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EAN : 9782070438990
560 pages
Gallimard (04/11/2011)
3.38/5   73 notes
Résumé :
Pour la première fois, la Préfecture de police a accepté d'ouvrir ses archives. De l'assassinat d'Henri IV à Mai 68, ce livre raconte quatre siècles de dossiers brûlants. Il plonge dans la grande Histoire -Ravaillac, Louis XVII, Ravachol, la Résistance, la guerre d'Algérie- mais aussi dans le monde de la pègre, des marginaux et des courtisanes. Ecrit par quarante-six auteurs, dont Pierre Assouline, Jean-Pierre Azéma, Jean Lacouture, Pascal Ory, Jean Tulard, Mich... >Voir plus
Que lire après Dans les archives secrètes de la police : Quatre siècles d'Histoire, de crimes et de faits diversVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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L'iconoclaste offre aux curieux quatre siècles de crimes piochés dans les archives de la police, avec en couverture le visage d'André Soudy de la bande à Bonnot, guillotiné en 1913.
Du Guet à la police moderne, des réformes de la Reynie exigées par Colbert au "bertillonnage" qui révolutionne les méthodes d'investigation, de Ravaillac à Mai 68, du fait divers sordide au crime politique, il y en a pour tous les goûts et pour toutes les curiosités.
C'est une histoire de France via les rapports de police, les clichés anthropométriques, les lettres de dénonciation, les premières photographies… Dis-moi qui tu surveilles et je te dirai qui t'inquiète…
Les grandes affaires qui ont marqué l'inconscient collectif (L'affaire du Collier, Cartouche, Violette Nozières…) sont illustrées par des documents rares. Les rapports relatifs aux « moeurs » des cocottes, des « tantes » et des sous-maîtresses de bordel nous font parfois sourire: "Sarah Bernhart, qui aurait été surnommée, depuis qu'elle a été aux eaux, Sarah retour des os, à cause de sa maigreur, aurait des idées les plus lugubres. Ainsi, elle aurait chez elle un cercueil en palissandre, capitonné, dans lequel elle se couche parfois. » (Fiche de Sarah Bernhardt, Registre des courtisanes).
Certains documents nous émeuvent, comme ce message de condoléances rédigé par Armand Cabrol, cultivateur, lors des obsèques du poète en 1885 « Dites à Victor Hugo, vivant en nous, que les paysans, même illettrés, l'aimaient beaucoup, et que tous le pleurent » D'autres nous étonnent, comme ces lignes relatives à la mort par asphyxie de Zola en 1902: « Vingt-six ans plus tard, en avril 1928, un entrepreneur de fumisterie du nom d'Henri Buronfosse, peu avant de mourir, fait à son ami une étrange confession: chargé des travaux dans l'immeuble, il aurait sciemment bouché la cheminée du romancier, par haine politique et par malveillance (…) Ainsi l'auteur de "J'accuse!" serait-il mort parce qu'un militant d'une ligue nationaliste a voulu "enfumer le cochon », punir le "sans-patrie"- celui qui, par son engagement dans l'affaire Dreyfus, a osé porter atteinte à l'honneur de l'armée française. »
On retiendra aussi le « Missel rouge » dans lequel sont consignées les photographies et les descriptions des Communards, les clichés des inondations de 1910, le volumineux dossier Landru, le télégramme largué au-dessus de la Préfecture de police le 24 août 1944 par un avion piper-club "Le général Leclerc vous fait dire: Tenez bon, nous arrivons."
Bref, des fonds d'archives passionnants à parcourir tranquillement chez soi, sans la poussière des étagères.



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L'Argent, le meurtre, la combine, le crime politique, la subversion, la rue, la prostitution, l'homosexualité, l'adultère sont les sujets traités dans ce livre témoignage.
Les archives secrètes de la police se sont ouvertes et ont permis l'accession à différents documents dont certains sont édifiants.
Dans tous les points cités ci-dessus, nombre de ces crimes ou délits sont passés à la postérité.
C'est l'histoire de la société que nous voyons défiler sous nos yeux se profilant dans ces pages et ces témoignages.
Histoire et histoires se partagent ce livre très pointu.
Pêle-mêle j'en évoquerai quelques unes illustrant les différents thèmes:
- « A l'aube de la police scientifique », le béa-ba des méthodes découvertes par Bertillon, un génial employé.
- « Le dossier Landru », une intelligence machiavélique qui emportera une partie de ses secrets.
- « Le photographe des esprits » où l'on voit que la naïveté et la rouerie sont de toutes époques.
- « Le coeur de Louis XVII », L Histoire mise à jour.
- « Victor Hugo vient de mourir », un témoignage extraordinaire écrit comme si la télé avait été présente lors de ces funérailles nationales.
- « Les sources de Nana », « Notes sur la pédérastie » (édifiantes!), « Colette contre Willy ...
Ce qui m'aura le plus marqué, ce sont les textes politiques de la subversion concernant la période de la seconde guerre mondiale : « Les attentats de la Résistance », « Rafles, mode d'emploi », etc... les questions que l'on se pose, nous qui n'avons pas connu cette époque et surtout l'état d'esprit qui y régnait... Difficilement imaginable mais des leçons à tirer n'arrêtent pas de jaillir de tous ces témoignages.
