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Franck Bascombe tome 1 sur 4
EAN : 9782020564892
490 pages
Seuil (03/10/2002)
3.6/5   161 notes
Résumé :
Franck Bascombe est journaliste sportif.
Divorcé, il vit seul dans une banlieue cossue de la côté est des Etats-Unis. Pourquoi, après des débuts prometteurs, a-t-il renoncé à l'écriture ? Quel drame a bien pu détruire son mariage ? Les flashs-back qui parsèment ce roman, dont l'action se déroule sur trois jours, apportent des éléments de réponse. Mais aucune de ces explications ne vient à bout du mystère qui enveloppe le narrateur. Après les exploits pyrotech... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
3,6

sur 161 notes
500 pages pour un week-end de Pâques ? Et de plus pour un week-end aux relents de ratage (suicide d'un ami, brouille avec l'ex, et coup de poing final pour une histoire qui commençait ...)

C'est qu'il s'en pose des questions, Franck Bascombe, journaliste sportif, et que ces interrogations font surgir réflexions, regrets et remords qu'il ne manque pas de nous livrer. Et ce type ordinairement banal ou banalement ordinaire, qui affirme que tout un chacun pourrait être un autre, que personne n'est irremplaçable, surfe sur ce créneau pour nous séduire, nous, lecteurs.
On a aux antipodes d'un polar, la narration se déroule lentement, au fil des confidences. Pas d'action, hormis un direct dans les gencives, mais beaucoup d'échanges, de dialogues, de réflexion.

Ce qui est normal compte tenu de ce qu'il traverse : déboussolé après un mariage qui n'a pas survécu au drame familial du décès de son fils aîné ("l'existence et la mort de Ralph servent de ponctuation et d'explication à ma vie"), il poursuit une quête erratique et sans illusions de relations amoureuses. le seul point d'accroche qui maintienne l'homme debout est son travail de journaliste sportif, qui lui convient, après avoir renoncé au mirage d'être un écrivain, et tenté sans y croire un instant d'enseigner la littérature à l'université (pas longtemps : il découvre rapidement qu'il était " autant fait pour l'enseignement qu'un canard pour le patin à glace").

C'est donc un récit intimiste, au cours duquel le personnage livre à bâtons rompus son mal-être, avec une certaine lucidité et malgré tout de l'humour et de l'autodérision. Il donne cette impression de se regarder vivre et agir avec détachement, d'un air assez goguenard, tout en pointant les travers de la société américaine des années Reagan, et le naufrage personnel de Franck renvoie à une désillusion plus globale, à la fin du rêve américain.

"Franck, pensez-vous que ce soit trop dérisoire pour remplir une vie? Travailler à un péage, élever une famille, retaper une vieille voiture comme celle ci , faire des virées sur l'océan avec son fils pour pêcher le flétan ? Peut-être aimer sa femme?"

C'est donc un récit empreint d'une certaine mélancolie, assez fataliste, mais sans pleurnicherie, les confessions d'un gars qui s'est fait une raison sans pour autant renoncer définitivement à quoi que ce soit.

Pour avoir parcouru dans le désordre ce cycle Franck Bascombe, il m' apparaît clairement que la maturité le bonifie, lui redonne du relief et le rend encore plus sympa.

Challenge Babelio pavés 2016-2017
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Comme souvent, mes histoires débutent ou se terminent dans un bar. Ici, les parfums de pisse et de poussière ont laissés place à ceux de poissons séchés et d'embruns maritimes. Comme souvent, mes histoires prennent leurs sources dans le Montana et s'achèvent dans le Dakota. Ici, on garde la même latitude mais on remonte vers l'Est, vers le Michigan et le New Jersey. Comme toujours, mon héros est solitaire et un peu désabusé. Sa vie ne vaut plus grand-chose, ou encore moins. Il se trouve qu'aujourd'hui, j'ai 39 ans, Frank Bascombe également. Je ne sais pas si ce simple fait l'explique, mais je me suis immédiatement identifié à lui : ce qui pour moi à rendu cette lecture des plus attirantes et passionnantes, malgré sa longueur, malgré sa lenteur, malgré sa langueur…

