Eldorado

Chef d'oeuvre, pépite, sublime, génial.

Les mots ne manquent pas pour qualifier ce diamant noir.

Salvatore et Soleiman fuient. L'Afrique veut entrer en Europe. La vieille Europe fatiguée rend les armes et part se fondre dans le désert. Pour laver ses fautes, son égoïsme, sa trop longue suffisance vis à vis des pays les plus pauvres.

Mais à quoi tient le génie de Gaudé ? Les phrases courtes qui donnent le rythme au récit ? L'utilisation alternative du présent et du passé ? le choix des mots qui percutent ? Les phrases au tombé sublime ?

J'ai retrouvé dans Eldorado la puissance du "Soleil des Scorta".

J'ai retrouvé dans ce roman ce que j'aime chez Laurent Gaudé, son écriture poétique pour narrer des situations peu enviables et dramatiques.
Il arrive à mettre en scène tout au long de son texte ceux que personne ne veut voir, les oubliés de la vie, les exclus de la société et au milieu de tout cela un homme qui au fur et à mesure perd ses repères de vie, ses convictions.

Une lecture riche en émotion, et toujours au fil des pages un "effet papillon".
Les mots sont durs, le sujet de l'émigration clandestine aussi et elle est toujours autant d'actualité et cruelle que lorsque l'auteur a écrit son livre.

A découvrir.

D'un côté, un commandant de la marine italienne qui fait un burn out et décide de tout perdre suite à deux rencontres déterminante. Il prend le chemin en sans inverse, à la recherche de l'Eldorado, de sa paix intérieure. de l'autre un jeune soudanais au nom d'un roi qui part sur les routes de l'exil vers l'Europe, son Eldorado, pour honorer une promesse. Deux hommes, deux anonymes, deux destins, et à la fin : l'Eldorado ?

J'ai décidé de sortir ce roman de ma PAL ce mois-ci, en raison de sa couverture, qui me semblait être dans le thème du voyage. Mais comme je ne lis jamais les quatrièmes de couverture, je me suis retrouvée là en l'occurrence très vite face à des voyages bien particuliers… Nous partons en effet dès les premières pages de ce récit à la rencontre du commandant Piracci, gardien de la citadelle Europe sur sa frégate Zeffiro, qui intercepte depuis maintenant vingt ans les embarcations des clandestins. Ce métier est devenu à la longue un poids pour sa conscience, même si il sauve aussi des vies. D'ailleurs, c'est une de ces rescapées qui l'aborde un beau jour au marché de Catane. le bateau dans lequel elle était avait été abandonné à son sort par l'équipage, et les migrants laissés sans eau ni nourriture. Son bébé en était mort. Elle vient réclamer une arme au commandant et lui exprime son désir de vengeance envers l'homme d'affaire véreux qui avait affrété le bateau. Cette rencontre ébranle le commandant qui décide au final quelques temps plus tard de tout laisser pour tenter de son côté le voyage en sens inverse… Par ailleurs, le lecteur rencontre deux frères, déterminés eux à quitter le Soudan pour cet Eldorado européen dont tout le monde parle. Ceux qui réussissent ont véritablement vécu l'enfer. Je découvre l'écriture de Laurent Gaudé avec ce titre, une écriture étonnamment simple mais efficace, et assez inspirée par le théâtre. Rien d'étonnant à ce qu'il soit également dramaturge. J'ai aimé cette simplicité du texte qui permet de se fondre dans l'histoire et d'aborder d'assez près les personnages. Il y a aussi une dimension assez symbolique dans ce récit qui porte très bien le sujet, très fort.
Lien : https://leslecturesdantigone..

Bien que peu réjouissant, ce roman est touchant.Une fois sa lecture entamée il est difficile de s'arrêter.
On suit alternativement le point de vue d'un jeune soudanais cherchant à passer en Europe et d'un commandant italien chargé de "protéger la citadelle européenne".
L'un est mué, comme des centaines d'autres migrants, par de fausses représentations, un espoir démesuré et la volonté d'une vie meilleure qui lui donnent alors une force de survie incroyable.
L'autre est désillusionné, ébranlé par des rencontres et des événements et ne croyant plus à sa mission de commandant. Il décide alors de disparaitre et de traverser la méditerranée dans l'autre sens.
Ce roman, malheureusement toujours très actuel amène à se poser beaucoup de questions

