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sur 399 notes
Grégor n'est pas un inventeur.
C'est un créateur et c'est sans doute là toute la différence.
Il crée sans aucune ambition, sans aucun calcul, et n'aura jamais aucune animosité contre une société qui n'aura jamais su le comprendre.
. Il est submergé par ses idées par ses visions. Il n'aura pas construit d'empire et n'aura pas graver son nom sur quelque Panthéon.
Le roman d'Echenoz n'est pas une biographie, ce n'est pas la description d'un homme tombant en plein abîme.
C'est le récit de la vie d'un homme qui n'avait pas choisi son destin et qui portait en lui tout simplement le souffle de la création.

Astrid SHRIQUI GARAIN
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Echenoz retrace ici avec simplicité et compassion la vie de l'inventeur Nikolas Tesla, rebaptisé ici Gregor pour l'occasion.
L'homme décalé, solitaire, maniaque et donc incompris, se débat, d'Europe en Amérique, avec les préjugés de son époque, et les ambitions intéressées des autres qui sont elles, intemporelles.
Gregor est ce que l'on peut appeler un « savant fou », passionné d'électricité (et d'oiseaux), il balaie tous les champs du domaine élactrique, du plus ludique au plus militaire.
Car ce n'est pas tant la réalité et l'application, qui passionne le génie, que finalement le véritable moment de « lumière », l'éclair de génie, qui précède l'invention et sa création, da venue au monde.
Mais, nous rappelle avec compassion et humour l'auteur, dans le monde actuel il n'y a pas de place pour le désintérêt et la recherche pure.
Le milieu dans lequel Gregor évolue appartient aux financiers, au milliardaires désoeuvrés, aux femmes de luxure et aux petits hommes jaloux.
Il ne faut donc pas s'étonner que finalement ce soit vers les plus humbles, les pigeons, que les sentiments de notre héros se tournent…
Le ton est doux, jamais juge, il pérégrine aux côtés de Gregor comme l'ami qu'il n'a jamais eu.
Lien : http://madamedub.com/WordPre..
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Alors que Ravel m'avait beaucoup plu, ce livre m'a légèrement déçu. Contrairement à Ravel, Jean Echenoz cherche à évoquer l'ensemble de la vie de Tesla (pourquoi ne pas le nommer d'ailleurs ?), il avance au pas de course et malgré cela, il trouve le temps de nous évoquer sa passion des pigeons (ô combien intéressante...). Par ailleurs, je n'ai pas compris l'intérêt de laisser quelques mots non traduits (policeman (!), outlaw, butler...), cela m'a déplu et étonné de la part de cette auteur qui utilise une langue raffiné. Néanmoins, je vais essayé de finir cette trilogie...
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Après avoir lu Courir, je décide de m'atteler aux deux autres "vies" contées par Jean Echenoz.

Après avoir lu Des éclairs mon sentiment est partagé. Au début du livre, j'ai été un peu enivré et je retrouvais à maints égards, l'ivresse ressentie à la lecture du précédant. Mais rapidement je devais déchanter ... hélas.

Cette fois c'est la vie de Nikola Tesla qui est contée, mais ici l'auteur l'affuble d'un pseudo : Gregor, l'inventeur du courant alternatif.

La vie de cet homme (que je ne connaissais pas au demeurant, en entreprenant la lecture de ce roman) est trépidante, il est à la fois un génie scientifique, un aventurier, un visionnaire, un utopiste. L'homme Gregor est doté d'un caractère à la fois généreux et antipathique, solitaire, égoïste, mondain, ambitieux ...

Ce roman m'a toutefois en parti déçu, notamment la fin, où même si 'on sent bien Gregor sombrer peu à peu dans la déchéance et développer un amour pour les pigeons ... l'aventure devient pénible.

Toutefois, le style de l'auteur est brillant, poétique et drôle.

En fin de compte, si j'ai moins accroché à cette "vie", c'est peut être à cause de son contenu ... j'ai hâte de lire "Ravel".
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Jean Echenoz a le génie de faire des vies célèbres des récits passionnants. Ainsi, après Ravel et Zatopek, il s'inspire de la vie de Nikola Tesla pour nous conter le destin de Gregor.

Né entre deux jours par une nuit de tempête, Gregor semble prédestiné à être un homme différent, un grand savant.

Décrit comme antipathique, il est un être extraordinaire peu attaché à l'argent, soucieux de paix et amoureux des oiseaux. C'est un idéaliste.

"Il en ira ainsi avec Gregor : les autres vont s'emparer discrètement de ses idées pendant que lui passera sa vie en ébullition."

Le récit est riche, rempli d'humour et d'émotion. le style est enlevé, rapide et détaillé.