Frank Bascombe, écrivain en devenir, se voit publier un recueil de nouvelles au succès critique retentissant. En route pour l'écriture d'un roman, ce dernier restera au stade inachevé, Frank proposant ses services littéraires à un magazine sportif pour écrire, avec certains diront un certain talent, des chroniques sur le sport alors qu'il n'y connait pas grand-chose, ne pratique pas et n'aime même pas. A peine est-il un faible supporter d'une équipe de football ou de base-ball…

Depuis la mort de son fils, quelque chose a changé dans la vie de Frank. Un fait normal, en somme tant il doit être difficile de faire le deuil d'un de ses enfants. Depuis, il a divorcé de sa femme, mais tout en restant en parfait terme avec, il continue de la fréquenter occasionnellement et participe toujours à l'éducation de ses deux autres enfants. Mais voilà, Frank n'attend plus grand-chose de la vie, une vie de banlieusard totalement inerte, sans rêve, sans espoir, mais une vie qui le sied parfaitement. Et le New Jersey, avec ses banlieues totalement prévisibles et typiquement américaines, est l'endroit idéal pour se confondre dans le paysage urbain, sans laisser aucune trace indélébile de son passage.

J'ai ainsi tout le loisir, le temps d'un week-end, pour un voyage dans le Michigan, avec sa fiancée du moment, pour découvrir la facette de Frank, fortement désabusée et partiellement cynique qui au final va mettre en décrépitude tout ce qui tourne autour de sa personne. Un week-end de Pâques pour s'isoler encore plus du monde, un week-end pour faire le point sur sa propre vie, sur sa solitude et ses perspectives les plus profondes à se retrouver seul avec soi, seul à écrire des chroniques bidons sur le sport, seul à boire un verre dans un bar obscur.
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Un "week-end dans le Michigan " de Richard Ford est l'histoire d'un homme en plein doute.
Franck Bascombe n'a pas quarante ans, sa vie ressemble à une ville de banlieue triste à mourir.
Il est divorcé, a perdu son fils aîné Ralph, et pourtant rien ne semble le toucher et l'émouvoir .
Franck est maladroit dans ses paroles et dans ses actes, et cette maladresse lui joue des tours.
" week-end dans le Michigan "est pour moi un roman intimiste, entre introspection et autocritique, j'avais l'impression durant ma lecture d'être avec un ami perdu de vue,assis dans un bar, je l'écoutais parler de sa vie de journaliste sportif, sa carrière litteraire mis de côté, sa famille, ses amis....
Le temps semblait s'être arrêté. A divers moment je me suis reconnu à travers Franck, je reconnaissais mes maladresses à travers les siennes, se sentir invisible aux yeux des autres.
Le livre s'est refermé, j'ai laissé Franck avec l'espoir de le retrouver bientôt dans ce même bar devant une bière et l'écouter se raconter.
Si jamais l'idée vous prend de lire un roman de Richard Ford, commencez donc par ce beau roman " un week-end dans le Michigan " et continuez avec "indépendance " .
C'était ma dernière critique de l'année 2015.
Pour celles et ceux qui me liront je vous souhaite une merveilleuse année.
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Si la lenteur et la passivité vous rebute, passez votre chemin. Car « un week-end dans le Michigan » est un long monologue de Franck Bascombe (présent aussi dans le remarquable « Indépendance »). Un arrêt sur image sur sa vie et plus largement sur celle d'un pays dans les années Reagan. Bascombe est journaliste sportif, il se rend dans le Michigan accompagné de sa petite amie pour interviewer un athlète. Divorcé, il a aussi perdu un fils et n'attend franchement plus grand chose de la vie. On a le sentiment que Bascombe est devenu spectateur de son existence subissant bonheur et malheur sans aucune réactivité, il marche sur le bord de la falaise mais reste finalement du bon côté. le constat est amer, fataliste comme si son anti héros accordaient ses sentiments aux évènements de sa vie. Entre road movie et flash back, Ford dissèque la nature humaine avec une ironie positive et un regard désabusé.
L'écriture de Ford est une nouvelle fois un bijou de finesse, d'intelligence. On suit les pérégrinations de Bascombe avec un plaisir certain. Prenez votre temps, et passez votre week-end avec Ford et son personnage attachant, car c'est un très bon roman.
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Franck Bascombe est un journaliste sportif de presque trente-neuf ans, qui habite dans le New Jersey. Il est divorcé et père de deux enfants, Paul et Clarissa, et ce qu'il aime par dessus tout, ce sont les femmes, d'où la raison de son divorce avec X. Mais une grande tragédie leur est également arrivée à tous deux, celle de la perte d'un enfant, Ralph, âgé de neuf ans, qui est mort dans d'atroces souffrances. Comment peut-on se remettre d'un tel drame en tant que parents ? Je l'ignore mais ce que je sais, c'est qu'il faut pourtant continuer à vivre, du moins pour ceux qui restent. Avant de devenir journaliste sportif, Franck était avant tout un écrivain. Il ne s'est engagé dans cette voie que plus tard, sans vraiment trop savoir pourquoi. Il entretient de bonne relations avec son ex-femme et n'habitent d'ailleurs tous deux qu'à quelques rues d'écart
Dans cette ouvrage, il est beaucoup question d'amour, celui que Franck a vécu un temps avec Vicky, mais aussi d'amitié, et notamment celle qu'il entretînt avec un Walter, un homme divorcé lui aussi et qui s'est beaucoup livré à lui, jusqu'à ce que la vie lui devienne insupportable...

