À la dérive

Dès les premières lignes il est visible que l'autrice a décidé de nous plonger dans la sombritude. Dans la touffeur du quartier de Coreatown à Los Angeles, un homme se fourre le canon d'une arme dans la bouche, allant jusqu'à s'égratigner le palais, des lambeaux de peau arrachés, un peu de sang qui coule … et ce n'est que la première page !
Ça ne m'incitait pas vraiment à continuer, mais j'ai décidé d'apurer ma PAL où traînent plus de deux cents e-Books obtenus lors de diverses opérations, celui-ci provient de l'opération "All Stars 2021", je l'ai commencé et fini …


Il me semble qu'avec ce livre l'autrice est sortie de son registre habituel pour se lancer dans le mélo, et elle assure en ajoutant couche sur couche, mais sans rechercher un minimum de vraisemblance et sans approfondir. [Dévoiler le texte masqué]Jacques aurait pu avoir un grand frère si son père s'apercevant de la grossesse de son épouse il ne l'avait pas battu afin qu'elle fasse une fausse couche (une femme est faite pour s'occuper de son mari, pas pour s'occuper de mouflets n'est-ce pas). Lui est né parce que son géniteur ne s'est pas aperçu à temps que son épouse était enceinte, ça promet ! Et son enfance s'est déroulé dans une charmante ambiance où épouse et fils se préoccupaient surtout de se faire oublier pour éviter les corrections, à plus de trente ans Jake garde les cicatrices de ses corrections dans le dos. le jour où sa mère le surprend au téléphone et découvre son homosexualité alors qu'il a une vingtaine d'année, ça ne s'arrange pas, son Dieu ne tolère pas cette déviance et elle le chasse, son père n'arrange rien, évidemment. Notre héros rejoint son potentiel premier petit ami, un garçon cultivé et attentionné, mais celui-ci profite de son ébriété pour le violer, accompagné des ricanements des amis - il rentre au domicile familial pour découvrir que son père a assassiné sa mère, mais que les flics ne lui reprochent pas que la casserole soit tombée sur la tête de son épouse - ces misères vont justifier plus des deux tiers du livre …[/Dévoiler le texte masqué] Jake s'occupe de son père en couvrant les frais d'hospitalisation avec difficulté lorsqu'il est atteint d'un cancer terminal et de démence précoce, il ne peut faire autrement, sa mère lui ayant fait promettre de s'occuper de son père lorsqu'il était enfant - mais pourquoi respecter cette promesse faite à la personne qui l'a chassé du foyer pour son homosexualité, et pourquoi s'occuper d'un tortionnaire qui ne s'est jamais occupé de lui ? franchement je trouve que c'est pousser le bouchon un peu loin. Jake a un problème psychologique, je veux bien, mais à la trentaine c'est un gars baraqué et bien intégré, ça ne colle pas vraiment avec la manière dont il est décrit.
Le reste est à l'avenant, en fait nous n'avons pas vraiment d'information sur la mère et le père de Jake et du côté de Dallas ce n'est guère mieux, l'histoire de son ex ne tient pas la route, sa relation avec sa meilleur amie trans est fumeuse, et sa famille est juste esquissée à l'aide de quelques stéréotypes.


L'autrice finalement n'a fait qu'entasser misère sur misère, mais sans profondeur, tout est superficiel, violences conjugales, meurtres, enquête, homophobie, tromperie, agression, il y a de quoi faire, mais c'est juste pour meubler, les deux premiers tiers sont sombres à souhait et dans la dernière partie c'est le grand amour qui guérit de tout, avec ses ébats au lit.


L'écriture est assez qualitative, l'intrigue aurait pu tenir la route pour peu que ce ne soit pas si excessif, invraisemblable et incohérent, mais les personnages manquent vraiment de profondeur et globalement la superficialité domine trop l'ensemble. Un livre qui ne m'a vraiment pas emballé mais qui plaira certainement à d'autres …

Ce roman commence très fort : dès le première chapitre, nous plongeons dans la noirceur qui entoure Jack Moore. Son désespoir, son monde sans issue, sans amour, sans amitié, sans espoir, sans personne. Des émotions encore exacerbées par le regard échangé avec cet homme magnifique venu visiter le bâtiment de l'autre côté de la rue. Cet homme qui le renvoie à la haine de son père, qui l'a battu durant des années car il ne voulait pas d'une tapette pour fils. Cet homme qui le renvoie à la promesse qu'il a faite à sa mère, juste avant sa mort, de ne pas aimer les hommes. Alors il serre les dents et il continue, jour après jour, à faire son job, soudeur, pour pouvoir payer l'hospice où son père est en train de mourir, il continue à aller le voir et à s'occuper de lui alors que son géniteur lui hurle dessus et l'insulte... sa seule échappatoire, ce sont ces bouts de fer que son patron lui donne et qu'il utilise pour forger des sculptures magnifiques à qui il livre son âme.

