Cette pièce est fort bien construite. Fin des années 80, deux familles se côtoient. Les personnages sont marqués sans être caricaturaux. Certains sont racistes, d'autres non, on picole ou pas, généralement les couples restent ensemble par principe. Sauf qu'une des gamines (
Juliette) se voit à l'âge de 12 ans, très pressée par le tonton. Il veut voir pousser ses seins. C'est lui qui les a fait qu'il dit. le frère de
Juliette (
Daniel) s'en fiche, il veut devenir comédien. Big bang boum. Ellipse, plus loin, plus tard,
Juliette bégaye. Un est en HP. L'autre suicidé ? Qui, quoi, comment ? Tout n'est pas dit, est-ce vraiment utile ? Quelqu'un mène l'enquête. La jeune fille s'est vengée en rançonnant le pervers pour faire des économies. Et après la parole s'en est allée. C'est un texte fort, puissant sans être lourd, ni trop agressif, ni trop gentil, sur un thème terriblement actuel et pourtant il date de 1989 comme quoi. le traitement du sujet n'a pas vieilli. La théâtralité donne une humanité tantôt touchante, tantôt dérangeante, car dans le fond on doutait quand un peu, non ? Enfin plus ou moins, certains, mais la loi du silence est ce qu'elle hait. le théâtre convient bien à cette parole libérée.