Comment écrire sa thèse

La lecture de Comment écrire sa thèse (Come si fa une tesi di laurea en italien) d'Umberto Eco est dispensable à deux titres : celui de la thèse et celui d'Eco.

Concernant le premier point, la thèse dont il est question dans le titre est la « laurea », diplôme universitaire italien. Jusqu'en 2002, il n'y avait qu'une « laurea » qui se préparait entre 4 et 6 ans ; à partir de 2002, furent créées la « laurea triennale » (équivalent de la licence) et la « laurea magistrale » (équivalent du master). À cela s'ajoute depuis le début des années 1980, le « dottorato di ricerca » (équivalent du doctorat de recherche). Umberto Eco avait décidé en 1975 de publier en italien un document pour expliquer à ses étudiants comment réussir cet exercice. C'est ce document qui est publié ici. Quel est l'intérêt d'une telle publication en français aujourd'hui ? Autre que financier - le livre a été publié après le décès d'Umberto Eco - je cherche encore - mais pas au point de faire un « dottorato di ricerca ». Il y a largement mieux pour écrire sa thèse dans un contexte français - à supposer qu'il faille lire de tels livres pour réaliser cet exercice.

Concernant le deuxième point, il y a largement mieux à lire d'Umberto Eco même si le livre est bien écrit. Chacun se fera son avis sur les livres d'Umberto Eco.

Au final, Comment écrire sa thèse (Come si fa une tesi di laurea en italien) est à feuilleter éventuellement en bibliothèque et cela n'est même pas certain.

Je l'ai lu en 1998 (en allemand) pendant que je rédigeais ma thèse et j'y ai pris beaucoup de plaisir. Oui, ce texte est très daté, très lié à la spécificité du travail universitaire italien de l'époque, mais c'est Umberto Eco, c'est intelligent, plein d'humour, et tout-à-fait regaillardissant pour celui qui s'est déjà enfoncé dans le magique tunnel de l'exercice de la thèse doctorale.

Un "manuel" bien écrit, parfois même un peu amusant et qui fait agréablement voyager en Italie.

Il y avait beaucoup de conseils, quelques-uns assez cools mais pas révolutionnaires. Je peux toutefois comprendre que des personnes y lisent parfois un ton un peu condescendant, du moins en anglais.
Dommage que ce ne soit pas réellement utile pour la méthodologie en sociologie.