AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,59

sur 501 notes
5
38 avis
4
65 avis
3
31 avis
2
6 avis
1
0 avis
Nous entrons avec ce court roman dans une histoire d'amour auréolée de mystère.
Elle est sud coréenne par sa mère et française par son père, elle travaille dans une pension de famille miteuse à Sokcho à la frontière de la Corée du Nord au bord de la mer du Japon. Les clients se font rares en hiver à Sokcho. Il y a un alpiniste japonais, une jeune fille échappée de Séoul qui se remet d'une opération chirurgicale du visage puis il y a le drôle de français aux yeux sombres qui demande s'il peut rester quelques jours, le temps de trouver autre chose. Il s'appelle Yan Kerrand et vient de Granville en Normandie. C'est un dessinateur de BD et il cherche désespérément un lieu inspirant pour sa prochaine histoire. Il passe son temps à faire des esquisses de femmes puis il les barbouille d'encre noire.
D'elle on ne sait pas grand chose, l'auteure ne la nomme pas mais au fil des pages elle sent, elle ressent, ses désirs et ses impressions se mêlent et se dévoilent. Elle est assez jolie mais pas trop, elle semble être une personne rondelette car il lui arrive de trop manger, gavée par une mère qui la trouve belle lorsqu'elle mange.
Entre ces deux êtres (la jeune fille et le dessinateur), le récit ne fait que toucher les sentiments ou les faits du bout des doigts sans les dire vraiment et sans jamais donner d'explication. L'attirance obsédante qu'elle a pour Yan est impalpable, elle tient plus en douceur diffuse qu'en mots ou gestes précis. L'auteure laisse une grande place à l'imaginaire. J'ai bien aimé la façon de procéder d'Elisa Shua Dusapin où tout est suggéré. Par son écriture légère et poétique, les désirs, les sensations et les mots s'octroient un mutuel appui et j'ai fini par rapprocher la douceur de ce court récit à la douceur de la « soie » d'Alessandro Barrico.

Lien : https://leschroniquesdecoco2..
Commenter  J’apprécie          102
Dans une petite ville portuaire de Corée du sud, proche de la frontière avec la Corée du Nord, deux êtres se rencontrent, s'apprivoisent et se côtoient. le paysage d'hiver, de neige, de pluie et de grisaille ralentit le récit qui progresse à petites touches. Lui, est dessinateur de bandes dessinées et vient de France, en quête d'inspiration, elle, travaille dans une pension de famille, elle est franco-coréenne et n'a jamais quitté son pays natal. C'est une jeune fille solitaire, emplie de rêves nés peut-être d'un ailleurs que lui a légué son père français inconnu. le roman se déroule entre terre et mer, près du no man's land de la frontière que le dessinateur veut approcher. Elle l'accompagne pour faciliter son séjour, l'emmène vers cette frontière, lui trouve une librairie où il peut acheter de l'encre, lui prépare une cuisine qu'il ne goûte pas. Entre eux se tissent des liens à la fois improbables et précieux. le héros du dessinateur, comme son créateur est un homme solitaire, errant de pays en pays. Les odeurs, les saveurs, les bruits, les détails du paysage hivernal m'ont saisie, enchantée et plongée dans une Corée à l'écart de la mégalopole de Séoul et de son modernisme extrême à l'image des deux personnages en quête d'eux-mêmes ou de l'autre. Des dessins courent sur les pages, de l'encre s'écrase, des couleurs pastels et mêlées exprime un monde de poésie, un monde de nulle part d'une bouleversante beauté.
Commenter  J’apprécie          100
Il faut refermer ce livre tout doucement... pour ne pas laisser la magie s'envoler, pour garder cette poésie qui déjà se dilue et déborde des frontières des pages.... pour un instant encore ! Humer les odeurs de la mer et sentir les pages du carnet sous ses doigts.
Commenter  J’apprécie          90
L'héroïne, qui a étudié la littérature coréenne et française à Séoul, est de retour dans sa ville de Sokcho. Sa vie est toute réglée. Elle travaille dans la pension de Monsieur Park. Elle voit sa mère une fois par semaine, elle entretient des relations spéciales avec cette dernière, qui travaille le poisson et est d'ailleurs une des rares à savoir vider le fameux fugu, mortel si mal préparé. Tout son univers va être chamboulé quand débarque le français dans la pension. La communication n'est pas toujours facile entre les deux étrangers, les non-dits s'accumulent, les différences culturelles creusent l'écart et les vexations de la jeune fille. L'étranger va lui offrir une parenthèse.

Je ne suis jamais allée en Asie mais j'ai aimé découvrir des aspects de ce pays dont j'ignore tout, et surtout cette petite ville portuaire proche de la frontière nord-coréenne. Au travers des descriptions, on voyage dans cette cité, hors-saison, désertée par les touristes. L'hiver est mordant, chaque ruelle semble sentir le poisson et les autres mets locaux.

