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3,54

sur 223 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Au fil des livres, Mathias Enard qui est considéré comme un des grands, expérimente. C'est cette expérimentation même qui lui donne sa valeur, si ce n'est que là, j'ai trouvé que ça faisait flop, c'était plutôt un joujou pour faire le malin (jugement qui n'engage que moi) .

Alors oui, il y a ce style flamboyant, ces thèmes passionnants - la guerre, l'amour, la trahison et la fidélité -, une fébrilité et un emportement, mais j'ai trouvé quand même le procédé décevant – irais-je jusqu'à dire présomptueux (genre : je suis Mathias Enard et je peux tout me permettre) ?

Car Enard utilise ce filon si banal désormais de mener deux histoires en parallèle, artifice qui me gêne de plus en plus au fur et à mesure qu'il envahit nos lectures, morcelant deux histoires pour une simple astuce de style littéraire. Il s'agit ici d'un déserteur d'une guerre non nommée, lourd des exactions de son passé, alternant avec une réunion de mathématiciens de haut vol, dont le maître a été interné à Buchenwald. La lectrice croit longtemps au suspense qui va l'amener à découvrir la magnifique astuce réunissant au final ces deux mondes, et donnant sens à tout cela. Il n'en est rien. C'était simplement deux histoires - l'une superbement racontée, l'autre souvent lassante avec ses digressions mathématiques inaccessibles à mon petit esprit - ayant des thèmes communs, découpées en tranche pour faire bien (ou simplement pour démontrer la virtuosité de l'auteur?). Un peu flouée, je suis. 
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Un soldat anonyme a déserté son armée pour échapper à la violence et aux atrocités de la guerre.
Pour fuir le monde, il se réfugie dans une cabane isolée de son enfance.
Sa vie bascule lorsqu'une femme en fuite croise son chemin et trouble ses projets.

Paul, mathématicien est-allemand, a disparu tragiquement.
Fidèle à son côté du Mur de Berlin, il est resté engagé malgré l'effondrement des idéologies.
Le récit offre des extraits de correspondances entre Paul et Maja, son grand amour empêché, qui a choisi une carrière politique de l'autre côté du mur.

Déserter est un roman qui tisse habilement deux récits distincts, entrelacés dans des chapitres alternés. L'auteur nous plonge dans des thématiques profondes telles que la guerre, la désertion, l'amour et l'engagement.
En lisant Mathias Enard, on accepte une séance de CrossFit pour nos neurones. Son exigence d'écriture nous pousse à être attentifs, à imaginer, à réfléchir. Déserter est un roman qui nous invite à explorer les méandres de l'âme humaine, à travers des personnages marqués par la guerre, la passion et la quête de sens. Une lecture exigeante, mais profondément enrichissante.
Personnellement, je n'ai pas réussi a m'abandonner complément à cette lecture, je n'ai pas saisi tout le sens de l'écriture de l'auteur qui reste fidèle à son style et mais malgré tout, je suis fière d'avoir mené au bout un autre de ses romans.
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Quelque chose m'a dérangée dans ce roman (et qui est à vrai dire son fondement) : les récits parallèles même si on finit par comprendre leur logique, mais le décalage entre les deux propos est trop intense et radical, différence d'ambiance, de tonalité, d'émotion. Chaque fois qu'on commence à s'immerger, la fenêtre se ferme et on est tiré dans l'autre histoire. Avec un certain manque appétence pour celle du mathématicien, une forme d'aridité ou d'abstraction (tiens donc) qui tient à distance, de même qu'une relative complexité dans les circonvolutions de l'histoire (avant, après, pendant, encore avant et après et maintenant etc). Bref il faut suivre, alors que l'histoire du déserteur, de la jeune fille et de l'âne est plus directe, intense, charnelle (ah la pêche à la truite, les odeurs , les lumières, les sons et tout le reste) tout invite à l'adhésion émotionnelle. Bref on est triste de les quitter pour Paul Heudeber et sa constellation (mathématique, historique, familiale, politique et les hommages et mises au point qui s'ensuivent...).  Je me suis évidemment contentée de survoler ce qui était (purement ?) mathématique, même si l'évocation des Conjectures de Buchenwald (contribution éblouissante et majeure dudit mathématicien) brillaient d'un éclat mystérieux et me faisaient entrevoir le ravissement de la poésie des mathématiques. Ce fait exerce évidemment  un attrait irrésistible pour qui, comme moi, est étanche, et l'espace d'un instant -vaine spéculation, hélas- j'ai pu m'imaginer touchée par la possibilité de la grâce mathématique sur les hauteurs de l'Ettersberg. Ettersberg étant, comme chacun ne le sait pas, le haut lieu de la pensée (Schiller, Goethe, les mathématiques selon Heudeber) et de la barbarie (Buchenwald).
Bref l'affaire est complexe et je me suis un peu forcée à surmonter une relative exaspération au milieu de la lecture. Bien m'en a pris, je me suis réconciliée avec ces complexités de la destinée humaine (et de l'écriture de Mathias Enard).
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