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EAN : 9782207139493
256 pages
Denoël (16/05/2019)
3.88/5   17 notes
Résumé :
Sa passion ? L'opéra. Son métier ? Tueuse à gages. Elle n'a pas de nom. Se tient à distance, de tout et d'abord d'elle-même. Restauratrice le jour, elle se transforme, la nuit, en machine à tuer. Quand elle n'obéit pas aux ordres de ses commanditaires, elle court le monde, d'opéra en salle de concerts, pour écouter les oeuvres de son compositeur fétiche, Richard Strauss. Son prochain contrat ? Une cheffe d'orchestre à la célébrité naissante...
Elle s'appelle ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Je remercie les éditions Denoël pour l'envoi de ce thriller.
Après des études de lettres et quelques années de recherche sur les rapports texte-musique dans l'opéra, Christine Féret-Fleury fait ses gammes d'éditrice chez Gallimard Jeunesse, avant de se consacrer à l'écriture depuis 2001. Auteure d'une centaine de livres pour enfants et adultes, elle est l'auteure du thriller » La femme sans ombre « publié aux éditions Denoël en ce printemps 2019.
Passionnée de Richard Strauss, elle est restauratrice la nuit et tueuse à gage la nuit. Une couverture qui lui permet de tromper l'ennemi. Ou bien de se tromper elle-même…Elle n'a pas de nom et emploie dans son récit la deuxième personne de singulier, comme si elle te confiait, à toi lecteur, ses secrets.
p. 16 : » Une réussite enviable, ou plutôt un mensonge très bien élaboré. Tu as vécu avec assez longtemps pour oublier, parfois, durant quelques minutes, qu'il n'a rien avoir avec ta réalité. »
Elle est rodée, et s'applique à exécuter chaque contrat avec la même méticulosité, la même froideur. Sauf que, une minute d'inattention lui fait prendre le risque d'être confondue.
p. 33 : » Quand tu bosses, tu n'as pas d'émotions, en principe. Mais la conscience subite que tu es rentrée, une fraction de seconde, dans le champ de la caméra de surveillance. «
Pourtant, elle a été à bonne école. Ils ont été des maîtres en la matière. Mais elle est incapable de les nommer, de leur donner une consistance réelle. Elle est le produit de leur acharnement. Et elle sait que la moindre erreur lui sera fatale.
p. 35 : » Tu le sais, pourtant. Ils te l'ont appris, chacun à sa manière, les deux hommes qui t'ont façonnée, ton grand-père et l'autre. Qui ont changé ton nom, la couleur de tes cheveux, la forme de ton nez, celle de tes pommettes. Qui ont fait de toi une arme de grand prix, affûtée et mortelle. «
Son prochain contrat : une cheffe d'orchestre d'origine rwandaise, Hope Andriessen. Cette femme métisse a assisté , enfant, au massacre de sa famille. Une blessure insurmontable qu'elle tente de cautériser à travers la musique, sa raison de vivre.
p. 57 : » Il n'y avait pas d'autre morale, pensait Hope, que celle-ci : nous avons tous besoin d'une ombre. Cette ombre qui relie notre corps à la terre sur laquelle nous marchons. Impalpable, elle est pourtant bien là, dès que la lumière nous touche. »
Récemment nommée à la tête de d'un orchestre, elle dirigera un opéra de Strauss, La femme sans ombre.
p. 69 : » Pour la main gauche de cette femme, tu éprouves quelque chose qui ressemble à de l'amour. C'est pour cela que tu la suis de capitale en capitale depuis presque dix ans. «
Deux femmes que tout sépare, sauf leur passion pour la musique…
Et si les rôles s'inversaient ? Et si ce contrat était l'occasion de piéger tes commanditaires ?
p. 113 : » Pister ceux qui te suivent. de très près, cette fois. de proie, redevenir prédatrice, un rôle taillé pour toi. «
Haletant, ce thriller a été l'occasion de plonger dans le monde de Richard Strauss, dans La Femme de l'ombre. le fait de ne pas nommer la narratrice, de la tenir à distance, tout en pénétrant un passé terrible, une sorte de survivante à la » My absolute darling » de Gabriel Tallent, crée paradoxalement un attachement. Une découverte intéressante, qui pique ma curiosité de découvrir d'autres ouvrages de Christine Féret-Fleury.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Deux femmes que tout oppose : l'une est une tueuse à gages, sans identité et sans regrets; l'autre est une chef d'orchestre qui monte dans la profession et qui a perdu sa famille lors du génocide du Rwanda de 1994. Pourtant, elles ont un point commun : celui de la musique et surtout de l'opéra. Qu'est-ce qui a pu mener l'une à s'intéresser à l'autre ? Mais surtout à en faire sa prochaine cible?

