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EAN : 9782221094877
524 pages
Robert Laffont (19/04/2001)
4.85/5   10 notes
Résumé :
Nous vivons dans un monde de violence. Et nous ne pouvons que nous interroger sur ce besoin de cruauté propre à l'homme. Erich Fromm dissèque ici tous les aspects de cette destructivité en faisant appel à toutes les disciplines qui peuvent jeter une lumière nouvelle sur la question : la neurophysiologie, la préhistoire, l'anthropologie, la psychologie animale, la psychanalyse.
Fromm va au-delà de la controverse entre les instinctivistes, tel Lorenz, qui voie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Voilà un ouvrage assez peu connu ou lu si j'en juge par le nombre restreint de critiques sur Babelio. Erich Fromm n'est pourtant pas un illustre inconnu et si on se plonge dans cet ouvrage on y restera des semaines à le parcourir tellement il est passionnant et riche en données de toutes sortes.

Acheté il y a plusieurs décennies pour des des recherches et travaux personnels, j'ai trouvé des réponses aux questions que je me posais, à savoir tout simplement pourquoi certaines personnes étaient agressives, curieuses, violentes et perverses.

La première partie aborde les notions fondamentales de l'instinctivisme, du béhaviorisme (le comportement) de psychanalyse. La seconde présente les preuves à l'encontre de la thèse instinctiviste, la troisième porte sur les différentes formes d'agressivité.

Cette étude ainsi analyse l'agressivité bénigne et maligne notamment les prémisses. Viennent par la suite les explications sur la cruauté en elle-même et la destructivité apparente, avec des formes spontanées. Cette agressivité maligne prend les formes bien connues et nombreuses du sadisme, lequel est lui-même analysé en ses fondements et aboutissements.

La necrophilie y est abordée également, avec des références freudiennes (Erich Fromm est freudien) avec des rappels et propos sur le complexe d'Oedipe et l'inceste. Himmler se voit l'objet d'une étude sur le sadisme anal possessif.

Dans cette agressivité maligne le cas d'Hitler est étudié avec maestria, ses premières années, sa famille, adolescence, etc., son rapport avec les femmes, ses talents, ses espoirs déçus, ses dons. Ses différents masques et son manque de lucidité et de réalisme.

Je conseille à tout lecteur même peu féru de psychanalyse, de sociologie ou d'anthropologie) cette étude. Elle aide à comprendre la psyché humaine, ses failles et ses réponses parfois si inadaptées, si cruelles et surtout hautement meurtrières quand on pense et se souvient que les plus grandes catastrophes humaines ont été le fruit de cerveaux non adaptés, rejetés et blessés. (Attention : je ne me fais pas l'avocat du Diable, ni d'Hitler et consorts, bien évidemment).