Quelle joie de découvrir les oeuvres de Laurent Gaudé ! On y retrouve toujours une profonde humanité qui marque ses écrits, et ce roman ne déroge pas à la règle ! Une véritable claque et surtout quelle merveille encore !
Nous sommes à Catane où nous suivons le quotidien de Salvatore Piracci, un commandant chargé de la surveillance des frontières maritimes. Son travail est de sillonner la mer de la Sicile jusqu'à la petite île de Lampedusa afin d'intercepter les bateaux d'émigrés clandestins. lorsqu'un jour une survivante de l'un de ces bateaux de la mort l'aborde pour lui raconter sa vie, tout change pour ce commandant et sa vie va être chamboulé.
Ce livre publié en 2006 aborde un sujet qui est encore d'actualité 15 ans après, pour parler de cette tragédie humaine où des gens tentent de rejoindre l'Europe clandestinement au péril de leur vie pour échapper à la guerre et à la misère dans leurs pays.
Un roman bouleversant et qui pousse le lecteur à réfléchir et s'interroger sur la vie et les tragédies humaines. Un véritable chef d'oeuvre !

Ce nouveau roman de Laurent Gaudé (pour moi) n'est certainement pas en retrait par rapport à ceux que j'ai déjà lus (La mort du roi Tsongor ou le soleil des Scorta). Roman profodément humaniste, où la réalité des clandestins essayant de fuir la misère locale nous est dépeinte sans emballage. Vérité crue, sévère, mais hélas trop d'actualité.
Ce roman se passe encore en Italie, ou plutôt en Sicile, mais le sujet traité n'est-il pas malheureusement universel ?
La subtilité supplémentaire est d'y avoir intégré un individu intègre, qui, à force d'effectuer ce travail ignoble, et au hasard d'une rencontre, en vient à se poser des questions existentielles sur sa propre vie. Comment continuer à se regarder tous les matins dans son miroir quand on est en partie responsable du renvoi au pays de tous ces clandestins venus tenter leur chance dans un pays en lequel ils croyaient ?
Destins parallèles, destins croisés, on suit deux frères qui quittent leur patrie avec pour seul bagage l'espoir d'un monde meilleur, et ce commandant de fégate qui en vient à avoir honte de lui-même devant tant de misère et d'injustice.
Ce récit ne fait aucun cadeau, décrit la vie de ces pauvres gens et leurs tentatives de fuite de la façon la plus crue, à tel point qu'on s'imagine parfois à l'époque du mur de Berlin, ou bien pendant la deuxième guerre mondiale quelque part dans un camp en Pologne.
En ces périodes de campagne électorale, périodes pendant lesquelles on entend quelques propos fustigeant une certaine immigration, on n'a qu'une envie, celle d'expédier cet ouvrage à tous les candidats à l'élection présidentielle.

J'ai beaucoup aimé Eldorado car c'est un livre qui parle des migrants d'Afrique qui veulent rejoindre l'Europe. Il aborde un sujet dont on parle souvent à la télé mais dont on a trop peu d'informations. Ce que je trouve dommage, car on oublie souvent qu'ils sont aussi des humains.
En plus de ça, j'ai beaucoup aimé le personnage du Commandant Piracci. On suit son évolution du début à la fin de l'histoire et j'ai trouvé qu'il était touchant car il cherche son "Eldorado".
Le fait qu'à chaque chapitre on change de point de vue rend la remise en question encore plus forte, car on voit vraiment les deux motivations des deux personnages. On arrive à se mettre à la place des personnages ce qui rend leur souffrance réelle.
Je l'ai lu rapidement car les chapitres sont assez courts et qu'il est agréable à lire.
Je recommande ce livre à tout le monde car il est important d'être plus au courant sur le sujet et l'auteur l'aborde de manière touchante.