Voilà un thriller qui présente plusieurs originalités, ce qui n'est pas pour me déplaire. Tout d'abord, je précise quand même que je ne suis pas une féministe convaincue, loin de là même, mais se retrouver avec comme personnage principal un tueur à gages de sexe féminin, cela ne se voit pas dans beaucoup de livres. Je pense qu'ils peuvent peut-être même se compter sur les doigts des deux mains (allez, comptons les pieds pour être certaine;).

L'auteure, Christine Féret-Fleury a réussi à me transporter dans un milieu que je ne connaissais que peu : celui de l'opéra. La musicalité peut se ressentir dans la lecture de ses mots et m'a fait découvrir ce milieu encore assez intimiste.

La narration est aussi loin d'être traditionnelle pour deux raisons. D'abord, les chapitres alternent les deux voix des deux personnages féminines principales que sont la tueuse à gages et la chef d'orchestre. Même s'ils ne sont pas identifiés spécifiquement comme concernant l'une ou l'autre des protagonistes, il est facile de s'y retrouver. En effet, la tueuse à gage n'ayant pas été nommément citée, la partie de son récit se déroule à la deuxième personne du singulier. Original, cela permet en quelque sorte de s'y transposer et de « vivre » cette partie avec et en elle.

Je me suis attachée à ces héroïnes singulières aux milieu et style de vie antagonistes. Pourtant, ce sont deux femmes fortes qui ont dû faire des choix difficiles qui les ont menés à des destins si particuliers, les rapprochant en quelque sorte.

Christine Féret-Fleury a pris le soin de terminer son thriller par un final soigné et travaillé. Là encore, je ne m'y attendais pas et ne l'ai pas vu venir effaçant ainsi les désagréments dûs aux petites longueurs au centre de l'histoire.

Je remercie BePolar.fr et les éditions Denoël pour l'envoi de ce très bon livre.
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Titre :  LA FEMME SANS OMBRE

Auteur : Christine FERET-FLEURY

Editions : DENOEL

Genre : thriller

Nombre de pages : 252

Date : 2019 

Prix : 17,90 €



Présentation physique du livre :

Un livre de moyen format comprenant environ 250 pages.

La couverture représente le visage d'une femme dans l'ombre. Et au dos, nous pouvons admire une partition partielle.



Résumé : 

Sa passion ? L'opéra. Son métier ? Tueuse à gages. Elle n'a pas de nom. Se tient à distance, de tout et d'abord d'elle-même. Restauratrice le jour, elle se transforme, la nuit, en machine à tuer. Quand elle n'obéit pas aux ordres de ses commanditaires, elle court le monde, d'opéra en salle de concerts, pour écouter les oeuvres de son compositeur fétiche, Richard Strauss. Son prochain contrat ? Une cheffe d'orchestre à la célébrité naissante... Elle s'appelle Hope Andriessen. D'origine rwandaise, elle a assisté au massacre d'une grande partie de sa famille. Depuis, la musique est son foyer et sa seule raison de vivre. Après des années d'efforts acharnés, elle vient enfin d'être nommée à la tête d'un grand orchestre ; juste avant Noël, elle dirigera un opéra de Strauss, La Femme sans ombre. Deux femmes que tout sépare, sauf leur passion pour la musique. Et le fait que la première va devoir tuer la seconde...



