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Margot Nguyen Béraud (Traducteur)
EAN : 9782749178264
Le Cherche midi (01/02/2024)
3.85/5   10 notes
Résumé :
Un texte tendre et mordant par l'une des voix essentielles de la narration latino-américaine actuelle.

À 5 000 kilomètres de son pays natal, la Colombie, une jeune femme qui travaille dans une agence de publicité de Buenos Aires tente d'obtenir une bourse d'écriture aux Pays-Bas. Elle échange régulièrement avec sa sœur qui lui envoie des encomiendas, des colis contenant de la nourriture, des dessins de ses neveux, et parfois une surprise, comme une vi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
La narratrice est une jeune Colombienne installée à Buenos Aires. Son travail, plus ou moins régulier, consiste à rédiger des textes pour une agence publicitaire. Par ailleurs, elle essaie aussi de constituer un dossier pour solliciter une bourse d'écriture aux Pays-Bas.
A 5000 km de son pays natal, elle garde le contact avec sa soeur, ou plutôt, c'est sa soeur qui fait en sorte de maintenir le lien, un peu artificiel : appels téléphoniques où des mots creux camouflent mal le fait qu'elles n'ont pas grand-chose à se dire ; colis (« encomiendas ») contenant de la nourriture et des dessins de ses neveux, qui arrivent avariée pour l'une, abîmés pour les autres.
La narratrice se laisse porter par un quotidien banal, entre les allées et venues de son petit ami, le petit garçon de l'étage du dessous qu'elle garde parfois le soir, la chatte Ágata qui erre dans l'immeuble, les voisins de palier qu'elle croise à peine et le concierge un peu intrusif. Ce train-train linéaire fait une brusque embardée lorsqu'elle reçoit un colis inhabituel et très lourd, et que par ailleurs, sa mère débarque à l'improviste.
L'air de rien, les failles de la narratrice se révèlent, ses rares certitudes sont ébranlées, ses relations avec son entourage se modifient peu à peu, des détails auparavant insignifiants se prêtent désormais à un questionnement infini...

Quel curieux roman. Je n'arrive pas à décider si ce que vit la narratrice est réel ou relève de l'onirisme. Quoi qu'il en soit, l'auteure a le sens des formules fulgurantes et un talent certain pour raconter l'intime et ses vacillements, pour exacerber le banal et le faire glisser imperceptiblement, jusqu'à toucher du doigt le réalisme magique.
Un roman tout en finesse et en introspection, sur les liens familiaux et les relations mère-fille, fait de lenteur et de mélancolie brumeuse.

En partenariat avec les Editions le Cherche Midi via Netgalley.
#LaEncomienda #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Sous le volcan éteint du quotidien survient parfois l'inattendu comme un mirage. Il suffit d'un colis bien particulier, la encomienda en espagnol, reçu par la jeune narratrice pour que les frontières d'hier perdent peu à peu leur espace contenu.
La encomienda est subtil, vaporeux, il nous échappe et pourtant nous happe comme une apparition venue des songes.

Après ma lecture choc de Eva et les bêtes sauvages de l'auteur colombien Antonio Ungar, j'avais envie de continuer mon voyage littéraire vers ce vaste continent à la géographie tourmentée. Je me suis donc intéressée au roman La encomienda de Margarita Garcia Robayo, colombienne elle aussi.
La encomienda est totalement différent.
Le roman évolue aux douces notes oniriques de l'étrange et de la mélancolie qui accompagnent la jeune narratrice installée en Argentine.
Aspirant à décrocher une bourse d'écrivain, elle cherche son chemin au présent et sur la terre des souvenirs de sa mère, de sa soeur où consument les restes d'une affection distendue.

Rêves et désirs de famille sont ainsi tissés à son envie d'écrire, de faire apparaître ce qui n'est plus ou n'existe pas encore au gré des vicissitudes de la vie.
Le charme du roman est cette bulle de magie au détour d'une réalité assez rude. Un zest de surnaturel qui charme et nous fait douter de la réalité.

Un très beau roman au final à l'écriture intime et concise.

Une lecture #NetGalleyFrance que je remercie.
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Une jeune colombienne travaille en Argentine dans la pub. Elle envisage ,sans zèle excessif, de demander une bourse afin d'intégrer un atelier d'écriture aux Pays-Bas.
Sa vie est rythmée par son voisinage et les règles à respecter dans son immeuble, ainsi qu'avec la réception de colis(encomienda) envoyés par sa soeur. de toutes tailles, ces colis arrivent avec des contenus plus ou oins collants, puants, pourris , bref ils arrivent. Un jour c'est la maman qui arrive, elle est presque devenue une inconnue.
Et là, la vie quotidienne est racontée. Axel, un jeune homme entre dans sa vie. Avec les désirs parfois contradictoires, la jeune fille avance, apprend à se connaître.
J'ai beaucoup apprécié cette introspection joliment racontée avec énormément d'intelligence, sans naïveté. Son sens de l'observation l'amène à beaucoup réfléchir sur l'âme humaine.
Un très joli roman , une traduction qui me semble être fidèle à Margarita Garcia, autrice reconnue en Amérique latine.
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Erreur d'aiguillage suite à la lecture de la quatrième de couverture 

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Quand ce livre d'une jeune autrice colombienne a atterri entre mes mains j'étais autant excitée qu'animée d'une impatience sincère à l'idée de découvrir une lecture aux antipodes de mes goûts. C'est vrai que très souvent je verse dans la facilité et reste dans ma zone de confort aussi bien en termes de styles que d'auteurs.  

