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EAN : 9782070454266
272 pages
Gallimard (20/06/2013)
3.71/5   366 notes
Résumé :
Ce recueil est un modèle de complicité artistique, les deux auteurs engendrant une œuvre qui exige que les dessins de l'un et les poèmes de l'autre demeurent indissociables. Renversant l'ordre habituel des choses, Paul Éluard avait d'ailleurs tenu à préciser sur la page de titre du manuscrit de travail des Mains libres que c'était lui, le poète, qui avait «illustré» les dessins de Man Ray. En fait d'illustrations, les textes entrent plutôt en résonance intuitive ave... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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Un livre mis à notre disposition à l'atelier d'écriture Papiers de soi, que j'ai emprunté, attirée par les dessins de Man Ray, notamment trois d'entre eux que j'évoquerai plus loin. Un recueil inversé car illustré de dessins de Man Ray des années 1936/37, mis en valeur plus tard, (1947), par des poèmes de Paul Eluard.
Les Mains libres, celles de l'artiste qui dessinent , celle du poète qui composent, celles du lecteur qui tournent, une à une les pages du livret, lui qui doit interpréter ce que lui font ressentir les mots, qui doit décrypter, ou tenter de le faire, les images .

Trois dessins donc :
le premier, 11112 /36 : le visage d'une femme et une frise stylisée où l'on reconnaît les remparts avignonnais, assorti de deux poèmes intitulés AVIGNON
un distique « Le calendrier aboli
Nous fûmes seuls au rendez-vous. »
Un tercet « Nous ne sommes restés qu'un moment à Avignon
Nous avions hâte d'arriver à l'Isle-sur-Sorgue
René Char nous attendait. »
Le second, 1936, le Fort Saint- André de Villeneuve-lès-Avignon, une femme qui domine ses tours jumelles crénelées,
Un distique : Les tours d'Eliane «  Un espoir insensé
Fenêtre au fond d'une mine. »
Le troisième, sans texte représente le fameux Pont d'Avignon, le Pont Saint-Bénézet ruiné sur lequel est allongée, alanguie, une femme, sa longue chevelure plongeant dans le Rhône.

Écrits et croquis sensuels mais parfaitement surréalistes comme il se doit !
Belle découverte, mais je reste encore bien déroutée par ce mouvement artistique.
Je lirai avec grand intérêt une biographie d'Eluard, une vie comme un roman, mais à première vue, il n'y a pas beaucoup de choix et surtout de disponibilité. Peut-être un lecteur de Babelio saura me conseiller.
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Cette phrase de Milan Kundera m'est venue à l'esprit dès les premières lignes de Les Mains libres:

« Il paraît qu'il existe dans le cerveau une zone tout à fait spécifique qu'on pourrait appeler la mémoire poétique et qui enregistre ce qui nous a charmés, ce qui donne à notre vie sa beauté. »

Cette pensée s'applique à ce petit recueil qui fait partie de ces oeuvres uniques et inimitables.

Les poèmes sont brefs, troublants, à l'image du surréalisme, à mi-chemin entre fantasme et réalité, toujours ouvrant une brèche à l'interprétation.
Le textes jouent avec pétulance entre le prévisible et l'invraissemblable.

La communion entre les textes et les illustrations est simplement divine.
Paul Éluard avait d'ailleurs tenu à préciser sur la page de titre du manuscrit de travail des Mains libres que c'était lui, le poète, qui avait «illustré» les dessins de Man Ray.

Les illustrations semblent chercher à croquer l'air du temps qu'il faut parfois arrêter, pour pouvoir enfin respirer.
Il y a une grande simplicité dans les traits mais paradoxalement il dégagent beaucoup d'expressivité.

Une expérience sensorielle à recommander!