Sur l'auteur et son univers 

Christine Féret-Fleury est l'auteur d'une cinquantaine d'ouvrages pour la jeunesse, mais aussi de romans pour les adultes et d'anthologies. Dans la collection Mon Histoire, elle a publié SOS Titanic. " L'époque de la Commune, si proche et si lointaine à la fois de la nôtre, a été l'occasion pour moi de découvertes passionnantes. Les photographies prises de Paris en 1870-1871 sont particulièrement émouvantes car elles nous restituent un passé souvent réduit à quelques lignes dans les manuels d'histoire... Je tiens à remercier Marc Séassau, qui m'a indiqué des sites où consulter d'anciens plans de la capitale et m'a prêté un ouvrage essentiel, Paris, ses organes, ses fonctions et sa vie, de Maxime du Camp. Dans un ancien " livre de prix " trouvé dans la bibliothèque de ma grand-mère, Paris sous les obus, j'ai déniché des anecdotes intéressantes, notamment celle du " traître " dont le couteau sentait l'oignon ! Enfin, plusieurs phrases attribuées à Louise Michel dans ce roman sont directement tirées de ses Mémoires (La Commune, histoire et souvenirs). "



Sur les éditions



Depuis 1930, Denoël propose une littérature engagée, française & étrangère, imaginaire & noire, ainsi que des essais & documents.
À travers ses différentes collections, la maison publie une cinquantaine de titres par an.

En fiction française, Denoël joue depuis toujours un rôle de découvreur, aussi bien dans le domaine du roman littéraire que dans celui du thriller ou du roman d'aventures.

En fiction étrangère, une place majeure revient au roman littéraire (Arto Paasilinna, Mark Z. Danielewski, Eve Ensler, Chuck Palahniuk, Sarah Waters, Viktor Pelevine, Mircea Cartarescu…), mais aussi à la science-fiction et au fantastique (Ray Bradbury, Philip K. Dick, Christopher Priest, J. G. Ballard…).

Denoël publie également des documents d'enquête et de témoignage dans la collection Impacts, où les sujets d'actualité politique côtoient des questions de société.

La collection Denoël Graphic incarne la tendance nouvelle de la bande dessinée à se rapprocher de la littérature et s'adresse aux publics adolescent et adulte.

Enfin, Denoël publie une collection d'albums d'humour qui accueille des auteurs comme Sempé, Topor, Delhomme.





AVIS

Un grand merci aux éditions Denoël pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une opération organisée par bepolar.



Début du livre 

On ne voit que cela : le sang. Un long serpent dun rouge profond qui ondule sur la partition , paresseusement, coupant une portée juste à l'armure de la clé...



Nous avons cette femme Elle, qui se passionne pour la musique et notamment l'opéra.

Mais la nuit elle exerce un tout autre métier beaucoup moins agréable....

Cette femme, qui n'a pas de nom, et qui ne semble pas exister ou plutôt ne pas être, a été élevée par des hommes en vue d'en faire ce qu'elle est aujourd'hui : leur arme. Elle vit pour tuer et pour remplir des contrats.

Aucun sentiment ne lui est autorisé. Même le jour où elle commence à connaitre l'amour avec une femme; cette dernière est froidement abattue. Tout pour pour montrer que tel n'est pas son objectif et qu'elle ne doit pas s'écarter des missions qui lui sont confiées.

Et un jour malheureusement, sa mission va interférer avec sa passion : comment ? La cible à abattre sera sa cheffe d'orchestre fétiche : Hoppe Andriessen. Fabuleuse, cette dernière voit sa célébrité grandir de jour en jour.

Toutes deux sont des fidèles fans de Richard Strauss.

Hoppe, quant à elle a un passé vraiment trouble et plutôt triste puisqu'elle a assisté au massacre de sa famille au Rwanda. Elle se réfugie depuis dans la musique qui semble l'apaiser.

