AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,49

sur 1407 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Moderato cantabile. Modéré et chantant. Certains compositeurs donnent une indication musicale sur le rythme. Marguerite Duras la reprend à son compte. On comprend que le court roman de cette écrivaine singulière sera lui aussi modéré et chantant. Enfin, davantage modéré que chantant. le rythme, puisque c'est ce que l'enfant, dont on ignore le prénom durant toute l'histoire, ne parvient pas à retenir, guide la narration dans les recoins sombres d'un bar dans lequel un homme a tiré sur une femme. Par amour.

Anne Desbaresdes, une bourgeoise qui vit de l'autre côté de la ville et qui s'ennuie, veut comprendre. Pourquoi cet homme a tué la femme qu'il aimait ? Pourquoi lui a-t-elle demandé ? Peu à peu les allers-retours se font plus fréquents et Anne et Chauvin, employé de son mari, vont, entre deux verres de vin et de longs silences, tenter de répondre à ces questions. L'enfant, lui, pointille l'espace et le temps.

Certains livres racontent une histoire. D'autres dépeignent une ambiance. Un sentiment. Une émotion. Des mains qui se croisent. Des regards troublés. Des notes. La fraîcheur du soir. Difficile de s'enthousiasmer pour ce roman. Difficile aussi de s'en détourner. Comme Anne, au début, qui guette derrière la vitre du bar, bouleversée par les cris de cet homme et la mort de cette femme, on veut savoir. Marguerite Duras n'enquête pas. Elle choisit de nous faire revivre ces journées qui précèdent l'acte inconcevable au travers de ces deux personnages incertains, éthérés, troubles, envoûtants.

Ce livre met souvent mal à l'aise. Cette femme qui boit plus que de raison. Ce gosse livré à lui-même. Cet homme, parfois voyeur, qui pénètre peu à peu la conscience d'Anne. Marguerite Duras ne dit pas grand-chose, mais elle questionne les instants suspendus. Ces moments où, parfois, sans raison, tout bascule.

