J'avais adoré les opus précédents de
David Foenkinos, son style léger, souple, presque félin, son humour acide, ses traits de génie littéraire.
Et patatras, voilà ce livre qui m'a prodigieusement ennuyé.
Comme une sorte de journal intime d'adolescent l'auteur nous narre dans le détail la mort de son grand père, celle de sa grand-mère, les maladies et souffrances de ses parents, puis enfin sa petite vie à lui. le tout parsemé de petits interludes en italique, tous nommés " Un souvenir de...." J'avoue avoir été décontenancé par certaines invraisemblances grotesques dans le texte, ce qui fait hésiter le lecteur constamment entre : est-ce bien un roman, ou est-ce une autobiographie qui ne dit pas son nom.
Ce qui faisait la grande force de D. Foenkinos c'est cette étrange poésie joyeuse qu'il insufflait dans ses textes. Ici elle est absente. Tout le passage avec sa grand-mère est quasi insupportable de mièvrerie: tous les vieux sont beaux, tous les vieux sont gentils. En plus sa grand mère est belle, très intelligente, tendre..
Franchement parfois insupportable comme tous ces clichés ça et là sur les enseignants, les serveurs de station essence, les gérants d'hôtel, et les autres.
Même le style est parfois à la limite, comme cette phrase en allitérations croisées "L'apothéose de ce sinistre serait sûrement l'arrivée du gâteau apporté par une équipe de serveurs sous-payés qui surjouent une bonne humeur au rabais", ou les jeux de mots " Mon grand-père vendait des clous au lieu de faire le clown...".
L'apothéose c'est le "souvenir de Alice Zaduzki où un homme les mains sales de cambouis de sa chaîne à vélo, ramasse le livre "les mains sales" de
Sartre que lisait la belle Alice ce qui provoque l'étincelle entre les deux êtres. Comme encore, ces rencontres improbables dans les cimetières (référence au mec de la tombe d'à côté de
Mazetti?).
Franchement cela fait beaucoup pour un seul livre.
Mr
David Foenkinos, revenez nous vite comme on vous aime.