Mais pour quelles raisons est-elle visée ?

La tueuse sans ombre arrivera t'elle à dépasser ses sentiments et à agir comme on lui demande ?

De nombreuses références à la musique classique sont à noter et permettent lorsque le lecteur est un peu connaisseur de se sentir dans son élément. 





Le personnage de Elle : c'est une jeune femme à qui on n'a pas laissé le droit de vivre sa vie comme elle l'entendait. Depuis toute petite, elle est élevée et éduquée pour devenir une machine à tuer, une tueuse à gage, dont le seul rôle est de remplir des contrats.

Elle n'a pas le droit d'aimer, elle n'a pas le droit de s'écarter de la vie qu'on lui a tracée.

Son absence de nom lui confère encore plus ce sentiment de n'être qu'un objet qui sert à assouvir les désirs de ses commanditaires.

Elle a néanmoins sa passion qui lui permet de supporter l'insupportable.



Le personnage de Hope : Cette cheffe d'orchestre a tellement bravé d'épreuves et connu des moments de désespoir qu'elle semble aujourd'hui insouciante, voire presque inconsciente.

En effet, à certains moments alors que son assistante remarque des évements particulièrement étranges, Hope feint de ne rien voir.

Est-ce vraiment ce qu'elle ressent ou essaie t'elle juste de se persuader que tout va bien ?



Et si tout cela était le résultat d'une énorme machination internationale? 



Le point fort de l'histoire se trouve dans l'ambiance du livre un peu particulier puisque tout est écrit autour de l'oeuvre de la femme sans ombre de Richard Strauss.



Le style de l'auteur

Une intrigue bien ficelée, des personnages attachants et surtout avec un passé hors du commun, qui est particulièrement bien développé; ce qui permet de comprendre leurs personnalités assez troubles et surtout peu banales.



Le genre

Un thriller autour du thème de la musique classique.



La forme de l histoire

Le roman est divisé en plusieurs chapitres.

Le texte est aéré et l'écriture est fluide. Ce qui en fait une lecture agréable.

J'ai cependant trouvé certains moments un peu longs.

Ce qui n'enlève rien à l'originalité de l'histoire. 



Conclusion : 

Pour la musicienne que je suis, je n'ai pas eu de mal à me plonger dans cette ambiance et à apprécier les références musicales présentes tout au long de l'histoire.
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Quand on lit beaucoup de thrillers, tout finit par se ressembler plus ou moins.

On pourra au moins reconnaître à l'auteur d'avoir faire preuve d'un minimum d'originalité.

Déjà dans la forme, si l'alternance des points de vue reste un système très utilisé en littérature, et encore plus en dans les thrillers et romans policiers, les deux voix parviendront à prendre une forme bien singulière, et notamment la deuxième personne pour la tueuse à gages. Même si, personnellement, je trouve ce moyen de narration assez peu justifié. Jusqu'à présent, les seuls livres qui étaient écrits à la seconde personne était justement adressé à une personne bien précise (même fictive) comme dans Parfaite de Caroline Kepnes, où pour le coup, ça apportait quelque chose au personnage. Alors que là, ça se substitue juste à la première ou troisième personne, ça n'apporte rien de concret (ou bon, d'accord, elle n'a pas de nom, et pas de réelle identité, mais la première personne aurait suffi !). Bref, peu convaincue par ce choix d'écriture.

Passons au contenu, original lui aussi : on mêle deux mondes assez distincts : à savoir le monde de l'opéra, et celui des tueurs à gages. Et l'auteur sait manier son récit de manière à ce que ces deux univers particuliers donnent un rendu intéressant et cohérent, en plus d'être atypique. Il y a quelque chose dans l'ambiance qui attire notre attention, et oui, c'est plutôt bien fichu.

Surtout que même si le suspense n'est pas autant présent que dans certains thrillers, la fin nous apporte quelques surprises.

