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EAN : 9782851972538
108 pages
L'Herne (15/05/2013)
3.4/5   5 notes
Résumé :
Dès le rendez-vous suivant, pourtant, Mrs Hanson eut affaire à l’exception qui confirmait la règle. Le jeune homme paraissait sympathique, mais son œil se fixa avec tant d’insistance sur la cigarette qu’elle tapotait contre l’ongle de son pouce qu’elle la fit aussitôt disparaître. Elle en fut récompensée lorsqu’il l’invita à déjeuner et durant l’heure qu’ils passèrent à table, il lui fit une commande importante. Et ensuite, il insista pour l’accompagner en voiture j... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Sur ces quelques cent pages sont réunis six textes de F.S.Fitzgerald, le célèbre auteur de Gatsby le Magnifique. Si ces textes ne sont pas forcément mauvais, leur présentation et leur exploitation laissent en revanche à désirer. Procédons donc en deux temps pour cette critique : d'abord les textes puis l'édition en elle-même.


Les six textes présentés m'ont semblé assez inégaux. le premier, « Merci pour le feu », qui donne son titre au recueil s'est avéré être une petite nouvelle courte mais qui m'a fait sourire par l'intemporalité du thème évoqué : la dépendance à la cigarette. Sympathique donc, mais sans plus. le second texte, « Ma ville perdue », dont la nature entre nouvelle et souvenirs personnels est déjà plus floue, m'a quant à lui bien plus intéressé. En une trentaine de pages, l'auteur nous dépeint le passage de la New-York des années folles à celle de la crise des années 30. le troisième texte, « Une centaine de faux départs » s'est également avéré intéressant à découvrir, donnant à voir les travaux manqués de Fitzgerald et toutes les idées qui n'auront rien donné. Les trois derniers textes, en revanche, m'ont laissé bien plus sceptique. Ils ne sont pas mal écrits ou inintéressants mais ils sont présentés sans aucune information, sans explication et leurs enjeux apparaissent donc peu clairs au lecteur. On peut donc dire que les textes en eux-mêmes ne sont pas transcendants. Si certains sont plaisants, ils demeurent en grande partie peu convaincants ou prenants et le travail de l'éditeur est selon moi à mettre en cause ici.


Passons donc au deuxième point : le travail de présentation et d'édition des dits textes. Et là, je trouve qu'il y a un gros problème. Tout d'abord, si je n'avais pas reçu un feuillet de présentation de l'ouvrage (du genre de ceux que reçoivent les libraires ou les journalistes), je n'aurai même pas compris qu'il s'agissait là d'un recueil de textes ! En effet, rien ne l'indique sur la couverture ou dans le résumé de l'ouvrage. Bien sûr, je m'en serai rendu compte en lisant. Mais c'est déjà là un mauvais point selon moi car le livre n'est pas identifiable pour ce qu'il est, à savoir un recueil de plusieurs petits textes alors qu'on pourrait penser qu'il s'agit d'une seule longue nouvelle.

Deuxième problème : l'apparat critique. Mis à part deux ou trois notes du traducteur, l'éditeur n'a absolument pas présenté ou commenté les textes rassemblés dans l'ouvrage. Ils nous sont balancés (oui, le terme est le bon) à la suite et c'est à peine si on nous indique leur contexte de publication. Il manque à la fois des notes pour expliciter les allusions de Fitzgerald (à des évènements, lieux, personnages de l'époque) mais surtout un commentaire ou au minimum une introduction à chaque texte permettant au lecteur de comprendre si ce qu'il lit est une nouvelle au sens strict, un essai, un fragment d'autobiographie ou bien encore autre chose. Je ne suis pas sûr, mais je crois qu'un tel commentaire est proposé pour le troisième texte (« Une centaine de faux départs »). Pourquoi n'en suis-je pas sûr ? Car ce que j'interprète comme un commentaire arrive directement après le texte, sans espace plus grand que celui séparant les paragraphes du texte de Fitzgerald et est écrit exactement dans la même police (taille, forme etc). Bref, c'est assez étrange et on se demande si ce n'est pas Fitzgerald lui-même qui commente son propre texte en parlant de lui à la troisième personne tellement rien n'indique qu'il s'agisse d'un apport extérieur.

Et, dernière critique concernant l'édition : que le texte soit livré brut de décoffrage au lecteur, soit, c'est un choix de l'éditeur. Mais, si je n'ai pas payé le livre, je pense à ceux qui le feront (ou pas car c'est un peu du vol à ce prix) car ces cent pages coûtent tout de même 9,5€ ! A mon goût, le prix est excessif car, devant l'absence totale de travail éditorial (mis à part la traduction), je ne vois pas ce qui justifie un tel prix pour un si petit livre. Un libirio à 2€ présente plus de travail que cette édition.


En résumé : des textes qui auraient pu être intéressants mais très mal édités. Un absence complète de mise en valeur, de contextualisation et d'explication que le lecteur pourrait être en droit d'attendre devant le prix de l'ouvrage. Je ne le recommande qu'aux fans de Fitzgerald qui pourront décrypter l'intérêt de ces textes par eux-mêmes (et même pour eux, je suis sûr qu'il existe des éditions bien plus rigoureuses que celle-ci…).

