Il n'y a pas d'heure, ni d'âge, pour se laisser à vivre les belles choses.
La plume de
Flaubert vaut bien l'arrivée d'une hirondelle.
Voilà qu'en marchant il nous arrive de nous dire la belle aventure.
Aventure est d'être au regard de ce qui vit. On peut dire bien des choses sur la mer, la terre et ses hommes, on peut tirer des lignes, rendre gras le trait, mais pour écrire comme
Flaubert il faut de l'amitié. de celle qui se rencontre en chemin.
Sans richesse si ce n'est celle qui est toute composée de trésors. Trésors des isles, et de ses hôtes, Sans fanfare, et sans rechercher la gloire, seulement d'être entièrement à l'émotion qui nous traverse.
Emotion qui donne un visage au monde,
emotion qui fait soulever les poitrines, allonger les pas,
emotion qui donne fièvre et ivresse,
émotion qui se transmet et se partge comme un langage.
Mille choses auraient pu paraître insignifiantes sur ces rivages, mais Dieu ou diable il fallait
l'élégance de
Flaubert pour dire l'importance de ces âmes.
La terre, la vague, les sables, la pierre, l'ombre, l'océan, tout s'ouvre, tout se referme, comme regard, comme paupières, comme lumière.
Se dressent à présent en mémoire des images extraordinaires et à jamais familières.
Comment oublier l'ossuaire de Quiberon, la poste d'Auray, le chapeau de Penthièvre.
Oui de la belle amitié pour nous donner à lire de si belles choses.
Astrid Shriqui Garain