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EAN : 9782752901996
414 pages
Phébus (08/06/2006)
3.47/5   31 notes
Résumé :
Dans les années 1840, tout Londres ne bruit que des frasques du marquis de Rio-Santo. dandy insolent dont la richesse paraît sans limite, qui subjugue l'aristocratie... et règne en même temps sur les bas-fonds de la capitale ! Car en dépit de son nom, Rio-Santo est irlandais, et à la tête d'une association de malfaiteurs baptisée Les Gentilshommes de la nuit, il prépare en secret une révolution destinée à libérer l'Irlande. Complots, poursuites, assassinats, nous vo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le roman-feuilleton du XIXe siècle dans toute sa splendeur. C'est kitsch. Très kitsch. Ca nécessite de savoir traiter avec humour les pures, chastes et belles jeunes filles qui ne savent rien faire de leurs dix doigts, encore moins de leur cerveau, et passent leur temps à roucouler, soupirer, s'évanouir et se faire enlever par des affreux méchants pas beaux.
Mais dans son genre, c'est assez réjouissant, et diablement entraînant. De l'action, plein d'action, des rebondissements à tous les chapitres, des affreux méchants pas beaux infâmes à souhait, des bas-fonds londoniens délicieusement sordides, un personnage principal assez complexe et intéressant, qui entretient de plus une relation pour le moins ambigüe avec un romantique et charmant jeune homme...
Bref, un très bon moment de lecture !
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Dans les années 1840 à Londres, un homme semble aimanter tous les regards. le marquis de Rio Santo éblouit les femmes et sa fortune attire les commentaires des hommes de la haute société londonienne. « le marquis de Rio Santo ! l'éblouissant, l'incomparable marquis ! Londres et Paris se souviennent de ses équipages. L'Europe entière admira ses magnificences orientales ; l'univers enfin savait qu'il dépensait quatre millions chaque saison, vingt mille livres sterling par mois. » Un tel personnage ne se crée pas que des amitiés et il est bientôt entouré de méfiance et de jalousie. D'autant plus que la cicatrice qui barre son front n'est pas sans rappeler celle d'un autre… l'identité du marquis de Rio Santo finit par être au coeur du roman de Paul Féval.

Si vous cherchez une définition concrète du mot rocambolesque, je vous conseille d'ouvrir ce roman datant de 1844. Mon résumé est des plus succinct car il est absolument impossible de résumer l'intrigue foisonnante conçue par Paul Féval. L'histoire n'est faite que de rebondissements, de surprises, de révélations. Vous y trouverez tout ce qui fait un roman d'aventures : des machinations, des complots, des enlèvements, de la fausse monnaie, de la piraterie, des expériences médicales, des identités multiples et une puissante société secrète. Paul Féval nous entraîne dans une ville souterraine, une ville cachée. La société secrète se nomme la grande Famille et elle a des membres dans toutes les couches de la société. On y compte aussi bien des révérends, des banquiers que des mendiants, des aubergistes. le but de ces lords de la nuit est le vol, l'argent avant tout. Mais celui qui est à la tête de l'organisation suit un but fort différent. Certes, il a besoin d'argent mais pour une cause qu'il défendrait jusqu'à la mort. C'est un personnage complexe et ambigu. D'une intelligence et d'un courage hors-norme, cet homme nommé Edward ne s'abaisse jamais au crime gratuit ce qui l'éloigne de la veulerie des membres de la grande Famille. Malgré ces crimes, Edward est un personnage attachant.

Si vous aimez les romans d'aventures, si une multitude de personnages et de situations ne vous effraie pas, plongez dans le Londres secret de Paul Féval, vous en aurez pour votre argent !
Lien : http://plaisirsacultiver.wor..
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On délaisse les mystères urbains au profit des intrigues privées



Eugène Sue avait ouvert la voix aux Mystères de Paris qui montraient dans un roman tout aussi fleuve la société du XIX° siècle et ses mystères. C'était carrément un mélange de gothique et de naturalisme et si on ne s'enfile pas tout d'un coup, ça passe tout seul. Lorsque Paul Féval avait vu cela, il s'était dit qu'il allait faire pareil mais à sa sauce. Donc virez moi le naturalisme et on se paye une bonne intrigue.