Mais on ressent quand même une intrigue qui peine à se mettre en place, avec malheureusement quelques longueurs et du superflu (alors que bon, ce livre est loin d'être un pavé, et les choses vraiment intéressantes ne sont pas suffisamment approfondies, dommage, vraiment !)

Mais surtout on ne rentre pas assez dans l'intériorité des personnages. Si le monde de la musique est assez bien dépeint, je trouve que les personnages auraient pu être approfondis, que ce soit leur passé, leur mal-être, qui est à peine mentionné, et très vite expédié. Et ça, c'est le cas à la fois pour la cheffe d'orchestre et la tueuse à gages : je veux dire, c'est quand même triste d'avoir des personnages aussi atypiques, et à fort potentiel, et pourtant ne pas pouvoir se mettre à leur place et les connaître davantage.

En fait, même si dans l'ensemble c'était une plutôt bonne lecture, je suis plutôt déçue, parce qu'au vu du sujet, et des personnages, je reste convaincue qu'il y avait moyen d'avoir bien mieux.
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Les pépites d'Isabelle pour Collectif Polar
D'habitude, quand tu commences un nouveau livre, tu as ta petite idée. Tu connais l'auteur, tu as lu une critique du roman, tu as été harponnée par quelques phrases glanées sur la 4e de couv. Grosso modo, tu sais à quoi t'attendre. Mais là, non. La femme sans ombre s'est glissée en silence sur ta PAL. Curieuse, tu commences ta lecture. Et là, quelque chose se passe. Les premiers mots captent ton attention, les premières phrases t'aiguillonnent. le plaisir est immédiat et se prolongera bien après ta lecture. Comme un feu d'artifice qui s'imprime sur ta rétine. Tout te plaît chez cette femme sans ombre et ses héroïnes, silhouettes frayant dans le clair-obscur. L'intrigue est intéressante : elle dépeint la confrontation d'une tueuse à gages qui éprouve une véritable passion pour l'oeuvre de Richard Strauss avec sa cible, une talentueuse cheffe d'orchestre d'origine rwandaise rescapée du génocide. La musique occupe une place centrale dans l'histoire. Elle se coule avec naturel dans le récit, l'enrichit et lui donne de la profondeur. Comment ne pas évoquer les autres thèmes du roman, abordés avec coeur, érudition et intelligence comme les violences faites aux femmes ou le massacre des Tutsi en 1994 ? Quant au style, il te rappelle une chose essentielle : ce que tu aimes, avant tout, dans la littérature, ce sont les éclairs de lucidité ressentis en lisant les mots justes qui décrivent des états, des émotions, des sensations que tu reconnais de façon intuitive, sans les avoir jamais formulés. Et une fois le livre refermé, après le bouquet final, tu réalises que tu t'identifies parfaitement à cette tueuse qui parle à la 2e personne du singulier.
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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critiques presse (1)
Culturebox
20 août 2019
La Femme sans ombre est un roman noir singulier qui a le mérite de nous transporter dans l’univers de la musique classique et plus particulièrement la musique de Richard Strauss. Et le tout avec beaucoup de finesse.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Un mur entier du restaurant est occupé par des étagères sur lesquelles il ne reste aucun espace libre. Sur ces étagères, classés par ordre alphabétique, des CD de tous les compositeurs classiques, à l’exception d’un seul. Personne ne t’a jamais demandé le motif de cette exclusion, personne n’en a jamais eu l’idée, d’ailleurs, faute de l’avoir remarqué. Même les soi-disant mélomanes, qui battent la mesure avec leur fourchette quand tu insères dans la chaîne 15B & O le dernier enregistrement du Concerto pour piano no 3 de Rachmaninov, capté en live à la Philharmonie en juin 2015 avec Daniil Trifonov au piano et Myung-Whun Chung dirigeant l’orchestre de Radio France, sont en réalité d’une ignorance crasse. D’ailleurs, ils préfèrent Chopin et Vivaldi. Tu as sur ton mur tout ce qui est nécessaire à leur bonheur, depuis l’intégrale des Préludes par Sokolov jusqu’aux innombrables concerti pour violoncelle déclinés en quinze versions, joués par Yo-Yo Ma, Jean-Guihen Queyras, Francesco Galligioni, Paul Sacher et l’inégalable – à ton avis – Alexander Kniazev. Ils n’entendent pas la différence, mais cela n’a aucune importance. Ils sont heureux de prendre leur repas dans un endroit si atypique, si décalé, si cosy. De temps à autre, ils te demandent ton avis avant d’acheter une place de concert, ce qui te permet de les aiguiller vers des interprètes convenables.