Il y a aussi de l'humour « Votez Lop » (portrait d'un « original » pas si dénué de sens), de l'humour (mal placé) « Des Massages fantaisistes » (« enquête sérieuse ou bizutage » à la police)...
Un livre passionnant qui brosse le portrait de « Quatre siècle d'Histoire, de crimes et de faits divers ».
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Très didactique, ce document nous fait découvrir l'Histoire de la police française des cabinets noirs chargés de lire les correspondances jusqu'au Bertillonage en passant par les "moutons" qu'infiltrait Vidocq dans les prisons et la traque sanglante de la Bande à Bonnot.
Lecture très plaisante car les chapitres sont courts et bénéficient d'une introduction jamais pédante et toujours instructive avant l'énoncé de procès verbaux, comptes-rendus, pièces à conviction.
On sourit souvent et même on rit parfois sans pour autant oublier d'être triste lorsque sont évoquées les spoliations et rafles des Juifs par la police française durant le régime de Vichy.
Surtout, cet ouvrage permet de tracer mentalement pour les non professionnels de la Police l'évolution historique des comportements et réactions policières mais aussi politiques.
Lu à la plage cet été.
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Cet ouvrage propose un accès inédit aux archives de la Préfecture de police. Fondée en 1800 à Paris, la Préfecture de police est l'un des organes administratifs français les plus anciens. Ses fonctions diversifiées qui dépassent souvent la sécurité des personnes, la mission de services aux citoyens et la protection des institutions politiques, lui ont permis de collecter depuis sa création, des documents à valeur historique qu'elle se fait ici l'honneur de partager au grand public. Aujourd'hui devenus patrimoine à part entière de l'histoire de France, les innombrables documents produits par cette institution (25 km linéaires d'archives policières) constituent une source d'informations riche et inattendue. Ce sont ainsi quatre siècles d'histoire sur lesquels revient cet ouvrage original. Nombre de célèbres ou moins célèbres affaires qui ont secoué l'histoire de Paris sont ainsi éclairées d'un jour nouveau grâce à ces archives qui peuvent paraître insolites ou insignifiantes à certains. Mais quoiqu'elles vaillent, ces archives apportent certainement des éléments nouveaux dans la compréhension des événements couverts. Les trois éternels motifs des crimes et délits (l'argent, le pouvoir et le sexe) ont paradoxalement contribué à améliorer les services de police. du cas de Vidocq à la rafle du Vel d'Hiv, Dans les archives secrètes de la police dresse un panorama étendu des événements qui ont marqué l'histoire de la France et revient sur des dossiers brûlants parfois restés irrésolus... Rédigés par de nombreux auteurs, cet ouvrage collectif étonne par son sujet. Publié une première fois aux éditions Gallimard sous la forme d'un livre illustré, ce livre entend réviser l'histoire de France à travers le regard de la police et comme le dit Bruno Fuligni dans son avant-propos : "Du petit peuple des rues aux élites politiques et littéraires, c'est toute la société française qui se trouve radiographiée dans les dossiers de la Préfecture." (p.20-21).

Qu'on s'en indigne ou non, cette dernière phrase de Bruno Fuligni (citée plus haut), est bien significative du travail de la police : entre procès verbaux, correspondances, fiches signalétiques, rapports, plans, photos ou témoignages, les archives de la police regorgent de sources en tous genres. C'est donc une grande partie des moeurs de la société française qui depuis des siècles, est consciencieusement consignée dans les registres de l'institution. Avec le recul cela peut paraître intrusif ou indignant mais c'est bien grâce à ces précieux documents que ce livre a pu voir le jour. Des innombrables dossiers survolés (meurtres, vols, casses, attentats, agitations politiques ou sociales), le livre revient notamment sur le meurtre d'Henri IV, le cas Landru, l'Affaire du collier, la Bande à Bonnot, les événements de Mai 68 et agrémente les textes des 46 auteurs via des extraits d'archives collectées par les préfets de police. Contrairement à toute attente, l'ouvrage n'est pas parti pris : j'ai même trouvé que le choix opéré était fait dans un souci de précision et d'impartialité puisqu'il recense également des affaires non élucidées (Un crime parfait) ou des bavures policières (La rafle du Vel d'Hiv). Malheureusement, malgré cet aspect positif, le projet est si ambitieux que les quelques pages consacrées à chaque dossier n'apportent pas pour certains dossiers de véritables éclairages et paraissent déconnectés de tout fondement logique par rapport à leur répertoriage dans le livre. Et c'est bien dommage compte-tenu de la richesse des sources disponibles. Il aurait été plus judicieux à mon sens, de focaliser plus en détail sur certains dossiers ou de proposer plusieurs volumes. Donc à la conclusion de Michel Gaudin (préfet de police) qui déclare dans sa préface : "Désormais, au format de poche, Dans les archives secrètes de la police est appelé à devenir une référence historique et politique.", je répondrai que ce n'est pas gagné. S'il est vrai que l'ouvrage en a quelques dispositions, les textes et les sources manquent encore de consistance pour y prétendre sérieusement. Ceci dit, je n'ai pas eu l'occasion de lire le livre illustré. Peut-être est-il plus adapté à cette fin ? C'est en tous cas pour moi un grand dommage car malgré leur caractère succinct, les dossiers abordés ne manquent pas d'intérêt... En attestent quelques affaires que je ne connaissais pas comme le photographe des esprits ou le coeur de Louis XVII et qui m'ont particulièrement marqué...