Dallas Yates n'était pas emballé par ce bâtiment ArtDéco, il n'en voyait pas forcément les possibilités et il s'apprêtait à aller chercher ailleurs le lieu où il implanterait son projet "Bombes et Bimbos". Mais quand il a croisé le regard de ce beau soudeur, de l'autre côté de la rue, il a su que ce son monde serait désormais ici.

Quand les travaux demandent des travaux de soudures, forcément, Dallas va s'adresser à l'atelier de l'autre côté de la rue. Et le patron, Evancho, met Jack, son meilleur employé sur le projet.

Les deux hommes commencent à travailler ensemble, Dallas bavant sur le soudeur mais persuadé qu'il est hétéro et qu'il n'a aucune chance. Sauf que Céleste, la meilleure amie et associée de Dallas, au tempérament plus que flamboyant, met les pieds dans le plat et déclenche une réaction de Jack plutôt troublante... réaction qui va amorcer le rapprochement des deux hommes.

Mais si Dallas, gay assumé, vient d'une famille aimante qui le couve et l'aime tel qu'il est, le passif de Jack le cloue au sol tel un boulet de plomb et l'empêche d'avancer.

Mais il n'est plus seul désormais...

J'apprécie l'auteur que je suis sur d'autres séries et une fois de plus, elle a fait mouche. Avec des thèmes durs et anxiogènes, elle nous offre une histoire d'espoir, de lumières, d'avenir, très forte.

Jack est brisé et désespéré et Dallas lui apporte ce souffle d'espoir et d'air qui va lui donner la force d'avancer, cet ancrage.

Dallas est un homme foncièrement bon et attachant, avec un léger syndrome de héros (à voir sa relation avec Céleste), une famille qui l'aime et le rend fort et fier.

Les deux hommes matchent dès le départ et leur relation démarre tout doucement, d'abord l'amitié, la confiance, l'attachement, la tendresse, le réconfort... et l'amour, tout ça le long du chemin de Jack vers la lumière. Les personnages secondaires sont aussi développés et importants : Evancho le patron ukrainien bourru finalement plutôt subtil, Céleste l'ouragan, la famille de Dallas...

Bref, une romance forte et douce, avec ce qu'il faut de souffritude avant la lumière.

Une narration poétique pour un récit puissant
L'autrice sait indéniablement manier les personnages torturés. Il y a une vraie puissance qui se dégage de son histoire, ce qui la rend addictive. La force qui s'en dégage aiderai bien les personnes étant en difficulté comme notre personnage principal.
Le style poétique va étrangement bien avec le sujet de l'histoire. L'autrice rend ce sujet difficile plus profond avec ses mots. Comme si elle essayait de nous faire comprendre toute la difficulté à vivre dans une vie que l'on a pas choisi, et qui nous tire vers le bas.
La romance est très belle, Dallas est tout ce dont Jake a besoin, quelqu'un de compréhensif et patient. Ils sont fait pour être ensemble et ça se voit.
Je recommande donc cette romance au premier abord dure mais qui finalement, grâce a ses personnages, enseigne que peu importe la situation, il y aura toujours une lumière au bout du tunnel.

Il m'a fallu plusieurs jours pour poser des mots sur ce roman. Parce que la lecture a été éprouvante, bouleversante et dure. Les sables mouvants dans lesquels Jake est enlisé le paralysent le laissent vivre dans un monde sombre peuplé de monstres. Un monde dans lequel il en est lui même un. Un monde qui l'asphyxie et l'amoindrit.

J'ai vécu cette lecture en apnée, ballotée entre les émotions si négatives et empreintes de terreur de Jake ; et celles douces, pleines d'espoir et de de chagrin de Dallas envers Jake. Certains passages m'ont noué le ventre, d'autres m'ont arraché des larmes et encore d'autres m'ont frappé de stupeur.

L'écriture de Rhys Ford magnifie les descriptions terribles du passé de Jake, de ses pensées et de ce qu'il peine à espérer. le personnage de Dallas n'est pas en reste et même si la vie a été plutôt douce pour lui, il doit combattre certains faits de son passé mais avance, toujours.

La rencontre entre ces deux hommes va bouleverser leur vie et ils ont bouleversé la mienne, quelques heures durant.

Ce livre est très bien écrit. Mieux que pas mal du genre M-M.
Les paragraphes sont très immersif, il y a un réel effort pour nous impliquer et nous faire ressentir la peine de Jack...
Pour autant je n'ai pas réussie a m'impliqué complètement dans son histoire...
Peut-être à cause du fait qu'il s'en remet très vite dans les bras de Dallas.
Je ne saurais dire quoi mais il manque un petit quelque chose...