Oui, je sais, dis comme ça, ce n'est pas sexy alors qu'en fait, à l'époque, c'est ce roman qui a définitivement introduit Paul Féval dans le monde des lettres. Et personnellement, cette intrigue était bien développée. Parfois elle s'étirait en longueur mais quand on voit le pavé, on comprend. Et puis remettons aussi dans le contexte. A l'époque, on achetait des livres qui pouvaient servir de siège sans que cela ne froisse qui que ce soit.

Si vous aimez les classiques, sans toutefois vouloir vous frotter à du Hugo ou du Zola



Oui, parce que même dans le classique, tu peux faire le rebelle 😉 Mais soyons plus sérieux, le voulez vous ? Pour moi, les mystères de Paris ou de Londres (ils sont dans le même panier). C'est le genre de bouquin que vous pouvez mettre sur votre table de chevet et vous lisez un chapitre tous les soirs avant de dormir. C'est long, on est d'accord parce que le nombre de pages est long. Et le style a plus de deux siècles donc si vous vous enfilez les 1400 pages d'un coup d'un seul, cela va rapper un peu. Comme je vous le disais, un chapitre par soir, ni plus ni moins, recommandation de la Koko. Et vous vous prendrez d'intérêt à la ville qui se développe devant vous mais aussi à l'intrigue qu'on vous raconte.



Car pour moi, c'est comme un roman à épisodes où l'on reçoit sa dizaine de pages à lire tous les jours dans le journal. C'est le bouquin qui va t'accompagner les soirées où il ne se passe rien et qu'il faut bien trouver quelque chose. Et c'est ce genre de petits grands récits qui peuvent vous changer la donne. Et enfin, c'est aussi ce qui vous permettrait aussi de découvrir un autre siècle, dans une autre ville.
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Un bon roman dans son genre, mais il m'a bien moins plus que le bossu du même auteur.
Peut-être est-ce en raison d'une intrigue plus décousue, moins centrée.
De plus un fait m'a un peu choquée, c'est que le personnage le plus diabolique du récit, le méchant sans scrupule soit juif, avec tous ces traits de l'usurier juif cruel. Bon c'était monnaie courante à l'époque, mais quand on connait l'histoire de la seconde guerre mondiale, ce n'est pas le genre de chose plaisante à découvrir, ce genre de cliché noirci.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Stephen avait complètement oublié Donnor d’Ardagh, le pauvre Irlandais, et l’étrange marché qu’il lui avait proposé à la porte de Bishop le burkeur.
Eût-il songé à Donnor d’Ardagh, le commencement d’explication de Betty, affirmant que l’homme qui attendait dans la salle du rez-de-chaussée parlait des deux jeunes filles, eût rejeté Stephen à cent lieues du pauvre Irlandais.
En entrant dans le parloir, il reconnut Donnor, plutôt à son habit en lambeaux qu’à sa figure, car le pauvre Irlandais s’était assoupi en l’attendant, et son visage, appuyé sur sa main se cachait derrière les touffes en désordre de ses épais cheveux.
Stephen, qui s’élançait avec toute l’ardeur de sa curiosité inquiète, s’arrêta désappointé.
— Il n’y a que vous ici ? s’écria-t-il.
Donnor ne saisit point le sens de ces paroles, mais il s’éveilla en sursaut ; sa main s’appuya, tout d’abord sur son estomac.
— Oh ! murmura-t-il ; — j’ai rêvé que je mangeais du pain !… Cela fait du bien, même en rêve, car je ne souffre plus de la faim…
Il aperçut Stephen et tressaillit de la tête aux pieds.
— Je n’ai pas rêvé, reprit-il ; — j’ai mangé… le prix de mon sang. — Me voilà, Votre Honneur, poursuivit-il avec une tristesse calme. — Je suis allé dans Saint-Gilles. La petite fille a des habits, et j’ai acheté du pain… J’ai eu tort d’acheter du pain, ajouta-t-il en soupirant, car le pain est bon et donne envie de vivre… C’est égal ; me voilà.
Donnor s’était levé et se tenait debout, les bras croisés, en face de Stephen, qui, harassé de fatigue, venait de se jeter dans un fauteuil.