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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Archives oui, secrètes pas vraiment surtout maintenant qu'il en existe un livre !
J'adore lire ce genre d'histoires en roman, cambriolage de bijoux rares, meurtre qui semble impossible à résoudre mais c'est autre chose quand c'est pour de vrai. J'adore lire des vieux rapports d'enquêtes (souvent en anglais) parce que ce qui m'intéresse le plus c'est de savoir comment la police à fait pour trouver le ou les coupables, plus que de savoir où est caché le magot et qui a fait ça.

Ce sont des (très) vieilles affaires, dans différents domaines, politique, argent, meurtres, etc même Emile Zola figure dedans ! Il y a simplement quelques pages sur un dossier, puis un autre et ainsi de suite, sans vraiment apporter de détails, je m'y attendais, quatre siècles de crimes ne se résument pas si facilement, donc ça donne de bonnes pistes pour découvrir des affaires et c'est à moi d'approfondir celles qui m'intéressent le plus.
Différents auteurs ont écrit un petit texte, comme une introduction pour chaque affaire, c'est un plus que j'ai apprécié, j'y ai même croisé Amélie Nothomb.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Il n'y a pas de mythe sans héros et sans écrivain. Le premier chantre de ce nouveau pouvoir est incontestablement Balzac. Il donne à Fouché le rôle de Deus ex machina sans "Une ténébreuse affaire" et fait de Vidocq le modèle de Vautrin, inquiétant pensionnaire de la maison Vauquer dans "Le Père Goriot", devenue chef de la sûreté de Paris dans "Splendeurs et misères des courtisanes". Vidocq, dont les mémoires furent l'un des plus grands succès de librairie du XIXe siècle, bagnard transformé en policier, inspire aussi le Jean Valjean des "Misérables" de Victor Hugo et Jackal dans "Les Mohicans de Paris" de Dumas.
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Le 31 mai 1908, dans une maison-atelier de l'impasse Ronsin à Paris, le valet de chambre Rémy Couillard découvre les corps sans vie du peintre Steinheil et de sa belle-mère, tous deux étranglés. Seule survivante: Marguerite, l'épouse du peintre assassiné, qui se débat ligotée dans son lit. (...) dès le 1er Juin, les policiers réalisent que Marguerite Steinheil, dite "Meg", n'est autre que "l'héroïne du drame qui a emporté le président de la République Félix Faure", mort neuf ans plus tôt (...) Tout le monde en France connaît confusément l'histoire du Président qui avait perdu sa "connaissance", passée par une porte dérobée après la mort en épectase du sémillant chef de l'Etat. (...) Pour sauver Mme Steinheil, mariée et mère de famille, en relations de visite avec la famille du Président, on eu recours à Mlle Sorel, qu'on savait également parmi "les connaissances" du Président, et elle accepta le rôle de la dame qui "causait" avec le Président au moment fatal: cependant, son acceptation ne fut pas désintéressée: outre une grosse somme d'argent, on lui accorda une entrée à la Comédie-Française, qu'elle ambitionnait surtout.
pp 480 et 486.
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Grinchir, greffir, goupiner les poivriers, rincer, tiquer, courir le rat, papillonner, faire nonne... Dans le dictionnaire d'argot que publie Vidocq en 1835, les traductions du verbe "voler" sont aussi nombreuses que précises.
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Après la mort de Robespierre, des registres de police disparaissent des bureaux, un grand nombre de mandats sont falsifiés et recouverts de sa griffe lorsqu'elle ne s'y trouve pas. Des mandats d'arrêt, comme ceux des citoyens Antonelle ou Guinfoleau, portent ainsi deux fois la signature de l'Incorruptible ! Ces subterfuges mal connus ont permis d'établir devant l'opinion sa responsabilité dans la mort de Lucile Desmoulins et de centaines d'innocents, sacrifiés en prairial, messidor et thermidor sur l'autel de la démagogie et de la peur.
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Défenseur de Landru et ténor du barreau, Me de Moro-Giafferri ne fait pas mentir sa réputation. Tendant le bras vers le fond de la salle, il lance : "Ces femmes dont on vous dit qu'elles sont mortes, elles vont maintenant faire leur apparition !" Toutes les têtes se tournent vers la porte d'entrée qui demeure close. L'avocat reprend : "Vous avez regardé, vous n'êtes donc pas sûr que ces femmes sont mortes." Impavide, l'avocat général répond : "Toutes les têtes se sont tournées, maître, sauf celle de votre client."
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BRUNO FULIGNI présente "Marie-Justine Pesnel, les confessions de madame cent-kilos" Ed JC Lattès
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