Ilyas

« 𝙸𝚕 𝚗'𝚎𝚝𝚊𝚒𝚝 𝚙𝚕𝚞𝚜 𝚙𝚎𝚛𝚜𝚘𝚗𝚗𝚎. 𝙸𝚕 𝚜𝚎 𝚜𝚎𝚗𝚝𝚊𝚒𝚝 𝚑𝚎𝚞𝚛𝚎𝚞𝚡. 𝙲𝚘𝚖𝚖𝚎 𝚒𝚕 𝚎𝚜𝚝 𝚍𝚘𝚞𝚡 𝚍𝚎 𝚗'𝚎𝚝𝚛𝚎 𝚛𝚒𝚎𝚗. 𝚁𝚒𝚎𝚗 𝚍'𝚊𝚞𝚝𝚛𝚎 𝚚𝚞'𝚞𝚗 𝚑𝚘𝚖𝚖𝚎 𝚍𝚎 𝚙𝚕𝚞𝚜, 𝚞𝚗 𝚙𝚊𝚞𝚟𝚛𝚎 𝚑𝚘𝚖𝚖𝚎 𝚍𝚎 𝚙𝚕𝚞𝚜 𝚜𝚞𝚛 𝚕𝚊 𝚛𝚘𝚞𝚝𝚎 𝚍𝚎 𝚕'𝙴𝚕𝚍𝚘𝚛𝚊𝚍𝚘.»
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Si tant de fois vous avez été agacés par l'immigration, si tant de fois vous vous avez songé « Mais restez chez vous. », si tant de fois vous n'avez pas vu plus loin que votre interprétation, ou si vous vous êtes simplement demandés pourquoi, alors, lisez ce livre.
Car si il y a un instant présent, il y a aussi eu un avant. Et c'est ce que Laurent Gaudé nous raconte.
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Ce roman traite de tout ce que l'on ne voit pas, de tout ce que l'on imagine mal, ou n'imagine pas. La vie du commandant Salvatore, dont le métier consiste à intercepter les bateaux bondés de migrants mourants, laissés en plein naufrage sur les côtes italiennes. Et la vie de Soleiman, qui comme tant d'autres camarades bercés d'illusions, est prêt à tout pour quitter son pays qui n'a plus rien à lui offrir. du rêve à la réalité et de la réalité au cauchemar, il devra affronter de nombreuses épreuves pour accomplir son destin.
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Toutes les vérités ne sont pas belles à raconter, mais se doivent de l'être. Et c'est ce que fait cet ouvrage avec brio, doté d'une écriture poétique et appliquée, proche de celle de l'Alchimiste. Les personnages sont usés, humains, touchants. le sujet fragile, irréaliste d'être tristement si réel. L'aventure palpitante, ne laissant aucun répit, du début jusqu'à la fin.
Voici le conte d'une histoire vraie que l'on aborde trop peu souvent : celle de vies qui n'en sont pas, remplies de misère et d'ignorance, qui ne cesseront jamais de s'accrocher inlassablement au seul rêve que leur destin leur a donné d'avoir : l'Eldorado d'un monde meilleur.
Une claque littéraire, bouleversante et d'une profonde justesse, qui révisera le regard de bien des lecteurs.
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Pour tous ceux qui veulent se rendre compte.
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Comment exprimer en forme romanesque, et de surcroît quand l'on n'est pas un chercheur ni (même) un journaliste et que l'on vit dans un autre pays, l'une des problématique les plus saillantes d'une époque, avec autant de finesse, de précision documentaire, de sagesse humaine, d'intelligence des détails...
Histoire spéculaire de deux voyages migratoires qui se croisent. Idée géniale que la détresse, au-delà d'un certain seuil, est contagieuse et peut faire basculer la vie de quelqu'un qui se trouve habituellement du côté du pouvoir et de la sanction. Style admirable de concision, où chaque mot semble profondément juste, de sorte qu'il n'y en a pas un seul de trop.
Face à ce roman mémorable, qui d'après moi restera pour la postérité comme le premier chef-d'oeuvre de la littérature française du XXIe siècle, les autres livres de Gaudé pâlissent pitoyablement, y compris le fameux Soleil des Scorta, qui contient pourtant de belles pages, mais aussi de sacré longueurs et quelques vilains lieux communs sur les Pouilles.
Quelle coincidence pourtant que d'avoir successivement situé deux romans dans le sud de l'Italie et surtout autour d'une migration ou de multiples migrations. Une idée qui commence à faire son chemin parmi certains Italiens éclairés (cf. Gian Antonio Stella de L'Orda, et, en milieu universitaire, ceux qui comme Armando Gnisci nous occupons de littérature migrante italienne), c'est qu'il faille réunir sous une même interrogation (psyco-socioanalytique) l'émigration de jadis et l'immigration d'aujourd'hui... D'où en a-t-il eu vent, notre Laurent Gaudé? J'aurais voulu le lui demander personnellement, mais l'occasion a failli de peu (à moins que...).