"La veille d'armes" est un drame en cinq actes écrit par
Claude Farrère et
Lucien Nepoty.
Il fut représenté pour la première fois au théâtre du Gymnase le 5 janvier 1917.
C'est une pièce forte, qui, d'une écriture fine mais pourtant efficace, parle de trahison.
Le capitaine de vaisseau de la Croix de Corlaix, la cinquantaine tout juste sonnée, est le commandant du croiseur-éclaireur "l'Alma", un bâtiment d'environ 5000 tonnes.
Il est marié à la très jeune Jeanne.
L'enseigne de vaisseau Brambourg fait une cour malheureuse à cette dernière tandis que d'Artelles, lui aussi officier de quart de "l'Alma", est son amant.
Le rideau du premier acte se lève sur le salon du commandant de Corlaix.
Il s'y donne une réception.
Les différents personnages se jouent la comédie de la vie, du mensonge et de la séduction.
Le deuxième acte semble s'annoncer comme un vaudeville.
Mais il préfigure, pourtant, une tragédie.
La bataille navale, rapide, violente et inattendue est tout le troisième acte.
Un bâtiment, se présentant, par un chiffrage secret, comme français, fonce vers "l'Alma" et lui décoche une torpille mortelle avant de sombrer, lui aussi, corps et bien.
Le drame est joué, il ne lui reste plus qu'à se dénouer.
Le quatrième acte nous ramène à terre.
A Toulon, dans son appartement, le commandant de Corlaix reçoit le commandant Morbraz qui enquête sur les circonstances mystérieuses de ce combat naval tragique.
Le cinquième acte, épilogue prenant, s'ouvre sur la salle du premier tribunal maritime, conseil de guerre permanent de Toulon....
Ce morceau de théâtre a pour décor un croiseur-éclaireur, pour époque la "Grande-Guerre".
Pourtant l'élément féminin y prédomine.
C'est bien d'amour qu'il s'agit.
Cette pièce est un morceau de théâtre fort, sensible et humain.
Oubliée l'invraisemblance de l'appareillage passé inaperçu à un des officiers du bord, la mécanique du récit est crédible et astucieuse.
Claude Farrère et
Lucien Nepoty nous offrent avec " la veille d'armes" une belle et grande pièce construite comme une véritable tragédie antique.