Retrouvez des critiques et beaucoup plus sur mon blog.
Lien : https://voushumains.com
Commenter  J’apprécie          70
Anne Desbaresdes, emmenant son fils à son cours de piano, se trouve malgré elle sur la trajectoire d'un drame. Dans le café en bas, un homme vient de tuer une femme. le lendemain, Anne revient sur les lieux de la tragédie, et encore encore encore.
Marguerite Duras fait partie de ces auteurs dont j'ai un peu honte de ne pas plus les aimer. Ce style très dépouillé, fait de non-dits, me laisse froide pourtant, et à chaque fois que je réessaye, le résultat est le même. Il se pourrait que je n'apprenne pas de mes erreurs....
Commenter  J’apprécie          60
Dans une ville portuaire anonyme, Anne Desbaresdes, jeune épouse du directeur des Fonderies, accompagne chaque vendredi son petit garçon à sa leçon de piano. Un jour, retentit un horrible cri venant du café voisin : une femme vient d'être assassinée par son amant. Ce crime passionnel fascine Anne. Elle va revenir régulièrement dans ce café, y boire du vin, beaucoup, et tenter de comprendre l'histoire de ce couple et finalement se dévoiler elle même à un ouvrier qui semble déjà bien la connaître..
A partir de ce scénario assez mince, rencontre entre un homme et une femme dans un café, Marguerite Duras tisse une toile intimiste, une atmosphère très cinématographique qui n'est pas sans intérêt. Pas passionnée au début du livre, je me suis laissée imprégner petit à petit par cette écriture minimaliste, ces dialogues qui suggèrent plus qu'ils n'informent, cette impression d'inachevé. Pas forcément ma tasse de thé au départ, mais sur 120 pages cette petite musique ne m'a pas déplue.
Commenter  J’apprécie          50
J'avais déjà dû lire ce livre à l'école, pour découvrir le Nouveau Roman, et je n'en gardais aucun souvenir. Cela n'a rien d'étonnant, ce roman très court ne m'a toujours pas fait forte impression. J'ai même plutôt le sentiment d'avoir perdu mon temps à sa lecture. Il n'y a pas vraiment d'histoire, ou plutôt elle ne démarre jamais, alors qu'on attend que quelque chose se passe. Bon, il se passe tout de même un tout petit quelque chose. Au début du récit, pendant la pénible leçon de piano de l'enfant, un cri, une femme est assassinée dans un café non loin de là. Cet épisode marque Anne, la mère de l'enfant, à un tel point qu'elle ressent le besoin de venir chaque jour à ce café, où elle rencontre un homme à qui elle parle, et qui lui parle. L'ébauche d'un adultère ? Une descente dans l'enfer de l'alcoolisme ? Peut-être. Mais on n'en sait pas plus. Cela correspond bien au Nouveau Roman, pas d'intrigue, pas de personnage… et pour moi aucun plaisir de lecture.
Commenter  J’apprécie          50
La vie d'Anne Desbaresdes, femme du Directeur des Fonderies de la Côte, bascule le jour où un meurtre est commis dans le café au-dessus duquel elle accompagne son fils à ses leçons de piano.
A partir de cet instant, Anne va se rendre dans le café tous les jours poussée par une curiosité malsaine. Elle veut savoir ce qu'il s'est passé. Chaque jour, un homme l'attend, Chauvin, un ancien employé de son mari.
Il l'invite à boire et Anne s'enivre chaque jour un peu plus, s'attarde chaque jour un peu plus.
Elle pose toujours les mêmes questions mais Chauvin n'a que peu d'informations à lui donner.
Les dialogues sont étranges car ils ne se répondent pas, pas réellement.
L'impression qu'il me reste de ce court roman est mitigée.
Pour moi, Anne Desbaresdes est une femme prisonnière de la superficialité de sa vie et de son milieu, comme un oiseau enfermé dans une cage dorée.
Elle voit dans ces escapades et rencontres quotidiennes le moyen de s'échapper.
Chauvin est un voyeuriste, on sent qu'il s'intéresse à elle, il lui avoue à demi-mots qu'il l'espionne.
Leur rencontre est-elle vraiment un hasard ?
Pour être franche, j'ai été déstabilisée par l'écriture de Marguerite Duras, j'ai eu de mal à réellement y trouver un sens qui me conviennent.
Commenter  J’apprécie          31
Cette oeuvre est captivante. le trio formé par Anne Desbaresdes, Chauvin et l'enfant est surprenant; mais un point commun les réunit autour d'Anne. La passion qu'elle éprouve pour son enfant et pour Chauvin, sont de nature différente, mais tout aussi destructrices. Dans le premier cas, elle l'empêche de garder la distance due à sa position sociale pour donner à son enfant l'éducation que tout le monde s'attend à lui voir donner; dans le second cas, elle la dévore au point de laisser penser aux autres que se passe l'inévitable. Dans un rituel quasi-quotidien, les faisant dérivés de longs silences en verre de vin, les maintenant, figés, dans leur torpeur, leur désir, leur posture et leur duo, Anne Desbaresdes et Chauvin rejouent sans cesse un crime passionnel. Telles les mesures répétées d'une sonatine de Diabelli, modérée et chantante, Anne Desbaresdes et Chauvin résiste mais ne peuvent que participer à la musique de la partition. le contraste est saisissant entre l'enfant, insouciant, joueur, directif, sûr de lui, et sa mère, pâle, tremblante, inquiète, accablée. Chauvin est inquiétant, connaît les habitudes d'Anne, son lieu de vie, son intimité. Il en devient menaçant, directif à son tour. La patronne du bar est à la fois témoin et complice passive d'une déchéance similaire à celle qui a condamné une cliente précédente. Telle Anne Desbaresdes qui ne peut s'empêcher de retourner de jour en jour dans ce café et de se lier à cet homme, le lecteur est attiré par ce récit dont on a du mal à se détacher. La lecture portée par Pauline Huruguen est douce, souple, agréable. Un ton légèrement différent permet de distinguer chaque personnage mais est suffisamment neutre pour laisser l'imagination vagabonder.
Commenter  J’apprécie          30
un petit roman étrange et envoûtant, il nous entraîne dans une spiral de sentiments presque étouffants et nous surprend par sa fin brutal. Mais quel plaisir de retrouver le style si particulier de marguerite duras.
Commenter  J’apprécie          30
L'histoire m'a surtout laissée indifférente, je ne me suis pas attachée aux personnages et j'ai trouvé qu'il ne se passait pas grand chose.
Commenter  J’apprécie          20
Pour une fois, j'ai préféré le film au livre. Un Duras pur jus mais pas le meilleur, pas le pire non plus.
Commenter  J’apprécie          20
Une bourgeoise paumée emmène son fils à ses cours de piano ; c'est à la fois important et dérisoire pour elle. L'enfant perçoit son hésitation et se résigne un peu à être une sorte d'accessoire qu'on promène. Or après une leçon, on trouve une femme assassinée dans la rue, devant un bistrot, et son amant, qui l'a assassinée, prostré sur son corps. Voilà notre Bovary bouleversée. Elle entre dans le bistrot rempli d'ouvriers pour se réconforter d'une boisson ; là, un dialogue s'ouvre avec l'un d'eux. A grands renforts de verres de vin, ils tâchent d'imaginer ensemble ce qui a pu amener cet homme amoureux à tuer cette femme, non pas par causalité, mais par état d'esprit... Ils se revoient et petit à petit, on ne sait plus, ils ne savent plus s'il parlent encore des sentiments du couple tragique ou des leurs.

Leurs entrevues avinées commencent à être notables, le scandale couve...

C'est une lecture un peu déroutante, mais intéressante. Je ne regrette pas d'y être revenue. Je ne suis cependant pas étonnée d'avoir gardé (à tort) le souvenir d'une pièce : l'adaptation théâtrale de ce roman serait d'une facilité enfantine.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (3618) Voir plus



Quiz Voir plus

Marguerite DURAS

Quel est le bon titre de sa bibliographie ?

L'Homme assis dans le corridor
L'Homme assis dans le couloir
L'Homme assis dans le boudoir
L'Homme assis dans le fumoir

20 questions
190 lecteurs ont répondu
Thème : Marguerite DurasCréer un quiz sur ce livre

{* *}