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Un peu daté, mais intéressant... La bataille entre l'instinctivisme et le behaviourisme a fait long feu... le sujet de l'agressivité humaine est en perpétuelle évolution en psychologie, et ma fille, si elle regarde un peu ces vieilles théories, a des cours considérablement plus intéressants...
Cependant, le bon sens d'E. Fromm fait plutôt mouche, et j'avoue que j'aime bien le fait qu'il n'a pas peur de pointer du doigt les défauts de nos sociétés dites "modernes" mais qui, sur le plan de l'âme humaine et son "évolution", sont bien en retard (par rapport à d'autres cultures en passe de disparaître).
Toute la fin du bouquin est intéressante, et l'étude d'Hitler, à comparer avec celle d'A. Miller (que je trouve plus pertinente), l'est également, ne serait-ce justement que pour avoir un autre point de vue !
De ce fait, c'est une lecture qui s'est avérée plutôt agréable pour moi.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Ce n'est que dans les années 20 que le centre d'intérêt de la psychologie a basculé radicalement du "sentiment" au "comportement" ; en même temps les émotions et les passions ont disparu du champ de vision d'un grand nombre de psychologues comme autant de notions dénuées de signification, du moins d'un point de vue scientifique. L'objectif principal de l'école dominante en psychologie est devenue le "comportement", et non pas "l'homme se comportant". La science de la psyché s'est transformée en science de la mécanique de la conduite animale et humaine. Cette évolution a atteint son point culminant avec le néo-behaviorisme de Skinner, théorie psychologique qui est aujourd'hui (ndr : 1973) la plus largement acceptée dans les universités des Etats-Unis.
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L'homme le plus sadique et le plus destructeur est humain - aussi humain que le saint.
[...] Ces considérations n'impliquent aucunement que la destruction et la cruauté ne soient pas des vices ; elles signifient simplement que le vice est humain. Elles sont en effet destructrices de la vie, du corps et de l'esprit non seulement de la victime, mais également du destructeur. Elles constituent un paradoxe : elles expriment que la vie se retourne contre elle-même dans son effort pour se donner un sens. Elles sont les seules véritables perversions. Les comprendre n'est pas les excuser.
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Terminologie
l'usage équivoque du terme "agression" a créé une grande confusion dans l'abondante littérature qui lui est consacrée. Le mot a été indifféremment appliqué au comportement de l'homme qui protège sa vie contre une attaque, au voleur qui tue sa victime pour lui prendre son argent, au sadique qui torture un prisonnier. La confusion va même plus loin : le mot a été appliqué à l'approche sexuelle de la femelle par le mâle, aux impulsions qui incitent l'alpiniste ou le représentant de commerce à aller de l'avant et au paysan qui laboure la terre. Cette confusion est peut-être due à l'influence de la pensée behavioriste en psychologie et en psychiatrie. Si on appelle "agressions" tous les actes "nuisibles", c'est à dire ceux qui ont pour effet d'endommager ou de détruire un objet inanimé, une plante, un animal ou un homme, il est évident que la qualité de la pulsion qui conduit à l'acte nuisible perd toute signification. Si les actes commis dans l'intention de détruire, dans l'intention de protéger et ceux qui ont un but constructif sont tous désignés par un seul et même mot, il est évident qu'on ne peut espérer comprendre leur "cause" ; ils n'ont pas de cause commune parce qu'il sont des phénomènes totalement différents les uns des autres.
(ndr : resituer le livre à son époque, 1973)
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La véritable révolution apportée par Freud est de nous avoir fait reconnaître l'aspect inconscient de l'esprit humain et l'énergie qu'il met à refouler la prise de conscience de ses pulsions indésirables. Freud a montré que les bonnes intentions ne signifient rien si elles dissimulent des désirs inconscients ; il a démasqué la malhonnêteté "honnête" en démontrant qu'il ne suffit pas d'avoir eu "consciemment" l' "intention" d'agir bien.
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Parce que le néo-behaviourisme n'a pas de théorie de l'homme, il ne peut voir que le comportement, et non l'homme se comportant. Si quelqu'un sourit pour me cacher son hostilité, ou si une vendeuse sourit dans un magasin parce qu'elle en a reçu la consigne (dans les bons magasins !) ou si un ami me sourit parce qu'il est content de me voir, tout cela, pour le néo-behaviouriste, est une seule et même chose : "un sourire est un sourire". Que cela ne fasse aucune différence pour le Pr Skinner en tant que personne, c'est quelque chose de très difficile à croire, à moins qu'il ne soit si aliéné lui-même que la réalité de l'individu n'ait plus aucun intérêt pour lui. Mais si la différence a quelque importance, alors comment une théorie qui l'ignore pourrait-elle être valable ?
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Video de Erich Fromm (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Erich Fromm
Fabrice Midal, directeur de la collection L'Esprit d'ouverture des éditions Belfond, présente le livre "L'Art d'aimer" d'Erich Fromm. Pour Erich Fromm, éminent psychanalyste, l?amour est un art qui s?apprend et se cultive. Accessible, lumineux, profondément humaniste, "L?Art d?aimer" est un ouvrage majeur, un classique indispensable, plus que jamais en résonance avec notre époque.
Lire un extrait de "L'Art d'aimer" : http://bit.ly/1GJN04S http://www.espritdouverture.fr
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