Lien : http://legolegitislegimus.bl..
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On ne présente plus F.Scott Fitzgerald (1896-1940) aux amoureux de la littérature américaine ou aux cinéphiles qui ont eu l'occasion d'apprécier l'adaptation d'une de ses oeuvres les plus célèbres : « Gatsby le magnifique ».
Merci pour le feu est un texte découvert par le petit-fils de l'auteur parmi les papiers laissés par son grand-père. Il a été publié une première fois dans le New Yorker en 2012.
Cette nouvelle décrit l'obsession d'une représentante de commerce en lingerie féminine. Fumer est le seul instant de relaxation de ses journées éprouvantes dans une société masculine de l'entredeux guerre, qui accepte difficilement cet acte d'émancipation.
Elle est accompagnée de trois autres récits plus anciens, qui nous entraînent sur le chemin nostalgique d'un New York disparu, puis au coeur des réflexions intimes du narrateur, F.Scott Fitzgerald. de l'angoisse de la page blanche de l'écrivain au constat désabusé et lucide d'une perte du goût des choses, il conclut par la nécessité de continuer à vivre, à écrire, à être, cet auteur passé à la postérité.
Les éditions de L'herne publient ce recueil de nouvelles dans leur collection Carnets qui se « compose de textes rares et précieux, courts et radicaux, inédits ou disparus de penseurs et écrivains majeurs »
Une réussite !
J'ai pris beaucoup de plaisir à redécouvrir cet écrivain négligé depuis mes années lycée. Mon seul regret tient à la brièveté de ce livre qui se lit d'une traite. J'aurais voulu rester encore un moment avec F.Scott Fitzgerald !

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2013, c'est l'année Fitzgerald. Certes, cela aurait dû être en France l'année Camus. Cela aurait aussi pu, dans une moindre mesure évidemment, être l'année Bernardin de Saint-Pierre. Pour le meilleur et pour le pire, c'est l'année Francis Scott Fitzgerald.
Le pire, c'est évidemment l'adaptation too much de « Gatsby le Magnifique », pour l'avant-première de laquelle on me chuchote que même le plus art et essai des cinémas grenoblois s'est compromis à servir aux spectateurs une coupe de Badoit (de Badoit ! Zelda en aurait eu un vertige). Bon. Passons sur cette malencontreuse adaptation disco et les errements marketing qui l'ont accompagnée.
Le meilleur, ce sont les publications et rééditions des textes de l'auteur de « Gatbsy », dont deux nouvelles traductions ont été d'ailleurs publiées l'année passée, dont ne dira rien parce qu'on ne les a pas lues.
Bref, à cette occasion de communion avec un de ces écrivains qui incarnent à jamais le visage de l'éternelle jeunesse, les éditions de l'Herne ne sont pas en reste. On trouve désormais dans la collection des Carnets quelques écrits de l'illustre représentant de la « lost generation ».

« Merci pour le feu » (« Thank you for the light ») est le premier texte du livre et lui donne son titre. C'est une drôle de nouvelle, dans laquelle Mrs Hanson, une représentante de commerce en corseterie (que l'on image aisément sous les traits de la vendeuse à domicile Peg Boggs dans « Edward aux mains d'argent ») cherche en vain une certaine tranquillité pour fumer une cigarette bien méritée. Elle aspire à autre chose... Empreinte de mélancolie, cette nouvelle fait surgir une Amérique de solitude et de conformisme, un tableau de Hopper. Willy Loman, le représentant de commerce de la pièce d'Arthur Miller, « Mort d'un commis voyageur », doit peut-être quelque chose à Mrs Hanson.
Cette nouvelle est inédite, elle a été retrouvée récemment par le petit-fils de F. Scott Fitzgerald et a été publiée dans le célèbre NewYorker l'été dernier. Elle est suivie de cinq autres, dans une traduction que l'éditeur nous indique actualisée : « Ma ville perdue », « Une centaine de faux départs », « L'effondrement », » Recollons les morceaux ! » et « À manipuler avec soin ».
« L'effondrement » et les deux suivantes, qui abordent la dépression, me bouleversent depuis fort longtemps et sont à recommander sans modération (sauf ou surtout les soirs de cafard noir). J'ai beaucoup aimé « Ma ville perdue », que je ne connaissais pas, dans laquelle l'auteur évoque sa relation à New York, ville-concept, comme Paris, à laquelle on appartient par moment, comme à un être trop cher, et dont on se sent parfois, au contraire, étranger.
« Une centaine de faux départs » est aussi une nouvelle douce-amère, cette fois sur le métier d'écrivain. L'auteur dialogue avec des personnages qu'il aurait pu créer, rêve à des histoires qu'il a failli écrire. Ces potentialités se lisent avec grand plaisir, tant elles sont spirituelles et Fitzgerald touchant d'inquiétude et de modestie.

À découvrir, pour approcher davantage le grand romancier !


