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EAN : 9782253000143
704 pages
Le Livre de Poche (08/01/1974)
4.16/5   1082 notes
Résumé :
Janvier 1970 : Charles, « le drogué français de Katmandou », sauvé in extremis, regagne la France. Les journaux lui consacrent de nombreux articles. Qui est ce garçon de trente ans ? Qu'a-t-il fait ? Un an plus tard, soigné, désintoxiqué, Charles Duchaussois nous livre, lui-même son histoire, qui est un formidable roman d'aventures vécues. Son moteur: un gigantesque appétit de vivre et de connaître. Son combustible: la drogue, toutes les drogues. Sa chance : un héro... >Voir plus
Que lire après Flash ou le grand voyageVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
4,16

sur 1082 notes
1969. Une éternité, une autre époque. le pouvoir des fleurs sur tous les sourires, le temps des hippies et de l'amour libre, le sac-à-dos à l'aventure et la découverte d'un nouveau voyage, intérieur celui-là. Les pages jaunies par le temps, le soleil et la fumée du haschich. Charles Duchaussois et son autobiographie, après son retour en enfer. FLASH !

D'enfer, à posteriori ; Katmandou c'est avant tout le paradis, un lieu de rencontres et d'échanges où la drogue se prend en toute légalité. Petit loubard de pacotille, quelques chèques en bois et arnaques en tout genre, voilà notre Charles qui s'en va en vadrouille pour le Liban. le soleil brunit sa peau et il découvre le haschisch, sa culture et ses effets. Il s'en fait expert même et tente de monter sa petite affaire. Et puis, la traversée de la Turquie, de l'Iran, du Pakistan, il veut faire son tour du monde en découvrant en plus toutes les espèces de haschichs. Et plus il s'enfonce vers l'Orient, plus il découvre la qualité. Si au début, il vouait les mérites de la libanaise, il changera vite d'idée avec la pakistanaise. Et puis, une fille, et le voilà en route vers le Népal et sa capitale où fleurissent autant les hippies que les nombreuses variétés de cannabis. Loin d'être hippie, il s'accommode pourtant si bien de cet esprit libertaire, de cette envie de partage, de ces shiloms qui tournent dans une pièce noire, sale et enfumée. Il a trouvé son lieu de repos. Il s'allonge au milieu de la crasse et des rats et découvre les premiers junkies, des êtres qui ont perdus jusqu'à leur âme dans le regard.

Il est si bien là-bas, roi du monde, maître de son destin. Il fume, il fume et l'atmosphère est si enchanteresse au pied de la grandeur de ces montagnes, apologie du haschich, les éléphants sont roses et il est temps de goûter à l'opium, ce parfum si délicat de l'Orient. L'envie de ne rien faire, ni l'amour ni la sieste, juste respirer cet air, à plein poumon. Il n'entre même pas en communion avec les âmes des ancêtres, non, il est juste là, dans cette arrière-boutique ; allongé, il fume…

Et puis après l'opium vint la seringue. Fatidique, il sait à l'avance la tournure des évènements, mais ne peut pas lutter. Ce n'est pas un manque de volonté mais une évidence. Parce qu'il en connait la dépendance et sait ce qu'adviendra sa vie une fois que la seringue rentre au contact de sa veine gonflée, que le liquide se dilue dans son sang, qu'une petite étincelle jaillit du feu de ses pupilles. le bonheur éclate au rythme de ses veines. Intensité jouissive mentale. Les éléphants deviennent roses quand flotte une atmosphère légère d'insouciance et de perdition. Une mort à petits feux. Loin de l'apologie de la drogue, au final. Dépendance extrême, image crue de mort et d'absence totale d'espoir. Rester allongé, se piquer, allongé, piqué, allongé. Je deviens loque humaine. Je parce que je suis si pris par le récit que je me substitue à Charles, Charlie ou Charlot. Je sens cette mort survenir. Je sens cette envie de monter vers les neiges éternelles et d'en finir. Une dernière dose, massive dans les veines. Pour la beauté du geste. Pour la beauté du lieu. Mais il s'en sort. Il redescend. Il survit. Il écrit. Il s'en est sorti là où tant en sont morts. Un livre est sorti, carnets de bord sur la route du haschisch, de l'opium et de la cocaïne. Carnets de route vers Katmandou, paradis terrestre de 1969. le flash d'une vie. Qu'es-tu devenu, Charles Duchaussoy ? Que lire après cette expérience entre douleur et fascination ? Un grand voyage où l'appareil photo sert à refourguer contre une dose, et où il est impossible de ressortir indemne. Flash, le grand voyage vers la déchéance.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Le Livre qui, début des années 80, m'a définitivement dissuadé à quitter mon droit chemin, m'a dissuadé à jamais de franchir les frontières du Népal ou de l'Inde pour être confronté à la misère des Utopiques en tous genres ....DUCHAUSSOIS par la narration de son périple plus ou moins romancée, défit quiconque à marcher sur les traces de son aventure et à enjamber les couches crasseuses de la société dite hippie !!! Si vous avez du mal à vous "intégrer" à notre chère société Occidentale, sautez le pas et rejoignez les junkies de l'Orient... Désintégration Garantie !
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Le 'Flash', c'est le mot trouvé par l'auteur pour décrire la brève mais intense sensation procurée par l'héroïne lorsqu'elle atteint les centres nerveux immédiatement après l'injection.
Il décrit ce 'Flash' comme une sorte d'orgasme titanesque. Et le voyage ne s'arrête pas là, puisque la drogue distille ensuite ses effets pendant plusieurs heures. Le 'Flash' serait d'ailleurs un moment tellement jouissif que l'auteur en est devenu dépendant dès sa première prise.
Charles Duchaussois s'étonne d'être resté en vie et de pouvoir faire part de son témoignage. Il y décrit les deux faces de la médaille : d'un côté les sensations extrêmes procurées par l'héroïne, de l'autre la déchéance absolue à laquelle elle amène souvent.
Cet aspect-là de son livre évoque un autre récit célèbre sur le sujet : 'Moi Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée', qui fut adapté au cinéma (BOF de David Bowie).