Un roman toujours aussi bien écrit (j'ai découvert Richard Ford il n'y a pas longtemps) mais j'ai été moins emballé que la première fois car j'ai trouvé qu'il y avait parfois des longueurs, ce qui est apparemment propre au style de l'auteur. En effet, sur les cinq cents pages de cet ouvrage ne s'écoulent que quelques jours et pourtant le lecteur a l'impression qu'il s'écoule une vie, ceci grâce aux nombreux flash-back que le narrateur inclut dans son récit.
Malgré ces quelques longueurs, je dirais que cet ouvrage reste tout de même un très bon livre, un hymne à la vie et qui inclut par moments des leçons de vie dont nous devrions tous nous rappeler. A découvrir !

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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Ce que moi je défends, c'est l'oubli. Oublier les rêves, les griefs, les vieux défauts de caractère - les miens comme ceux des autres. Pour moi, la vie est sans espoir si nous ne parvenons pas à oublier ce qui a été dit et fait, à oublier et à pardonner.
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Le Manasquan est un bar sommaire, obscur, lambrissé de pin, qui sent le goudron, vraiment l’un de mes endroits préférés avant d’entamer un bref voyage. En tout autre occasion, je n’aurais pas rechigné à m’y trouver. Il y a un long comptoir en teck décoré de motifs marins, et personne ne fait le moindre effort pour s’y montrer amical, bien que les verres soient remplis correctement et coûtent un prix raisonnable pour une région touristique.
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Si je pouvais faire durer ce moment - perdu dans l'attente excitante d'un voyage agréable, d'un accident fatal, d'un succès hors du commun, d'un échec cuisant -, je le ferais, je ne quitterais jamais cet aéroport, je couperais volontiers tous les autres fils de ma vie, je ne saurais jamais ce qui va suivre, ces choses qu'il faut toujours anticiper, bien que ce soit toujours les mêmes, et le même "vous" qui les attend.
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"Nous possédons tous une histoire. Certains ont des carrières florissantes, d'autres végètent. Quelque chose a fait de nous ce que nous sommes, mais les évènements vécus par un individu donné n'auraient certes pas les mêmes répercussions sur Pierre, Jean ou Paul."
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Il n’y a rien de plus encourageant que de savoir que, quelque part, une femme que vous aimez ne pense qu’à vous. A l’inverse, rien n’est plus déprimant que de savoir qu’aucune femme ne pense à vous nulle part. Ou pis encore : qu’à cause d’une bêtise, on a quitté cette femme qui vous aimait. C’est comme regarder par le hublot d’un avion et découvrir que la terre a disparu. Aucune solitude n’est plus douloureuse que celle-là. Et le New Jersey, discret et feutré, est le paysage idéal de cette solitude-là, malgré tous ses autres agréments. Le Michigan le talonne, avec ses immensités tristes, ses couchers de soleil désolés au-dessus des maisons trapues, ses forêts de reboisement, ses autoroutes plates, ses villes sinistres comme Dowagiac ou Munising. Mais le Michigan ne surpasse pas le New Jersey, qui détient le record absolu de la solitude la plus pure.
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Videos de Richard Ford (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Richard Ford
À l'occasion du festival "America" 2022 à Vincennes, Richard Ford vous présente son ouvrage "Rien à déclarer" aux éditions de l'Olivier.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2662631/richard-ford-rien-a-declarer
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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