C'est un livre qui se lit très rapidement. A ne pas manquer.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Ah ! Encore un petit bouquin de Jean Échenoz.
Hmmm ... d'avance on est certain que ce sera délicieux.
Une des plus belles plumes de l'édition française, dans les mains d'un auteur discret et constant. Passer à côté de ses remarquables derniers ouvrages serait impardonnable !
Avec Courir, lu il y a peu, Échenoz nous contait l'histoire galopante de Zatopek et, comme ça en passant, l'Histoire d'un demi-siècle qui courait follement lui aussi.
Cette fois Échenoz remonte un peu plus loin, au soir d'un autre siècle finissant, pour nous faire partager la pseudo-biographie de Nikola Tesla (qu'il appelle Gregor dans son roman), ce serbe qui finira américain après avoir inventé un truc, finalement assez utile, l'électricité.
Après la course de Zatopek, finalement rattrapé par son siècle, l'histoire de Tesla ne pouvait que nous taper dans l'oeil, ne serait-ce qu'en référence au film le prestige où apparaissait David Bowie dans le rôle de ... Nikola Tesla himself. Un savant fou, façon Dr. Frankenstein de l'électricité, courant après les pigeons.
Un portrait finalement assez proche de celui que brosse ici Échenoz.
Un surdoué des ondes électriques, un peu branque, franchement asocial, obnubilé par les oiseaux en général et les pigeons en particulier (et pas du tout par les femmes), qui inventera tout plein de choses et s'en fera piquer tout autant par les rusés affairistes que seront Edison, Marconi ou Westinghouse. Tesla avait la bosse des maths mais pas celle des affaires.
La guerre entre Edison, chaud partisan du courant continu, et Westinghouse fervent adepte du courant alternatif, décrite et mise en scène par Échenoz vaut son pesant de volts. Au passage l'un deux inventera la chaise électrique ...
Tesla joue plutôt les électrons libres entre les deux et finira par faire la fortune de Westinghouse : ce sera donc le courant alternatif !
Tout cela est plein d'humour, plein d'intérêt pour ce monde à mi-chemin entre science et industrie et l'écriture d'Échenoz est toujours aussi impeccable et lumineuse.
L'histoire de Tesla n'a peut-être pas la foulée épique et le souffle Historique de celle de Zatopek mais nous tenons là un autre épisode qui ne demande qu'à tomber entre vos mains.
Lien : http://bmr-mam.over-blog.com..
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Ce qui précède : quelque part, il y a longtemps, à l'époque d'Edison, vécut inventeur spécial qui s'appelait Tesla et que l'on peut nommer l'inventeur du courant alternatif. Plus récemment, un écrivain génial, Echenoz, et actuel, a vu dans la vie de Tesla un livre extraordinaire. Et voilà, une magnifique biographie romancée sur la vie de Tesla est née. le personnage Gregor ainsi que sa vie sont basés sur la vie de Nicolas Tesla.


Qui est Gregor ?
Né pendant un terrible orage, dans le sud-est de l'Europe, loin de tout sauf de la mer Adriatique, dans un village isolé coincé entre deux chaines de montagnes, Gregor est hypersensible au bruissement, aux échos, aux vibrations et certainement aux éclairs depuis son plus jeune âge. En plus, il est très vite antipathique, arrogant, hypersensible, rigide, il connait des moments de colère et de mutisme.


Mais il grandit vite et quitte l'école encore plus vite en sautant plusieurs d'années. Ensuite, il combine beaucoup de directions dans un collège technique, où il est bien sûr le meilleur de la classe, et invente frénétiquement toutes sortes de choses.





Le style
Une description concise, rapide comme l'éclair, comme la vie de Gregor. Chaque paragraphe écrit par Jean Echenoz en dit long. On a l'impression que tout est mentionné, mais toujours brièvement. Pas deux mots s'il n'en faut qu'un, parfois même Echenoz écrit simplement "etc." pour pouvoir avancer encore plus vite.

C'est un style qui correspond à la figure excentrique qu'est Gregor. Grâce à cette brièveté, nous continuons à tomber de surprise en surprise. Et nous restons également de bonne humeur, d'une étonnante bonne humeur, car en présence de l'homme difficile qu'est Gregor, et de toutes les difficultés qu'il rencontre, une longue et sombre biographie aurait également été possible.
Mais Echenoz nous offre quelque chose de complètement différent que la tristesse : de gentilles blagues, des plaisanteries sur Gregor tout au long du livre.