Mais aussi d’éviter, dans la mesure du possible, de les croiser en remontant les rangs de l’orchestre.

Car tout, dans la vie, est une question d’équilibre. Chacun dans son monde. C’est ta devise, et elle ne t’a pas trop mal réussi jusqu’à présent.
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On ne voit que cela : le sang. Un long serpent d’un rouge profond qui ondule sur la partition, paresseusement, coupant une portée juste à l’armure de la clé – trois dièses, la partie des bassons –, puis coule droit vers le coin de la feuille et tombe goutte à goutte sur le bois clair du podium, les éclaboussures imbibant le tissu du pantalon noir retroussé sur des chaussettes de coton à côtes, elle l’a vu, le matin même, en prendre trois paires identiques et les ranger avec soin dans son sac de voyage à côté des deux chemises immaculées et des nœuds papillon en piqué de coton blanc, pourquoi trois paires, a-t-elle demandé, tu seras rentré demain, on ne sait jamais, a-t-il répondu.

On ne sait jamais. Il disait cela souvent.

Il disait aussi : il faut toujours s’attendre à une surprise. À en croire l’étonnement qui ne s’est pas effacé de ses traits, il ne s’attendait pas à celle-là.
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En chaque être humain habite une innocence qui lui est propre.
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Dans le coffre de la Carrera, il a laissé l’étui qui ne le quitte jamais, un étui à hautbois qui lui a souvent servi à se faire passer pour un musicien, à l’introduire dans les coulisses et les salles de répétition, ses lieux de prédilection pour le business. Il est un musicien, peut-être le plus subtil d’entre-eux, mais personne ne le sait. C’est son secret. Jouissif et solitaire.

Ça et l’instrument des punitions, la machine à oubli comme il aime à dire, mieux qu’une psychanalyse et moins cher. Le fric, il préfère le claquer.

Il se penche vers le coffre, le déverrouille. Fait claquer les fermoirs de l’étui. Dans le compartiment de gauche, le knout est lové, bien sage, ses cinq lanières lestées de plomb enroulées autour du manche en cuir tressé. D’une main, il déboucle sa ceinture. Il n’y a personne dans le parking et il s’est garé juste hors de l’angle de prise de vues de la caméra de surveillance la plus proche.

De toute manière, il va faire vite. Il a l’habitude.

Il baisse son pantalon. Prend le fouet.
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Depuis longtemps, elle sait que le ciel est vide. Ou que dieu, si ça existe est un nœud dans l'univers, un croisement de lignes de force, une divinité sans intention, sans pensée, bonté, ni justice. Une sorte de robot, ou de poupon géant jouant à édifier des tours pour mieux les démolir ensuite.

Chapitre 14 page127 sur 251
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Vidéo de Christine Féret-Fleury
Dans 'Le Pays aux longs nuages' (Marabout), Christine Féret-Fleury raconte l'histoire d'une reconstruction en Italie, celle de deux femmes, Acia et Kamar. Acia est italienne et cherche un sen sà sa vie, Kamar est syrienne et a dû fuir son pays. Elles vont se retrouver et se lier autour de la cuisine, et de tout ce qui fait le charme de ce pays. L'autrice nous en dit plus dans cette vidéo, à travers 5 mots.
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