De ses romans lus pour le moment, je ressors toujours époustouflé par la qualité d'écriture de
RJ Ellory. Il en va de même avec ce
Papillon de nuit.
Croisement entre polar, thriller, roman historique, l'auteur porte ces genres, où l'on trouve de tout, du bon et du passable, à un niveau d'excellence que je retrouve livre après livre.
Daniel Ford est un jeune homme, blanc, dans le couloir de la mort, accusé du meurtre de son grand ami, Nathan Verney, noir, dans une Amérique du milieu de ce siècle.
Un prêtre viendra le voir pour qu'il se confesse.
C'est avant tout un portrait des USA des années 60, celle qui assassina JFK, puis
Martin Luther King, qui s'en alla faire la guerre au Vietnam, une Amérique rongé par la haine des suprémacistes blancs, affichant le visage du pouvoir ou se cachant sous les hideuses cagoules du Ku Klux Klan. Un tableau dressé qui fait froid dans le dos, mais reflet, hélas, de la réalité d'une époque emplie de racisme. Puissent ces jours ne pas revenir.
C'est aussi un magnifique récit sur les émotions que peut ressentir un condamné à mort les semaines et les jours précédant son exécution. Sous une de ses formes, il sera question de culpabilité. On vit ces moments difficiles en même temps que celui qui sait ses jours comptés.
L'auteur mêle ces deux histoires dans une série de flashback, qui peuvent nous perdre, peut-être. Mais qui, surtout, nous font monter en intensité. On veut connaitre la suite, on s'approche de la vérité, du dénouement, on s'en éloigne. L'auteur sait très bien jouer avec nous et avec nos nerfs.
Pour arriver à l'apothéose du dénouement final.
Un coup de maitre, à nouveau, d'un maitre du genre.