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Mais qu'est-ce que ces critiques sur Babelio à propos des Mains libres ? Un recueil qui se lit « trop vite » ? des poèmes « trop courts » ? Depuis quand une oeuvre poétique se juge-t-elle à l'aune de sa longueur ? A-t-on plus de plaisir à engloutir un litre de piquette que de stimuler ses papilles avec la simple gorgée d'un grand cru ? Je trouve, au contraire, que cette brièveté est une force. Ce recueil se présente comme une oeuvre simple, dépouillée, libre de toute lourdeur formelle. de plus, il faut bien lire la page de titre : « Dessins de Man Ray illustrés par les poèmes de Paul Eluard. » le poème devient ici illustration et c'est cette posture qui est intellectuellement et artistiquement excitante. Car on lit les poèmes d'Eluard en tant que tel, avec la curiosité de savoir ce qu'il entend par illustration littéraire. On remarque ainsi qu'illustrer n'est pas la transposition textuelle de tel ou tel élément de description, mais plutôt un accompagnement du dessin par des résonnances, des similitudes et des correspondances.
Les Mains libres , c'est petit… comme un petit bijou !
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S'il est vrai que les poèmes de Paul Eluard sont parfois abstraits, il n'en reste pas moins qu'ils nous interrogent. Ils ne nous parlent pas forcément au premier abord mais c'est la marque de fabrique des surréalistes, se poser les bonnes questions et trouver ou pas une réponse, le début d'un sentier qui ouvre des horizons nouveaux.
Les magnifiques dessins de Man Ray, dans le plus pur style surréaliste, s'accordent avec bonheur aux poèmes de Paul Eluard et font de ce recueil un petit bijou qu'on ne se lasse pas de feuilleter.
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Ce recueil de poèmes est illustré par Man Ray. Il se lit très vite car les poèmes sont très courts. Justement peut-être un peu trop brefs, pareils parfois à des citations, alors je suis restée un peu sur ma faim.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Citations et extraits (79) Voir plus Ajouter une citation
Fil et aiguille

Sans fin donner naissance
A des passions sans corps
A des étoiles mortes
Qui endeuillent la vue.
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FEMME PORTATIVE

D'un effet solennel dans la solitude

Terrestre dérision la femme
Quand son cœur est ailleurs

Si ce que j'aime m'est accordé
Je suis sauvé

Si ce que j'aime se retranche
S'anéantit
Je suis perdu

Je n'aime pas mes rêves mais je les raconte
Et j'aime ceux des autres quand on me les montre.
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L'APPARITION

Après une apostrophe et un galop pour rire
Le cavalier brisé perd conscience
Mille engins pleins de vie
Commencent une chanson
Étonnante

Au premier pas dehors
Tempête de lilas
Et la maison s'écroule
Pyramide d'un cri
L'écho détruit

Pour se bâtir un soleil
Un corps des flammes persistantes
Il n'a pas tout son cœur

j'ai si souvent senti que j'étais partagé
Femme habillée et mâle dépouillé
Que je ne sais si j'aime ou si je suis aimé.
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BELLE MAIN

Ce soleil qui gémit dans mon passé
N'a pas franchi le seuil
De ma main de tes mains campagne
Où renaissaient toujours
L'herbe les fleurs des promenades
Les yeux toutes leurs heures
On s'est promis des paradis et des tempêtes
Notre image a gardé nos songes

Ce soleil qui supporte la jeunesse ancienne
Ne vieillit pas il est intolérable
Il me masque l'azur profond comme un tombeau
Qu'il me faut inventer
Passionnément
Avec des mots.
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AU BAL TABARIN

Des mesures nouvelles
Et fausses
De poids de temps de couleurs de distances
Ne font qu'accroître un ordre invraisemblable

La source jaillit de la mer
La lumière du rideau noir
Et toi d'un rythme sans fin

As-tu fleurs et fruits en tête
Ou n'es-tu que leur reflet
Anémones mandarines
Lys pêches boutons d'or

Vêtue de pluie
Chaussée de terre
Coiffée de nuit
Garderais-tu cet éclat
Qui te bâillonne.
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« Capitale de la douleur » de Paul Eluard, c'est à lire en poche chez Poésie/Gallimard.
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