L'ambiance du début des années 1970 et l'extraordinaire liberté que des jeunes ont su conquérir à l'époque sont très bien restitués, ce qui contribue beaucoup à la crédibilité et à la puissance de ce témoignage.
J'ai retenu qu'à la différence de beaucoup de drogues (y compris de certaines autres drogues dures), l'héroïne peut installer une forte dépendance dès la première prise.

Certains pourraient voir dans le livre de Duchaussois un plaidoyer pour cette drogue, tant il y exprime bien l'attraction qu'elle a exercée sur lui. D'autres y trouveront au contraire une sérieuse mise en garde.
J'avais une vingtaine d'années quand je l'ai lu (il y a donc bien longtemps), il m'a à la fois fasciné et effrayé. Et durablement marqué.

♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=_sMgcOzjth0
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On oublie vite cet âge où l'on veut grandir, découvrir, s'opposer souvent aux parents et à l'autorité en général, cet âge où l'on voudrait être les premiers explorateurs d'un monde quel qu'il soit, vivre des sensations fortes, voyager, parcourir le monde sans rien et vivre des expériences transcendantes pour se sentir vivre vraiment, soi-même, et non dans le regard d'un autre, cet âge où les premiers moyens qui nous sont offerts pour commencer ce chemin sont souvent les plus faciles mais pas les moins dangereux. Ainsi, beaucoup d'adolescents - sans doute plusieurs d'entre nous - sont passés par cette vague de découverte qu'est la drogue sous toutes ses formes, ou du moins l'intérêt fascinant qu'elle suscite. N'oublions pas ces hormones en pleine puissance qui nous travaille à ce stade de la vie.

Heureusement dans ce cas-là, il y a des romans salutaires tels que Flash, qui, s'ils n'ont pas un niveau littéraire des plus élevés, ont du moins le grand mérite de traiter du thème de la drogue -entre -autres - à fond.
Duchaussoy nous promet, dans ce livre, un grand voyage, dans le monde et dans la psyché. Toute la première partie est excitante, enthousiasmante: il est libre, il voyage, il découvre, expérimente, rencontre, vit, enfin. Ce qu'on voudrait vivre sa vie, à fond, se donner, et prendre tout ce qu'elle nous offre de fort, de passionnant!
Et puis, voilà, la descente, de plus en plus bas, de plus en plus loin, la déchéance, l'enfer. Et là, petits imbéciles que nous sommes, grands ignorants de la vie, rêveurs, idéalistes frustrés, on comprend, finalement, où malheureusement ces expériences peuvent nous mener. Désillusions, douche froide pour ne pas dire glaciale. On quitte le livre, à la dernière page, aigri, un peu plus mûr.
Mais, il en reste en germe ces voyages physiques de par le monde, voyages plus nobles et finalement tout aussi riches psychiquement. Flash ou le Grand Voyage, s'il n'est peut-être que le roman de quelques générations - je ne suis par certaine qu'il plairait encore à beaucoup de jeunes aujourd'hui, tout cela ayant tellement changé - aura je pense apporté une grande bouffée d'air frais à pas mal d'ados en manque en les préservant, j'espère, d'un manque beaucoup plus difficile à assumer.
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Encore un roman qui évoque mes années "jeunesse", mes années "à la marge". Un roman que j'ai usé tant je l'ai lu et relu.
Fasciné par le phénomène hippie que je n'avais pu vivre car il était déjà trop tard : la fin des années 70 annonçait déjà une décade beaucoup plus bling bling et bien moins utopiste.

