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EAN : 9782213655642
230 pages
Fayard (15/01/2014)
3.85/5   10 notes
Résumé :
Ils sont trois : Fish, Soap et Bonds. Deux hommes, une femme. Deux blancs, un noir. Trois clochards. L’un cherche dans les journaux abandonnés sur les trottoirs des nouvelles atroces du vaste monde qui le font se sentir moins misérable, l’autre se souvient d’une guerre à laquelle il a survécu, la troisième préfère voler du rouge à lèvres plutôt que de la nourriture pour se rappeler le temps où elle était jolie.
On est à Los Angeles, en 1994.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Dans la Dèche à Los Angeles
Larry Fondation
Fayard 2014

C'est indéniable. En ces temps de crise, nous voyons bien des maisons d'édition se replier sur des valeurs sûres, limiter leurs sorties, faire parfois le choix de la facilité et de la banalité commerciale. Quel bonheur, dans ces conditions, de pouvoir s'immerger, que dis-je, se noyer dans les lignes de Larry Fondation.
Car c'est bien de cela dont il est question. D'une noyade, qui plus est, brutale. L'eau est glacée. J'ai tellement de bonheur à vous le signaler : « Attention : Styliste ! »
Pourquoi tant d'enthousiasme ? C'est que l'affaire est exceptionnelle. Songez-y, sur une année pleine de romans, combien vous ont-ils arraché à votre confort narratif, à vos certitudes, à vos habitudes ? Cela se fait diablement rare.
Le diable n'y est pas pour rien, il faut le dire aussi. Il se niche sans doute dans les raisons de la débine dans laquelle sont tombés Soap (la fille) Bonds et Fish, trois clodos qui n'ont pas oublié l'époque où ils vivaient comme le commun des mortels de Los Angeles. Enfin, ils ne sont pas seuls non plus, et c'est tout le mérite de ce roman de Larry Fondation : nous livrer dans un style haché, heurté, dans une histoire non structurée mais qu'il vous rentre à violents coups de marteau dans le cerveau, le quotidien de trois individus parmi les paumés d'une ville qui compte aussi des fortunes énormes. Quotidien fait d'errance, de recherche de toilettes avec papier hygiénique, de lieux ou s'abriter en paix. Et tout le temps, chercher les quelques pièces qui permettront de picoler pour survivre à l'attente vide d'un lendemain qui sera semblable : puant, plein de galères et d'expédients....
La suite dur le blog de Jeanne Desaubry

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Misère in the City.
Troisième oeuvre de Larry Fondation traduite en français. Avant de commencer la lecture, jetons un oeil sur la couverture ! Une photo magnifique que l'on aimerait ne plus voir dans nos pays soi disant évolués et industrialisés.
Signe du destin, je viens de finir "Jours tranquilles à Clichy " d'Henry Miller qui parle aussi de temps de la dèche, autres temps et bien entendu autres moeurs.Ici nous sommes, comme l'indique le titre, à Los Angeles en 1994.
Livre en trois parties , en plus d'un prologue, "Sid Row, le quartier des clodos", "Crow Hill Avenue" et " Hollywood", quatre vingt quinze chapitres et presque trois cent pages ! Loin des formats habituels des premières éditions de Larry Fondation.
Des récits coups de poing, par exemple d'entrée de lecture le chapitre deux :
-Théorie du chaos.
Un concentré d'événements qui paraissent anodins mais qui mis bout à bout génèrent quelques catastrophes. La chute provoquée d'une bouteille de bière dans un bar...la suite est inimaginable et pourtant !
Le chapitre neuf a pour titre :
-Catholique.
Avec cette question : si t'es né avec le pêché originel, d'où est-ce qu'il vient ? Il est plus question de sexe que de religion !
Autre dilemme : que faire avec 100 dollars, privilégier une chambre d'hôtel ou des produits de beauté ? La réponse sera différente selon que ce soit les deux hommes ou la femme qui répondent.
Quelles sont les chiottes du quartier en tête du Hit-Parade ? Les meilleures et les plus accueillantes : le Sloan et le Kholer ; la pire : le Briggs ! Éléments de classement (entre autres) : dégoûtantes et dépourvues de toutes fournitures. Tout simplement dégoûtantes. Réservées à la clientèle.
