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3,54

sur 222 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Deux récits imbriqués. Qui ont bien un point commun, mais ténu.
Une langue se voulant riche et travaillée.
L'Europe et ses crises, passées mais encore présentes dans nos esprits, proportionnellement à l'influence des récits officiels qui en sont faits.
L'histoire du mathématicien Est-allemand m'a laissé de marbre (il aurait dû choisir un italien), celle de sa femme et de leurs relations également. Je ne parlerai même pas de la petite communauté des mathématiciens qui le célèbrent et dressent son portrait. Quant à sa fille...
A la lumière des évènements actuels, je trouve assez, comment dire?, amusant? convenu? tellement prévisible? de mettre en parallèle 2001 et la mémoire de la seconde guerre mondiale. Qu'en tirer? Que les états-unis sont le refuge des démocrates? Sérieusement? zéro sur cinq pour moi à cette demi-histoire au ton appliqué voire docte et politiquement correcte.
La seconde trajectoire est temporellement plus proche, humainement aussi puisque c'est l'histoire de l'embrigadement dans une guerre qu'on peut qualifier de civile puisqu'il s'agit de peuples qui vivaient ensemble et qui souhaitent se séparer. Aucune analyse politique cette fois (Disparue de l'histoire officielle), que de l'exploration psychologique, à deux voix, celle de la victime et celle du bourreau. Enfin, bourreau, c'est beaucoup dire, car l'auteur, sans s'appesantir, interroge ces notions autour du bien et du mal...
Cette partie m'est apparue bien meilleure, par le ton moins professoral et le fait que nos oligarques sont susceptibles à tout instant de nous mobiliser de force pour une cause semblable. N'oublions pas qu'il faut réarmer démographiquement la France.
Donc cinq sur cinq pour moi qui reste, pour l'exemple, en dehors des sentiers de la gloire.
Bilan mitigé donc.

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Virtuose de l'écriture à l'érudition immense, Mathias Énard a construit une oeuvre singulière depuis maintenant vingt ans.
Mais cette fois-ci sa maestria n'a pas fonctionné sur moi.
Deux récits évoluent en parallèle sans jamais se rencontrer si bien que le parti pris de l'auteur m'a déconcertée. Je pense en effet que chacun d'entre eux aurait pu faire l'objet d'un traitement indépendant.
Errant dans un maquis méditerranéen, un homme fuit la guerre en implorant Dieu pour qu'il le protège. Il croise la route d'une femme et de son âne, animal hautement symbolique par le message messianique qu'il véhicule.
Portée par des envolées lyriques pour évoquer la violence et la nature protectrice, la narration, longue mélopée plaintive et menaçante, est quasiment dépourvue de points.
Le 11 septembre 2001, sur un bateau de croisière non loin de Berlin, un colloque rend hommage à Paul Heudeber, mathématicien de génie allemand qui fut déporté à Buchenwald. Vingt ans plus tard, la fille du chercheur se souvient de ce jour funeste pour le monde. Elle retourne aussi sur le parcours de ses parents vivant chacun des deux côtés du rideau de fer, Maja la mère à l'ouest et Paul Le père à l'est.
Ce voyage dans le temps, soulignant combien les hommes sont victimes d'une Histoire écrite par d'autres, n'est pas toujours aisé à suivre.
Bref, je suis déçue de ne pas être parvenue à entrer dans ce roman.

Lien : http://papivore.net/litterat..
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Je suis en colère. je déteste penser que ce livre va laisser sur le côté du chemin la plupart des lecteurs parce que c'est de la grande littérature. Justement la grande littérature ne devrait-elle pas s'adresser à tous ? Il me semble que Mathias Enard aurait pu mieux faire. Il ne manque pas grand-chose.
Deux histoires parallèles qui déjà surprennent car n'ayant en commun que la violence et la guerre, deux histoires qui ne finissent pas et pour cause, nous savons bien que la violence et la guerre ne sont pas prêtes à sortir de nos vies.
Mathias Enard a une érudition admirable, oui mais il faut avoir le dictionnaire à portée de main, de la poésie et une très belle écriture oui mais c'est tout juste s'il ne faut pas une explication de texte...
Bon je vais me calmer et continuerai à le lire avec toutes les réticences décrites plus haut.
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Ce n'est pas ma première rencontre avec cet auteur, mais c'est la première fois que j'écris un billet à propos de lui sur Luocine.
Un roman difficile à lire car il faut suivre deux histoires qui n'ont comme point commun que la folie guerrière des hommes. On commence à suivre la survie d'un déserteur dégoûté par les violences de la guerre, celles qu'il a commises, celles qu'il a vues commettre. L'auteur utilise un style très particulier pour exprimer cette violence, il va à ligne à chaque virgule, j'avoue que j'ai du mal à comprendre pourquoi. Mais la langue est belle même si elle exprime ce qu'il y a de pire chez l'humain. le soldat va être confronté à une femme qui a subi aussi le pire de la guerre . Je ne vais pas plus loin dans ce récit qui est terriblement anxiogène comme l'est sans aucun doute la violence de la guerre.
En parallèle, on suit une réunion le 10 et 11 septembre 2001, qui réunit des grands chercheurs en mathématiques pour célébrer Paul Heudebert, un personnage fictif qui aurait écrit des recherches essentielles au camp de Buchenwald. Communiste convaincu, il a choisi de rester en RDA. Il est très amoureux d'une femme qui, elle, est restée en RFA, leur fille Ingrid ira sans difficultés apparentes de l'Allemagne de l'ouest avec sa mère à celle de l'est. Cette partie est écrite de façon classique et nous permet de revisiter la guerre, le nazisme et de la division entre l'Ouest et l'Est, l'effondrement du communisme, puis l'attentat du 11 septembre qui fera tourner court la fameuse réunion. Les explications pour comprendre tous les enjeux du couple Heudebert ne seront dévoiler qu'à la fin du roman et c'est évidemment tragique.
J'ai un peu de mal à voir l'intérêt du mélange des deux histoires. Bien sûr, on comprend ce qu'a voulu faire l'auteur, montrer que la guerre est toujours là et toujours avec les mêmes horreurs. Mais pour moi il s'agit de deux histoires qui n'arrivent pas à se rejoindre.

