AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Peter Krauss (Traducteur)Marie-Hélène Desort (Traducteur)
EAN : 9782868694812
188 pages
Actes Sud (10/08/1993)
4.17/5   9 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : Actes Sud, Lettres allemandes - 01/1990)


De tous les romans d'Eduard von Keyserling Beate et Mareile est peut-être celui où s'affirment avec le plus d'éclat les trois dimensions de la tragédie impressionniste : l'été, la passion, la transgression sociale. Voici en effet l'histoire de deux amies d'enfance, deux jeunes femmes si proches qu'elles pourraient être soeurs - mais l'une est fille de châtelai... >Voir plus
Que lire après Beate et MareileVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un château en Courlande. le comte Günther rentre au bercail, il vient d'épouser Beate, la fille de la famille de la propriété à côté de la sienne, qu'il connait depuis l'enfance. Mais le comte s'ennuie vite, et il a besoin de plaire. Il a donc des aventures, dont une avec Mareile, la fille du régisseur, devenue diva, qu'il connaît aussi depuis toujours.

Il ne se passe pas grand chose, ou tout au moins rien de ce qui se passe n'a l'air d'avoir beaucoup d'importance, même un duel à mort. Les personnages ont un côté fin de race, fin d'un monde. Les ambiances, les sons, les couleurs, les lumières sont plus tangibles, plus réelles que les personnages. Qui restent jusqu'à la fin corsetés dans leurs préjugés de classe, leurs habitudes, leurs contraintes et limitations. Ce sont plus des archétypes, des représentants, que des individus au final, et ils jouent leur partition telle qu'elle doit être jugée sans déroger. Même si cela les vide de leur substance, de leur consistance, les transforme progressivement en fantômes. Qui vont finir par disparaître et laisser la place à un autre monde.

Mais tant qu'il dure, une soirée d'été dans le jardin, un hiver enneigé où l'on somnole devant une cheminée avec un livre, une promenade paresseuse en barque, ont des charmes auxquels il serait dommage de ne pas succomber l'espace d'un instant.
Commenter  J’apprécie          80
Je continue d'apprendre des choses sur Keyserling : au moment de la rédaction de Beate et Mareile, le comte commençait à ne plus rien voir, il devait donc construire ses récits de manière entièrement mentale, pour ensuite dicter le "jet final" à ses soeurs. Ceux qui écrivent, corrigent et réécrivent sans cesse peuvent imaginer la gageure que cela représentait. On ne sait probablement pas s'il avait des difficultés pour composer, du reste... sans doute moins que Flaubert.

Comme pour l'essentiel de ses autres productions, Keyserling recréer les ambiances de l'aristocratie allemande installée en Courlande. le jeu d'alternance entre la diversité des couleur de leur environnement – La campagne Lettone, les châteaux allemands – et des contacts de toutes sortes entre les êtres, tendresses, timidités ou sourdes tensions. Keyserling est très fort pour peindre le quant à soi troublé de ses personnages ; on parle souvent d'impressionnisme pour caractériser son oeuvre, on pourrait presque ajouter que les personnages de ses récits auraient pu être dessinés par Schiele. Dans Beate et Mareile, les signes de remous intérieurs sont plus discrets que dans l'Eté Brûlant ou Versant Sud. Il y a néanmoins l'esquisse d'une sensualité féminine (vue par l'auteur) qui transparaît dans ses pages faussement tranquilles.
Commenter  J’apprécie          70

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
"Günther prit alors la parole, l'air moqueur mais également ému : Des histoires, chère madame, si vous voulez entendre des histoires à ce sujet, vous serez servie ! Mais ce qui est justement grandiose, chez Mareile, c'est qu'elle n'ait pas besoin d'histoires pour agir. Si, dans une lettre, vous commencez une phrase et que vous constatez ensuite qu'elle n'aboutit à rien, qu'elle n'a pas de sens, vous la barrez, n'est-ce-pas ? Voilà. C'est ce qu'elle a fait. Elle ne trouve pas de sens à ses débuts avec Hans Berkow. Bon, elle barre, vouez-vous, elle barre d'un gros trait noir ce pauvre Hans... et elle recommencera une meilleure phrase"
Commenter  J’apprécie          10
De longues files de canard sauvages survolèrent le lac en sifflant. Sur la rive opposée, contre l'eau noire, on distinguait, comme de fragiles figurines rouges, les silhouettes de chevreuils qui viandaient.
Commenter  J’apprécie          30
Pauvre Hans ! Il l'avait aimé à sa façon, comme une âme sclérosée et tarie pouvait aimer. Elle n'avait plus besoin de lui mais il l'avait désirée et lui avait appris à connaître ses sens. Une femme ne se comprend que lorsqu'elle comprend sa propre sensualité.

"Tu sais" avait dit Mareile à Hans (...) "pourquoi nous autres filles qui grandissons dans des châteaux avons des idées si stupides sur l'amour ? C'est parce que lors des bavardages sur l'amour, le corps est toujours passé sous silence."
Commenter  J’apprécie          00

Lire un extrait
autres livres classés : allemagneVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (24) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz: l'Allemagne et la Littérature

Les deux frères Jacob et Whilhelm sont les auteurs de contes célèbres, quel est leur nom ?

Hoffmann
Gordon
Grimm
Marx

10 questions
415 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature allemande , guerre mondiale , allemagneCréer un quiz sur ce livre

{* *}