Quelques éléments de l'actualité de la ville , la poursuite et l'affaire O.J. Simpson et une rencontre avec le chanteur devenu adventiste, Little Richard.
Trois clochards, pas célestes comme ceux de Jack Kerouac, des êtres qui avaient des vies, avant que le sort ou la malchance s'en mêle. Deux hommes Fish et Bonds et une femme Soap. Fish et Soap sont mariés, son troisième pour elle. Un blanc, une blanche, un noir. Bonds était restaurateur, une bonne affaire, mais la fermeture d'une usine qui lui apportait l'essentiel de sa clientèle l'a jeté dans la rue. Fish recherche des journaux et fait une fixation sur la guerre au Rwanda. Ils se racontent tous des histoires, toujours les mêmes maintes fois ressassées.
D'autres marginaux traversent ces pages, ombres souvent avinées, miséreuses et désespérées. Laissés pour compte du rêve américain. Pour eux le rêve s'est transformé en cauchemar.
Et malgré tout il reste un peu de vie, parfois beaucoup d'amour, et un état d'esprit particulier.
Un bar pour lieu de rendez-vous, le "Back Door", des promenades pédestres, plutôt des déambulations dans un Los Angeles loin des cartes postales habituelles. Leur Hollywood n'est pas celui du cinéma du clinquant, fabrique de rêves au kilomètre. C'est celui de la misère, des promoteurs voraces qui rachètent pour détruire et pour gagner de l'argent. Leur Los Angeles n'est pas celui de James Ellroy, ce n'est pas le L.A. des putes de luxe, ici ce sont les passes sordides sur des matelas ignobles.
Des textes courts, parfois même très courts, pourquoi broder? Ne tapons pas où cela fait mal, cognons ! Et fort. La dèche des uns fait la fortune des autres ! Contrairement aux autres titres de cet auteur, ici nous suivons trois personnages récurrents.
Je trouve la présentation de cette série d'ouvrages très réussie, avec de très belles photos en noir & blanc.
Lien : http://eireann561.canalblog...
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On est évidemment loin très loin du Los Angeles du rêve américain, loin d'Hollywood. Larry Fondation, depuis Sur les nerfs et Criminels ordinaires parle des gens de la rue, de ceux qu'il a côtoyés en étant médiateur de quartier. Il montre très bien en peu de mots de manière tragi-comique la difficulté de vivre dans un pays qui ne voit ni ne pense à ses pauvres. Construit en tout petits chapitres dans une langue qui alterne les niveaux : parfois argotique voire ordurier, parfois plus classique, beaucoup de dialogues, c'est un livre qui demande un peu de temps pour s'habituer à son rythme, à un certain sens de l'ellipse. Et puis, une fois dedans, on se prend au jeu... jusqu'à un certain point. Parce que finalement, le contenu n'est pas à hauteur des espérances ; Larry Fondation tourne en rond. J'avais bien aimé ces deux premiers bouquins, mais celui-ci me déçoit. Trop long. Trop banal si je puis dire. Mais pourquoi a-t-il adopté un style plus classique de roman de 200 pages, alors qu'il était incisif, marquant et très original dans un format plus court ? Dans mon billet pour Sur les nerfs, j'écris : "certaines nouvelles m'ont laissé dubitatif, parce que parfois trop déstructurées, trop elliptiques, mais dans l'ensemble je suis plutôt positif et curieux de ce que pourrait faire Larry Fondation en musclant un peu ses personnages, en les développant et en les mettant dans un roman." (autocitation entièrement narcissique et assumée comme telle) ; je reste en partie sur ma position (non relue avant d'écrire le début de ce billet) notamment pour ce qui concerne la musculature des personnages et l'ellipse trop présente. Par contre, Larry Fondation, n'est finalement jamais aussi bon que lorsqu'il écrit de courts textes, comme dans Criminels ordinaires. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis dit-on. Je confirme.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Le violent et tendre roman de trois SDF, en troisième étape des nuits sombres de Los Angeles.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2015/03/23/note-de-lecture-dans-la-deche-a-los-angeles-larry-fondation/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Braquer le magasin. Braquer. Vol. Plusieurs jours. Le bandit solitaire. Avec ou sans cagoule. Assez malin pour se débarrasser de la caméra de surveillance. Roy fait partie de l’équipe, il attend dehors, c’est le chauffeur. Roy s’est fait choper. Quelqu’un a noté le numéro de la plaque d’immatriculation. Roy est allé en taule tout seul, il a jamais balancé personne. Roy, c’est un pote. Roy a couché une fois avec Soap, mais Fish n’est pas au courant. Et puis il y a la méthode de groupe : un groupe de figurants à deux balles pour tout dire. Dix ou douze personnes. Qui entrent dans le magasin en même temps. Un 7-11. Le proprio : petit, pakistanais, avec un turban. Au début, il proteste – verbalement, puis en faisant des gestes, menace d’appeler la police. Ça prend cinq bonnes minutes – la razzia de tous les articles du magasin qui tiennent dans les poches ou les sacs ; alcool, soda, bouffe pour chien et couches-culottes – la destruction de tout l’équipement ; distributeurs de boissons, présentoirs, fours micro-ondes. Un jeune type demande son turban au proprio, lui fout son poing dans la gueule, lui pète le nez pour l’attraper. Dispersion du groupe. Arrivée de la police quelques minutes plus tard, il n’y a plus un chat, plus rien, si ce n’est le proprio qui se colle une serviette en papier sur son nez en sang.