— C’est bien, murmura ce dernier, avec distraction. Je verrai à vous employer.
— Écoutez, Votre Honneur, dit résolument Donnor, pas de retard !… Maintenant que je ne souffre plus, je me sens des idées de vivre. Je n’ai que quarante ans, après tout… finissons-en. J’ai une corde dans ma poche ; vous n’aurez que le clou à fournir.
Stephen le regarda, étonné.
— Remettez-moi les vingt-cinq shellings que vous me devez, poursuivit Donnor, et montrez-moi le chemin de votre laboratoire… ce soir, ce sera fait.
Le souvenir de ce qui s’était passé, revint tout-à-coup à Stephen.
— J’ai besoin d’amis vivants, Donnor dit-il avec un sourire involontaire, et je tâcherai de vous ôter l’envie de vous pendre… Mais avez-vous été toujours seul ici depuis votre arrivée ?…
— Votre Honneur !… Votre Honneur ! s’écria Donnor au lieu de répondre, dites-moi cela mieux et plus au long… Je suis un pauvre homme… il serait mal de me laisser croire… Ne voulez-vous donc point mon corps en échange de votre argent ?
— Assurément non, mon ami, répliqua doucement Stephen.
— Oh !… fit Donnor, étouffé par la surprise.
Puis, il poursuivit avec un flot de volubilité sans pareille :
— J’aurais dû m’en douter… Et ne me l’aviez-vous pas dit déjà dans Worship-Sreet, Votre Honneur ?… Mais je ne voulais pas vous comprendre, parce que j’ai bien souvent espéré… Et cela fait tant de mal d’espérer en vain !… Mais, oh ! Votre Honneur ! quand j’ai vu que vous demeuriez dans cette maison, d’où les deux petites demoiselles m’ont bien des fois jeté leur aumône…
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Le cavalier Angelo Bembo regardait de tous ses yeux, et sentait bouillir son sang dans ses veines en songeant au dessein probable de ces deux hommes qui violaient clandestinement la retraite de sa jeune fille.
Car elle était à lui. — Du moins c’était l’avis du cavalier Angelo Bembo.
Le comte, cependant, s’était arrêté, immobile, à trois ou quatre pas d’Anna, et tandis que Paterson parlait en gesticulant avec une certaine emphase, White-Manor promenait lentement son regard éteint tout autour de la chambre.
Bembo n’eut pas de peine à interpréter cette scène : évidemment, le valet vantait les charmes infinis de la jeune fille, acquisition nouvelle, sans doute, tandis que le pacha, — nous voulons dire le lord, — faisait des réflexions mélancoliques sur la fragilité des voluptés humaines.
Angelo avait un désir passionné de lui briser le crâne.
Du reste, il ne le reconnaissait point.
Quand Gilbert Paterson eut terminé son éloquente tirade, le comte poussa un long soupir et secoua la tête en disant :
— Je voudrais qu’il y eût à chacune de ces fenêtres huit bons barreaux de fer…
— Oserai-je demander à Votre Seigneurie ?… commença Paterson étonné.
— Quatre en travers et quatre debout, poursuivit le lord ; — et je voudrais, Gilbert, tenir ici, au lieu de cette petite sotte, le fils de mon père qui, par le nom de Dieu ! n’en sortirait pas avant le jour de sa mort !
Le comte prononça ces derniers mots avec une effrayante énergie. Ses yeux mornes s’allumèrent tout-à-coup pour lancer un éclair sinistre.
Paterson courba la tête.
— Encore ce diable de Brian ! grommela-t-il ; — milord ne sort pas de là !
— Mais le jour vient ! s’écria tout-à-coup White-Manor ; — si bien déguisé que je sois, je sais un démon qui me reconnaîtrait d’un coup d’œil… Viens !… viens, Gilbert… Brian de Lancester me guette peut-être au passage pour me percer le cœur d’un coup de langue… Je ne suis pas en sûreté ici.
Le comte était pâle et frissonnait.
— Oh ! j’en mourrai, je le sens ! poursuivit-il d’une voix étouffée ; — et il sera comte de White-Manor.
Ce dernier mot donne la mesure exacte de la haine qui devait emplir le cœur de White-Manor.
