques, une banque de données. Quelle fierté peut-on tirer d'avoir accumulé des milliers de fichiers dans un disque dur sans payer le moindre centime ? Et que peut refléter de votre personnalité, une sélection faite par un algorithme ? (Francis Dordor, auteur)
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Quand le pub rock est arrivé, j'ai fait « Alléluia ! » C'était un peu ce que j'écoutais au milieu des années soixante quand j'allais en Angleterre, époque qui ignorait les drogues et ces conneries.
Juste du rock, deux guitares, une basse, une batterie, un clavier et on n'encule pas les mouches. Ce qu'est venu confirmer le punk. Des mecs qui jouent fort, vite, ne restent pas six semaines en studio pour enregistrer un disque. Dès que j'ai eu le disque des Sex Pistols entre les mains, je me suis dit « Génial, la musique redevient vivante ! » (Lionel Herrmani, disquaire)
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"Je ne dirais pas que c'est là que j'ai découvert la musique. Ça correspond à la découverte du pouvoir que recèlent certains disques, la manière dont ces rondelles de plastique noir en viennent à affecter le comportement des gens." David Bowie.
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Combien de disques possédez-vous ?
Je pense avoir environ 3 000 albums, autant de singles et un paquet de CD. Mais c'est évidemment un nombre en progression constant. Je ne suis pas un « complétiste ». Je ne cherche pas à avoir absolument tout ce que tel ou tel artiste a pu produire. Ma collection de disques n'est pas rare. Les disques qui la composent ne sont pas, pour l'essentiel, des disques rares. Mais ce sont tous des disques que j'aime. (Lenny Kaye, musicien)
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Video de Francis Dordor (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Francis Dordor
Le 11.05.2021, Francis Dordor était l'invité de Antoine de Caunes dans “Popopop” sur France Inter. À la rubrique Livres de sa "Pop liste", “Blackface” de Nick Tosches.
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