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sur 866 notes
Franz est musicologue. Il est insomniaque et cette nuit est l'occasion de ressasser de vieux souvenirs, notamment ces voyages en Orient, souvent accompagné de Sarah, jolie femme, universitaire, qui tente de démontrer comment l'occident et l'Orient ont toujours été liés. Musiciens et écrivains ont voyagé et se sont inspirés de leurs rencontres.
C'est ainsi que toutes les deux pages, on apprend la vie de l'un de ces artistes (ses amours, ses maladies...) à différentes époques. C'est assez plaisant quand il s'agit de Mozart, Liszt, Schumann, Rimbaud, Baudelaire ou Eric-Emmanuel Schmidt parce qu'on les connaît. Cela a été plus compliqué quand il s'est agi d'auteurs ou musiciens orientaux que je ne connaissais pas.
Le narrateur évoque aussi souvent les beautés de l'Orient et les couleurs.
Pour ce qui concerne les sentiments amoureux de Franz, cela s'avère compliqué. Il est d'une part très réservé et se trouve face à un pigeon voyageur qui se laisse difficilement attraper d'autant plus que sa réserve ne lui permette pas de la retenir auprès de lui.
Beaucoup de poésie et d'érudition dans ce roman.
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En voyant les images d'Alep se vidant de ses habitants, contraints à l'exil sous le poids des bombes qui s'abattent sur la ville, j'ai repensé à mon voyage en Syrie et aux fortes émotions de ce voyage au Proche-Orient. J'ai alors recherché dans le livre de Mathias Enard ce passage où il parle de cette superbe cité qui est en train d'être rasée : «Nous sommes rentrés à l'hôtel par le chemin des écoliers, dans la pénombre des ruelles et des bazars fermés – aujourd'hui tous ces lieux sont en proie à la guerre, brûlent ou ont été brulés, les rideaux de fer des boutiques déformés par la chaleur de l'incendie, la petite place de l'Évêché maronite envahie d'immeubles effondrés, son étonnante église latine à double clocher de tuiles rouges dévastée par les explosions : est-ce qu'Alep retrouvera jamais sa splendeur, peut-être, on n'en sait rien, mais aujourd'hui notre séjour est doublement un rêve, à la fois perdu dans le temps et rattrapé par la destruction. Un rêve avec Annemarie Schwarzenbach, T. E. Lawrence et tous les clients de l'hôtel Baron, les morts célèbres et les oubliés …»
Si la lecture de ce roman couronné du Prix Goncourt 2015 résonne aussi fort en moi, c'est d'abord pour les souvenirs qu'il évoque et que doivent partager tous ceux qui ont arpenté le site de Palmyre, les ruelles d'Alep ou le souk à Damas. Cette impression d'un drame absolu, né de la folie d'hommes qui ont oublié d'où ils venaient, combien leur culture, leur art, leur science et même leur religion était riche.
Avec une époustouflante érudition – je vous l'accorde, il faut quelquefois s'accrocher pour suivre le récit – Mathias Enard en témoigne. En nous entraînant sur les pas de Franz Ritter, musicologue installé à Vienne, il jette sans cesse des ponts entre les occidentaux avides de connaître cet orient au-delà des fantasmes. A moins que ce ne soit à cause de ces fantasmes qui ont nourri leur oeuvre de musicien, de poète, d'écrivain.
Entre colloques universitaires et récits de voyages, entre découvertes archéologiques et conversations autour d'un verre ou d'un feu de camp, on découvre la richesse de l'orientalisme inventé par Napoléon Bonaparte «c'est lui qui entraîne derrière son armée la science en Egypte, et fait entrer l'Europe pour la première fois en Orient au-delà des Balkans. le savoir s'engouffre derrière les militaires et les marchands, en Egype, en Inde, en Chine.»
Derrière lui, les écrivains et les musiciens seront nombreux à raconter leur vision de cet orient. de Victor Hugo avec «Les Orientales» à Chateaubriand, de T. E. Lawrence à Agatha Christie, de Klaus Mann à Isabelle Eberhardt, sans oublier les poètes comme Rimbaud, Nerval, Byron.
Pour le musicologue, il y a tout autant à raconter, tant les influences orientales parsèment les oeuvres de Schubert, Beethoven, Mendelssohn, Schumann, Strauss, Schönberg. Il semble que l'occident tout entier ait eu cette soif d'Orient. «Les Allemands, dans l'ensemble, avaient des songes bibliques et archéologiques ; les Espagnols, des chimères ibériques, d'Andalousie musulmane et de Gitans célestes ; les Hollandais, des visions d'épice, de poivriers, de camphriers et de navires dans la tempête, au large du Cap de Bonne-Espérance.» Quant à Sarah et aux Français, ils se passionnent non seulement pour les poètes persans, mais aussi pour ceux que l'Orient en général avaient inspirés.
Voilà justement le moment de dire quelques mots de cette Sarah que Franz rencontre lors d'un voyage et qui va servir de fil rouge au romancier. Tout au long du roman, on suit en effet la quête de Franz, amoureux transi. La belle rousse, spécialiste de cet Orient qui le fascine tant, avec qui il va pouvoir partager ses découvertes. Même si cette femme ne possède rien («Ses livres et ses images sont dans sa tête ; dans sa tête, dans ses innombrables carnets»), il s'imagine, depuis une nuit à la belle étoile passée au pied de la forteresse d'Alep, ne plus jamais la quitter.
Mais c'est elle qui s'envolera pour enterrer son frère, traumatisme dont elle ne se remettra pas et que l'entraînera à «l'orient de l'orient».
Des années plus tard, il va pourtant la croiser à nouveau en Autriche : «L'avenir était aussi radieux que le Bosphore un beau jour d'automne, s'annonçait sous des auspices aussi brillants que cette soirée à Graz seul avec Sarah dans les années 1990, premier dîner en tête à tête…»
Sauf que «la vie est une symphonie de Mahler, elle ne revient jamais en arrière, ne retombe jamais sur ses pieds. Dans ce sentiment du temps qui est la définition de la mélancolie, la conscience de la finitude, pas de refuge à part l'opium et l'oubli».
Mathias Enard dit avec élégance la souffrance du manque. Au soir de sa vie, il a beau ressortir «la boussole qui pointe vers l'orient, la boussole de l'illumination, l'artefact sohrawardien. Un bâton de sourcier mystique», il compris que le monde qu'il a rêvé n'est plus, que seuls les récits témoignent de la beauté et de l'amour. Que le paradis est artificiel.
«Une bouffée d'opium iranien, une bouffée de mémoire, c'est un genre d'oubli de la nuit qui avance, de la maladie qui gagne, de la cécité qui nous envahit.»

