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Le thème me plaisait beaucoup, l'histoire était prenante, mais pour moi c'est l'écriture, beaucoup trop lourde, par moments décousue, qui m'a posé problème. Il faut vraiment s'accrocher, il ne s'agit pas d'une lecture facile. La plume de Faulkner sollicite une grande concentration qui par moments me manquait. Ce qui est étrange, c'est que j'ai eu ce sentiment de lourdeur de l'écriture que vers la fin du roman. Les deux premiers tiers du récit se sont lus tout seuls. Mais j'ai trouvé que la fin de l'histoire renfermait trop de digressions qui plombent le récit et le ralentissent. Dommage !
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Ça reste une plutôt bonne lecture, en demi-teinte. Ce n'est certainement pas le genre de bouquin qu'il faut lire après une journée fatigante
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Faulkner William
Lumière d'août
Cela faisait longtemps que je n'avais un tel livre aussi prenant et aussi terrible
L'auteur nous fait entrer dans un monde particulier avec une prose spéciale aussi, le fait de répéter plusieurs fois la même chose mais de manière différente vous imprègne le cerveau de cette phrase
La manière d'écrire nous plonge dans cette atmosphère sombre, dure, à vous donner la nausée
Cet univers empreint de puritanisme, source de fanatisme qui donne l'école de la haine et de l'obscurantisme, de la non compréhension des êtres l'un avec l'autre chacun campé dans son idée, dans sa culture et son éducation et qui ne comprend pas l'autre, qui le juge, mais ne le saisi pas et agit selon son propre mental.
Pourtant, l'écriture de l'auteur nous fait entrer pas seulement dans la tête de ses héros mais parvient à nous faire bien voir les endroits, le pourquoi, les odeurs, les formes, on est dedans, on voit quand on lit, on est projet é dans ce monde que je qualifierais de nauséeux, de nauséabond même aux regards actuels pourtant ,si l'on regarde autour de soi sous d'autres aspects, d'autres lieux, d'autres circonstances, rien n'a vraiment changé
Un mot sur cette histoire qui m'a entrainée dans un monde dur et froid, avec une sorte de misogynie, de refus des idées des autres, de sexe et de sexualité mal comprise, âpre, dure , juste négatif.
Un gamin orphelin de cinq ans voit son éducatrice avec quelqu'un, il ne sait rien, ne comprend pas et cela ne l'intéresse pas, mais elle, elle craint pour son poste, craint que cet enfant parle, alors qu'il est toute innocence ; elle sent son péché mais va le rejeter sur cet enfant et dira que bien qu'il soit blanc, il a du sang noir, ce qui doit le faire partir et aller dans un orphelinat pour nègres, mais son sang …..est noir
Il vivra sa vie sans en être plus sûr que cela mais il a comme une étiquette collée sur le dos
Placé dans une ferme où il doit travaillé comme un « nègre », sous les coups répétés de ce père adoptif qui pour lui, puritain, tout est sujet à être péché ; il ne comprend pas non plus ni la femme de ce dernier qui tente e l'aider en lui apportant de la nourriture en cachette, il l sent faible et pense qu'elle cherche autre chose ; et de deux l'éducatrice et sa mère adoptive
Il se sauve un soir et rencontre une jeune femme, il ne saisit pas bien pourquoi elle a besoin d'argent, mais elle lui apprend les rudiments du sexe, un soir son père s'aperçoit de sa disparition et le suit mais il en a assez et il tue cet homme et pourtant il va vouloir partir avec cette femme, mais n'avait pas compris que c'était une prostituée qui fuit, vu l'événement avec armes et bagages
Et de trois, il se sent floué, il ne comprend pas, accumule dans son esprit ces choses disparate que la vie, le sexe, les femmes, la trahison, le puritanisme etc.
Il fuit jusqu'à Jefferson, travaille dans une scierie, et loge dans une case pour noir à côté une superbe villa où vit une femme seule, chaque soir il y va et eçoit un repas puis se rend à la chambre, c'est presque un automate, mais cette femme vieilli et il ne comprend pas encore une fois qu'elle voudrait qu'il soit heureux, lui donner es affaires, il pense qu'on lui ment, qu'on le floue encore , il ne comprend pas qu'elle prie et ne sait plus que faire. Et cette femme meurt dans l'incendie de sa villa. Qui est coupable et pourquoi ?
Par ailleurs une jeune femme enceinte d'un ouvrier traverse plusieurs états pour tenter de le retrouver, ce dernier travail avec notre héros Christmas
À partir de là je vous laisse découvrir la suite…
Mais un livre pour ma part assez incroyable, dur, qui me laisse une empreinte importante.