Brian était son héritier légal.
Le comte se dirigea vers la porte.
— Mais regardez-la, au moins, milord ! dit Paterson désespéré ; — voyez quelles mains, quels cheveux !… Y a-t-il au monde une plus jolie taille que celle-là ! y a-t-il des sourcils mieux arqués, un teint plus blanc, un front plus pur ?…
Les marchands d’esclaves qui fournissent le harem doivent être de bien grands poètes !
Le comte revint machinalement vers Anna endormie, mit le lorgnon à l’œil et contempla un instant avec la froideur stupide d’un eunuque de cent ans la ravissante enfant qui posait devant lui. Son lorgnon glissa d’un pied charmant à une ceinture mignonne, de la ceinture à la gorge, de la gorge aux cheveux, puis son lorgnon retomba.
— Je la trouve passable, murmura-t-il avec lassitude ; — une autre fois, maître Gilbert… je reviendrai.
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Derrière les nobles jardins du palais de Buckingham, loin, bien loin de ces quartiers populeux où le commerce entasse ses servants faméliques, s’étend un square vaste et régulièrement dessiné, dont le parc intérieur n’affecte point cette forme ronde ou ovale qui jure si étrangement dans tout le reste de Londres avec les enclos de maisons tirés au cordeau parallélogrammatique.
Les constructions qui environnent ce beau tapis de verdure sont autant de palais. On ose à peine s’y loger quand on n’est que pair d’Angleterre. C’est là que les princes étrangers, venant visiter Londres, plantent leur tente, et l’un de ces fiers édifices eut dernièrement pour habitant le descendant de vingt rois.
Cette place a nom Belgrave-Square.
Don José-Maria Tellès de Alarcon, marquis de Rio-Santo, occupait de tous ces palais le plus grand, le plus brillant, le plus magnifique, celui qui s’élève au nord du square, entre la place et la rue : qui porte le même nom, devant le passage conduisant à Pembroke-Street.
Le luxe de cette aristocratique demeure était devenu proverbial ; les plus somptueuses habitations du West-End lui cédaient le pas, et il fallait que la noblesse anglaise, si riche, si vaniteuse, si passionnée pour ce renom que donne dans le Royaume-Uni l’exagération d’un luxe poussé jusqu’à la folie, courbât le front devant le faste babylonien étalé par un étranger.
Rio-Santo, dont le goût artistique et capricieux ne pouvait point s’accommoder des bourgeois aménagements de l’architecture anglaise, laquelle n’a qu’un seul plan pour tout édifice, qu’il soit basse-cour, palais ou chapelle, avait bouleversé comme à plaisir tout l’intérieur de sa maison. Chez lui, on voyait de larges escaliers de marbre comme en Italie, et non point de ces raides échelles cirées et recouvertes d’un maigre tapis que les lords semblent avoir empruntées aux magasins cossus de Fleet-Street. L’ornementation intérieure affectait ce style large et harmonieux qu’on admire à Paris ou à Gênes, et qui semble inconnu chez nous, où le comfortable étoufferait les inspirations du beau, lors même que le protestantisme n’étendrait pas sur toutes choses extérieures le lourd et stupide niveau de son hypocrisie puritaine.
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Un soir de novembre, — un soir de dimanche, — le bon capitaine Paddy O’Chrane était attablé devant un gigantesque verre de grog dans le parloir de la taverne The Crown’s Arms.
Comme il y a dans Londres un demi-cent de tavernes qui portent pour enseigne les Armes de la Couronne, nous ne croyons pas inutile de spécifier que l’établissement dont nous parlons ouvre ses quatre fenêtres, ornées de rideaux rouges, et sa porte qui surmonte un raide perron de cinq marches, dans Water-Street, au quartier de la Tour.
Quant au capitaine Paddy, c’était un Irlandais de six pieds de long sur six pouces de diamètre, vêtu d’un frac bleu à boutons noirs, d’une culotte chamois, bouclant sur des bas de filoselle, et chaussé de larges souliers non cirés.
De l’autre côté du parloir (the parlour [1]) s’asseyait un homme d’une quarantaine d’années, à la physionomie honnête et calme. Il portait un costume décent, sans prétentions à l’élégance, mais éloignant toute idée de gêne.