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Le prix du taco a baissé, il est passé à 49 cents, et Lupe n’est pas augmentée. Elle met la viande et le fromage et la laitue et elle enveloppe le taco dans du papier, elle le met dans le casier et, au bout d’une heure, elle touche 4,25 dollars, brut. Un mec déboule en Mazda, il entre et commande trois tacos à emporter. Le collègue de Lupe, Sam, qui gagne lui aussi 4,25 dollard, brut, pour une heure de boulot, prend la commande, et Lupe remplit les trois tacos. Sam les met dans un sac, prend le fric, 1,60 dollar, TVA incluse, et rend la monnaie, 40 cents sur les deux billets d’un dollar, le type quitte le restaurant, remonte dans sa Mazda et reprend la route. Ces tacos coûtent 49 cents, seulement 49 cents, juste 49 cents. Personne d’autre ne vend des tacos à 49 cents. En ville, le taco le moins cher après eux coûte 59 cents. On sait qu’on peut se payer un taco à 49 cents parce qu’on ne paie Lupe et Sam que 4,25 dollars l’heure, c’est pour ça que les tacos sont tellement bon marché, c’est pour ça que les dirigeants prennent l’avion pour Washington afin de dire aux sénateurs : « N’augmentez pas le salaire minimum », « Ne nous obligez pas à payer l’assurance maladie ». On sait tous à quel point on a besoin d’un taco à 49 cents.
Lupe élève un enfant, l’enfant s’appelle Guillermo, on le surnomme Memo, et elle gagne 4,25 dollars l’heure, trente heures par semaine, cinquante-deux semaines par an, pour acheter ce dont Memo a besoin et on sait à quel point on a besoin d’un taco à 49 cents.
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Angie pète les plombs et se précipite dans la rue, où elle se fait percuter par une voiture. On l'emmène à l'hôpital, où les docteurs collent la grosse facture pour soigner sa jambe cassée sur le dos du gouvernement fédéral. Le Sénat, qui crie au déficit, réduit les budgets sociaux, ce qui fait que lorsque Angie sort de l'hôpital, le foyer où elle vivait a fermé par manque de fonds. Entre-temps, il est apparu que le chauffeur qui a renversé Angie avait un peu picolé -même s'il n'aurait jamais pu s'arrêter, bien sûr, parce qu'elle avait déboulé comme ça, devant lui. Le juge n'a pas vu les choses sous cet angle et l'a envoyé en taule, en lui retirant le permis. Raison pour laquelle il a perdu son boulot, parce qu'il ne pouvait plus s'y rendre, donc, plus d'argent. Sa femme l'a quitté pour le comptable chez qui elle travaillait comme responsable administrative. Raison pour laquelle le chauffeur, qui s’appelle Fred, aujourd'hui sans abri, entre au Black Rock et, sans se douter de quoi que ce soit, s'assied à côté d'Angie, qui l'aime tout de suite beaucoup, alors ils picolent ensemble, s'embrassent, etc. (p.20/21)
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Vidéo de Larry Fondation

Larry Fondation, James Ellroy. LA deux visions
Extrait de la conférence de Larry Fondation, lors du festival Un aller-retour dans le noir en octobre 2013.
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