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Petit coup de coeur pour ce texte de Faulkner, après avoir été éblouie il y a quelques années par le bruit et la fureur. Ici, mon enthousiasme est légèrement moindre : si j'ai accroché immédiatement au début, j'ai eu un coup de mou vers le milieu du roman, à cause des circonvolutions que l'auteur prend pour nous amener au dénouement, qui est finalement assez satisfaisant !

Nous suivons les pérégrinations de Lena, enceinte des oeuvres d'un certain Lucas, qui a disparu peu après l'avoir séduite. Ayant entendu qu'il serait du coup de la ville de Jefferson, elle décide de s'y rendre pour le ramener à la raison. A son arrivée, elle apprend qu'un incendie vient de se déclencher et qu'un meurtre a été commis, impliquant un certain Christmas et un complice, dont la description semble correspondre fortement à celle de son Lucas …

Ce qui est déstabilisant dans cette histoire, c'est qu'on a l'impression que le personnage principal est Lena. Or Faulkner revient sur l'histoire de chacun des personnages qu'il croise, pour aboutir au moment où ils se retrouvent à Jefferson. Au point de me perdre quelquefois … Néanmoins la véracité de ses analyses, la finesse psychologique de ses personnages et la modernité de sa plume en font un roman brillant, également plein de bruit et de fureur : la solitude et le racisme sont les personnages principaux de ce roman très américain, mais surtout très humain …

A lire absolument !
Lien : https://missbouquinaix.com/2..
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L'humilité est-elle nécessairement de mise quand un critique décide de critiquer un géant de la littérature ? Plutôt que de critique, il faudrait parler «d'avis» ou «d'appréciation». Faulkner, comme Joyce, est de lecture difficile, sa trame romanesque peut paraître embrouillée, chaotique, compliquée par une écriture parfois obscure, énigmatique, Mais ses romans vous happent comme une déferlante, s'éclairent à la progression de l'intrigue, et vous illuminent, façon apothéose.

Lumière d'août est l'entrecroisement de trois histoires : Lena Grove est une très jeune fille, originaire de l'Alabama, enceinte et dont la grossesse est très avancée : elle a marché un mois pour atteindre Jefferson dans le Mississipi, où elle espère retrouver Lucas Burch, celui qui l'a engrossée et qui avait promis de venir la retrouver, sa situation faite. Elle découvrira qu'il est effectivement à Jefferson, mais qu'il se cache sous un autre nom. Cet être sans consistance est un sot qui s'envolera dès qu'il prendra conscience de ses responsabilités. Quand à Léna qui ouvre le roman, se présente comme un personnage simple, crédule, elle le ferme également, son bébé dans les bras, sereine, dégageant une certaine lumière, un chevalier servant à ses pieds, dont elle se fout un peu, montrant qu'elle sait ce qu'elle veut. La deuxième histoire, la plus importante, gravite autour de Christmas : conçu par un homme supposé métis, abandonné par sa mère qui le conduit dans un orphelinat pour enfants blancs, il vit une expérience traumatisante quand il assiste à six ans à une relation sexuelle entre un jeune médecin et la diététicienne de l'hospice, qui n'aura de cesse de se débarrasser de celui qui pourrait la dénoncer, même s'il n'a rien compris à ce qui se passait. Il «tombe» dans une famille d'accueil rigide, le père puritain sévère, la mère soumise, culpabilisée, que Christmas déteste. Jeune adulte fugueur, il laisse son père adoptif pour mort après une rixe dans une salle de bal. Il s'enfuit, vagabonde, puis s'installe à Jefferson, travaille à la scierie, séduit Miss Joanna Custen, une bourgeoise solitaire qui s'occupe à secourir la communauté noire de Memphis. Quand, après sa phase érotomane, elle fait appel à la religion pour le convaincre de s'engager avec elle, il la tue. Il s'enfuit, mais sera repris et exécuté. La troisième histoire, pathétique, est celle du pasteur Hightower, petit fils d'un soldat confédéré, esclavagiste, auquel il s'identifie, et qu'il glorifie avec verve dans ses prêches. Cette attitude démentielle lui vaut d'être excommunié. Auparavant, sa femme qui le trompait, s'était suicidée. Hightower est l'ombre de lui-même. Il ne reçoit pas de visite, en dehors de celle de Byron Bunch. Personnage moins brillant, ce dernier est une sorte de ciment entre les autres protagonistes. Transparent, sans malice, il tombe amoureux de Lena et et se veut son protecteur, à défaut de réciprocité. de même il veut sauver Christmas, mais ce sera en vain.

