CHACUN CHERCHE SON CHAT
Entre horreur et hilarité,
Asuka Fujimori réussit un roman inclassable et génialement dérangé. A lire d'urgence !
Attention, O. L. N. I. ! Objet Littéraire Non Identifié qui, selon
Madame Figaro, "devrait être retiré de la circulation". Ni livre pour enfant, ni thriller ou roman noir, encore moins conte philosophique ou roman engagé. Non, rien de tout cela et pourtant, un peu de tout ça à la fois... Qui donc, sinon un esprit génialement dérangé, aurait pu pondre un texte si curieux ?!
Vous ferez d'abord connaissance avec Asuka, adorable petite fille de dix ans, habillée de jolies robes et dont les cheveux sont ornés de ravissants rubans. Rien ne distinguerait Asuka des autres enfants de son âge s'il n'y avait son occupation favorite : trucider les chats. Méthodiquement, avec ingéniosité et efficacité, elle s'acharne sur nos amis félins. "Le crime c'est comme le piano, nous annonce t-elle dès la première phrase, faut commencer tôt si on veut parvenir à une certaine virtuosité."
Un univers délirant
Avant toute chose elle leur donne un nom : Landru, Pol Pot, Pinochet, Eva Peròn,
Wolfgang Amadeus Mozart,
Charles Baudelaire, Lavoisier, Ethel Rosenberg... Impossible d'en faire la liste complète mais c'est bel et bien une cinquantaine (au moins) de chats qui trouvent la mort dans ces pages, toujours d'une manière différente, et toujours dans la douleur. Asuka épuise ses parents, ses institutrices et les divers psychanalystes qui entreprennent d'élucider les méandres de cette psychologie sadique. Est-il besoin de préciser que tout l'entourage d'Asuka est sous tranquillisants ?
Le monde dans lequel vit cette charmante gamine se partage en quatre grandes collines. Des siècles durant la guerre sévissait, mais aujourd'hui la paix règne grâce à un homme qui a réussi à réconcilier tous les belligérants. Cet homme, c'est le Maître, ni plus ni moins qu'un être humain, mais, allez savoir pourquoi, c'est le Maître. Vénéré, adulé, déifié, tous ne jurent que par le Maître. Il ne m'est pas possible de vous décrire les subtilités de fonctionnement de cette société qui n'est pas sans rappeler l'univers des Shadoks ou encore celui d'Alice au pays des merveilles... Je vous laisse le soin de découvrir cet univers délirant, sachez simplement qu'Asuka se retrouvera dans la position délicate de sauver le monde.
Ouf, j'ai réussi à dire quelque chose sur cet ouvrage si difficile à résumer. Tout au long de la lecture j'ai souri, j'ai ri aux éclats, j'ai fait la grimace, j'ai lu des passages à des amis... Je me suis éclaté ! C'est aussi bon que du
Queneau, c'est mieux que la plupart des merdes actuellement éditées, et pour finir, c'est incontournable.
Juste un mot pour conclure :
Madame Figaro, retournez à vos canevas !
Maxime Maillard
© Jowebzine.com - Avril 2003
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