Le style de l'auteure est particulier, de prime abord très simpliste, avec une succession de phrases courtes, souvent sans verbe. Ces descriptions lapidaires font ressortir de la plume d'Elisa Shua Dusapin une poésie et une beauté. Tout est dans la finesse et la délicatesse. C'est compliqué à décrire, il faut le lire pour le comprendre. Ce petit livre (144 pages) se veut très contemplatif mais sa puissance est réelle. Avec une économie de mots, elle arrive à faire passer des émotions et ne tombe à aucun moment dans les clichés.

En résumé, un très beau roman plein de poésie et de délicatesse.
Ma dernière lecture de l'année 2021, qui rejoint mon palmarès de l'année.

Lien : https://tasouleslivres.com/h..
Commenter  J’apprécie          91
C'est l'histoire d'une rencontre à la frontière entre les deux Corées entre une jeune femme qui travaille dans une pension et un dessinateur français, l'histoire d'une rencontre entre deux cultures, entre deux arts, le dessin et la gastronomie. Une histoire triste et mélancolique racontée dans un style allusif, dépouillé et pourtant très visuel. C'est l'histoire d'une rencontre manquée.
Commenter  J’apprécie          90
Un roman sombre, troublant, sensuel, autour d'un couple spécial : une jeune Coréenne, dont le père était français, et un Normand. le tout, à Sokcho, station balnéaire qui hiberne sous un hiver glacial. Deux êtres en souffrance qui peinent à établir le contact, si ce n'est par la cuisine et la BD, mais superficiellement. Une visite dépaysante en Corée, une écriture profonde, une fin bouleversante.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
Commenter  J’apprécie          90
Fin et délicat, comme les murs de papier d'une pension déserte au milieu de l'hiver en Corée du Sud. La rencontre entre Kerrand, dessinateur de bande dessinée en mal d'inspiration et la jeune employée de l'hôtel.

Comme des non-dits en points de suspension, gracieux et aériens.
Lien : http://noid.ch/hiver-a-sokcho/
Commenter  J’apprécie          90
Hiver à Sokcho, écrit par la Franco-Coréenne Elisa Shua Dusapin, met en scène le quotidien de la narratrice, elle-même Franco Coréenne, pendant les quelques semaines où Yan Kerrand, un auteur de bandes dessinées, séjourne dans la modeste pension où travaille la jeune fille. La narratrice, bien que fiancée à Jun-Oh, est fascinée par l'univers artistique de Yan. Elle passe de longs moments à l'observer lorsqu'il dessine, elle lui sert de guide lorsqu'il se déplace et est aux petits soins pour lui. La jeune fille passe beaucoup de temps à cuisiner, mais à son grand désarroi, Yan ne touche jamais aux plateaux qu'elle lui prépare. La nourriture, si importante en Corée, est présente tout au long du roman. On observe, impuissants, les malentendus culturels entre Yan et la narratrice. le roman place le lecteur au coeur de la rencontre entre Yan et la jeune fille, on a envie de les aider à communiquer et à émerger de la froideur ambiante. Un roman écrit avec une grande sensibilité, un roman dépaysant, un roman que l'on n'a pas envie de quitter.
Commenter  J’apprécie          90
Sokcho, une station balnéaire proche de la frontière de la Corée du Nord. C'est l'hiver. Une tranche de vie.Une jeune franco-coréenne travaille dans un hôtel. Un français, auteur de bande dessinée descend dans cet hôtel. Un lien va se tisser entre ces deux êtres . L'atmosphère qui se dégage de ce livre est profonde, empreinte de poésie, de douceur.
Une très belle rencontre .
Commenter  J’apprécie          90
Une suissesse qui gagne un prestigieux prix littéraire international, le "National Book Award 2021" catégorie littérature traduite ? Je ne pouvais qu'avoir envie de découvrir cette auteure !

Voici un court roman d'ambiance qui m'a particulièrement captivée. Un roman lu entre deux fêtes, comme en latence, une pause bienvenue, blottie sous ma couette.

Sokcho, station balnéaire de Corée, à la limite de la Corée du Nord. C'est l'hiver, tout semble en pause. Un Français arrive dans une petite pension où travaille une jeune femme comme cuisinière et femme de ménage. Il est dessinateur de BD et semble à la recherche de l'inspiration. Elle lui fait découvrir sa ville, les coutumes de son pays, cette guerre qui n'en finit pas. Un étrange lien se tisse entre eux, entre désir et curiosité... une curiosité de sa part à elle, son père étant un français de passage qu'elle n'a jamais connu.

Soyons clair, il ne se passe rien dans ce roman, tout est dans la richesse de la langue, la poésie, l'ambiance gelée. Cette Corée faite de parfum, de nourriture, de poisson, toute en contradiction entre tradition et modernité. Et la Normandie du français, toute en brume qu'elle s'est imaginée à travers des romans De Maupassant.

Pourtant, je me suis complètement laissée prendre par cette impression de léthargie, c'était une lecture parfaite à ce moment précis, un 26 décembre...
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (930) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1223 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}