La quatrième de couverture parlant de Colombie, de Buenos Aires, "d''encomiendas" (petits colis contenant de la nourriture entre autres, envoyés aux expatries) laissait présager par mon esprit très terre à terre une lecture gorgée de soleil. Remplie de rythmes endiablés, d'odeurs, de goûts, de couleurs chatoyantes, propres à l'Amérique Latine.

La lecture a été tout autre. Une mélopée douce, entre souvenirs, questionnements et introspection. Les liens sentimentaux, familiaux en particulier mère - fille sont particulièrement mis en avant.

La lecture est douce, lente, la narratrice semble évoluer dans un coton ouateux duquel peine à émerger. Se cherche. Ne se trouve plus. Remise en cause, questionnement.

La réalité et le rêve se mélangent dans l'histoire. Plusieurs fois j'ai douté de ma compréhension, perdue entre les deux. Cette frontière, aussi fine d'une feuille de papier à cigarette, n'a pas réussi à m'embarquer. J'ai peiné à démêler le vrai du faux.

Comme quoi, la lecture de la quatrième de couverture peut s'avérer être une erreur, clairement la lecture fut moins lumineuse qu'espérée.
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Buenos Aires, une jeune colombienne travaille pour une agence de publicité et tente d'obtenir une bourse d'études pour partir aux Pays-Bas. Régulièrement elle reçoit des "encomiendas" (petits colis) de la part de sa soeur, dans lesquels elle y trouve de la nourriture, des dessins, des photos.... Les deux soeurs s'appellent souvent pour se donner des nouvelles.
La narratrice vit une vie solitaire, pas ou peu d'amis. Elle reçoit la visite d'Agata, la chatte de l'immeuble et Axel son petit ami dont la relation est difficile à cerner et joue le rôle de baby-sitter pour son jeune voisin.

Un jour, elle reçoit un énorme colis qui prend presque toute la place du salon. Dans cette caisse se trouve sa mère, qui vient briser cette routine.

Entre rêve et réalité, on oscille dans la vie de la narratrice avec cette mère qui danse un ballet dans la vie de narratrice.
J'ai l'impression d'avoir lu un ovni (dans le bon sens du terme) parce que je n'arrivais pas à faire la différence à certains moments entre le réel et l'onirisme.
Dans ce roman où le passé et le présent se côtoient , j'ai aimé la relation qu'elle a avec sa mère, j'ai aimé voir cette solitude qui se brise.
C'est un livre qui parle des liens que l'on tisse avec les autres, du besoin de s'éloigner de sa famille, des liens familiaux, de maternité....
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
J'aime le silence, mais ce n'est pas très amusant de le pratiquer seul. A deux, en revanche, il signifie plénitude. Et illusion de permanence. Mais il faut se méfier, parfois le silence est une manière de cacher la fragilité: se regarder pour avoir la confirmation d'un bonheur maculé de la peur que, si quelqu'un venait à le mentionner à voix haute, il ne se brise.
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Chacun pense que l’on se met à nu en écrivant,mais je sais qu’en réalité on se déguise.
On prend d’autres visages,on se refait en mêlant culpabilité, frustration et désir.Le résultat est un personnage parfaitement dépouillé et honnête. Ce qui n’a aucune solidité réelle. Une construction telle n’est possible que dessinée sur du papier.
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Quand quelqu'un cesse d'exister, il emporte une partie d'un autre, un bout de matière, du concret, pas seulement une accumulation de souvenirs. Et quand quelqu'un naît, il étrenne des traits anciens, vient avec le poids du passé qui sera toujours plus grand que son futur. C'est cela engendrer, se débarrasser d'un morceau de matière et d'histoire, le donner au monde pour qu'il ne pourrisse pas avec vous. Refuser de s'éteindre. La volonté de se perpétuer. Un désir mesquin et narcissique.
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Ma tante disait que les maisons étaient comme les femmes: elles se mariaient belles et saines, mais ensuite on les utilisait, les enfants arrivaient et les esquintaient, les salissaient, les déglinguaient, sans possibilité de faire machine arrière.
Autrement dit: étrenner un corps ou une maison, c'est inaugurer sa détérioration.
La détérioration, me dis-je à présent, est le degré supérieur de la matière, car elle prouve que quelque chose en elle a fleuri. Seulement, ce qui a fructifié a aussi fini par pourrir.
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Ma mère a un regard triste sans doute parce que le monde, aussi beau soit-il, ne lui suffit pas. Et ce creux qui est en elle - parce que le monde ne lui suffit pas, parce qu'il lui manque quelque chose que le monde ne pourra jamais lui donner - s'appelle de la tristesse. Je pense qu'elle dirait la même chose de l'amour. L'amour et la tristesse, quand ils sont aussi intenses, doivent s'éprouver à l'identique, dans les poumons.
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