Dans "
Lesbia Brandon", qui hélas est demeuré inachevé,
Algernon Charles Swinburne a mis un peu de son âme. On le reconnaît parfois sous les traits ou les mots de ses personnages. Il est fidèle aux principes et à la manière qui habitent sa poésie, mais ses lectures de Hugo,
Sade,
Balzac,
Baudelaire, Landor transparaissent plus vivement ici que dans ses vers, tantôt ostensiblement (comme lorsque l'un des personnages dit : « En ce bas monde, mon cher enfant, il faut bien constater les malheurs de la vertu et les prospérités du vice »), tantôt plus subtilement, à travers des motifs, des ambiances, des thèmes. le goût de l'auteur pour les dramaturges élisabéthains colore également certains passages. On repère aussi des touches préraphaélites dans le texte. Swinburne était l'ami des maîtres du mouvement, et il écrit comme on peint. Ses portraits, notamment. Lady Wariston, aux yeux d'or et d'ambre, est échappée d'une toile de Rossetti ;
Lesbia Brandon, poétesse aux cheveux d'encre, ne déparerait pas un tableau de Burne-Jones. Il en est de même pour Herbert, le jeune frère de Lady Wariston, sorte de page à la beauté presque féminine. Les paysages ne sont pas en reste, qui rappellent aussi bien les meilleures pages des soeurs Brontë que les toiles de Millais, Inchbold, et tant d'autres… Dans ces descriptions, chaque élément est signifiant, détermine l'être ou la chose.
L'intégralité de la critique est accessible sur mon blog !
Lien :
https://litteraemeae.wordpre..