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EAN : 9782843033315
112 pages
La Dispute (05/02/2023)
4.25/5   14 notes
Résumé :
Les retraites sont au cœur de la conflictualité sociale depuis plusieurs décennies. Alors que le bras de fer est engagé contre le gouvernement Macron, Bernard Friot signe un essai pédagogique et incisif pour nous inviter à prendre le pouvoir sur nos retraites.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Économiste et sociologue du travail, Bernard Friot cherche à comprendre l'obstination des classes dominantes à conduire depuis 35 ans des contre-réformes sur les retraites malgré une constante et forte impopularité, et surtout l'échec quasi systématique des mobilisations.
(...)
Le changement de point de vue radical opéré par Bernard Friot sur la question de la retraite, par un rappel de ce qu'elle est réellement, ouvre des perspectives qui nous permettent de sortir du terrain que nous imposent les réformateurs et de l'impasse dans laquelle ils nous contiennent. Il nous offre un redoutable point d'appui pour envisager un véritable changement systémique.

Compte rendu de lecture à retrouver sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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En ces temps de lutte sociale de millions de personnes qui manifestent, pétitionnent, discutent, disputent, se demandent s'il faut lâcher l'affaire et se priver à jamais de vacances (à supposer qu'on ait eu les moyens d'un tel poste budgétaire) pour capitaliser dès maintenant ou poursuivre la lutte jusqu'au bout, ce petit livre ne joue pas la reprise des arguments contre la réforme qu'on entend un peu partout depuis des mois.

Il rappelle les fondamentaux de la retraite, du salaire, tels que les a voulus Ambroise Croizat en 1946 (déconnectés du travail, attaché au travailleur, nuance difficile à comprendre pour ma part, même rapprochée de la question de la fonction publique où c'est le cas) ; bizarrement, Croizat a quand même posé la "condition de carrière", ce que Friot estime être une sorte de concession. Il montre comment le patronat a contrattaqué dès 1947 avec la création de l'Agirc-Aarco qui instaure l'idéologie, qui me paraît avoir gagné (puisque je la reprends alors que je me crois de gauche) du "je cotise, j'ai droit" et, plus grave mais je n'en suis heureusement pas là, du travail à la tâche. Il me fallait chaque fois interrompre et réfléchir à ce que j'observais dans ma propre pratique, puisque je suis salariée, travailleuse, ou dans d'autres professions, et c'est effectivement mon impression : toutes les réformes vont effectivement dans le détricotage de cette tentative initiale de détacher le salaire du travail et d'évoluer vers la rémunération exclusive du travail, de plus en plus saucissonné et payé à part, voire indemnisé plutôt que payé (de la part de gens qui adorent sur-rémunérer le capital, on ne sait si ça donne à rire ou à gronder).

cf. suite de ma note de lecture sur mon blog
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Il est donc décisif pour la bourgeoisie capitaliste, qui a le monopole du travail et qui entend bien le conserver puisque c'est le fondement de sa puissance de classe, de faire admettre comme naturelle, cette séparation des travailleurs des fins et des moyens du travail. Gagne-pain, et gagne-temps libre, le travail est pour celui qui l'exerce un moyen pour autre chose que son objet. Le travailleur est invité à ne lui donner aucun objet en lui-même. Il "fait son travail" au sens où certes il applique son savoir-faire à un travail concret qui produit une valeur d'usage, mais ce n'est pas lui qui l'a décidé et ce qui advient de ce produit concret n'est pas de son ressort, pas plus que le contexte dan lequel s'inscrit la valeur économique qu'il crée. C'est d'ailleurs ce que nous exprimons crûment lorsque, à quelqu'un qui s'étonne du peu de légitimité à ses yeux de ce que nous faisons, nous répondons " je fais mon travail". Traduction : je ne suis pour rien dans ce que je fais. Question : pourquoi est-ce que je le fais quand même alors que j'entends bien vivre dans un pays démocratique ? Pourquoi est-ce que j'exclus le travail de la démocratie? Évidemment, travailler contre ma déontologie me trouble, je "souffre au travail", comme on dit.
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Aucune puissance économique ou politique ne peut réduire ou supprimer la pension, ni imposer aux retraites des tâches qu'ils ou elles ne veulent pas faire. C'est une expérience formidable d'autonomie populaire par rapport au patronat et à l'État capitalistes.
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La pension relève du droit du travail : elle n'est ni un patrimoine relevant du droit de propriété, ni une allocation relevant du droit de l'aide sociale.
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Tout retard supplémentaire dans la prise de pension comme le fait de passer l'âge légal de 62 à 64 ou 65 ans, laisse plus longtemps encore démunies sur ce marché des personnes qui seront prêtes à accepter n'importe quel travail payé à la tâche, comme autoentrepreneurs ou avec un CDD lié à une mission déterminée, car après 60 ans l'accès à un emploi en CDI respectant l'ancienneté acquise et le salaire de la convention collective est mission impossible.
Offrir au patronat des personnes affaiblies sur le marché du travail, corvéables pour leurs employeurs et ne disposant pas des droits et ressources pour leur opposer une maîtrise collective du travail, c'est d'ailleurs le facteur commun à toutes les initiatives de Macron dans le champ de l'emploi. Les régressions en matière d'indemnisation du chômage vont dans ce sens. Et le recul programmé des lycées professionnels au bénéfice de l'apprentissage obéit à la même logique.
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Gagne-pain et gagne-temps libre, le travail est pour celui qui l’exerce un moyen pour autre chose que son objet. 
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Olivier Berruyer interroge Bernard Friot sur la notion de "Salaire à vie" .
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