Ce roman évoque aussi le départ, la route, l'aventure et cela m'a bien souvent permis de rêver à ces longs trips sur les routes d'Orient, ces longs moments passés sur les bas côtés des routes, le pouce en l'air, ces rencontres multiples avec des évadés de cette civilisation consumériste que l'on rejetait dans ces temps de contestation.

J'en ris un peu à présent mais avec beaucoup de tendresse car cela évoque encore bien des émotions vécues à l'époque même si on ne peut pas parler tout au long de ce récit d'un roman à l'eau de rose car on y trouve aussi des épisodes cruels et souvent dramatiques!
L'auteur, dans ce qui semble être un témoignage parfois poignant, est allé au bout des ses limites.
Je demeure un hippie dans l'âme mais ne suis jamais allé aussi loin dans la recherche de l'aventure.

Un bon roman facile à lire avec un univers narratif sans complexité.
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critiques presse (1)
Sceneario
26 août 2013
Une très belle surprise, il nous entraîne dans une période fascinante, avec un anti-héros qui fera encore parler de lui ! On attend la deuxième partie de cette histoire, de ce point de non retour...
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Partout, par terre, dans les coins, sur les rochers, sur le sable où battent doucement les vagues, il y a de la merde.
Des paquets de merde, des couches épaisses, fumant au soleil.
Et au-dessus, volent les mouches. Des nuages de mouches bleues qui vrombissent par milliers tout autour de moi, affolées par l'odeur insoutenable.

Deuxième partie.
Les tours de la mort.
Chap 4 - p 130 -
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Pour certains, les vrais intoxiqués, cette arrivée au Pakistan, c’est la fin d’un long calvaire.
Depuis des jours et des jours ils voyagent à petites étapes, brûlant d’impatience et de fièvre, faisant des prodiges pour se procurer de la drogue et soudain, c’est le paradis.
A des prix défiant toute concurrence, ils se voient offrir tout ce qu’ils veulent, du haschisch à l’héroïne, en passant par le L.S.D., l’opium et tout l’éventail des amphétamines. En somme, c’est le puits d’eau, tout à coup, pour le naufragé du désert qui n’a rien vu couler d’autre que sa sueur depuis des semaines.
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Nous sommes le 4 juillet 1969. Dans six mois, à six jours près exactement, je serai dans l'avion qui décollera pour Paris. A moitié mort. Pour l'instant, en sautant du camion, solide, confiant, j'ai tous les sens en éveil. Je suis dans une ville asiatique plate, pas très grande, à peine différente des autres, c'est-à-dire qu'elle grouille de monde, qu'on voit partout des coupoles, des temples. Mais celle-là a quelque chose de différent : l'air y est extraordinairement léger. C'est normal, Katmandou est à 1000 mètres d'altitude et au loin on voit les cimes enneigées de l'Himalaya. C'est cela, ma première impression, ce qui m'a tout de suite frappé : la légèreté de l'air. Il est vivifiant, très oxygéné, revigorant. Et, ironie, quand je pense aujourd'hui à ce qui m'est arrivé, je me dis : Au moins, ici, je vais m'oxygéner.
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Tout autour de moi, dans le silence chaud et lourd de la nuit, de petites braises luisent à tour de rôle, au rythme des aspirations. Je suis bien, je suis heureux. J’ai le nez assez fin pour respirer tous les parfums du monde, le regard assez perçant et la bouche assez grande pour voir et manger tous les biens de ce monde. La nature toute entière me semble un paradis terrestre fait pour être dévoré à pleines dents étreint avec tout mon corps.
Demain, je repartirai et l’Orient m’ouvrira ses portes.
Désormais, je ne resterai pas un seul jour, une seule nuit, sans me droguer.
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La moitié de la seringue est à peine vidée dans ma veine que déjà le flash est en moi, que quelque chose de très étrange se produit.
Un énorme, un délectable pincement envahit tous les nerfs de mon corps.
En même temps, des picotements m’ont pris. Aux extrémités et aux muqueuses.
Mes doigts de pieds, mes doigts de mains se mettent à me piquer, ainsi que ma bouche et mon anus.
En même temps, j’ai subitement chaud, très chaud.
Cela a duré quelques secondes, une vingtaine peut-être, mais cela me laisse pantelant, la tête qui tourne, une lassitude merveilleuse dans tous le corps.
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