En ces temps de lutte sociale de millions de personnes qui manifestent, pétitionnent, discutent, disputent, se demandent s'il faut lâcher l'affaire et se priver à jamais de vacances (à supposer qu'on ait eu les moyens d'un tel poste budgétaire) pour capitaliser dès maintenant ou poursuivre la lutte jusqu'au bout, ce petit livre ne joue pas la reprise des arguments contre la réforme qu'on entend un peu partout depuis des mois.
Il rappelle les fondamentaux de la retraite, du salaire, tels que les a voulus Ambroise Croizat en 1946 (déconnectés du travail, attaché au travailleur, nuance difficile à comprendre pour ma part, même rapprochée de la question de la fonction publique où c'est le cas) ; bizarrement, Croizat a quand même posé la "condition de carrière", ce que
Friot estime être une sorte de concession. Il montre comment le patronat a contrattaqué dès 1947 avec la création de l'Agirc-Aarco qui instaure l'idéologie, qui me paraît avoir gagné (puisque je la reprends alors que je me crois de gauche) du "je cotise, j'ai droit" et, plus grave mais je n'en suis heureusement pas là, du travail à la tâche. Il me fallait chaque fois interrompre et réfléchir à ce que j'observais dans ma propre pratique, puisque je suis salariée, travailleuse, ou dans d'autres professions, et c'est effectivement mon impression : toutes les réformes vont effectivement dans le détricotage de cette tentative initiale de détacher le salaire du travail et d'évoluer vers la rémunération exclusive du travail, de plus en plus saucissonné et payé à part, voire indemnisé plutôt que payé (de la part de gens qui adorent sur-rémunérer le capital, on ne sait si ça donne à rire ou à gronder).
cf. suite de ma note de lecture sur mon blog
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