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Une nuit qui s'étire, des souvenirs qui se bouscule, une plongée dans les vapeurs d'opium et les rêveries d'Orient. Franz se laisse emmener au fil des heures creuses, dans ses pensées érudites, à l'évocation des auteurs et nombreux artistes qui, par le passé, ont célébré, rêvé, goûté l'Orient, cet Orient qui débute aux portes de l'Europe. Et encore et toujours, ses divagations le ramènent à Sarah, Sarah, cette thésarde spécialiste du proche orient, avec qui il a voyagé, discuté, rêvé. Cette femme qui lui manque, soulignant sa solitude.


La boussole de Mathias Enard indique l'Orient, est ancrée à l'est. Mais son récit peut nous laisser à l'ouest, tellement il est fourni, documenté, référencé, torturé. Mozart, Beethoven, Schubert, Liszt, Berlioz, Bizet, Rimski-­Korsakov, Debussy, Bartók, Schönberg, Hugo, Kafka, Flaubert, Chateaubriand, on peut atteindre l'overdose. Ces 375 pages sont tellement denses qu'elles donnent à lire l'effet de 500. Alors que son précédent roman Rue des voleurs était d'une fluidité dont je me suis délectée sans réserve.

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Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Rarement un livre m'a laissée aussi indifférente. J'aime, je déteste mais là...rien. Blablablabla ! Blablablabla ! Bla ! Je me suis même amusée à passer quelques pages pour voir si cela me donnerait envie de revenir en arrière, aiguiserait ma curiosité...toujours rien.
Et pourtant je me suis forcée. J'ai lu ce livre en tant que juré de "Liste Goncourt : choix de la Tunisie", organisé par l'Institut français. J'ai un peu honte de dire ça du livre qui a gagné le Goncourt, m'enfin des 4 finalistes, ce n'est vraiment pas le meilleur.
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Un livre épuisant, lourd et écrit pour les masochistes :) avec un personnage principal qui ressasse ses souvenirs liés à Sara. Pas étonnant qu'elle ne l'ai jamais aimé tant il est ennuyeux malgré son érudition qui ne sert qu'à être étalée. J'espère que l'auteur est plus enthousiaste. J'avais bien aimé le Banquet de la Confrérie des fossoyeurs, mais pour Boussole je capitule d'ennui.
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Parce que j'ai eu la chance de fréquenter dans ma vie professionnelle de nombreux "Orientaux", j'ai retrouvé avec plaisir dans ce monologue nocturne des villes et paysages que j'ai connus en Syrie et en Iran et n'ai qu'un regret : que ce roman qui touche aux arts orientaux (poésie, littérature, musique...) ne traite pas du mode de pensée de l'Orient des Levantins et encore moins de "l'Orient au-delà de l'Orient".

