Qu'on ne s'y trompe pas, bien qu'incolores et inodores, les maux des râteaux quand t'as bilé, dans la hiérarchie nociceptive des divers types de maux, sont parmi les plus pénibles et les plus douloureux qui soient. En effet, les râteaux, et plus particulièrement ceux après lesquels on s'est fait énormément de bile, provoquent chez celles ou ceux qui ont à en souffrir, des décharges d'une rare violence, dans le coeur et dans l'esprit, excessivement aiguës et parmi les plus terribles à supporter qu'on puisse concevoir…
— Pssst !
— Hm ? Qu'y a-t-il ?
— Et si tu passais au livre maintenant ? Les gens s'ennuient, là, du rythme, du rythme, du rythme, que diable, faut pas perdre de temps, on n'a pas que ça à faire ! Alors, t'en as pensé quoi du bouquin ? Quelles furent tes émotions à la lecture ? Vas-y accouche !
— Ce que j'en ai pensé de ce livre ? Vraiment ? Vous êtes sûrs de vouloir le savoir ? Bon, okay, si vous y tenez, mais ne venez pas vous plaindre après, hein, d'accord ?
Eh bien que se passe-t-il pour moi, lectrice lambda, lorsqu'une auteure me sert une héroïne pas attachante, avec son enfant pas attachant, qui prend des leçons de piano auprès d'une professeure pas attachante, qui rencontre — dans des conditions hautement peu probables — un homme pas attachant avec lequel elle nourrit une relation sentimentale bizarre dans un bar pas attachant d'une ville pas attachante ?
Eh bien, eh bien… au risque de vous surprendre, je ne m'attache pas, et je puis vous affirmer, même, que cela confine plutôt au franc décrochage. En effet, voici un livre ridiculement petit, écrit très gros, et j'ai bien cru, peuchère !, que je n'allais pas pouvoir aller au bout tellement j'étais captivée. J'ai dû mettre, au bas mot, plus d'une semaine à le lire, en bâillant fort, en m'arrêtant souvent et en me disant à la fin : « Tout ça pour ça ! »
De plus, moi qui aime bien noter des citations lors de mes lectures, je constate avec peine — mais non avec surprise — qu'arrivée au bout du quai, c'est-à-dire à la fin de cette étonnante platitude, je n'ai pas épinglé la moindre phrase, le moindre passage qui ait éveillé, aussi peu soit-il, mon intérêt. Est-il utile que j'en dise encore bien davantage ?
Je n'en ai pas l'impression, alors je ne vais ni prendre les mots des râteaux quand t'as bilé, ni de quelconques autres mots, je vais simplement moderato critiquile et prompto reportile sur une autre lecture, je l'espère, plus à mon goût. (Sans mentir, je ne sais pas si dans un mois je me souviendrai encore d'avoir un jour lu ce livre tellement il fut marquant pour moi.)
Ce faisant, comme toujours et à jamais, gardez à l'esprit que ceci ne représente que l'expression de mon simple avis, qui plus est l'avis du moment, dont on sait qu'il peut varier au cours du temps et en fonction des cycles émotionnels que l'on traverse, une matière éminemment labile en somme, c'est-à-dire, vraiment pas grand-chose.
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Le principe même du livre étant le dénuement le plus total en matière d'intrigue, d'émotion, et d'intelligence des dialogues dans le but de créer une atmosphère pesante basée sur la répétition de la même scène ad nauseam, le résultat est un très profond ennui de la première page à la dernière. J'écrivais récemment dans une autre critique (Un long chemin) qu'une lecture pouvait être pénible même si elle débouchait sur une réflexion. Ici la vacuité du propos du livre ne débouche sur rien.
Alors autant considérer ce récit comme un exercice de style : comment faire résonner l'écho d'un hurlement dans la banalité du quotidien ? le silence qui suit un morceau de Mozart est encore de Mozart paraît-il, le néant narratif (pas littéraire, c'est très bien écrit) qui suit ce dramatique hurlement est de Marguerite Duras. Quelqu'un l'a fait, bon, c'est bien, mais ce n'est peut-être pas la peine de lire le livre.
J'ai écrit une critique bien hargneuse, je m'en excuse auprès des fans de Duras.
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Un roman que j'avais acheté, parce que ma fille a étudié le piano, et que j'étais tombée par hasard sur un extrait du livre, évoquant une leçon de piano! le seul passage intéressant du roman certainement, qui est d'un ennui mortel et que j'ai quand même terminé car je souhaitais rentabiliser mon achat. Un texte qui remplace avantageusement le plus efficace somnifère!
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J ai eu plus de mal avec celui la
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