Cela montre l'amour d'Echenoz pour Gregor. Bien que Gregor soit un homme difficile, il n'a pas eu la vie facile. Il nous a donné tant d'inventions, et il est si souvent devenu la victime de personnes qui lui ont fait de très sales coups, et qui ont volé ses inventions et son argent, que nous ne pouvons pas lui reprocher la moindre chose.
Gregor ne nous a pas seulement donné ses inventions, mais aussi tant de scènes bizarres pour un biographe, que nous ne pouvons qu'être heureux qu'il ait existé.
A la fin du livre, nous regrettons que chaque vie ait une fin. Car avec cette fin, la façon superbe de raconter d'Echenoz doit se terminer aussi.
C'était merveilleux à lire, c'est même un livre à relire.


Petit (grand) plus : énergie gratuite pour tous !
Le livre avance à la vitesse de l'éclair, et Echenoz ne tombe pas dans la répétition. Pourtant, il y a une seule chose qu'Echenoz souligne plus souvent, et pas injustement : Gregor voulait faire des recherches sur une énergie gratuite pour tous, elle serait gratuite à tout moment et en tout lieu. C'est ce qu'il appelle « l'énergie cinétique ». Il avait raison : après tout, il y a de l'énergie partout et à tout moment. Il suffit de comprendre comment cette énergie, peut être transformée et utilisée, et c'est fait.


Si l'humanité avait guidé Gregor et lui avait permis de faire des recherches sur cette énergie cinétique, peut-être n'aurions-nous plus jamais dû forer pour trouver du pétrole, ou utiliser d'autres moyens difficiles et malsains pour produire de l'énergie comme les centrales nucléaires.
Un génie comme lui aurait dû être autorisé à passer sa vie à chercher là-dessus. de toute façon, même s'il n'avait pas trouvé ce qu'il cherchait, un génie comme Gregor aurait certainement découvert énormément de choses intéressantes.


Mais les gens sont ce qu'ils sont. Les gens riches, les prêteurs, qui auraient pu supporter son travail financièrement ne connaissaient pas la science et pensaient qu'il était fou, et les experts qui ne pensaient pas du tout qu'il était fou ne voulaient pas suivre son projet par intérêt personnel : « Si cette énergie gratuite est là pour tout le monde, où dois-je placer mon compteur d'électricité chez les gens ?», lui demande le dirigeant d'une compagnie d'électricité.


Nous sommes heureux des inventions de Gregor en matière de courant alternatif et autres, nous regrettons tous les problèmes, caractériels et matériels qu'il a eus. Mais le pire que nous lisons dans ce livre est que l'homme a refusé à Gregor la possibilité de rechercher cette énergie cinétique, par pur intérêt personnel. Gregor qui aurait pu découvrir comment mettre cela en pratique - même en son temps, il aurait pu avoir de bonnes idées sur lesquelles on aurait pu continuer de chercher après sa mort. Peut-être serait-ce déjà la façon normale d'utiliser de l'énergie aujourd'hui.

Si les intérêts personnels n'avaient pas gagné, cette énergie serait déjà appliquée maintenant, ce elle existe, nous en sommes certains maintenant.
Et dans ce cas, il n'y aurait pas eu de problèmes climatiques.
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Fiction qui utilise la destinée de l'ingénieur Nikola Tesla (1856-1943) qui découvrit beaucoup de choses mais qui s'est fait prendre toutes ses idées par d'autres.
Récit assez loufoque mais heureusement rapide à lire !
J'avais lu de cet auteur "14" ouvrage que j'avais beaucoup apprécié.
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Troisième opus de la série des vies imaginaires de Jean Echenoz, le plus réussi selon moi.
La vie de Nikola Tesla (Grégor dans le roman), génial inventeur d'origine serbe installé aux Etats-Unis, défile sous la plume survoltée et très facétieuse de l'auteur. le héros est décrit comme antipathique, savant fou potentiellement dangereux mais on s'y attache, à ses fulgurances comme à ses bizarreries ("colombophobes", passez votre chemin). On s'amuse et la plume d'Echenoz, légère et pleine de drôlerie, esquisse, sans pesanteur, un nouveau portrait de solitude et de mélancolie.
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Jean Échenoz clôt une suite de trois vies, après Ravel et Courir (vie d'Émil Zatopek), par "Des éclairs" basé très librement sur la vie de l'ingénieur, savant et inventeur prolifique Nikola Tesla.
Il fait le choix de changer le prénom de celui-ci en Gregor et adopte une écriture très détachée (j'ai eu par moments l'impression qu'il s'était ennuyé en l'écrivant) sans scrupules biographiques pour narrer les divers épisodes de cette existence.
Cela en fait un livre déroutant où le lecteur ne sait jamais si ce qu'il lit est un fait ou imaginaire.
Je n'ai jamais réussi à avoir la moindre empathie pour Gregor/Nikola, ni à trouver un intérêt quelconque à ses "aventures".
Un livre raté? En tout cas il m'est apparu comme tel.
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