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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Elle pénétra dans l'église; le vestibule était sombre et elle chercha à tâtons une allumette dans son sac, mais il n'y en avait pas.
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Videos de Francis Scott Fitzgerald (27) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Francis Scott Fitzgerald
« L'histoire de ma vie est celle du combat entre une envie irrésistible d'écrire et un concours de circonstances vouées à m'en empêcher. […] Puis, mon roman a été publié. Puis, je me suis marié. Maintenant, je passe mon temps à me demander comment tout cela est arrivé. Selon les mots de l'immortel Jules César : « Tout est dit ; il ne reste plus rien. » (Francis Scott Fitzgerald, « Qui est qui, et quoi? », paru dans le Saturday Evening Post du 18 septembre 1920.)
« […] En mai 1934, Fitzgerald [1896-1940] s'ouvre de son projet subtil à son éditeur, Maxwell Perkins [1884-1947] : « Comme vous le savez, je n'ai jamais rien publié de personnel sous forme de livre parce que j'ai toujours eu besoin de tout le matériel possible pour mes oeuvres de fiction. Toutefois, un certain nombre d'articles et de textes divers ont attiré l'attention d'un vaste public et pourraient le faire de nouveau si nous pouvions trouver, entre le titre et les textes, le lien qui puisse nouer l'humour à un soupçon de sagesse. » […] Perkins ne répond pas. Mais l'idée refait surface deux ans plus tard, en mars 1936, quand Fitzgerald lui propose « un livre de réminiscences, non pas une autobiographie, mais des réminiscences ». […] Fitzgerald, plus précis encore : « Il est plus triste de retrouver le passé et de s'apercevoir qu'il n'est pas à la hauteur du présent que de le voir s'échapper pour demeurer à tout jamais une construction harmonieuse de la mémoire. » Il s'agit donc, dans ce livre des réminiscences, au cours de cette délicate chasse aux papillons, de retrouver, en dépit de la tristesse et contre elle, un passé à la hauteur du présent, un passé qui tienne ses promesses à l'avenir. […] « Il se trouve que la plus grande partie de ces articles sont intensément personnels : alors qu'un journaliste doit trouver un sujet sur lequel écrire son article quotidien ou hebdomadaire, j'ai écrit ces articles uniquement lorsque l'impulsion venait de l'intérieur. En fait, j'ai les mains plus propres pour la non-fiction que pour la fiction. » […] le projet « Mains propre » était resté lettre morte. Que vive Un livre à soi. » (Pierre Guglielmina, Qu'est-ce qu'un « livre à soi »?)
« […]  […] Jamais la foi dans le destin de l'homme n'avait atteint les sommets auxquels elle est parvenue dans les années 1890 - rarement cette même foi a plongé aussi bas qu'aujourd'hui. Lorsque nous observons autour de nous un rapide déclin des idéaux de conduite, il existe nécessairement une cause fondamentale pour l'expliquer. Il est impossible d'être vicieux dans le vide. Quelque chose de sérieux (que seuls les évangélistes professionnels, les romanciers de gare et les politiciens corrompus prétendent comprendre) affecte le monde. Il faudra un coeur solide pour nager à contre-courant dans ces eaux troubles et ne pas être, comme ma génération, un peu cynique, un peu las et un peu triste. […] - doit-on s'étonner que nous redoutions presque d'ouvrir les journaux le matin de peur d'y découvrir une nouvelle dérive de la civilisation, une nouvelle infamie dans cette chambre obscure que nous appelons le coeur humain ! C'est sur ce monde que nos enfants ouvrent aujourd'hui les yeux. […] […] si mon enfant est un meilleur homme que moi, il viendra me voir enfin pour dire, non pas : « Père, tu avais raison concernant la vie », mais plutôt : « Père, tu avais complètement tort. » Et quand ce moment viendra, et il viendra, puis-je être assez juste et sage pour dire : « Bonne chance et adieu, car j'ai possédé autrefois ce monde qui t'appartient, mais je ne le possède plus. Suis ta voie à présent, avec vaillance dans le combat, et laisse-moi en paix, au milieu de tous ces torts passionnés que j'ai aimés, car je suis vieux et ma tâche est accomplie. » (Francis Scott Fitzgerald, « Attendez d'avoir des enfants à vous ! », paru dans Woman's Home Companion, juillet 1924)
« Crack-up (titre original de ce texte [Craquer]) signifie certes « craquer nerveusement », mais aussi, « rire » ou « faire rire ». Fitzgerald a certainement ce double sens en tête […] » (Note de Pierre Guglielmina)
0:04 - Craquer 13:51 - Générique
Référence bibliographique : Francis Scott Fitzgerald, Un livre à soi, traduit par Pierre Guglielmina, Éditions Les Belles Lettres, 2017
Image d'illustration : https://www.npr.org/2015/01/10/376118599/west-of-sunset-imagines-f-scott-fitzgeralds-last-years-in-hollywood
Bande sonore originale : Gotama - Inner Silence
Site : https://gotama-music.bandcamp.com/track/inner-silence
#FrancisScottFitzgerald #Craquer
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