Ses yeux, immobiles et dilatés, avaient le regard fixe des yeux qui ne voient plus. Il venait parfois à la taverne, où il était connu sous le nom de Tyrrel l’Aveugle.
Mistress Burnett, la souveraine de céans, dont le trône était naturellement dans le comptoir, venait à de rares intervalles dire un mot gracieux au capitaine Paddy, qui, très évidemment, était un habitué de la maison.
Une fille de taverne se tenait debout entre les deux portes.
Cette fille eût fait sa fortune à ne rien faire, au temps où les artistes étaient des princes et payaient leurs modèles au poids de l’or. Elle était admirablement belle. Autour de son front, dont le profil rappelait la courbe idéale du dessin antique, il y avait comme une auréole de robuste et calme dignité. Ses longs cheveux, d’un noir de jais, tombaient en larges boucles sur ses épaules demi-nues. Sa taille, magnifique en ses contours, gardait une grâce latente, mais exquise, parmi sa vigueur hautaine, et ajoutait à la fière perfection de son visage, comme un noble piédestal met en lumière la valeur d’une statue.
Le type juif dominait dans ses traits, et sa carnation n’était point celle d’une Anglaise.
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Le docteur tressaillit violemment au son de cette voix. Il releva son regard attaché sur la saignée avec une véritable terreur. Rio-Santo parlait. Rio-Santo était de nouveau l’homme redoutable devant qui tout pliait.
Moore venait de briser lui-même la chaîne qui garrottait la parole de cet homme, dont naguère il regardait l’impuissance en dédain. Il venait de lui rendre la faculté de commander, le pouvoir de punir.
Habile à réprimer ses impressions, il sut cacher sa crainte sous le voile du calme austère et impassible dont il couvrait d’ordinaire sa physionomie, mais il baissa involontairement les yeux devant Rio-Santo, dont le hautain regard avait repris vie, et dont le pâle visage recouvrait graduellement son expression accoutumée.
Cette transformation, dont on pouvait suivre les phases, ce changement à vue, eût ravi de joie une mère ou une amante, mais il devait faire naître dans l’âme ennemie du docteur Moore une terrible arrière-pensée.
Car ce cadavre, qui se redressait, était celui d’un maître, et d’un maître trahi.
Le sang coulait toujours. — Moore, absorbé par l’attention qu’il donnait au visage du marquis, dont chaque muscle reprenait tour-à-tour son expressive mobilité, ne songeait plus à la saignée.
— Assez ! monsieur, répéta Rio-Santo qui fronça le sourcil et porta la main à son cœur défaillant : — Voulez-vous donc encore m’assassiner ?
Moore ferma la saignée et croisa ses bras sur sa poitrine. — Il attendait son arrêt.
— Avancez-moi un fauteuil, dit Rio-Santo.
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Vidéo de Paul Féval
"Il y a quelques années, « on » murmurait que Claude Mesplède pourrait bien recevoir la médaille des arts et des lettres. Et puisque qu' « on » m'avait demandé mon avis sur la question avant d'entamer les démarches afférentes à ce genre de circonstances, j'avais indiqué que Claude ne voulait de médaille d'aucune sorte. Il avait déjà refusé celle du travail malgré ses 40 années de labeur à Air France !
Ce que Claude aurait aimé, c'est le prix Paul Féval de littérature populaire. Mais ce prix n'est attribué qu'à des auteurs qui écrivent des romans populaires. Lui, écrivait À PROPOS des romans populaires et donc, n'entrait pas dans cette catégorie.
Aussi voir naître, grâce à Quais du Polar que je remercie très sincèrement, un prix portant le nom de Claude Mesplède qui récompensera au choix : essai, ouvrage historique, correspondance, document, enquête, traduction, édition originale d'oeuvres complètes ou inédites, traductions nouvelles ou encore travaux académiques et universitaires… c'est énorme !
Et c'est finalement, en honorant sa mémoire, un joli retournement du sort. Claude aurait très fier qu'un prix porte son nom et sûrement un peu ébahi devant tant d'honneur.
Et que celles ou ceux qui comptent écrire sur l'oeuvre de Paul Féval se mettent au travail très vite. On ne sait jamais..." - Ida Mesplède
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