Un beau roman, pas toujours facile à lire, mais on y revit tellement de problèmes de notre époque, c'est aussi un bel hymne aux mathématiques mais sans lien évident avec l'autre sujet


Lien : https://luocine.fr/?p=18065
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Deux histoires en parallèle sans lien autre que le thème de la guerre : c'est déconcertant pour le lecteur ! Tout au long de ces deux récits, on attend le lien mais il n'arrive jamais : c'est décevant.
D'un côté un soldat déserteur ancien tortionnaire, une jeune femme humiliée, violentée accompagnée d'un âne qui fuient au travers de la montagne, deux personnages auxquels on s'attache.
De l'autre la vie d'un mathématicien allemand déporté à Buchenwald puis convaincu par le régime communisme de l'ex RDA, un récit truffé de références érudites sans véritable intérêt pour le simple lecteur que je suis.
Reste la qualité et la virtuosité de l'écriture !
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J'apprécie énormément les romans de Mathias Enard. Je suis toujours subjuguée par son érudition, sa poésie et surtout la profondeur des sujets qu'il choisit et l'intelligence avec laquelle il les traite. Dans ce dernier roman “Déserter”, il va à partir de deux histoires privées parallèles mais totalement indépendantes, évoquer la guerre ou les guerres avec leurs résurgences cyclique depuis la deuxième guerre mondiale à nos jours. Elles sont toutes porteuses de la même cruauté toujours répétée, la même violence et la même dévastation. Elles révèlent la part la plus sombre de l'homme que les plus beaux idéaux et les plus belles utopies n'ont pas pu réfréner.
Mais malgré la puissance de son texte je n'ai pas réussi à m'embarquer totalement dans ce roman plus particulièrement l'histoire du mathématicien. J'ai trouvé ce récit ou la façon de raconter son histoire avait un côté exagéré ou surjoué. Peut-être les personnages étaient un peu trop idéalisés. Ou peut être la façon de relier dans le même récit la 2eme guerre mondiale, la guerre froide, la guerre de l'exYougoslavie ou le 11 septembre m'a semblé maladroite ou mal ficelée.
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Deux histoires pour un même thème. J'ai attendu le lien qui unirait ces personnages. En vain. Toutefois, les personnages sont attachants. On suit avec angoisse le devenir de ce déserteur et de cette jeune femme, définitivement abimés par une guerre qui ne dit pas son nom. Une écriture exigeante, esthétique et une belle érudition mais je suis restée sur ma faim.
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Ce Livre est très bien écrit et poétique mais on cherche le lien entre les deux histoires qui sont contées et celle du mathématicien Est allemand fait référence à de nombreuses personnalités qui, si on ne les connaît pas, présentent peu d'intérêt.

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Pourquoi croiser ? Par amour du symbole, Mathias Enard double son maigre récit de deux histoires parfaitement distinctes dont le lien paraît symbolique. Parait car finalement rien n'est moins sûr. On remarque vite que l'auteur adopte deux styles différents pour compter deux histoires différentes. du côté de la désertion, un vocabulaire élargit, une écriture enlevée qui se dépouille de la ponctuation pour aller au vif de l'action. En clair, c'est bien de style qu'il s'agit. Couvrant plusieurs époques, l'autre partie, d'une tendre mélancolie, nous rappelle combien une histoire familiale peut se confondre avec l'Histoire. En outre, il est clair que si on ne connecte pas les histoires, on se raccroche beaucoup plus à la langue employée. du côté du déserteur, on notera donc que l'on verse beaucoup vers l'exercice de style, comme si l'auteur avait voulu rendre compte d'un travail dûment effectué lors d'un atelier d'écriture. Pourtant, on tenait une épopée originale du côté du congrès. Une apathie générale devant les événements du 11 septembre 2001 caractérisait bien le pouvoir restreint du savoir face aux actes. Les esprits enfermés par leur propre inaction. Dommage d'avoir divisé par deux le texte dans un esprit un peu vaniteux.
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