Ce livre induira dans votre esprit "un désordre fertile où le matérialisme utopique prendra par la main le mystique musulman, conciliera Hegel avec Inbn Arabi, le tout en musique" (Boussole, page 157). La quête de l'autre, ici la belle et fascinante Sarah, la recherche du sens profond de la vie sont les véritables sujets de ce très beau roman qui nous convainc que "seuls ceux qui (...) font le choix de se défaire de leur vie (si une telle chose est réellement possible) peuvent parvenir à autrui." (Ibidem, p. 184).

Un mot enfin de la forme du récit : scandé à raison de 90 secondes par page lue, il pourra, au début de la nuit, vous rebuter un peu ; mais le plus probable est qu'après une demi-heure d'adaptation, vous allez vous laisser emporter dans ce monologue fort bien rendu dans lequel (comme probablement nous monologuons tous) les phrases sont le plus souvent fort longues et où viennent s'insérer des parenthèses, voire des lettres entières, comme autant de rebondissements foisonnants d'une pensée qui relève plus du feu d'artifice et des multiples directions que prennent chacune de ses étoiles fuyantes que de l'écoulement laminaire d'une pensée linéaire.

Par sa forme aussi, ce livre vous rapprochera de l'Orient.
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"Boussole", Prix Goncourt 2015 a été édité par Actes Sud. Selon moi, ce label est souvent synonyme de 'livre à lire'! J'ai cependant été très déconcerté. Je me suis tout d'abord interrogé. Ce roman de Mathias ENARD est-il autre chose qu'un condensé de pédantisme culturel? Pourquoi le construire avec une telle diarrhée de références musicologiques, littéraires, artistiques? Pourquoi, par ailleurs, l'auteur revendique-t-il une bibliographie pour son opus de quelques 400 références? Par vanité? Amusant à noter, M. ENARD, lui-même, attribue ce reproche à un de ses personnages plus que secondaire lorsque ce dernier truffe et allonge un récit de références aussi lourdes qu'inutiles à sa compréhension. Autodérision d'auteur? Pas sûr!

Comment, dès lors, aborder ce roman? Pour le lecteur qui ne peut revendiquer un sérieux bagage d'orientaliste (c'est mon cas!), toutes ces lourdeurs compliquent l'accrochage à un fil conducteur permettant de suivre l'histoire.

En fait, l'histoire semble se résumer à un soliloque éveillé d'un musicologue orientaliste et insomniaque qui sait sa fin prochaine. Au fil d'une nuit, il se repasse le film de sa vie, de ses voyages, de son amour pour Sarah, universitaire orientaliste comme lui. C'est assommant!

Alors, quelles étaient les intentions de l'auteur? J'imagine qu'une des volontés était de présenter l'Orient comme ne pouvant se résumer aux conflits meurtriers qui s'y déroulent de nos jours. de montrer un Orient qui s'est révélé, à lui-même et aux occidentaux, à travers les transferts de l'Occident vers l'Orient et, plus souvent peut-être, de l'Orient vers l'Occident.

J'imagine qu'il y a aussi la volonté de montrer la richesse des courants religieux, philosophiques, ethniques qui fondent, dans la diversité, ce monde oriental irréductible à quelques puissances fanatiques. Plus certainement, il y a, dans ce roman, une recherche de cette altérité qui rend possible le besoin, l'envie de rencontrer cet Orient qui redéfinit notre Occident, et vice versa.

Le titre prend son sens lorsqu'on apprend que le héros possède une boussole qui indique toujours l'Est plutôt que le Nord. Ne jamais perdre l'Est, perdre l'Orient! L'appréhender dans sa complexité, son histoire; réaliser que ce qui nous paraît 'tout autre, incompréhensible et typiquement musulman' comme le dijhad ou les décapitations d'otages par les fanatiques de l'Etat islamique est tout aussi 'autre, incompréhensible et atypique du monde musulman' pour bien des orientaux qui ne peuvent se reconnaître dans ces pratiques.