La narration est faulknérienne, elle ne suit aucun ordre, le temps est éclaté, évolue en boucle, le passé et le présent s'emmêlent, les points de vue sont multiples, s'enchevêtrent, sont l'objet de répétitions quand les protagonistes changent. le texte ne respecte pas le lecteur, vite largué devant ces phrases où les propositions relatives se multiplient, tout comme les négations et les doubles négations, les interrogations, les contradictions dans l'énoncé de multiples adjectifs qualificatifs. mais passons, tout en ayant une pensée pour le traducteur, un fidèle de Faulkner. On ne se lance dans l'oeuvre de cet auteur, si on ignore les obstacles de lecture qui nous attendent.

Attardons nous plutôt sur les thèmes qui traversent l'ouvrage. L'action se déroule dans le Sud, le Mississippi reste marqué par la guerre de Sécession - comment en témoigne le Révérend Hightower, fasciné par la charge de confédérés à laquelle participa son grand-père -, il n'y a plus d'esclavage, mais la ségrégation est là, et même si Christmas a la peau claire, un type méditerranéen, dès qu'on sait qu'il a du sang noir, la relation change, et parfois les insultes racistes fusent. Même quand il est accepté, Christmas est hanté par son ascendance qu'il vit comme une malédiction corrompant ses actions, ses amours, sa destinée. Cela étant, Faulkner s'étend sur l'antiracisme de ceux qu'on traite de Nordistes, des abolitionnistes, à l'exemple de Miss Custen et de sa famille. La religion est omniprésente mais se manifeste plus fortement sous la forme du puritanisme du père adoptif de Christmas, de la bigoterie de certaines femmes. La misogynie de Faukner mérite d'être disputée, et peut-être intégrée dans une misanthropie plus générale, et une approche de la sexualité complexe. L'ivresse et la violence des hommes entre eux, des hommes avec les femmes, la capacité de ces dernières à se jouer des hommes, à les manipuler, la capacité des hommes à exercer sur les femmes une brutalité parfois fatale. Lena, elle, appartient à un autre monde : cette jeune fille en apparence douce, simple, est une figure de l'innocence et de la fécondité, même si sa grossesse puis son enfant lui servent de masque, de bouclier. Elle cherche son géniteur, mais n'appartient à personne, c'est sa force !

Une question subsiste : la lecture Faulkner nous saisit, nous questionne aussi. On croit qu'en écrivant sur lui, on peut mieux le comprendre. Mais est-ce le cas ?

Lien : https://lireecrireediter.ove..
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Fascinée par la puissance, l'épaisseur de cette écriture qui n'a pas peur de s'embarquer dans la profonde et terrible folie des hommes. Subjuguée par cette technique « d'amassement d'un mystère et d'enroulement d'un vertige » dont parle Edouard Glissant dans Faulkner, Mississippi (merci Tremaouezan).