Un livre utile? Peut-être, mais très difficile à lire, compliqué à partager. Chacun se fera donc son idée et appréciera à la mesure de ses moyens, ses connaissances et sa sensibilité à l'altérité, richesse de nos mondes.
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Des petites histoires dans une grande. Où il est question d'amours compliqués, d'opium, de musique viennoise, de désert, de musiciens classiques, d'auteurs comme Thomas Mann. Des descriptions détaillées à la façon d'écrivains japonais. Un roman pour érudit où j'ai souvent été larguée. Beaucoup moins fluide que ‘Rue des voleurs'. A ne pas lire par petits bouts à cause des chapitres et des phrases longues. Un récit pas très populaire pour un Goncourt qui m'a fait perdre le nord, par manque de boussole, je pense ?
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Le motif du roman est celui d'un amour empêché. Franz est musicologue et professeur, il vit à Vienne. Un matin il reçoit une missive du Sarawak. C'est Sarah une orientaliste dont il est amoureux depuis ses années d'études qui la lui envoie, réveillant ainsi l'énorme dragon de ses souvenirs avec elle et son inextinguible amour. Cet amour fou de Franz pour Sarah fait écho à celui de la légende orientale de Majnoun et Layla (une sorte de Roméo et Juliette des années 750 en Asie mineure) mais aussi de l'amour de l'écrivain pour la Perse et tout le moyen orient devenu aujourd'hui quasi inaccessible. Franz crie son amour pour Sarah pendant 400 pages toutes fourmillantes d'anecdotes historiques sur la musique, la littérature, les mythes, l'histoire. Chaque ligne de ces souvenirs sont d'une érudition confondante et c 'est difficile à suivre. C'est une encyclopédie sur l'Orient que nous livre Matthias Enard. Faut dire qu'il a ses lettres de noblesse en la matière. Traducteur et enseignant le Perse, il connaît cette région comme sa poche et nous emmène sur les traces de ses passions et de ces fous d'Orient qui on façonné la vision occidentale du Moyen-Orient. S'emmêle à la fiction la longue histoire de l'orientalisme, celle de la colonisation et de l'expansion du rigorisme puis du fanatisme religieux dans le monde arabe. Cela débute par une longue réflexion autour de la possibilité que Vienne soit la porte de l'Orient. Ce qui nous vaut dès le début le très pointu ""Vienne porte de l'Orient me paraît très idéologique, liée au désir d'Hofmannsthal quant à la place de l'Empire en Europe. La phrase est de 1917...".
Franz est malade, gravement on ne sait pas ce qu'il a mais l'ambiance n'est vraiment pas à la fête. Il regarde derrière ses vitres pluvieuses le tramway et il pense. Il pense à Charles Valentin Alkan maître oublié du piano, ami de Chopin, de Heinrich. Il pense à ces moments où amoureux de Sarah, il vivait des extases d'érudits : lui lire des poèmes d'un traducteur persan du XIX°, Friedrich Rückert, dans un livre dédicacé par l'orientaliste Hammer-Purgstall daté de 1836 ; cependant qu'au dehors le bruit des roseaux rappelle un lieder de Schubert et Schuman. Les plus grands y passent aux travers d'anecdotes peu connues, Talleyrand, Hugo, Balzac ou Beethoven,Malher, Schubert, Schonberg, mais aussi Balzac, Flaubert, Khayyam ou Hafez, une aventurière qui désirait être la première femme à entrer à la Mecque et bien sûr Goethe. On y lit des réflexions sur les qualités de traduction du Masnavi de Roumi. Par moment on se passionne pour ces savoirs mais très vite on perd la boussole car Boussole est un livre pour savant comme disent les non-érudits dont je fais partie mais qui ne l'est pas devant ce recueil de science, cet état des lieux de l'orientalisme au XIX° ? En remuant ses souvenirs avec Sarah, Franz ressuscite les hommes et femmes qui les ont précédés en Orient, cette foule venue des 4 coins de l'Occident pour explorer le fantasme oriental au 19° siècle. C'est à Téhéran et à Palmyre que se nouera cet amour inaccompli. le dernier tiers du roman est moins pointu et on se laisse emporter par la fiction.
La boussole c'est ce qui permet de retrouver la bonne direction, celle vers laquelle on veut se diriger. Il parait qu'on la trouve partout dans les hôtels musulmans, elle est même parfois tissée sur les tapis de prière. Si Matthias Enard tient le cap de son récit le lecteur peut parfois perdre le nord devant ce récit truffé de références.
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Quel plaisir de retrouver l'écriture fleuve et érudite de Mathias Enard. Je n'ai pour l'heure lu qu'un tiers du livre mais on est transporté dès les premières pages... à Vienne, Damas, Paris,... au gré des montées de souvenirs des insomnies de Franz. Boussole m'accompagne depuis quelques jours à mes réunions, entre deux rendez-vous -pourvu qu'ils soient en retard!- et dans mes insomnies ... un régal.
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