Fascinée par ces personnages intenses, égarés, étranges, déglingués, de la tragédie moite du Sud faulknerien.
Christmas bien sûr, qui a tout d'un blanc, qui ne sait guère plus qu'une chose de son père inconnu: il est noir, et cette information pèse comme une malédiction sur sa destinée; Christmas qui se voit « lui-même, de loin pour ainsi dire, sous les traits d'un homme attiré vers un gouffre sans fond ».
Mais peut-être encore plus Hightower, pasteur devenu paria, Doctor of Divinity ou Définitivement Damné, « oublieux de l'odeur dans laquelle il vit, cette odeur de dessiccation obèse, de linge sale, comme un signe précurseur de la tombe », Hightower si intensément lié au fantôme de son grand-père décédé pendant la guerre de Sécession qu'il se considère lui-même «mort un soir, vingt ans avant d'avoir vu la lumière», ne pouvant se sauver qu'en s'en allant mourir à l'endroit où sa «vie avait déjà cessé avant d'avoir réellement commencé».
Des personnages qu'on sent irrémédiablement prisonniers de quelque chose, coincés, acculés.
« Quand il se mit au lit, ce soir-là, il était décidé à s'enfuir. Il se sentait comme un aigle, dur, suffisant, puissant, sans remords et plein de vigueur. Mais cela ne dura pas, bien qu'il ignorât alors que, pour lui comme pour l'aigle, sa propre chair aussi bien que tout l'espace, ne serait jamais qu'une cage. »

Envoûtée par le sidérant tourbillon Faulknerien, par les tremblements, les dérèglements, les paradoxes, les contradictions de cet univers impressionnant. Éblouie par cette Lumière d'août.
Ce n'est pas confortable, mais c'est très fort.
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Roman prégnant et voyage dans l'univers si particulier (et si reconnaissable à ses adjectifs juxtaposés), sombre et lourd de William Faulkner.
On ne peut pas lire ce roman sans y prêter toute son attention, sans plonger totalement dans ces pages collantes, lourdes et haletantes à la fois, sous peine de perdre le fil. Ce n'est pas un roman léger.
Parfois on se demande si cette lecture est indispensable, si ce roman n'est pas dépassé par un monde qui a tellement changé, avec des thèmes qui semblent eux mêmes' déjà has been.
Mais ...ce style, cette écriture, cette analyse psychologique, cette construction narrative, finalement c'est peut être non seulement un roman historique et psychanalytique du Sud des États -Unis, mais en plus un monument littéraire peut-être indispensable.
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Plonger dans un Faulkner demande toujours de la concentration...de la dévotion peut être ...afin de bien en profiter, de se laisser porter par la puissance de sa langue, des ses sentiments, de son Sud.
Et puis la vague nous emporte...
Et on en ressort tout étourdi.

Ce roman n'est pas mon préféré... la faute sans doute à quelques "digressions". Habituelles, elles font partie du charme d'un Faulkner (à mon goût du moins) , mais là elles m'ont paru trop ardues, quasi ésotériques - je pense en particulier aux épisodes qui concernent le prêtre Hightower.
Mais l'envoutement opère tout de même...l'histoire d'un "nègre blanc", maudit dès la naissance, dévoré par la haine. Un homme qui semble fondamentalement mauvais, mais que l'on comprend et excuse presque au fur et à mesure de la trame du roman.
Cruauté, érotisme, violence, bonté, foi, puritanisme...tant de sentiments qui s'opposent mais se complètent à merveille pour donner une histoire puissante, dérangeante car pleine de paradoxes.
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C'est la première fois que je lisais un livre de William Faulkner et quelle découverte. Rare sont les auteurs à m'avoir autant marqué et séduite dès la première lecture.
C'est une lecture exigeante, l'écriture est complexe et très belle, le roman se construit lentement autour de plusieurs personnages. On passe d' une histoire à l'autre et les chapitres alternent sujets et rythmes, certains regorgent d'actions, d'autres sont presque exclusivement descriptifs en résulte parfois une impression de lenteur excessive. Cependant je suis tombée sous le charme, peut-être l'effet première découverte. Il faudrait que je relise ce texte dans quelques années en attendant je vais continuer à découvrir l' oeuvre de William Faulkner.
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C'est le premier livre de Faulkner que j'ai lu, il y a très très longtemps, j'en ai gardé un souvenir ébloui ; grâce à ce roman je suis devenue une passionnée de cet auteur, et j'avais par conséquence un peu peur d'être déçue , de ne pas retrouver complètement la magie de ma première lecture.Or il n'en ai rien, je crois que j'ai encore plus apprécié ce merveilleux roman la deuxième fois.

C'est sans doute le roman de Faulkner le plus construit, celui qui se rapproche le plus peut être d'un grand roman classique. le livre s'ouvre et se ferme sur Lena, jeune femme enceinte au début de l'histoire et qui a traversée plusieurs Etats à la recherche du père de son enfant. Lena, c'est la féminité absolue et sereine, elle me fait penser à ces déesses préhistoriques de la fécondité, rien ne semble troubler sa profonde quiétude.

Et entre ce début et cette fin qui irradient cette lumière présente dans le titre, il y a la violence, l'injustice, la bêtise et la souffrance d'êtres qui n'arrivent pas à trouver leur place. Au centre, Joe Christmas, dont on découvre petit à petit la terrible histoire, qui met en évidence toutes les failles et toutes les violences de cette société du Sud, puritaine, raciste, n'acceptant pas l'altérité ni entre les races ni entre les sexes, fondée sur la haine de l'autre et la haine de soi-même en définitif.

C'est pour moi l'un de plus beaux livres qui existent, l'un de ceux qui nous marquent à tout jamais.
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Pourquoi lire ou relire Faulkner ? (Prix Nobel de littérature 1949). André Malraux a dit de lui qu'il possédait "au plus haut degré le sentiment tragique de la vie." La littérature de W. Faulkner est d'une force, d'une puissance exceptionnelle !

Ce livre "Lumière d'août" est un choc dès les premières lignes et une fascination, attirant encore et toujours le lecteur à poursuivre, à savoir et à comprendre.
Pénétrer l'univers de Faulkner est une expérience à nulle autre pareille : il nous parle, admirablement bien, des hommes, avec leurs qualités et leurs défauts, surtout leurs défauts ; des êtres humains souvent marqués par le puritanisme, ou la déchéance, des gens qui ont péché et qui doivent expier.
On ne va pas faire ici une étude littéraire détaillée, il y en a déjà de très bien ; on va juste rappeler à quel point c'est une littérature magnifique, éblouissante.

C'est, en simplifiant, principalement l'histoire d'un nègre blanc : un homme à la peau blanche donc, sans aucun signe visible de "négritude" mais qui a du sang noir (c'est à dire des parents et/ou des grands-parents à la peau noire). Et dans l'Amérique de l'entre deux guerres c'est quelque chose d'incompréhensible et d'affolant.
Dans la petite ville de Jefferson (Mississipi) une maison brûle ; à l'intérieur, le cadavre d'une femme, blanche, assassinée. Un homme nommé Joe Christmas qui habitait tout près a disparu. La police, persuadée de sa culpabilité, va essayer de l'attraper.
Dans un deuxième temps, l'auteur nous raconte la genèse de l'histoire et en quelque sorte la "mise en place" du criminel ; son enfance et son adolescence ainsi que tout ce qui mène au drame.
Mais il y a également d'autres personnages, tous intéressants et parfaitement analysés par l'auteur ; le plus frappant est sans doute la parfaite maîtrise qu'a W. Faulkner de son récit.

Extraits : "... Avez-vous jamais connu un blanc du nom De Christmas? Je n'ai jamais connu personne avec un nom pareil, dit l'autre. Et, pour la première fois, Byron comprend que le nom d'un homme, considéré en général comme simple interprétation sonore de qui il est, peut être, en quelque sorte, un présage de ce qu'il fera, si on peut en lire à temps la signification. Il lui sembla qu'avant d'avoir entendu son nom aucun des ouvriers n'avait prêté grande attention à l'étranger. Mais, ils ne l'eurent pas plutôt entendu, qu'ils eurent l'impression que quelque chose dans la sonorité du mot s'efforçait de leur faire sentir ce à quoi ils devaient s'attendre ; comme si l'homme portait avec lui un avertissement inséparable, comme une fleur son parfum ou un crotale le bruissement de sa queue." (p 55)

"Ce n'était pas le dur labeur qu'il haïssait ; ce n'étaient pas les châtiments, ni l'injustice ; il y était habitué avant même d'avoir connu ses parents adoptifs. Il n'attendait pas moins et, par la suite, il n'en ressentait ni outrage ni surprise. C'était la femme : cette tendre bonté dont il se croyait condamné à être toujours la victime et qu'il haïssait plus que la justice dure et inflexible des hommes." (p 217)

Alors oui, il faut (re)lire les livres de cet immense écrivain, ne serait-ce que pour un extraordinaire moment de lecture.

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